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Collection « Les auteur(e)s classiques »

De la nature de la richesse et de l'origine de la valeur (1831)
INTRODUCTION


Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Auguste Walras, De la nature de la richesse et de l'origine de la valeur (1831), augmenté de notes inédites de Jean-Baptiste Say. Paris: Librairie Félix Alcan, 1938.


INTRODUCTION

Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Quatrième partie


par Gaston Leduc, professeur à la Faculté de Droit de Caen, 1938.

III

Il ne nous appartient pas d'entamer maintenant une critique minutieuse des idées qui précèdent, non plus que de déterminer en quoi il s'agit là d'œuvre novatrice et créatrice, pour fixer en définitive l'étendue de la dette de la science envers notre auteur.

Les points faibles de toute l'argumentation sautent aux yeux. Ses fondements surtout paraissent contestables. Dans toutes ces considérations sur l'évolution économique du monde, aucun mot ne figure sur les perfectionnements de la technique et leurs conséquences ; rien non plus sur les lois du rendement, en fonction de la proportion dans laquelle sont susceptibles de se combiner les différents facteurs de la production. Cette démonstration qui se déroule avec une logique apparemment implacable nous situe en vérité par trop loin du réel. Il s'agit essentiellement d'un système, aux dires mêmes de l'auteur, et, comme tel,
condamné à toutes les vicissitudes des constructions de ce genre.

Il est possible évidemment que cet effort reflète pour partie certaines des données positives qui ont caractérisé l'évolution générale de l'économie durant le second 'quart du XIXe siècle et, en particulier, la hausse à peu près générale des valeurs foncières ainsi que la tendance quasi-continue, au travers des fluctuations cycliques, du taux de l'intérêt vers la baisse. Mais l'épreuve ultérieure des faits lui a été par trop défavorable.

Réduire à la seule théorie de la valeur toute la dynamique économique et bâtir en conséquence un système de rénovation sociale constituait déjà une tentative hasardeuse. Mais ramener cette même théorie à un principe prétendu unitaire n'était pas moins risqué. Car la limitation n'explique point tout. A trop vouloir exiger d'elle, on ne tarde pas à en fausser la notion.

Admettre en effet que la limitation dans la durée puisse nous fournir le critérium nécessaire et suffisant d'une distinction entre le revenu, bien non durable, et le capital, bien durable, conduit à comprendre parmi les capitaux des biens qui, quoique survivant au premier usage, ne sauraient être considérés comme facteur d'une production ultérieure, et parmi les revenus l'ensemble des matières absorbées de façon définitive au cours d'un processus quelconque de production et généralement désignées par le terme de capital circulant (Note 1). Car si « ce qui revient, c'est ce qui s'en va », ce qui s'en est allé peut fort bien ne plus revenir.

Quant à la notion de rareté, à l'analyse de laquelle Auguste Walras a consacré la majeure partie de l'œuvre qui suit, il nous sera facile de montrer que, contrairement a ce qu'en pensait l'auteur, elle ne représente pas un
concept irréductible à l'analyse, que, son originalité n'était certainement pas aussi neuve qu'il paraît l'avoir cru et que, en définitive, nous retrouvons ici, quoique vigoureusement amendées et plus conformes peut-être à la vérité, les grandes lignes de la pensée classique.

La rareté, avons-nous dit, ne représente qu'un rapport dont les deux termes, selon Walras, seraient constitués d'une part par la quantité des besoins éprouvés et d'autre part par la quantité disponible des biens capables de les satisfaire : que l'une de ces deux données vienne à se modifier, il s'ensuivra donc une variation de la valeur. Mais peut-on vraiment se contenter de l'explication d'un tel changement par la seule rareté, sans devoir remonter jusqu'à sa cause première ? Il ne le paraît pas. On ne peut jamais rendre compte des variations d'un rapport qu'en fonction des modifications qui en ont affecté les deux termes, c'est-à-dire, dans notre cas, - soit la somme des besoins, soit la quantité disponible du bien estimé utile, autrement dit, pour employer les expressions de notre auteur, soit la « demande absolue », soit « l'offre absolue ». De l'aveu même de celui-ci, la rareté ne se trouverait pas exprimer autre chose que le simple rapport de l'offre à la demande (Note 2) : n'est-ce pas reconnaître alors l'impossibilité de toute tentative d'explication unitaire de la valeur ?

On verra d'ailleurs que, dans cet effort de révision des théories qui se disputaient, voici un siècle, la prétention à la vérité scientifique, la partie critique l'emporte de beaucoup sur l’œuvre proprement constructive. Il paraît même difficile de trouver une discussion plus logiquement conduite et plus rigoureuse des deux grandes thèses du coût de production et de l'utilité que celle qui constitue l'essentiel du mémoire à l'Académie des sciences morales (v. Annexe, II). Il est bien vrai que le coût de production ne constitue pas une explication satisfaisante : beaucoup
de choses ont de la valeur qui n'ont rien coûté à produire. Et l'aptitude - aptitude supposée - à satisfaire un besoin, soit l'utilité, n'est pas une justification suffisante - s'il n'y a, il est vrai, pas de valeur sans utilité, il existe par contre des utilités sans valeur.

Mais alors ne serait-ce pas s'abuser que de prétendre résoudre toutes les difficultés du problème au moyen du seul élément de rareté, à moins que d'étendre indûment la signification de ce dernier terme ? Et, à serrer la question d'un peu près, n'allons-nous pas voir réapparaître des notions dont nous serons bien obligés de tenir compte dans une solution d'ensemble ?

Il semble bien impossible d'exclure l'utilité de la valeur. Celle-ci n'est qu'une espèce du genre-utilité. Et nous ne ferons pas le reproche à notre auteur d'avoir commis cet oubli : car force lui fut, après avoir voulu ramener la valeur à la seule rareté, de conclure à l'utilité rare, à l'utilité limitée (Note 3). Il s'engageait ici sur une voie qui devait être fructueuse pour l'avenir de la théorie - sinon de la vérité - scientifique : car toute l'élaboration des conditions de la combinaison des deux éléments d'utilité et de rareté restait à faire. A. Walras se plaçait donc au seuil de l'économie marginaliste. Mais il tourna court : le concept d'utilité marginale, d'intensité du dernier besoin satisfait, persista à lui échapper. Il ne parvint pas à soupçonner le jeu de ces deux lois fondamentales de la décroissance de l'utilité finale pour l'individu et de l'équilibre psychologique des consommations. Nous ne saurions donc, à cet égard, le mettre au rang d'un Gossen, à plus forte raison à celui d'un Menger ou d'un Jevons. Invoquant l'utilité rare, il n'avait fait qu'entrevoir en somme, selon les propres termes de son fils, que « la valeur est une fonction croissante de l'utilité et une fonction décroissante de la quantité (Note 4) ».

La cause de cette déficience ne serait peut-être pas difficile à trouver, car elle a conduit notre auteur à une erreur certaine. Il ne fut pas en effet sans s'apercevoir que l'utilité représente une qualité susceptible de plus ou de moins : et voulant analyser ces modifications, il établit une distinction entre les variations de l'utilité en extension, c'est-à-dire exprimées par rapport au nombre des besoins auxquels l'utilité se trouve répondre, au nombre des indi-vidus qui les éprouvent, et-ses variations en intensité, c'est-à-dire exprimées en fonction de l'urgence des dits besoins, de l'ardeur des désirs individuels (Note 5). Et ceci fait, il pensa pouvoir rejeter délibérément de son domaine d'investigations toute influence de l'intensité de l'utilité, pour ne retenir que la seule extension, c'est-à-dire l'élément véritablement quantitatif. Ce en quoi, visiblement, il se trompait, non sans soupçonner son erreur, qu'il tentait de corriger en ramenant l'intensité de l'utilité à son extension, sur la base de cette affirmation, partiellement fondée, il est vrai, que « les besoins les plus urgents sont aussi les plus nombreux (Note 6) ».

En fait, A. Walras se laissait abuser par son désir d'une explication unitaire de la valeur. Victime de son illusion moniste, il délaissait donc franchement le plan de l'analyse psychologique. A l'inverse d'un Gossen ou d'un Dupuit (Note 7), par exemple, il s'interdisait le domaine fructueux de l'économie subjective et qualitative. Comme tel, il est bien exact qu'il figure dans l'histoire de la pensée économique plutôt comme un « précurseur de l'économie mathématique et quantitative (Note 8) ».

Et encore, sur ce plan quantitatif, son explication du problème de la valeur par l'utilité-rare, envisagée comme
l'expression du rapport de l'offre à la demande, ne laisse-t-elle pas d'être bien insuffisante.

Elle voudrait en effet se situer en opposition avec la théorie du coût de production, alors que ce dernier élément. commande en réalité la notion d'offre, et réagit, par cet intermédiaire, sur la rareté elle-même. Il est bien évident, que plus ce coût sera réduit, par exemple, et plus il y aura. de chances - en régime de concurrence - pour que la quantité disponible du bien considéré soit augmentée. Il en résultera donc une diminution de la rareté. Et une telle objection pourrait aussi bien être opposée à la thèse marginaliste, du moins dans la mesure où elle est présentée par ses partisans comme une explication unitaire de la valeur (Note 9).

De plus une théorie qui, considérant comme inutile l'analyse de la valeur d'usage, envisagée d'un point de vue strictement individuel, s'attache à élucider la question de la valeur d'échange, peut difficilement faire abstraction de la notion de prix, du moins dans une économie caractérisée par un usage quasi-universel de la monnaie. Dans, une telle économie, il n'existe pas de problème spécial de la valeur, mais une question de prix. Et si l'on recherche, alors quels sont les éléments qui commandent en définitive la formation de la demande, on y retrouve bien, certes, le plus ou moins grand nombre de besoins à satisfaire, tout comme, malgré les dires d'A. Walras, l'intensité des désirs éprouvés, mais aussi, d'autre part, l'importance du pouvoir d'achat disponible entre les mains des consommateurs éventuels, combinée avec le penchant plus ou moins prononcé de ces individus à se défaire de leur argent ou
à le conserver par devers eux. L'insuffisance de la notion walrasienne de demande absolue, fonction exclusive de la seule quantité des besoins à satisfaire, nous paraît ainsi plus fortement accusée. Non que l'on ne se trouve pas là en présence d'un élément utile à retenir dans l'élaboration d'une théorie générale des prix. Mais ce n'est qu'une donnée parmi beaucoup d'autres, en vue d'une explication qui ne saurait être que pluraliste.

On ne trouvera donc pas dans la théorie de la valeur-rareté une thèse exempte de tout reproche. Peut-être aussi notre auteur s'est-il fait quelque illusion sur l'originalité de sa découverte. Cette idée de l'influence de la rareté sur la valeur ne constituait pas en effet, aux environs de 1830, une véritable nouveauté. Les tenants de la théorie quantitative de la monnaie, à laquelle Auguste Walras donna, bien entendu, une adhésion sans réserves, s'y étaient au fond référés, depuis Jean Bodin et même le juris-consulte Paul - de façon plus ou moins implicite. Et, sans vouloir remonter jusqu'à la raritas des scolastiques du Moyen-Age, nous pourrions trouver mention, expresse ou sous-entendue, de cette donnée chez bon nombre d'écrivains du XVIIIe siècle. Outre Burlamaqui, seul précurseur connu ou reconnu par notre auteur (Note 10), un Locke, un Law (Note 11) y ont fait allusion. Elle figure chez presque tous les économistes psychologues italiens et français, dans l'œuvre d'un Genovesi (Note 12), d'un Galiani (Note 13), d'un Condillac (Note 14), incapables il est vrai, les uns et les autres, de formuler une synthèse, réellement satisfaisante des diverses notions qui leur paraissaient gouverner la valeur. Dans les six causes qu'il assigne au
phénomène, Le Trosne n'omet pas la rareté (Note 15). Turgot lui-même ne la passa pas sous silence (Note 16).

Si l'idée paraît avoir été négligée des grands classiques, à l'imitation d’Adam Smith qui ne la signale en aucune manière, elle n'en a pas moins continué à faire son chemin chez bon nombre d'esprits, que ne pouvait satisfaire la théorie, alors a l'honneur, du coût de production. Nous la retrouvons très nettement formulée par Tooke, en particulier dans sa correspondance avec Jean-Baptiste Say (Note 17), et par le propre frère de ce dernier, Louis Say, dont l'œuvre économique, éclose à l'ombre de la réputation fraternelle, est demeurée trop injustement ignorée chez nous (Note 18). Et elle réapparaîtra, à la suite de Walras, chez un Senior, par exemple (Note 19), encore qu'il soit peu probable que ce dernier ait eu connaissance de la littérature française favorable à la thèse dont il se fit le défenseur en Angleterre.

On ne saurait dire en effet que l'ouvrage qui suit ait été appelé à un grand retentissement. Ses qualités, tout autant que ses défauts, conspiraient contre lui : en un temps où l'obédience à l'orthodoxie consacrée eût ménagé des succès faciles, il se présentait surtout comme une critique, et sur ce point des plus vigoureuses, des théories alors en faveur. Et les pontifes de la science montraient parfois une humeur Chatouilleuse : on en trouvera par la suite d'authentiques témoignages, recueillis de la plume, même de Jean-Baptiste Say fort malmené assurément par un contradicteur qui, bien que ne tarissant pas d'éloges
à son égard, l'attaquait sur l'un des points les plus vulnérables de son oeuvre (Note 20).

En tant que critique des deux grandes thèses de la valeur-utilité et de la valeur-coût, l’œuvre méritait un sort favorable. En fait, elle demeura ignorée : un compte rendu acerbe de Blanqui, dans la Revue mensuelle d'économie politique (Note 21), et quelques rares citations, dont l'une de Joseph Garnier, au cours d'une étude qui représente certainement le comble du galimatias pseudo-scientifique, eut le don d'exaspérer la susceptibilité d'un homme irrité par un injuste sort (Note 22), puis quelques rappels dans les ouvrages des principaux champions du marginalisme (Note 23), telles auraient été sans doute les seules réactions suscitées par cet intéressant effort, si la piété filiale ne lui avait assuré une revanche en grande partie justifiée.

Il serait sans doute exagéré de prétendre que l'œuvre intégrale de Léon Walras procède de celle de son père. L'originalité du fondateur de l'école de Lausanne demeure entière, du moins en ce qui concerne sa conception de l'équilibre d'ensemble du mécanisme économique, fondée sur la solidarité du marché des produits, d'une part, et des marchés des services producteurs, d'autre part. Nous savons aussi que le mérite de la découverte de la notion
de décroissance de l'utilité finale ne peut être attribué qu'au fils, à l'exclusion du père. Celui-là cependant ne faisait que réussir là où celui-ci avait bien remarqué qu'une conciliation était à opérer entre la rareté et l'utilité. Ce dernier avait indiqué le chemin à prendre : n'était-ce pas lui rendre justice que de lui attribuer une part dans le mérite du succès ? Il y a là un point que des critiques contemporaines, un peu hâtives (Note 24), nous paraissent avoir négligé.

Et quelle que soit l'étendue de la dette de la science envers Léon Walras, quelles que soient même les illusions qui aient porté celui-ci à placer, à de très fréquentes reprises (Note 25), sous l'autorité de son père, une théorie de la valeur beaucoup plus perfectionnée que celle que l'on pourra trouver dans les lignes qui suivent, il n'en demeure pas moins que l'essentiel de l'œuvre d'Auguste Walras se retrouve dans celle de son fils. Modèle remarquable d'une fidélité de pensée dont, avec les deux Mill, l'histoire de la théorie économique avait, quelques années auparavant, fourni un exemple aussi exceptionnel en Angleterre. Car de même que les théories illustrées par Stuart Mill (rente foncière, valeurs internationales, fonds des salaires) avaient déjà été formulées par James Mill, son père, de même trouvons-nous chez Léon Walras la quasi-intégralité des idées que nous avons précédemment analysées - la même philosophie scientifique ; une terminologie identique ; une théorie de la valeur qui prolonge celle du père, sang la détruire et donc au risque d'encourir les mêmes reproches ; des vues monétaires, de théorie et de politique, tout à fait similaires ; et surtout une dynamique exactement semblable qui, fondée sur la même croyance dans l'accrois
sement progressif de la rente foncière, a conduit le fils, comme elle l'avait fait du père, à une doctrine de nationalisation du sol et de défense de la propriété mobilière (Note 26).

De la thèse paternelle de la valeur-rareté, telle qu'elle lut formulée à l'origine, il ne reste aujourd'hui plus grand'chose, Et cependant la rareté demeure l'une des données premières de notre économie humaine, Le véritable mérite d'Auguste Walras est peut-être moins à situer dans le cadre de la recherche illusoire d'un fondement unitaire de la valeur que dans celui d'une explication d'ensemble de l'activité économique. La production n'est en effet pas autre chose, selon ses propres termes, qu'une lutte des hommes contre la parcimonie de la nature (Note 27). L'excès de nos besoins sur les moyens de les satisfaire exige qu'une partie de ceux-là soient sacrifiés et qu'une concordance soit ,établie entre la consommation et le résultat matériel de l'œuvre productrice. Dans une économie capitaliste, ce sont les variations des prix qui pourvoieront à cette tâche. Ainsi l'exige le « principe de la rareté », sur lequel un Gustave Cassel a pu fonder l'essentiel de sa théorie (Note 28). Vivant de nos jours, il est possible qu'Auguste Walras, développant
son idée première, se fût orienté dans une voie similaire. Les développements les plus récents de la théorie économique rendent hommage, quoique sans le mentionner, à ce labeur de pionnier. Axés sur la recherche des « catégories » fondamentales de l'activité économique des hommes, des données de base, des concepts transcendantaux, supérieurs à toute organisation pratique des rapports sociaux et à tout agencement matériel de l'appareil technique, les efforts d'un grand nombre de nos contemporains viennent déboucher, en fin d'analyse, sur la notion essentielle de, rareté. Toute la construction scientifique d'un Lionel Robbins, suivant en cela un von Mises, pour ne citer que des Coryphées, tourne autour de cet axe. Voici donc la rareté enfin reconnue comme l'élément essentiel (subject-matter) de la vie économique, la condition universelle et inéluctable du comportement économique de l'humanité (Note 29).

Injustement négligée, louée d'autre part d'une façon un peu excessive, trop longtemps méconnue en tout cas, il y a bien là œuvre de valeur, qui mérite réhabilitation, Il faut souhaiter que le jugement de l'histoire, invoqué par une pitié filiale offensée en faveur du précurseur, de l'initiateur, reconnaisse enfin le bien-fondé d'une telle réclamation.

Gaston LEDUC.

Voir la suite de l'introduction : quatrième partie
NOTES:


(
note 1) A. Walras a bien aperçu la difficulté. Mais il n'a pu la résoudre. Cf. Pirou, op. cit., pp. 54 et 198. (Retour à l'appel de note 1)
(
note 2) Ci-dessous, chap. XVI. (Retour à l'appel de note 2)
(
note 3) Théorie de la richesse sociale, p. 37. (Retour à l'appel de note 3)
(
note 4) Études d'économie politique appliquée, Paris, Pichon, 1936, pp. 466-467. (Retour à l'appel de note 4)
(
note 5) V. tout le chapitre XI ci-après. (Retour à l'appel de note 5)
(
note 6) Théorie de la richesse sociale, p. 18. (Retour à l'appel de note 6)
(
note 7) Sur Dupuit, v. l'étude de H. Guitton : Le véritable apport de l'ingénieur Dupuit à la science économique (Revue d'histoire économique et sociale, août 1934). (Retour à l'appel de note 7)
(
note 8) Pirou, op. cit., pp. 64 et 67-69. (Retour à l'appel de note 8)
(
note 9) Ces propos sommaires n'épuisent pas la question. Et nous n'ignorons pas que les plus convaincus des marginalistes modernes - et surtout les membres de l'école néo-autrichienne développent, avec un rare bonheur d'analyse, une conception du coût basée sur la rareté des facteurs productifs et a l'expression de la valeur des emplois non réalisées », « sens le plus profond du phénomène du coût », comme le dit aussi Schumpeter, op. cit., p. 260. (Retour à l'appel de note 9)
(
note 10) V. ci-après, chap. XV. (Retour à l'appel de note 10)
(
note 11) Considérations sur la monnaie et le commerce. Oeuvres complètes, édition P. Harsin, Paris, Sirey, 1934, t. 1er, pp. 3 et 5. (Retour à l'appel de note 11)
(
note 12) Lezioni di economia civile, parte secunda, cap. I, p. XVII. (Retour à l'appel de note 12)
(
note 13) Delta moneta libri cinqua, liv. 1er, chap. II. V. Dubois : Les théories psychologiques de la valeur au XVIIIe siècle (Revue d'économie politique, 1897, p. 856). (Retour à l'appel de note 13)
(
note 14) Le commerce et le gouvernement, chap. 1er. (Retour à l'appel de note 14)
(
note 15) De l'intérêt social, collection Guillaumin : Les physiocrates, t. II, p. 890. (Retour à l'appel de note 15)
(
note 16) Valeurs et monnaies, projet d'article reproduit par Schelle : Oeuvres de Turgot, Paris, Alcan, 1919, t. III, pp. 79-98. (Retour à l'appel de note 16)
(
note 17) V. Correspondance de Tooke avec Jean-Baptiste Say. Œuvres diverses, Paris, Guillaumin, 1848, p. 532. (Retour à l'appel de note 17)
(
note 18) Cf. notamment : Traité élémentaire de la richesse Individuelle et de la richesse publique, Paris, 1827, chap. VII. « Oeuvre infiniment plus intéressante que celle de son frère », nous dit Schatz, L'individualisme économique et social, Paris, Colin, 1905, p. 153. (Retour à l'appel de note 18)
(
note 19) Political economy, 1re partie : Nature of wealth. (Retour à l'appel de note 19)
(
note 20) Les idées de Jean-Baptiste Say sur la valeur ont évolué au point de l'amener à une position très voisine de celle d'A. Walras. Cf. notamment une, note sous Ricardo, Oeuvres complètes, Guillaumin, 1882, p. 4. (Retour à l'appel de note 1)
(
note 21) Coup d'œil sur l'état actuel de l'économie politique (Revue mensuelle d'économie politique, 1835, p. 554). (Retour à l'appel de note 21)
(
note 22) L'étude de Joseph Garnier sur la valeur figure au Journal des économistes du 15 mars 1863, p. 369-395. La référence à l’œuvre d'A. Walras se trouve à la page 379: Garnier trouve que la formule d'utilité rare est « heureuse, mais peu exacte et incomplète, parce qu'elle ne tient pas compte du travail ». V. le jugement d'A. Walras sur ce « fatras, véritable salmigondis d'idées baroques et d'abominables confusions » dans la lettre à son fils du 25 juillet 1863, Révolution de 1848, 1913-14, p. 246. (Retour à l'appel de note 22)
(
note 23) Jevons : La théorie de l'économie politique, trad. française, Paris, Giard & Brière, 1909, p. 37 ; von Wieser : Der natürliche Wert, Vienne, Hölder, 1889, p. IX ; Böhm-Bawerk Essai sur la valeur (Revue d'économie politique, 1894, p. 509). V. aussi Ott Traité d'économie sociale, 2e édit., Paris, 1892, t. 1er, p. 111 et quelques commentaires superficiels d'Albert Schatz, op. cit., p. 152. (Retour à l'appel de note 23)
(
note 24) L'opinion émise par notre collègue G.-H. Bousquet sur l'œuvre d'Auguste Walras - dans son article sur : Léon Walras et son temps, au Journal des économistes de décembre 1934, p. 807 - nous porte à croire que son admiration envers le fils lui a fait méconnaître les mérites réels du père. (Retour à l'appel de note 24)
(
note 25) Cf. les Éléments d'économie pure, Paris, Pichon, 1926, pp. VIII, 169 et 177. (Retour à l'appel de note 25)
(
note 26) Léon Walras n'a jamais cessé de proclamer qu'il n'avait fait que prolonger, compléter les idées de son père. Il l'expliquait longuement à Paul Janet dans une lettre (encore inédite) de février 1877 et le répétait encore à la fin de sa vie, dans le discours qu'il prononça à l'occasion de son jubilé scientifique, le 10 juin 1909 (cf. Questions pratiques de législation ouvrière, 1909, pp. 242-243).
Dans l'œuvre commune des deux hommes, la part d'Auguste Walras, selon les propres termes de son fils, a consisté « dans la mise en évidence de la rareté, c'est-à-dire de la coexistence de l'utilité et de la limitation dans la quantité, comme cause de la valeur d'échange et dans la définition du capital et du revenu, ainsi que dans l'énumération des différentes espèces de capitaux -et de revenus; puis dans la séparation de ces deux théories : celle de la production de la richesse, à élaborer au point de vue de l'utilité, et celle de la distribution de cette richesse, à élaborer au point de vue de la justice. (Introduction à La paix par la justice sociale et le libre-échange, Paris, Pichon, 1907.) (Retour à l'appel de note 26)
(
note 27) Expression qu'avait approuvée Proudhon, qui ne parait pas avoir tiré de la lecture d'Auguste Walras tout le profit qu'elle comporte. (Contradictions économiques, Rivière, 1923, t. 1er, p. 92.) (Retour à l'appel de note 27)
(
note 28) V. son Traité d'économie politique, traduction française, Paris, Glard, 1929, t. 1er, chap. XI et XII. (Retour à l'appel de note 28)
(
note 29) Consulter sur ce point l'ouvrage fondamental de Lionel Robbins : An essay on the nature and significance of economic science, 2e édit., Londres, Macmillan, 1935, surtout les chap. I et III. On y retrouvera bien des échos, apparemment insoupçonnés de l'auteur, de la thèse walrasienne. Cf. p. 47 : « Thus wealth is not wealth because of its substantial qualities. It is wealth because it is scarce. » (Nous soulignons.) (Retour à l'appel de note 29)

Retour à l'ouvrage de l'auteur: Auguste Walras Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 27 mars 2003 15:52
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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