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Bibliothécaires / Librarians
 

 



Ne cherchez pas un roman d’un écrivain québécois contemporain. Car la presque totalité des titres électroniques accessibles en français sont l’oeuvre d’auteurs décédés depuis plus de 50 ans.

Sa collection virtuelle compte pour le moment 150 textes, du Capital, de Marx, au Prince, de Machiavel. Et des usagers aux quatre coins de la planète. Depuis sa mise en ligne dans le site Internet de la bibliothèque Paul-Émile-Boulet, de l’Université du Québec à Chicoutimi (http://classiques.uqac.ca), en février dernier, sa collection a reçu la visite de centaines d’étudiants et de collègues d’Haïti, du Burundi, du Rwanda, de Madagascar et du Viêt Nam. «Il s’agit d’un outil exceptionnel pour des pays comme le nôtre, où l’accès à l’information et à la documentation demeure très difficile», écrit dans un courriel de remerciement Fatma Mint Elkory, de l’Université de Nouakchott, en Mauritanie.

Les bibliothèques virtuelles, qui permettent de télécharger sur un ordinateur des livres entiers pouvant être lus sans que l’on ait à se déplacer ni à débourser un seul sou, se multiplient dans le monde. Et pas seulement dans les milieux universitaires.

Vous êtes un admirateur d’Émile Nelligan ou un descendant de l’ancien premier ministre Honoré Mercier? Vous pouvez désormais consulter leurs œuvres dans le site de la Bibliothèque nationale du Québec (http://2ww2.biblinat.gouv.qc.ca), qui recense plus de 30 000 documents numériques. Vous êtes plutôt un fervent de littérature française? Vous trouverez dans le site de la Bibliothèque nationale de France (gallica.bnf.fr) plus de 100 000 livres numériques, dont ceux d’Honoré de Balzac, Victor Hugo, Jules Verne et Émile Zola.

Mais ne cherchez pas un roman d’Yves Beauchemin. Ni d’à peu près n’importe quel écrivain québécois contemporain. Car la presque totalité des titres électroniques accessibles en français sont l’œuvre d’auteurs décédés depuis plus de 50 ans — et donc libres de droits, selon les conventions internationales. Pour des bouquins plus récents, il faudra repasser.

«Nous sommes très en retard par rapport aux États-Unis et au reste du Canada», dit Denis Boisvert, président des Bibliothèques publiques du Québec et directeur de la bibliothèque T.-A.-Saint-Germain, de Saint-Hyacinthe. Non seulement les anglophones ont accès à un plus grand nombre de livres numériques anciens, mais ils peuvent aussi visionner des œuvres fraîchement sorties sur le marché. Encore une fois, Shakespeare se paie la gueule de Molière.

À Burnaby (en banlieue de Vancouver), à Kitchener et à Toronto, les abonnés de la bibliothèque municipale n’ont plus à se déplacer pour emprunter un livre. Ils n’ont qu’à se rendre devant leur ordinateur pour accéder, à toute heure du jour ou de la nuit, à des centaines d’ouvrages électroniques, d’un manuel sur le jardinage à la plus récente version du guide d’utilisation du logiciel Word.

Depuis son ouverture, à titre expérimental, il y a un peu plus d’un an, la bibliothèque virtuelle de Toronto «suscite énormément d’intérêt» de la part de ses usagers, dit Joan Lombardo, directrice des nouveaux services. Les 400 documents proposés ont été «prêtés» pas moins de 10 000 fois en un an. «Un succès considérable», dit-elle.

L’engouement est encore plus visible aux États-Unis, où près de 2 000 bibliothèques municipales d’un bout à l’autre du pays ont pris le virage numérique. Elles offrent l’accès à un vaste répertoire de dizaines de milliers de titres, constamment mis à jour.

Mais si ces collections virtuelles font le bonheur des bibliophiles, elles donnent des maux de tête à nombre d’éditeurs qui tentent, tant bien que mal, de vendre leurs livres par Internet. Pourquoi les lecteurs paieraient-ils pour acheter un bouquin électronique, demandent-ils, s’ils peuvent en emprunter un gratuitement dans une bibliothèque en ligne?

Les ratés du livre numérique

Contrairement à ce qu’on prédisait il y a à peine un an, le e-book n’a pas encore tué le livre en papier. Loin de là.

GUTENBERG POUVAIT ALLER SE RHABILLER: le livre électronique allait révolutionner l’industrie du livre traditionnel - en papier - à la vitesse de l’éclair. C’était il y a à peine un an, à Chicago, au BookExpo America, le congrès annuel des grands éditeurs et libraires américains. «J’avais peut-être un peu trop bu de martinis », admet aujourd’hui un des plus fervents promoteurs du livre électronique, Michael Powell, président de Powell’s Books, en Oregon. Au Salon du livre de Paris, l’an dernier, même enthousiasme débordant pour le livre électronique... et même retour sur terre cette année.

Que s’est-il passé ? Rien, justement. « La grande majorité des lecteurs sont satisfaits du format papier», écrivent les analystes de l’entreprise américaine Jupiter Research dans un récent rapport sur la « portée limitée » du livre électronique. Les ventes de e-books, ces petits appareils sur lesquels on peut télécharger plusieurs livres - « une mini-bibliothèque dans votre main », comme dit une publicité -, ne décollent pas. Au Canada, ils ne sont offerts que par une poignée de détaillants de produits électroniques. Selon les prévisions les plus optimistes, ils ne représenteront, en 2005, que 2,5 % des ventes de l’édition américaine. Comme si le tableau n’était pas assez sombre, le e-book est présentement vendu en deux formats incompatibles: Adobe et Microsoft. Une bataille qui rappelle drôlement celle des normes VHS et Beta pour les magnétoscopes, au début des années 80. Et comme les gens craignent de miser sur le mauvais cheval, ils attendent avant d’acheter..




L'Actualité, 1er novembre 2001, — 62


Retour à la section: Couverture médiatique Dernière mise à jour de cette page le samedi 27 octobre 2007 19:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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