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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Au service de l’enseignement national et de la jeunesse. (1996)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Pradel POMPILUS, Au service de l’enseignement national et de la jeunesse. Port-au-Prince, Haïti, Les Éditions Pegasus, 1996, 208 pp. Une édition numérique réalisée avec le concours de Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec.

Avant-propos

Suivant mes plans, ce livre "Au service de l'enseignement national..." devait constituer le troisième volet d'un triptyque comprenant en outre : I) "Au service des lettres haïtiennes, 1ère série" et II) "Au service des lettres haïtiennes, 2ème série". Mais un concours de circonstances, qu'il est inutile de rapporter ici, a voulu qu'il en soit le premier. Les inconvénients qui en résultent me paraissent plutôt mineurs. La progression, qui s'était ménagée d'elle-même, de la critique littéraire à la pensée pédagogique, souvent incitative, a disparu, il est vrai. L'avant-propos du premier volet originel, qui est déjà composé et qui ne sera pas retouché, a perdu une partie de son sens. Mais qu'à cela ne tienne. La lecture des deux premiers volets n'est nullement indispensable à la compréhension du message contenu dans celui-ci. Qu'est-ce qui m'assure d'ailleurs que les deux autres volumes paraîtront et qu'ils auront les mêmes lecteurs (bien que je le souhaite ardemment dans mon for intérieur) ?

Je penche même à croire qu'il n'est pas mauvais que ce livre paraisse la même année que le Plan National d'Éducation, bien que j'aie été presque entièrement étranger à l'élaboration de ce Plan National Si certains de mes textes, des profils d'éducateurs surtout et des messages et adresses ont été écrits après 1980 et même en 1995, d'autres remontent aux années soixante, et même aux années cinquante. Ils ne peuvent donc répondra à certaines questions actuelles de l’éducation nationale : problème par exemple de l'accroissement ahurissant du nombre des candidats au baccalauréat et, par ricochet, problème du grossissement des effectifs de l’enseignement supérieur ; problème de la baisse inquiétante du niveau du savoir chez les élèves ; problème au désintérêt de ceux-ci pour les connaissances qu'on s'efforce de leur transmettre. J'ai pourtant abordé le problème de l'autonomie de l'Université d’Haïti et esquissé une solution dans un texte intitulé : Les problèmes de renseignement supérieur en Haïti et qui remonte déjà à 1953 (texte 23).

Ce que l’on trouvera dans cet ouvrage, ce ne sont pas des plans d'études et des programmes, ce ne sont pas des suggestions pour rebrasser le système éducatif haïtien, mais un témoignage sur l'enseignement que j'ai reçu, plus particulièrement au Petit Séminaire Collège Saint-Martial entre 1924 et 1933 et à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Pans, de 1945 à 1947, puis en 1959-1960 ; un témoignage sur les méthodes en honneur dans ces institutions ; sur quelques professeurs et collègues qui ont appliqué ces méthodes, sur les effets qu'elles ont produit en moi, sur mes efforts pour les appliquer dans mon propre enseignement depuis plus d'un demi-siècle.

Ce que l'on trouvera encore dans cet ouvrage, ce sont des convictions que j'affirme et réaffirme à plusieurs reprises et que l'on me reprochera peut être de répéter. Je suis persuadé que l'éducateur haïtien ne peut rester indifférent à l'avenir économique de l'élève qu'il forme, que notre système éducatif doit veiller à ne vas produire des chômeurs, mais que cet avenir économique dépend plus de notre politique globale que de notre politique éducative : que si certaines connaissances instrumentales et spéciales aident à assurer cet avenir, c'est encore l’habitude de penser, de juger, de raisonner, de comparer, de discerner le principal et l'accessoire, le durable et l’éphémère, qui garantit le mieux cet avenir économique.

Je suis persuadé que dans tous les ordres d'enseignement, comprendre vaut mieux qu'apprendre et que pour le moins il faut s'efforcer de comprendre avant d'apprendre : je suis convaincu qu'il n'y a pas d'enseignement véritable des lettres sans une réelle familiarité des élèves avec les textes d'auteurs ou l'essentiel des textes d'auteurs, que ces textes sont à peu près tout, s'ils ne sont pas le tout de cette discipline. Je crois que dans un pays qui a développé une littérature nationale à côté de la littérature officielle, l'étude de cette littérature nationale est un puissant facteur d'approfondissement de l'identité culturelle du groupe en question. Je suis persuadé qu'il n y a pas d'enseignement supérieur véritable là ou les professeurs sont condamnés à transmettre le savoir de leurs collègues plus âgés, je suis persuadé qu'il n'y a pas d'enseignement supérieur sans recherche personnelle et sans un effort pour faire avancer la science universelle, sans un effort pour trouver des solutions originales aux problèmes d'alimentation, de production, de santé, de logement, de commerce etc.. auxquels est confrontée la collectivité.

Dans le texte 21) intitulé "L'encyclopédisme, voilà l'ennemi" ,j'ai écrit que renseignement secondaire, tout en restant fidèle au passé, peut s'adapter au monde moderne, à condition de garder son caractère méthodologique, de rester un ordre d'enseignement qui apprend à apprendre. Apprendre à apprendre, que dis-je ? L'idéal de tout ordre d'enseignement, à mon avis, c'est d'apprendre à être, mieux encore, apprendre à devenir L'élève va à l'école pour apprendre à devenir ce qu'il est déjà en herbe : intelligent, sensible, bon, sociable et fraternel.

Dr Pradel Pompilus



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 11 juillet 2021 6:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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