Avant-propos

Ces textes sont issus d’un colloque tenu à l’UQAM au printemps 1997 à l’occasion du 75^e anniversaire de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Ce 10^e colloque de l’UQAM consacré aux leaders politiques et aux institutions du Québec contemporain a permis de regrouper un grand nombre de contributions au débat sur les orientations du mouvement syndical québécois. Le colloque consacré à la CSN, qui a d’ailleurs été scrutée sous toutes ses coutures, intéressera l’ensemble du mouvement syndical qui s’interroge sur ses orientations et qui doit se redéfinir à l’heure où souffle le vent du néolibéralisme et du désengagement de l’État.

Ce colloque a montré que si tous les participants, tant les syndicalistes que les chercheurs universitaires, s’entendent sur l’urgence d’agir, tous ne partagent pas la même vision de ce que devraient être les modalités de la lutte syndicale. L’opposition « concertation versus confrontation » qui semblait fort présente lors des discussions, fut qualifiée de « faux débat » par le secrétaire général de la CSN, Pierre Paquette. Pour le président de la centrale, Gérald Larose, « la secousse sismique du début des années 1980, qui a été constituée essentiellement de la crise économique, de l’échec référendaire et de la crise syndicale née des décrets dans le secteur public, a profondément changé le terrain de la pratique syndicale. Les gens qui voudraient qu’on répète de façon mécanique des stratégies valables pour les années 1960 et 1970 sont d’un très mauvais conseil ». Face aux universitaires qui ont été qualifiés de « purs et durs » et de « nostalgiques », les pragmatiques ont appuyé les stratégies d’intervention syndicales de la CSN adoptées depuis son congrès de 1985.