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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Denise Lemieux, “La condition féminine.” Un texte publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 24, pages 473 à 498. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages.

Denise Lemieux

LA CONDITION FÉMININE

Un texte publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 24, pages 473 à 498. Québec : Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages.

Introduction [473]
Femmes et travail [474]
La croissance de l'activité rémunérée [475]
Le temps partiel et les formes de travail précaire [477]
Les inégalités salariales [478]
La ségrégation occupationnelle [479]
La hausse de la scolarisation [482]
La féminisation des professions libérales [483]
L'accès à l'égalité : une valeur, des moyens légaux, des résistances [485]
Entre la loi et les moeurs : les transformations de la vie privée [488]
Le partage des tâches entre conjoints : l'idéal et la pratique [489]
La maternité (et la paternité) en question [491]
Les femmes et les hommes entre le travail et le quotidien : pour un renouvellement des problématiques [493]
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE [496]
EN BREF par Serge Cantin


Introduction

La thématique de la condition féminine s'inscrit tout autant sous les rubriques des inégalités sociales et économiques ou des marginalités et exclusions, traitées ailleurs dans cet ouvrage, que sous l'angle des valeurs qui en constitue cependant un élément majeur. Un portrait d'ensemble de la condition féminine fait d'abord appel aux changements des modes de vie accompagnant les grandes transformations des sociétés postindustrielles. Or, les changements économiques, sociaux et institutionnels qui se sont opérés au cours des dernières décennies (croissance du travail rémunéré des femmes, diversification des produits de consommation et technologies domestiques, développement de la scolarisation, développements techniques dans le domaine biomédical et accès à la contraception, autonomisation juridique dans le domaine familial et conjugal) améliorent sous plusieurs aspects les conditions d'existence des femmes. Ces changements d'ensemble et le déplacement des frontières entre la vie privée et la vie publique qui en a résulté ont suscité une prise de conscience plus généralisée des inégalités et de plusieurs problèmes sociaux et économiques reliés depuis longtemps à la condition des femmes ; ils ont suscité également dans leur sillage de nouveaux problèmes sociaux ; enfin, ils ont favorisé l'émergence d'une mouvement social complexe à la fois revendicateur de changements au nom de l'égalité et médiateur d'affirmations identitaires des femmes et de certaines valeurs que les femmes (ou certaines d'entre elles) ont privilégiées de façon plus marquée par le passé, à cause de leur proximité avec un monde social construit sur d'autres bases que les relations contractuelles du travail.

Au risque de reprendre superficiellement des questions traitées plus en profondeur ailleurs dans cet ouvrage, une réflexion même succincte sur la condition féminine permettra de situer certains problèmes sociaux dans une problématique d'ensemble et de rappeler l'existence de ce mouvement social des femmes qui demeure lié à l'histoire de la période récente, bien que l'effervescence de ses débuts ait fait place à l'institutionnalisation et au désengagement inévitable faisant suite aux changements obtenus. Dans le contexte des changements socio-économiques modifiant considérablement les conditions de vie des femmes, le mouvement féministe a entrepris [474] des actions nombreuses, diverses et souvent efficaces dans les domaines juridique et politique et dans le champ de l'intervention et de l'action sociales. Aux enjeux de l'égalité au travail et de la libéralisation de l'avortement se sont ajoutés peu à peu divers enjeux élargissant les revendications d'autonomie face aux choix de reproduction, à l'ensemble des questions entourant la grossesse et l'accouchement, à la santé des femmes, à la condition parentale et à la division du travail domestique. Bouleversant les codes culturels régissant la vie privée, ce mouvement, enraciné dans les milieux les plus divers, a aussi amorcé ou accéléré des transformations majeures dans presque tous les secteurs de la vie sociale, en particulier à l'intérieur des productions scientifiques et artistiques, où les femmes désormais présentes en grand nombre ont remis en question les représentations, les analyses et les façons de définir les problèmes et de les résoudre.

L'objectif de ce chapitre est de tracer à grands traits ce qui caractérise la condition des femmes au Québec, au début de la décennie 1990, sans perdre de vue les rigidités encore très grandes d'un marché du travail mal adapté à leur présence, ni les tensions d'une institution familiale à la recherche de nouveaux équilibres. En soulignant les contraintes du passé et du présent, je n'aurai garde cependant d'oublier les signes multiples d'un changement indéniable bien qu'inachevé.

Femmes et travail

Au cours de la dernière décennie, les portraits d'ensemble décrivant le travail des femmes au Québec et au Canada se sont multipliés, faisant ressortir leur participation croissante à la population active, leur répartition dans quelques secteurs d'emploi et dans un nombre restreint d'occupations, l'état de leurs revenus et la persistance des inégalités salariales selon le sexe. Sous une quasi-immuabilité de la situation, si l'on s'en tient aux grands ensembles statistiques et aux moyennes, des études font état de changements graduels dans certains sous-groupes, tant à l'égard de la scolarisation, où les progrès des jeunes femmes sont indéniables, qu'à celui de l'accès de certaines d'entre elles à des emplois non traditionnels pour les femmes ou aux niveaux hiérarchiques un peu plus élevés des entreprises. Sous la pression du mouvement féministe, des changements législatifs ont été réalisés au cours des décennies 1970 et 1980, soutenant certains efforts encore mitigés de changement de l'organisation du travail ; l'implantation des normes juridiques sur l'égalité au travail dans la foulée des nouvelles législations axées sur les droits des individus pourrait s'avérer déterminante dans l'avenir. Enfin, des changements technologiques en cours suscitent des mutations aux effets cruciaux, bien que largement imprévisibles, sur les emplois et les métiers exercés par les hommes et les femmes. Malgré ces aléas et mutations de l'ensemble de l'organisation du travail qu'accentue la crise de la décennie 1990, on peut tracer un portrait de l'emploi féminin en s'appuyant sur les recherches récentes.

Louise Paquette présente une synthèse des recherches en ce domaine dans La situation socio-économique des femmes : faits et chiffres [1].  Après Les femmes, ça compte par [475] Louise Motard et Camille Tardieu [2], Simon Langlois et al. donnent des aperçus sommaires des tendances du travail des femmes dans La société québécoise en tendances, 1960-1990 [3].  S'ajoutant au Portrait statistique des femmes au Canada (1990), Femmes des années 1990, publié par le Secrétariat à la condition féminine du Québec, réunit des statistiques, en partie extraites du recensement canadien de 1991 [4].  Ces ouvrages et quelques travaux plus spécialisés sur un aspect du travail ou une profession, choisis dans un corpus très riche en études et monographies, permettront de tracer le portrait d'une situation toujours en mutation.

À mesure que le taux de féminité de la population active se rapproche de la moitié (41,3% en 1986 au Québec [5]  et 44% en 1991 [6]), le travail féminin est pris en compte dans les études générales sur le travail, cela modifiant les catégories d'analyse et remettant même en question les outils méthodologiques les plus classiques [7].

La croissance de l'activité rémunérée

Le phénomène majeur qu'il faut mettre en relief est le changement social d'envergure que constitue la participation croissante et désormais majoritaire des Québécoises au marché de l'emploi. La croissance est continue depuis trois décennies et l'activité salariée est le fait de 56% des femmes de 15 ans et plus en 1991 [8].  Les ouvrages les plus récents insistent sur le cap franchi au cours de 1986, alors que la population active féminine au Québec dépasse la moitié des femmes. Le phénomène de croissance touche davantage les cohortes plus jeunes, mais les femmes avec de jeunes enfants demeurent moins actives que les autres femmes, bien que cet écart s'amenuise [9].  En 1991, c'est 63,1% des femmes avec enfants à la maison qui occupent un emploi [10]. Derrière cette croissance, se profilent des phénomènes économiques d'envergure mais aussi divers changements socioculturels majeurs qu'on a peut être sous-estimés.

La croissance du travail féminin a partie liée avec le développement du secteur tertiaire de l'économie, un trait des sociétés post-industrielles, qui s'accentue au cours des dernières décennies. Selon le Portrait statistique des femmes au Canada de 1990, la croissance de la demande de services et la diminution de l'emploi dans les industries [476] productrices de biens, sous l'effet de changements technologiques et de l'internationalisation des marchés, auraient facilité l'entrée de plus de femmes dans la population active. Il n'est cependant pas sans importance de souligner, comme le fait Guy Fréchet [11], que la croissance du tertiaire s'est effectuée surtout par la croissance des services et de l'administration publique, notamment pour ce qui est des dépenses de l'État dans les domaines de la santé et de l'éducation. Elle a aussi partie liée avec la croissance des emplois à temps partiel.

Comme le soulignent divers auteurs [12], la famille à deux revenus est maintenant la norme et la famille à salaire unique est devenue l'exception. Le travail des femmes est d'ailleurs ce qui empêche une large fraction des familles canadiennes de passer sous le seuil de pauvreté, tandis que les ruptures conjugales rendent particulièrement vulnérables des milliers de femmes qui se retrouvent seules avec des enfants en bas âge. Une fraction importante de femmes célibataires, séparées, divorcées et veuves vivent aujourd'hui en dehors de liens de couples [13],  d'où la nécessité d'avoir un revenu personnel. Une explication strictement économique ne révèle cependant qu'une partie des motivations au travail des femmes, lesquelles s'appuient aussi chez elles sur de nouvelles conceptions de la vie adulte faisant place aux engagements professionnels avec l'adoption, selon les cas, de modèles continus ou discontinus de carrière [14]. Le phénomène est plus prononcé là où la formation acquise donne accès à des emplois assortis de meilleures conditions.

En étudiant la fréquence et la durée des interruptions d'emplois dans les parcours de travail des femmes, Marianne Kempeneers et Marie-Hélène Saint-Pierre [15] mettent en évidence des discontinuités professionnelles en partie attribuables aux engagements familiaux et à la présence d'enfants, mais découlant aussi d'autres facteurs d'ordre structurel. Selon les différentes catégories professionnelles, ces sorties d'emploi renvoient à des motifs variables. Seules les cadres et professionnelles présentent un modèle de carrière plutôt continu.

Dans une analyse des données canadiennes sur les revenus des familles, Simon Langlois a examiné comment le double revenu d'une partie croissante des familles [477] introduit de nouvelles inégalités socio-économiques. Dans un premier temps, l'entrée des épouses sur le marché du travail venait surtout répondre à des besoins économiques et aurait eu un effet égalisateur sur les revenus des ménages. Par la suite, l'entrée dans la population active de femmes mariées à des conjoints des couches moyennes et supérieures accentuerait en quelque sorte les inégalités sociales [16].

Tout en confirmant le rôle joué par le travail de la conjointe pour limiter les effets de l'instabilité de l'emploi et de la baisse des salaires, Richard Marcoux et al. [17], notent la précarisation des revenus des plus jeunes salariés qui, après avoir formé des ménages hors famille en grand nombre au cours des années 1970, sont demeurés en plus grande proportion au foyer familial au milieu des années 1980. Ceux d'entre eux qui ont continué à former précocement des couples ont vu leur situation économique se détériorer.

Le temps partiel
et les formes de travail précaire


La multiplication des emplois à temps partiel au cours des décennies récentes a joué également un rôle dans la croissance du travail féminin, une grande proportion des nouveaux emplois étant des emplois à temps partiel, concentrés dans les industries de services socioculturels et le commerce de détail. Alors que la main d'oeuvre féminine à temps partiel représente 22,6% de la main-d'oeuvre féminine au Québec en 1988  et un peu plus de 23% en 1991 [18],  moins de 10% des travailleurs masculins travaillent à temps partiel. Plusieurs études ont fait ressortir les effets négatifs du temps partiel sur les revenus et les conditions de travail des femmes (faible rémunération, moindre syndicalisation, peu d'accès aux avantages sociaux et aux promotions) et certaines enquêtes en révèlent la nature en partie involontaire [19].  Par une analyse des comportements et des motivations des travailleuses interrogées dans l'enquête canadienne sur la famille menée en 1984, Hélène Desrosiers et Céline Le Bourdais [20]  ont reconstitué les trajectoires professionnelles diversifiées des femmes. Sans minimiser [478] ses effets à long terme sur les carrières, l'article fait ressortir que le temps partiel semble la stratégie adoptée par bon nombre de jeunes femmes pour concilier travail et maternité. Davantage associé à certains secteurs d'emploi et certaines occupations, le temps partiel constitue un choix temporaire pour une majorité des femmes qui l'adoptent entre 25 et 44 ans ; avec au moins deux enfants en bas âge, au moins six femmes sur dix y recourent. Alors que Margaret Maruani et Chantal Nicole [21]  en France suggèrent l'apparition d'une nouvelle division sexuée du travail par le biais du recours différencié aux emplois stables et précaires, tant dans certaines usines que dans des secteurs comme la vente, Gunderson et Muszynski [22], évoquent la croissance des emplois à temps partiel comme facteur de discrimination et d'inégalités salariales.

Les inégalités salariales

La constance étonnante et presque séculaire des écarts de revenus entre hommes et femmes est la caractéristique principale soulignée par nombre d'études sur le travail féminin. Le salaire a-t-il un sexe ? titre un rapport du Conseil du statut de la femme préparé par Louise Bisson et al. [23], qui présentent les grandes lignes de cette problématique des inégalités de revenus et en identifient les principaux facteurs. En 1984, le salaire moyen des Québécoises représentait 60% de celui des Québécois, une légère amélioration par rapport au 51,2% de 1967. Ce chiffre s'élève à 67,2% et il atteint 70% en 1991 [24]  si l'on ne considère que les emplois à temps plein. Les études américaines qui révèlent des écarts similaires ajoutent une correction additionnelle en calculant l'écart des salaires horaires car les femmes engagées à temps plein travaillent un nombre d'heures moindre que les hommes. L'inégalité des revenus s'atténue alors de quelques points [25].

Louise Bisson et al. passent en revue les principales études canadiennes et québécoises au chapitre des inégalités salariales, en particulier celles de Gunderson, de Shapiro et Stelcner et de Boulet et Lavallée [26].  À côté de la discrimination, de la formation reçue, du temps passé en emploi, la ségrégation professionnelle explique une proportion importante des écarts salariaux. Selon Shapiro et Stelcner, « la discrimination salariale serait moindre au Québec alors que la ségrégation professionnelle serait légèrement plus élevée [27] ».

[479]

La ségrégation occupationnelle

Monique De Sève [28] s'attache à montrer que la croissance des emplois féminins a peu changé la concentration du travail des femmes dans dix secteurs d'emplois, qu'elle décrit par leur affiliation symbolique avec le travail domestique. Selon De Sève, l'accroissement du travail des femmes s'imbrique aussi dans une transformation globale des modes de vie familiaux et privés sous l'influence de divers changements techniques et économiques (contraception, technologies ménagères, achat sur le marché de biens et services domestiques). Nam Weiner et Morley Gunderson [29] rappellent que trois grands secteurs d'emplois rassemblent 60% des travailleuses canadiennes, tandis que 60% des femmes se retrouvent dans seulement 20 des 520 occupations existantes. Les liens historiques entretenus entre ces occupations et des activités auparavant exercées gratuitement par les femmes dans la sphère domestique constituent un des éléments d'explication de leur prévalence et la faiblesse de la rémunération attribuée provient d'une sous-évaluation systématique de ces métiers créés à une époque où l'on assignait aux femmes des salaires diminués de moitié, nommés salaires d'appoint. Un nombre impressionnant d'études historiques canadiennes et québécoises ont décrit les mécanismes de la formation des ghettos d'emplois féminins dans les usines, la téléphonie, les banques, les hôpitaux et la fonction publique dans la première moitié du XXe siècle, dans des contextes où ces types d'emplois étaient destinés en premier lieu aux jeunes filles ou aux célibataires [30].

Le genre au travail renvoie à un ensemble de facteurs qui combinent qualifications, techniques, marché de l'emploi et stéréotypes féminins-masculins, tant des patrons, des employés, que des syndiqués masculins et parfois des femmes elles- mêmes qui les ont intériorisés. Sur la persistance du genre dans l'organisation du travail à l'époque contemporaine, le secteur du textile a fait l'objet d'études anthropologiques, où l'on démontre l'imbrication du sexe et de l'ethnicité comme facteurs de discrimination systémique [31].  Des recherches sur le travail des infirmières et des travailleuses de la santé ont aussi démontré comment les conceptions liées au genre ont contribué [480] à faire de cette profession traditionnellement féminine un « maternage mal salarié [32] » ; elles ont mis en évidence le rôle des savoirs et les luttes dont ces formations sont l'enjeu [33].  Par ailleurs, on s'interroge sur les effets des changements technologiques dans le domaine du tertiaire, où se retrouvent un grand nombre des emplois féminins. Aux premières interprétations prévoyant une déqualification de ces métiers traditionnellement féminins découlant des changements technologiques, succèdent des analyses plus nuancées qui explorent les effets positifs et négatifs sur l'emploi et les possibilités de qualification accrue et de transformation de l'organisation du travail devenues possibles avec ces technologies [34].  Selon une enquête de Carmelle Benoit et al. sur L'incidence de la machine à traitement de textes sur l'emploi et le travail [35], malgré une augmentation de la productivité, les effets négatifs sur l'emploi sont dans l'ensemble atténués par la création de nouveaux postes et n'ont pas entraîné de mises à pied. On y note cependant une croissance du temps partiel qui passe de 3 à 10%. Certains auteurs s'interrogent sur la masculinisation des emplois requalifiés [36], tandis que Jane-Hélène Gagnon [37] s'inquiète pour sa part de la reproduction des inégalités sexuelles déjà observable dans la formation en informatique.

La comparaison des décennies 1960 et 1970, révèle un déclin de la ségrégation occupationnelle, surtout attribuable à l'entrée de femmes dans les occupations masculines ainsi qu'à un moindre degré, au phénomène inverse pour les hommes. Fox et Fox [38]  identifient certains lieux de changements : entre autres, les emplois de supervision dans la vente, la finance, la comptabilité et les postes en administration qui passent de taux de féminité de 17% à des taux de 27% à 37%. Des changements de la ségrégation des emplois sont aussi attribuables à une légère décroissance de certains types d'emplois fortement féminisés, en premier lieu chez le personnel domestique, les dactylographes, téléphonistes, aides-hospitalières, vendeuses, un phénomène en partie masqué par l'augmentation lente d'autres types d'emplois fortement ségrégés : [481] secrétaires, sténographes. Enfin, on observe un déclin des hommes en agriculture et en d'autres occupations du secteur primaire.

Monica Boyd [39]  souligne qu'il ne suffit pas que les femmes accèdent à des emplois jadis occupés par des hommes uniquement ; encore faut-il se soucier du niveau de qualification de ces emplois. Malgré l'accroissement du nombre de femmes cadres, celles-ci dirigent surtout des femmes, alors qu'il y a plus d'hommes qui commandent maintenant aux femmes dans les secteurs d'emplois féminins du tertiaire. Les gains des femmes existent, mais au niveau de la supervision et de la gérance intermédiaire, l'écart s'étant accru aux niveaux élevés de gestion.

Au Canada et au Québec, un bon nombre d'études et monographies ont porté sur les femmes gestionnaires, catégorie composite qui recouvre des profils très diversifiés. Il s'agit pour une part d'entrepreneures [40]  qui ont contribué largement au cours de la décennie 1980 à la création d'emplois, dans des entreprises de petite taille, souvent dans des secteurs à faible productivité et à faibles revenus et dont la propriété est souvent partagée avec leur conjoint. Il peut s'agir aussi de femmes collaboratrices engagées dans l'entreprise familiale depuis longtemps et qui ont accru leur participation et la visibilité de leur travail. Ces femmes qui ont un peu plus d'enfants que la moyenne se sont regroupées au cours des années 1970 dans une association des femmes collaboratrices qui a obtenu diverses mesures pour faciliter la reconnaissance formelle du statut correspondant à leurs activités. Enfin, les femmes gestionnaires sont aussi des cadres salariées des secteurs privé ou public, oeuvrant surtout au bas échelons des structures hiérarchiques ; lorsqu'elles accèdent aux niveaux moyens ou élevés des organisations [41], il s'agit de femmes fortement scolarisées et un moins grand nombre d'entre elles ont des enfants que dans la population générale, un phénomène qui peut révéler un simple report des naissances dans ces catégories professionnelles. En comparant des gestionnaires canadiennes, québécoises et françaises, Gladys Symons [42] a observé des valeurs familiales plus fortes chez ces dernières que chez les Canadiennes et les Québécoises, qui séparent davantage vie privée et vie publique et [482] qui, dans l'ensemble, adhèrent à des idées féministes. Une priorisation des valeurs familiales est exprimée par plusieurs enquêtes sur les femmes collaboratrices et entrepreneures. Si l'arrivée des femmes dans la gestion fait surgir l'hypothèse de l'existence d'Une gestion au féminin [43], les discours recueillis mettent aussi l'accent sur la similitude des pratiques entre gestionnaires hommes et femmes, sur une tranquille affirmation de soi et sur la reconnaissance de certaines différences, qui semblent tout au contraire s'accorder parfaitement aux nouveaux styles de gestion postmodernes axés sur la participation. Pour faire face aux difficultés d'insertion dans les réseaux d'affaires et dans l'accès au crédit, sont nés divers regroupements de femmes d'affaires ; d'autres au contraire favorisent une intégration dans les associations mixtes.

S'inscrivant dans l'évolution des différents secteurs d'emploi sous l'impact des changements technologiques et de l'organisation du travail, l'accès à des occupations plus diversifiées renvoie à l'éducation et aux choix d'orientation professionnelle ; il relève aussi des stratégies des individus et de groupes, incluant les stratégies syndicales et professionnelles et le militantisme féministe.

La hausse de la scolarisation

L'existence d'un système scolaire excluant les filles des études supérieures avant les années 1960 a été bien décrite. [44]  Sans doute pouvons-nous observer à travers l'inscription actuelle des filles dans des programmes scolaires encore en partie distincts la survivance de certaines orientations vers des métiers et professions traditionnellement féminins. Le phénomène est plus marqué au niveau des formations professionnelles du niveau secondaire, qui regroupent la majorité de leurs étudiantes dans quelques filières féminines, commerce, secrétariat et soins esthétiques [45].  Mais de moins en moins de filles choisissent la filière professionnelle au secondaire, la plupart optant pour une formation générale qui débouche vers des études collégiales.

Des orientations en partie distinctes pour les filles et les garçons à tous les niveaux d'enseignement ne sauraient masquer les gains notables des femmes au chapitre de l'éducation supérieure, un phénomène manifeste selon Pierre Dandurand, qui compare les acquis de la démocratisation du système scolaire à la situation des années 1960 [46].  Alors très minoritaires au sein des niveaux supérieurs de l'éducation (au plus 20%), les femmes y ont rejoint aujourd'hui les hommes, devenant même majoritaires dans les études collégiales, comme dans les études universitaires, où le [483] taux de féminité des diplômes atteint 57% en 1990. Dans les chiffres présentés sur l'éducation par Motard et Tardieu, elles font dorénavant 44,7% des maîtrises mais 27,7% des doctorats (48% et 32% en 1990) [47].

On peut y voir l'effet conjugué de la démocratisation et de l'idéologie féministe, comme le suggère Dandurand. Compte tenu des niveaux scolaires dispensant la formation, Léon Bernier [48]  note aussi un effet favorable pour les filles de leur passage par le système scolaire, qui conduit à une hausse de leur niveau d'éducation, malgré des aspirations initiales correspondant encore largement aux définitions des professions traditionnellement féminines. Pour les années 1970, constate Johanne Collin [49]  dans une analyse de l'évolution des inscriptions universitaires des hommes et des femmes sur une période de 40 ans, les femmes tendent à adopter des parcours différents ; elles accèdent davantage aux études supérieures dans certaines facultés et recourent à des programmes distincts de ceux des garçons. Plus que ces derniers, elles se destinent à la recherche et se préparent à l'exercice de leur profession en milieu institutionnel. On observe également, à tous les niveaux du système scolaire, l'entrée des filles dans des métiers non traditionnels pour les femmes. Michèle Berthelot et Nicole Coquatrix [50] ont réalisé une recherche auprès des jeunes femmes exerçant des métiers non traditionnels et recrutées dans les trois niveaux d'études pour la période de 1979 à 1983. La recherche explore les facteurs de l'orientation professionnelle, les attitudes au moment des études et les conditions de l'emploi actuel exercé. Bien qu'un tiers disent n'avoir subi aucune influence dans leur choix, les parents (et le facteur du niveau social) semblent occuper une place privilégiée dans l'orientation surtout au niveau universitaire, tandis que le personnel scolaire et d'orientation joue un rôle positif dans le tiers des cas aux niveaux secondaire et collégial. Les travailleuses expriment un haut degré de satisfaction à l'égard de leur emploi, de ses conditions et les auteures notent un faible taux de chômage, une prédominance du temps plein et des salaires en moyenne plus élevés que pour l'ensemble des travailleuses.

La féminisation des professions libérales

Si l'on peut parler d'une féminisation de la formation dans plusieurs programmes d'enseignement universitaire, qui s'étaient ouverts tardivement aux candidatures féminines, les études qui portent sur l'exercice de professions, comme le droit, la [484] médecine, la comptabilité, font état de certaines difficultés d'intégration des femmes dans des milieux de travail qui semblent peu adaptés à l'arrivée de ces nouvelles recrues, qui occuperont plus de postes dans un avenir peu éloigné.

Les inégalités de rémunération hommes-femmes observées un peu partout renvoient pour une part à des interruptions de carrière chez les femmes professionnelles ou à des horaires réduits, mais certains auteurs évoquent la possibilité de barrières institutionnelles à la pratique dans certains secteurs mieux rémunérés, tandis que d'autres décrivent les stratégies d'emploi élaborées par les femmes elles-mêmes qui recherchent au départ des conditions mieux adaptées à la conciliation d'une carrière avec la vie familiale [51].  Ainsi, à partir d'une enquête auprès des avocates nouvellement entrées dans la profession, Maud Rochette [52] souligne qu'il serait trop facile de conclure que ce rythme inégal du déroulement des carrières est normal puisque les femmes ont choisi d'avoir des enfants. Ce serait évacuer la question de la normativité sociale qui entoure la double tâche dévolue aux femmes professionnelles.

Face aux problèmes rencontrés par les jeunes avocates dans leur profession, le Jeune Barreau de Montréal a entrepris une démarche de sensibilisation aux situations nouvelles. Michèle Duval [53], qui a étudié le déroulement de ce projet, souligne le soutien reçu et des hommes et des femmes impliqués dans l'association. La présence de plus en plus nombreuse des femmes dans les diverses professions, mais aussi celle de leurs collègues masculins qui vivent dans un couple à double carrière, pourraient contribuer à modifier les organisations du travail. Leur nombre croissant permettra de repenser à la fois ces conditions et les contextes de travail, mais aussi la pratique de leur profession. C'est ce que laissent entrevoir les textes d'un colloque rassemblant des femmes avocates, juges, étudiantes et professeures en droit qui, en 1991, proposent selon Hélène Dumont [54], de « jeter un regard féminin sur le droit en traitant de la différence de statut, de position, de traitement, de vécu, d'influence et de pensée des femmes juristes ». Tout en exprimant une diversité de points de vue à cet égard, plusieurs conférencières ont examiné la construction masculine du droit, par exemple le fonctionnement de procédures basées essentiellement sur le conflit, ainsi que les valeurs patriarcales inextricablement liées à l'histoire du droit et à certaine conceptions de la criminalité. Louise Arbour, juge de la Cour d'appel de l'Ontario, apporte une réflexion critique et une reformulation à la thèse de la voix distincte des avocates.

[485]

Évoquant la crainte des ordres professionnels comme le notariat devant la féminisation de leur profession et la discrimination sexuelle prévalente dans les grands bureaux d'avocats toujours exempts des mesures égalitaristes découlant de l'obligation contractuelle (contrairement aux firmes de comptables et d'ingénieurs), Jennifer Anne Stoddart souligne le fait paradoxal que « celles qui interprètent, plaident ou administrent la législation antidiscriminatoire, en bénéficient finalement relativement peu » [55].

L'accès à l'égalité : une valeur,
des moyens légaux, des résistances


C'est dans la foulée du droit international consacrant le principe de l'égalité des droits sans discrimination à l'égard de certaines caractéristiques individuelles, dont le sexe, que la plupart des pays occidentaux ont adopté, à partir des années 1970, et parfois un peu avant, des mesures favorisant l'égalité en emploi. Au-delà de cette tendance commune au niveau des principes, Hélène David [56] souligne les modalités très diverses de sa réalisation.

Le Canada et le Québec ont des législations et procédures qui s'apparentent davantage au modèle nord-américain basé sur la plainte individuelle. Avec l'adoption des Chartes des droits de la personne québécoise, puis canadienne, l'égalité des sexes devant la loi trouve en effet un soutien légal. L'analyse de la jurisprudence issue de la Charte canadienne révèle les gains mitigés des femmes concernant les inégalités socio-économiques [57].  Thérèse Mailloux [58] met en évidence des obstacles rencontrés par la stratégie judiciaire dans la recherche de l'égalité pour les femmes, à cause de la nature formelle des procédures axées sur des droits individuels et tenant mal compte des contextes. Elle souligne en outre que les distinctions législatives actuelles sont presque toutes à l'avantage des femmes : congés maternité, équité salariale, programme d'accès à l'égalité (PAE) [59].

En effet, des mesures législatives incitatives ont été peu à peu créées par les gouvernements fédéraux et provinciaux pour corriger la discrimination salariale entre emplois équivalents, soit par des lois proactives (les cas de l'Ontario et du Manitoba) ou encore, c'est le cas du Québec, par des programmes d'accès à l'égalité et d'équité en emploi. Bien qu'ils puissent être imposés par les tribunaux à la suite d'une plainte, [486] ces programmes sont aussi adoptés par les entreprises et les États employeurs sur une base volontaire ; d'autres sont soutenus par les syndicats dans le cadre de négociations collectives.

Un programme d'accès à l'égalité vise à promouvoir l'égalité des sexes dans une entreprise et comprend divers objectifs touchant au recrutement, à la qualification, à la promotion et à l'équité salariale pour des emplois équivalents. Visant à mieux répartir les effectifs féminins de l'entreprise entre les occupations et les niveaux d'emplois, il peut ainsi favoriser l'accès à des métiers à prédominance masculine. La Commission des droits de la personne du Québec, qui a un mandat quant au soutien et à l'encadrement de ces projets, a publié des guides d'implantation des programmes [60].  Ginette Legault [61] a esquissé une évaluation en ce qui concerne leur application encore timide dans un petit nombre de ministères. L'analyse met en évidence à quel point ces programmes remettent en question des règles du jeu des milieux de travail, d'où les résistance patronales et même syndicales, malgré le travail d'appui des comités de condition féminine des syndicats.

L'équité en emploi, qui peut éventuellement faire partie d'un programme d'accès à l'égalité, est une mesure beaucoup plus spécifique et qui semble avoir reçu plus de faveur, tant des milieux syndicaux que patronaux. Cette mesure vise à éliminer la discrimination salariale entre des emplois équivalents au sein d'une entreprise. Elle touche donc majoritairement des emplois traditionnellement féminins qui, en l'absence d'emplois masculins semblables, pouvaient difficilement échapper à la discrimination salariale, telle que définie au départ par la notion de travail égal. Un colloque de relations industrielles, Équité en matière d'emploi [62], a réuni des spécialistes des sciences économiques, des relations industrielles, des avocats, des membres du patronat, des syndicats et des gouvernements pour débattre de ces enjeux dont la plupart des conférenciers reconnaissent la teneur politique et conflictuelle. L'ampleur et la complexité des démarches impliquées se dégagent de plusieurs exposés, qui en soulignent les limites et les coûts. Les femmes et l'équité salariale. Un pouvoir à gagner [63], un colloque organisé par les femmes cherche à clarifier termes techniques et enjeux, tout en relatant par de courts exposés, quelques démarches entreprises surtout dans le secteur public.

Bien que le mouvement syndical n'ait pas été toujours propice aux femmes dans le passé, la présence des femmes dans les syndicats semble désormais jouer en leur faveur au plan salarial et ces milieux ont été ces dernières années des lieux d'ancrage importants du mouvement féministe. Le taux de syndicalisation atteignait 28% en [487] 1986. Mona-José Gagnon a analysé comment les comités de condition féminine, dans les années 1970, se sont insérés dans la dynamique syndicale, devenant en quelque sorte une structure parallèle d'intervention dans les dossiers d'intérêt féminin. Reconnaissant les limites de cette action dans le contexte syndical et un certain effet d'institutionnalisation de l'action féministe au sein du syndicalisme, elle souligne l'importance des gains obtenus et la transformation des mentalités entreprise auprès des effectifs syndicaux et des militants, non sans une certaine résistance. Par la négociation mais aussi en se joignant au lobbying exercé par les groupes de femmes, les militantes syndicales ont fait valoir des revendications nombreuses incluant, outre la non-discrimination salariale, l'obtention de législations comportant des congés de maternité pour les travailleuses, des congés parentaux et, dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail de 1979, une clause de retrait préventif dans les situations de risques en matière de grossesse [64].

Aux mesures législatives issues des gouvernements et des négociations favorisant l'égalité au travail dans les entreprises, il faut ajouter des changements juridiques et des mesures fiscales incitatives obtenues par l'Association féminine d'éducation et d'action sociale (AFÉAS), et l'Association des femmes collaboratrices pour favoriser la reconnaissance d'un statut et d'une rémunération pour les femmes travaillant dans les entreprises familiales de type agricole, industriel ou commercial. Jocelyne Lamoureux et al[65] retracent les étapes de ce dossier poursuivi au moyen d'une double stratégie d'action éducative auprès des femmes et de pressions politiques pour donner des droits à ces travailleuses invisibles. Ces démarches concernent pour une part les agricultrices, qui se sont regroupées en association pour faire valoir leur statut, leur mode de vie, ainsi que des intérêts plus directement liés à leurs activités de production [66].  Commanditée par l'Association des femmes collaboratrices, la recherche de Ruth Rose-Lizée, Portrait des femmes collaboratrices du Québec [67], mesure le chemin parcouru entre l'enquête de 1975 et celle que son équipe a menée en 1984.  Pour le secteur agricole, Myriam Simard et Louise Saint-Cyr [68]  explorent les obstacles financiers [488] et socio-culturels rencontrés par les agricultrices dans l'accession à la propriété et au financement, dans un cadre où la revendication s'adresse directement à leur conjoint. Le changement amorcé s'effectue aussi dans la vie privée et touche aux changements de mentalité. De façon moins évidente et directe peut-être, la participation des femmes dans les emplois rémunérés est également imbriquée dans la vie  privée.

Entre la loi et les moeurs :
les transformations de la vie privée


Certes, la loi n'est pas étrangère aux transformations profondes de la vie familiale et de la vie privée enclenchées par cette recherche d'égalité propre à notre époque. Renée Joyal a recensé la série des législations qui sont venues apporter « La réponse du législateur » [69] à des modes de vie familiaux en pleine transformation [70]. Depuis la Loi 16 qui, en 1964, mettait fin à l'incapacité juridique des femmes, de nombreux changements sont venus modifier les cadres légaux du mariage, proclamer l'égalité des époux dans la Charte des droits et libertés du Québec en 1975, puis transformer le Code civil vétuste d'inspiration napoléonienne et redéfinir, en 1981, le droit de la famille : choix à deux (et protection) de la résidence familiale, égalité quant aux droits et obligations mutuels et envers les enfants, autorité parentale, possibilité pour les mères de transmettre leur nom aux enfants. Au droit de mettre fin à une union insatisfaisante reconnu depuis 1968 après plusieurs lois canadiennes successives sur le divorce, est venue s'ajouter en 1970 la réforme des régimes matrimoniaux et en 1989 une loi prévoyant le partage égalitaire du patrimoine familial après la fin d'une union. Tous ces changements sont explicités dans l'analyse comparée des Droits des femmes en France et au Québec 1940-1990 de Mariette Sineau et Évelyne Tardif [71] qui concluent que la situation des Québécoises se compare désormais avantageusement avec celle des Françaises, qui ont connu bien avant les années 1960 des changements décisifs en ce qui concerne l'éducation et le travail.

Renée Dandurand a pour sa part situé ces réformes juridiques dans les autres changements sociaux qui à partir des années 1960, transforment le paysage familial en remettant Le mariage en question[72]  Si l'union libre, comme le divorce, est en forte croissance, sans toutefois remplacer le mariage comme cadre prédominant de la vie de couple, on commence à peine à s'interroger sur l'absence de droits légaux qui [489] caractérisent une multitude d'unions libres échappant entièrement à l'institution juridique. L'amour en dehors des contraintes et d'engagements formels, en accord avec des valeurs de liberté individuelle et de nouveaux modèles de formation des couples, possède en contrepartie une non protection du plus faible en cas de litiges. Sans prendre position sur ces enjeux contradictoires, Francine Lepage et al. [73] ont constitué un outil de réflexion sur le sujet. Qu'elles soient divorcées ou séparées après une union de fait, celles des mères sans alliances qui se retrouvent avec l'entière responsabilité de leurs enfants et sans revenus compensatoires, connaissent fréquemment des situations de pauvreté [74].  Enfin, sur la question de la violence conjugale, en dépit de changements législatifs et de politiques et actions concertées visant à soutenir et protéger les victimes et à prévenir les abus, on connaît insuffisamment les situations de la vie privée où les conflits conjugaux dégénèrent en affrontements graves. Sur la conjugalité elle-même, sur l'amour et en particulier sur la formation des couples, qui se constituent aujourd'hui selon d'autres bases et attentes que jadis, on connaît encore peu de choses [75].  Sur un terrain en apparence plus anodin mais qui s'avère un lieu majeur d'innovation, le changement des rapports entre les sexes dans la vie privée a été surtout ausculté à travers l'indice du partage des tâches domestiques et parentales.

Le partage des tâches entre conjoints :
l'idéal et la pratique


Si les études sur les aspirations semblent indiquer une évolution vers les partages égalitaires du domestique dans les couples, les enquêtes et les sondages rapportent des données en apparence contradictoires au niveau des comportements. Dans les comptabilisations nationales de budgets-temps, l'écart des implications ménagères des hommes et des femmes semble grand ; les enquêtes canadiennes, la plus récente étant tirée de l'Enquête sociale générale de 1990, évoquent un travail ménager des femmes de deux à trois fois plus important que celui des hommes, les femmes demeurant les principales responsables de la plupart de ces travaux [76].  À partir d'un sondage Omnibus auprès des Québécoises et des Québécois sur les heures de travail domestique effectuées et les heures imputées à leurs conjoint(e)s, Céline Le Bourdais [490] et al. [77]  ont effectué une analyse complexe des différents facteurs modulant les activités au foyer au cours d'une semaine. Les femmes font trois fois plus d'heures de travail que les hommes, quand elles n'exercent pas d'emplois rémunérés, et deux fois plus lorsqu'elles travaillent à l'extérieur. La somme du travail effectué à la maison et à l'extérieur est dans l'ensemble équivalente mais non sa composition. La participation des femmes au marché du travail entraîne une diminution marquée de leurs activités domestiques mais n'augmente que légèrement celles des hommes. Cela laisse croire que cette baisse est liée à une diminution des standards de travail domestique ainsi qu'à l'achat de services à l'extérieur, ceux-ci semblant plus accessibles à mesure que le revenu s'élève. Si le conjoint est professionnel plutôt qu'employé non spécialisé, cela entraîne une diminution importante du travail de la femme. Par ailleurs, un conjoint ouvrier non qualifié aurait une participation significativement plus grande aux tâches domestiques, ce qui confirme les résultats de l'enquête d'Alain Vinet [78]  auprès des ouvrières de la ville de Québec observant des partages de nombreuses activités dans le couple, en particulier pour le domaine des soins aux enfants. Selon Le Bourdais et al., la charge familiale et surtout le fait d'avoir des enfants en bas âge affectent considérablement à la hausse le travail des femmes, mais influencent aussi celui des hommes. Par ailleurs, si les hommes plus jeunes semblent effectuer plus d'heures de travail, ceux de 30-39 ans accomplissent moins d'heures de travail domestique que les plus jeunes, une question demeurée énigmatique. L'interprétation avancée selon laquelle une augmentation de la charge exercerait d'abord un effet sur le travail des femmes et par ricochet un effet (moindre) sur le travail du conjoint dirige l'attention vers une analyse des rôles familiaux tenant compte des relations aux enfants.

Dans le cadre d'une critique des approches quantitatives du travail domestique, Diane Bélisle [79] fait ressortir l'impossibilité d'analyser le temps du domestique à partir de comptabilités univoques qui négligent la multidimensionnalité des tâches et du temps familial. En conjuguant une analyse du budget-temps de 607 mères avec un questionnaire portant sur le sens des activités décrites dans un journal de bord quotidien, Raymonde Savard [80]  inscrit ses résultats dans un modèle qui fait place aux sentiments et valeurs associés au couple et à l'enfant, ainsi qu'à certains changements. Certes, la charge de ces jeunes mères et travailleuses s'avère lourde à la simple lecture d'une description détaillée de leurs activités, mais la place de l'enfant dans cet ensemble confère aux activités un sens qui déborde la « tâche » des budgets-temps pour rejoindre les notions de plaisir et de désir d'enfant chez les femmes. L'auteur suggère en conclusion l'amorce d'une transformation idéologique orientant vers de plus amples partages ainsi que le besoin d'une plus grande implication de l'État dans l'aide aux familles. Explorant la question du partage des tâches à partir de récits de vie, Lucie [491] Mercier et Denise Lemieux [81]  repèrent chez les plus jeunes couples des transformations et une articulation au niveau du quotidien, équilibres encore bien fragiles et facilement remis en cause par l'arrivée de l'enfant. Si Le Bourdais et al. concluaient que les changements de rôles dans le quotidien ne s'effectueraient pas davantage avant que la structure des occupations et des salaires ne soit modifiée dans un sens plus égalitaire, les analyses qualitatives dirigent aussi l'attention vers les éléments de rôles et d'identité impliqués dans ces échanges et ces partages [82].

La maternité (et la paternité) en question

Si les changements relatifs au travail féminin constituent le premier phénomène à mettre en relief pour qui veut saisir les transformations récentes de la condition féminine, une certaine remise en question de la maternité, que révèlent les chiffres sur la fécondité mais aussi la transformation des discours et des représentations, constituent l'autre volet de ce portrait de la condition féminine des années 1960-1990. La transformation rapide des comportements et des normes en matière de contraception au cours des années 1960 a été bien documentée par les enquêtes sur la fécondité au Québec, dont les résultats sont repris dans la synthèse d'Anatole Romaniuc sur la fécondité au Canada [83].  L'enquête de Jacques Henripin et al[84] auprès d'un échantillon représentatif de femmes québécoises réalisée au début des années 1970, suivie d'un rappel cinq ans plus tard, saisit à un point tournant de l'histoire de la contraception, les mutations des comportements et des mentalités en matière de fécondité et de rôles féminins. Dans ce qu'il décrit également comme un changement radical pour l'ensemble du Canada, Romaniuc trace les grandes lignes de comportements procréateurs relativement uniformes pour les années 1980 ; le nouveau régime démographique est caractérisé par une accession plus tardive au rôle de parent, une hausse des maternités hors mariage, un espacement plus grand des naissances, une norme de plus en plus homogène de deux enfants et l'augmentation chez une petite partie des femmes de l'infécondité volontaire. L'avènement de techniques contraceptives plus efficaces, l'adoption de modes de prévention des naissances plus radicaux, telle la stérilisation dont la diffusion rapide et étendue a été établie par Nicole Marcil-Gratton [85] et le recours à l'avortement par certains femmes en cas d'échec de la contraception, autre [492] phénomène en croissance, sont à la fois des moyens et des signes d'une mutation des valeurs culturelles et des mentalités à l'égard de la procréation. Parmi les facteurs socioculturels qui conjuguent leurs effets aux conditions économiques des dernières décennies, Romaniuc met en relief, comme facteur explicatif, la transformation de la place de l'enfant et du statut des femmes. Bien que tous ces facteurs soient invoqués tour à tour dans l'explication d'un changement global, on connaît mieux, à partir de la recherche, ce qui entoure la contraception que ce qui motive aujourd'hui un couple ou un individu à se reproduire.

Dans une présentation détaillée des données sur « La vie reproductive des femmes aujourd'hui. Le cas du Québec [86] », Madeleine Rochon examine tour à tour les données sur les grossesses, les avortements et les pratiques contraceptives en tenant compte de la situation conjugale des différentes catégories d'âge ainsi que des statuts de travail des femmes. Cette lecture à double niveau des données d'enquête et de recensement révèle que, dans un contexte de vie sexuelle de plus en plus précoce dès l'adolescence, la situation matrimoniale et socio-économique des femmes de moins de 25 ans semble plutôt défavorable à la procréation. C'est dans ces groupes d'âge mais également chez les catégories plus scolarisées et chez les célibataires, que l'avortement s'avère souvent un choix résultant d'un échec de contraception. Autre constat, en ce milieu de la décennie 1980, un pourcentage assez important de femmes de 35-39 ans — près de 20% — demeurent sans enfants. Elles sont plus souvent célibataires et fortement scolarisées.

L'accès à la contraception et à l'avortement constitue un facteur important du contrôle de leur reproduction pour les femmes et de la possibilité d'accéder à l'égalité. Selon Diane Lamoureux [87], la légalisation de l'avortement a polarisé les luttes féministes dès 1969. Derrière la question de l'avortement, de son accessibilité et de sa décriminalisation, se nouent des alliances, mais aussi des oppositions entre groupes de femmes et experts du domaine de la santé. Béatrice Godard [88], a pu y déceler à certaines périodes des attitudes distinctes entre regroupements de femmes issues de sous-groupes ayant des modes de vie différents. Au Québec, un certain consensus de tolérance s'est peu à peu établi permettant une libéralisation des pratiques. Plutôt qu'à une opposition sur la maternité et la non-maternité, ce qui distingue ces catégories semble davantage deux façons différentes d'envisager l'inscription de la maternité dans un type de couple et dans un parcours de vie.

La revendication d'autonomie concernant la reproduction s'est accompagnée au Québec d'une réflexion critique plus globale sur le contrôle médical de la reproduction [89], [493] qui s'étend peu à peu à d'autres questions, constituant ainsi la maternité comme enjeu : l'humanisation des naissances dans le contexte de la surmédicalisation de l'accouchement, les nouvelles technologies de la reproduction [90]  et enfin les conditions sociales de la maternité. D'abord perçue comme source d'aliénation et lieu d'oppression dans les groupes radicaux, peu à peu la maternité est envisagée comme choix possible et à partir des années 1980 surgit le thème de la parentalité partagée [91].

Les groupes de femmes et les comités de condition féminine des syndicats ont joué un rôle dans cette extension des revendications vers les congés de maternité, les congés parentaux, les garderies et les mesures de retrait préventif pendant la grossesse, des dossiers relevant d'une spécificité féminine et qui seront parfois perçus comme en contradiction avec les revendications égalitaristes concernant le travail [92].

Les femmes et les hommes
entre le travail et le quotidien :
pour un renouvellement des problématiques


Les changements juridiques qui se sont effectués en faveur de l'égalité, dans les domaines du travail, de l'éducation, de la famille et de la conjugalité, n'auraient pas eu lieu sans la pression d'un mouvement des femmes et sans l'arrivée des femmes dans un grand nombre de secteurs de la vie sociale, dont le monde du travail, les partis politiques et divers organismes de l'État. Comme le souligne Alberto Melucci [93].  c'est cette rencontre du privé et du public qui constitue un important ferment des changements sociaux et culturels qui se sont réalisés et se poursuivent dans la vie quotidienne et à travers les actions des femmes, après l'institutionnalisation du mouvement féministe et l'obtention de nombreux changements juridiques. Les avancées remarquables au chapitre de la scolarisation qu'observent aussi Baudelot et Establet [94]  en France, les incitent à souligner des gains beaucoup moins marqués pour l'instant dans les sphères du travail et de la vie familiale. Leur explication principale, qui renvoie aux comportements différenciés des filles et des garçons, rend insuffisamment compte, [494] du moins pour ce qui est du Québec, des transformations en cours. Sans exclure toute différenciation des conduites, des goûts et des aptitudes entre les sexes, inscrites ou non dans la biologie et les apprentissages et socialisations de l'enfance, l'ampleur des changements déjà réalisés et les analyses concluantes sur la transformation historique des genres qui s'est accélérée au cours des dernières décennies, orientent aujourd'hui la recherche vers l'analyse plus poussée des modifications des organisations du travail et des comportements familiaux. Les études québécoises et canadiennes suggèrent elles aussi certaines difficultés d'adaptation des organisations du travail à ces changements et certaines résistances des hommes aux changements des moeurs que suscite et appelle la féminisation graduelle du travail. Les articles sur les problèmes sociaux de ce traité démontrent que la société dans son ensemble aura fort à faire pour s'ajuster aux nouvelles conditions de vie et corriger les situations de pauvreté, de conflits et d'abus qui persistent à inscrire l'inégalité comme un trait prédominant de la condition des femmes dans les années 1990.

Que dire des résistances individuelles ou des transformations en cours des normes concernant les rapports des sexes dans la vie privée, mal étayées par les études qui se sont concentrées majoritairement sur la condition féminine et le seul genre féminin ? L'émergence des études sur la condition masculine est à cet égard riche de promesses à condition que son objet ne soit pas de consolider des positions menacées.

Les problématiques féministes construites dans un cadre de luttes des femmes, pertinentes pour identifier et expliquer les inégalités sociales entre les sexes et pour rendre compte de leur diminution ou de leur persistance, sont-elles adéquates pour rendre compte des changements en cours et analyser les situations grandissantes de mixité et les phénomènes d'acculturation réciproque entre hommes et femmes se côtoyant dans des aires sociales jadis monopolisées par un seul sexe ? Ainsi, doit-on parler de féminisation pour traduire la participation des femmes qui dépasse des seuils d'exceptionnalité, leur présence grandissante mais bien en deçà de la moitié dans la vie publique ? De même, l'adoption de comportements masculins innovateurs dans la vie quotidienne et familiale, constitue-t-elle pour autant une féminisation, comme le suggèrent de nouveaux stéréotypes médiatiques concernant les « hommes roses » ou s'agit-il tout simplement d'une redéfinition contemporaine du masculin ? Sous l'étiquette de la féminisation des professions, il y a aussi, (surtout ?) des apprentissages de modèles masculins, donc une masculinisation qui est simultanément une appropriation et une féminisation de larges secteurs de la vie de travail. Derrière le partage des tâches domestiques, il y a une redéfinition du quotidien et de la vie familiale pour les hommes et pour les femmes, qu'il faudrait explorer au niveau non seulement des activités et des échanges mais du sens et des identités. Le concept de genre semble permettre de saisir ces changements historiques dans toutes leurs nuances sans éluder, s'il y a lieu, les phénomènes de domination.

Enfin, si la construction culturelle des genres a conduit par le passé à des justifications arbitraires des inégalités, l'égalité doit-elle conduire à la neutralisation des genres ? Malgré la justesse des analyses socio-économiques sur l'effet pervers au plan économique de la ségrégation sexuelle des occupations et la nécessité d'élargir le spectre des activités accessibles aux deux sexes, toute division du travail liée au sexe est-elle nécessairement à abolir ? L'équité en emploi, notion qui représente une tentative [495] issue de l'action pour surseoir à ces difficultés, remet en question un concept d'égalité trop unidimensionnel. Les réflexions du mouvement des femmes sur la maternité réintroduisent elles-aussi la notion de spécificité. La confrontation des notions d'égalité et de spécificité demeure riche de possibilités, malgré les risques constants de les opposer et de les réduire l'une à l'autre.

Dans une réflexion sur les nouveaux rapports du féminin et du masculin en France et aux États-Unis, Claude Fischler [95] met l'accent sur la féminisation des moeurs accompagnant la présence nouvelle des femmes sur le marché du travail, dans la vie publique, la consommation. Il suggère l'avènement d'un individualisme succédant aux anciens déterminants des destins individuels et affirme qu'il y aurait désormais mille manières d'inventer les rôles et l'identité des sexes. Moins optimiste, François De Singly se demande si l'apparente neutralisation des genres à travers les modes et l'abandon en certains milieux de valeurs machistes, en particulier par les hommes de milieux bourgeois, ne masqueraient pas de nouvelles formes de dominations masculines, le solde des répartitions du temps entre la carrière et le travail étant toujours à l'avantage des hommes. Les exigences très grandes dévolues au rôle maternel par la psychologie constitueraient, selon cet auteur, un obstacle de taille à l'avènement de nouveaux équilibres [96].   Germain Dulac apporte de nouveaux éléments à ce débat en repérant des évolutions récentes des sciences humaines et de la psychologie sur la paternité [97].

Au moment où les études sur les femmes commencent à mieux cerner certains contrastes et différences dans la condition des femmes de milieux, d'ethnies et de générations divers, à reconnaître parmi elles l'existence de sous-cultures et d'intérêts parfois contraires, tout en s'interrogeant sur les effets imprévus de certaines réformes, soulignons aussi comme un potentiel de renouvellement des problématiques cette apparition de réflexions multiples sur les genres par des hommes, qui s'inspirent largement des approches élaborées par les femmes dans un contexte de revendications.

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EN BREF

Par Serge Cantin


In Traité des problèmes sociaux EN BREF.  Synthèse préparée par Serge Cantin, Chapitre 24, pages 96-98, Sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin.  Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1995, 205 pages.


Malgré les nombreuses recherches entreprises ces dernières années au Québec afin de mesurer l'ampleur de la violence conjugale et définir des modes d'intervention efficaces, plusieurs aspects de ce phénomène demeurent encore mal connus. Ce chapitre fait le point des connaissances sur un problème dont le mouvement féministe a fortement contribué à la prise de conscience collective.

D'abord, que savons-nous de l'existence historique du phénomène des femmes battues et des attitudes à leur égard? La violence conjugale était-elle moins répandue autrefois ou simplement plus cachée qu'elle ne l'est aujourd'hui? Ces questions se heurtent au silence du passé sur les femmes battues. C'est à travers les archives judiciaires, la presse, voire par le biais de l'histoire orale que l'on peut espérer lever une partie du voile qui recouvre la réalité de la violence conjugale. Ce qui est certain toutefois, c'est que celle-ci a toujours existé. Nous savons également que dans les sociétés traditionnelles le mari avait le droit de corriger sa femme, assimilée à un enfant par la loi, et que cette pratique était probablement plus répandue dans le peuple, les aristocrates et les bourgeois ayant d'autres recours pour contraindre leurs femmes. Une recherche historique sur la violence conjugale au début de l'ère industrielle (1869-1879) en arrive à la conclusion que les femmes utilisaient pour se défendre les institutions mêmes qui les opprimaient, le système légal et la famille. Sans doute, une forme de justice populaire, enracinée dans le contrôle social des voisins et des proches, venait-elle atténuer certains conflits. Plus prés de nous, une étude sur les transformations des modèles de conjugalité au cours des années 1960 et 1970, tend à montrer que le problème de la violence conjugale est lié à des modèles patriarcaux d'autorité, auxquels étaient associés dans certains cas des pratiques de sociabilité masculine de type célibataire.

La seconde partie du texte présente les résultats d'un certain nombre d'enquêtes statistiques visant à mesurer l'ampleur de la violence conjugale, phénomène difficilement quantifiable comme tout ce qui relève de la vie privée. En outre, considérant que les statistiques disponibles émanent des diverses institutions qui entrent en contact avec les femmes battues: institutions de santé, organismes d'aide, institutions juridiques, appareils judiciaires, il importe de bien saisir les limites et l'apport de chaque source et de se montrer prudent avec des chiffres qui restent jusqu'à un certain point hypothétiques. Ces réserves faites, une enquête entreprise au Canada en 1989 révèle un taux global de 18% de violence masculine, lorsqu'on réunit actes de violence majeurs et mineurs. De toutes les provinces, le Québec aurait le taux le plus faible, soit 13%. Par ailleurs, des statistiques gouvernementales basées sur le nombre d'infractions signalées à la police, révèlent une forte augmentation des signalements qui passent de 6 559, en 1987, à 10 154 en 1990. Cette hausse sensible des infractions doit cependant être interprétée en regard des changements mis en place au cours de la période dans les politiques judiciaires et l'administration policière. La même remarque s'applique en ce qui concerne les données provenant de la CUM et qui font état d'une augmentation de 100% des voies de fait entre 1980 et 1989. Selon une publication du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 300 000 Québécoises auraient été victimes de mauvais traitements en 1985, chiffre qui provient de données transmises au ministère par les maisons d'hébergement pour femmes violentées. Par ailleurs, certaines enquêtes mettent en évidence le fort taux de violence subie par les femmes chefs de famille monoparentale au cours de la période entourant la séparation d'avec leurs ex-conjoints.

La troisième partie porte sur les dimensions socioculturelles et les profils de clientèles. On y fait état de nombreuses études quantitatives et qualitatives qui établissent des variations socioculturelles et socio-économiques du phénomène. Certaines catégories sociales et certains milieux seraient davantage associés à l'apparition de la violence, pour des raisons qui tiennent à la pauvreté, à la désorganisation sociale, à des modes de fonctionnement de la famille ou aux rapports entre les sexes. Des analyses psychologiques tendent par ailleurs à montrer l’existence d'une structure commune caractéristique de l'expérience de la violence conjugale. Il convient de souligner le fort taux d'alcoolisme et de toxicomanie chez les hommes violents, ce qui incite à remettre en question la tendance à exclure les interprétations relevant de ces pathologies.

La suite du texte signale quelques résultats d'études portant sur différents aspects du phénomène de la violence conjugale: i) les processus de recherche d'aide; ii) les différentes attitudes des intervenants (policiers, médecins, infirmières, etc.); iii) les modes d'organisation et d'intervention dans les maisons d'hébergement; iv) la diversification des modèles d'intervention et de concertation. La conclusion aborde la violence conjugale sous l'angle des changements de valeurs dont les sociétés occidentales furent le théâtre depuis deux siècles. Geste permis au XVIIe siècle, le comportement violent devient un objet de réprobation à mesure que s'affirment les principes démocratiques. Englobée au XIXe siècle dans la lutte contre l'intempérance, la violence conjugale semble avoir été oubliée pendant plusieurs décennies avant qu'elle ne soit redéfinie comme une pathologie dans les années 1950, puis dénoncée comme un crime par les féministes des années 1970. Ce faisant, le mouvement féministe a fait sortir de l'ombre des situations que les femmes battues vivaient de façon isolée, de même qu'il a contribué à l'émergence d'un nouveau modèle d'explication qui inscrit le phénomène de la violence conjugale dans la perpective des rapports de sexe inégalitaires. Mais un certain globalisme des interprétations féministes risque de limiter les avancées de la recherche. Il importe d'explorer davantage la nature des liens complexes de la violence conjugale avec d'autres phénomènes tels que la pauvreté, le chômage, les aspects culturels de certains milieux de vie et de travail, la violence familiale et les autres formes de violence, et certains éléments de la culture masculine. Il faudrait enfin, dans une perpective de prévention, examiner les sources de la légitimation des conduites conjugales violentes et inscrire celles-ci dans une réflexion plus large sur la conjugalité, incluant les relations non violentes d'une majorité.



[1] Louise Paquette, La situation socio-économique des femmes, faits et chiffres, Québec, Les Publications du Québec, 1989,168 p.

[2] Louise Motard et Camille Tardieu, Les femmes, ça compte ! Québec, Conseil du statut de la femme, 1990. 272 p.

[3] Simon Langlois, "Travail des femmes", dans : Simon Langlois et al., La société québécoise en tendances 1960-1990, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990, p. 143-147.

[4] Portrait statistique des femmes au Canada, Ottawa, ministère des Approvisionnements et Services, 2e édition, 1990, 227 p. ; Secrétariat à la condition féminine, Femmes des années 1990. Portrait statistique, Québec, 1993.

[5] Louise Motard et Camille Tardieu, op. cit.

[6] Secrétariat à la condition féminine, op. cit., p. 14.

[7] Monica Boyd, "Socioeconomic Indices and Sexual Inequality : a Tale of Scales", Revue canadienne de sociologie et d'anthropologie, 23, 4,1986, p. 457-474.

[8] Secrétariat à la condition féminine, op. cit., p. 14.

[9] Simon Langlois, op. cit., p. 143.

[10] Secrétariat à la condition féminine, op. cit., p. 16.

[11] Guy Fréchet, “secteurs d’emplois”, dans : Simon Langlois et al., op. cit., p. 191-192.

[12] Morley Gunderson et Leon Muszynski avec la collaboration de Jennifer Keck, Vivre ou survivre ? Les femmes, le travail et la pauvreté, Ottawa, Conseil consultatif canadien du statut de la femme (CCCSF), 1990 ; Simon Langlois et al., op. cit.

[13] Gary Caldwell et Jean-Paul Baillargeon, ''Modèles matrimoniaux, dans : Simon Langlois et al., op. cit., p.138 ; Morley Gunderson et Leon Muszynski, op. cit.

[14] Pauline Fahmy, Femmes entre vie et carrière. Le difficile équilibre, Montréal, Éditions Adage, 1992, 187 p. ; Maureen Baker, Quand je pense à demain... Une étude sur les aspirations des adolescentes, Ottawa, CCCSF, 1985,194 p. Céline Guilbert, Caractéristiques d'étudiantes choisies dans des disciplines traditionnelles et non traditionnelles à l'Université McGill, Montréal, thèse de doctorat (Administration and Policy Studies in Education), université McGill, 1987, xv + 283 p. ; Céline Guilbert, « L'influence familiale dans le choix d'une carrière non traditionnelle chez les filles », Femmes et mathématique, Montréal, Les Éditions du Remue-ménage, 1986, p. 165-193.

[15] Marianne Kempeneers et Marie-Hélène Saint-Pierre, « Discontinuité professionnelle et charges familiales : le poids de la famille en question », dans Renée B.-Dandurand et Francine Descarries (sous la direction de), Mères et travailleuses. De l’exception à la règle, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1992, p. 45-75.

[16] Simon Langlois, « Les familles à un et à deux revenus : changement social et différenciation socio-économique », dans : Jorn Carlsen et Jean-Michel Lacroix (sous la direction de), Canadian Society and Culture in Times of Economic Depression/Culture et société au Canada en périodes de crise économique, Montréal, Association des études canadiennes, 1987, p. 147-160. Voir aussi : Simon Langlois, « L'avènement de la société de consommation : un tournant dans l'histoire de la famille », dans : Denise Lemieux (sous la direction de), Familles d'aujourd'hui, en collaboration avec le Musée de la Civilisation, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990, p. 89-114.

[17] Richard Marcoux et al., "Jeunes et précarisation économique : analyse de la situation des couples", Cahiers québécois de démographie, 19, 2, automne 1990, p. 273-307.

[18] Louise Motard et Camille Tardieu, op. cit., p. 57 ; Secrétariat à la condition féminine, op. cit., p. 16.

[19] Renée Carpentier, Le travail à temps partiel : une mesure d'égalité en emploi ou d'inégalité en emploi. Québec, Conseil du statut de la femme (CSF), 1982, 46 [18] p. ; Julie White, Le femmes et le travail à temps partiel, Ottawa, CCCSF, 1983,178 p. ; Colette Bernier et Hélène David, Le travail à temps partiel : essor et enjeux. Recueil d'articles et de communications, 1982-1985, Montréal, Institut de recherche appliquée sur le travail, 1986, 105 p.

[20] Hélène Desrosiers et Céline Le Bourdais, « La montée du travail à temps partiel féminin : une aide aux mères ou à l'emploi ? », Femmes et questions démographiques. Un nouveau regard, Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 27-51.

[21] Margaret Maruani et Chantal Nicole, Au labeur des dames, Paris, Éditions Syros, 1985.

[22] Morley Gunderson et Leon Muszynski, op. cit., p. 137.

[23] Louise Bisson et al., Le salaire a-t-il un sexe ? Les inégalités de revenus entre les femmes et les hommes au Québec, Québec, CSF, Les Publications du Québec, 1987, 77 p.

[24] Secrétariat à la condition féminine, op. cit., p. 14.

[25] Margaret Mooney Marini, Sex Differences in Earnings in the United States, Annual Review of Sociology, 15, 1989, p. 343-380.

[26] Jac-André Boulet et Laval Lavallée, Les femmes et le marché du travail : un cadre analytique de recherche, Ottawa, Conseil économique du Canada, 1981, 203 p. ; Morley Gunderson et Frank Reid, Le marché du travail canadien : la discrimination fondée sur le sexe. Théories, données et preuves, Ottawa, Bureau de la main d’oeuvre féminine, 1983, 88 p. ;  Daniel Shapiro et Morton Stelcner, « Male-female Earnings Differentials and the Role of Language in Canada, Ontario and Québec, 1970 », Revue canadienne de sociologie et d'anthropologie / Canadian Review of Sociology and Anthropology, 14, 2, mai 1981, p. 341-348.

[27] Cité dans : Louise Bisson et al., op. cit.

[28] Monique De Sève, "Pour une mise à jour des caractéristiques de l'emploi féminin de 1961 à 1986", Interventions économiques, 20, 1988, p. 59-99.

[29] Nam Weiner et Morley Gunderson, Pay Equity, Issues, Options and Experiences, Toronto et Vancouver, Butterworths, 1990, p. 6- 7. Voir aussi : Pat Armstrong et Hugh Armstrong, Une majorité laborieuse. Les femmes qui gagnent leur vie, mais à quel prix, Ottawa, CCCSF, 1983, 329 p. ; Pat Armstrong et Hugh Armstrong, The Double Ghetto : Canadian Women and their Segregated Work, Toronto, McClelland, 3e édition, 1984, 224 p.

[30] Voir entre autres : Carolle Simard, L'administration contre les femmes. La reproduction des différences sexuelles dans la fonction publique canadienne, Montréal, Boréal Express, 1983, 166 p. 31 ; Graham S. Lowe, Women in the Administrative Revolution. The Feminization of Clerical Work, Toronto, University of Toronto Press, 1987, 234 p. ; Joy Parr, The Gender of Breadwinners. Women, Men and Change in Two Industrial Towns, 1880-1950, Toronto, University of Toronto Press, 1990, 320 p.

[31] Gregory Teal, "Organisation du travail et divisions sexuelle et ethnique dans une usine de vêtements (Montréal)", Anthropologie et sociétés, 1986, 10, 1, p. 33-57 ; Micheline Labelle, Geneviève Turcotte, Marianne Kempeneers et Derdre Meintel, Histoires d'immigrées, Itinéraires d'ouvrières colombiennes, grecques, haïtiennes et portugaises de Montréal, Montréal Boréal, 1987 ; Irène Demzuck, Rapports de sexes et division du travail dans l'industrie du vêtement pour dames au Québec, mémoire de maîtrise (sociologie), Université de Montréal, 1990.

[32] Dominique Gaucher, Le maternage mal salarié. Travail sexué et discrimination salariale en milieu hospitalier, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1983, 259 p.

[33] André Petitat, Les infirmières. De la vocation à la profession, Montréal, Boréal, 1989,408 p. ; Lucie Piché et Nadia Fahmy-Eid, « À la recherche d’un statut professionnel dans le champ paramédical. Le cas de la diététique, de la physiothérapie et de la technologie médicale (1940-1973) », Revue d'histoire de l'Amérique française, 45,3, hiver 1992, p. 375-401.

[34] Céline Saint-Pierre, ''Enjeux et défis du virage technologique en milieux de travail”, Informatisation et bureautique, Cahiers de recherche sociologique, 3, 2, octobre 1985, p. 9-23 ; Colette Bernier et Catherine Teiger-Caillous, « Informatisation et qualifications du travail : et si tout n’était pas encore joué ! », Sociologie et sociétés, XX, 1, avril 1988, p.111-123

[35] Carmelle Benoit, Alfred Cossette et Prisco Cardillo, L'incidence de la machine à traitement de textes sur l'emploi et le travail, Centre de recherche et de statistiques sur le marché du travail, ministère du Travail, Direction de la recherche, ministère de la Main-d’oeuvre et de la sécurité du revenu, juin 1984, 249 p.

[36] Diane-G. Tremblay, « Gestion de main-d’oeuvre, division sexuelle du travail et informatisation dans la banque », Cahiers de l’APRE, 7, 1988.

[37] Jane-Hélène Gagnon, Femmes, informatique et division sexuelle du travail, thèse de maîtrise (sociologie), université Laval, 1985, 197 p.

[38] Bonnie J. Fox et John Fox, « Occupational Gender Segregation of the Canadian Labour Force, 1931-1981 », Revue canadienne de sociologie et d'anthropologie/Canadian Review of Sociology and Anthropology, 24, 3, 1987, p. 374-397.

[39] Monica Boyd, « Sex Differences in Occupational Skill : Canada, 1961-1986 », Revue canadienne d'anthropologie et de sociologie/Canadian Review of Sociology and Anthropology, 27, 3, 1990, p. 285-314 ; Monica Boyd, « Gender, Power and Postindustrialism », Revue canadienne de sociologie et d'anthropologie/Canadian Review of Sociology and Anthropology, 28, 4, 1991, p. 409-436. Voir aussi : Karen D. Hughes, « Échanges au sein des professions non traditionnelles, 1971-1986 », L'emploi et le revenu en perspective, 2, 2, été 1990, p. 62-72.

[40] Dina Lavoie, Les entrepreneures : pour une économie canadienne renouvelée, Ottawa, CCCSF, 1988, 66 p. ; Diane Bélisle, "L'entrepreneurship féminin : nouvelle terminologie ou nouvelle réalité ? », Interventions économiques, 20-21, 1988, p. 171-188 ; Monica Belcourt, Ronald J. Burke et Hélène Lee-Gosselin, Une cage de verre, les entrepreneures au Canada, Ottawa, CCCSF, 1991, 101 p. ; Jacques Grisé et Hélène Lee-Gosselin, « L'état de la recherche sur l'entrepreneurship féminin. Une revue de la littérature et un cadre de référence », Revue internationale de gestion des petites et moyennes organisations, P.M.O., 1, 6, 1986, p. 10-14.

[41] Sylvie Paquerot, Genre féminin et participation à la gestion de la société. Une étude de cas : les femmes de la haute fonction publique québécoise, thèse de maîtrise (science politique), Université du Québec à Montréal, 1986, 202 p. ; Caroline Andrew, Cécile Coderre, Andrée Daviau et Ann Denis, « La bureaucratie à l'épreuve du féminin : essai sur les trajectoires familiales de gestionnaires québécoises et ontariennes », Recherches féministes. Convergences, 2, 2, 1989, p. 55-78.

[42] Gladys Symons, « Career Profiles of Business Women in France and Canada », 22e Congrès de l'Association canadienne des relations industrielles, École des Hautes Études commerciales, Montréal, 1985, p. 299-315.

[43] Carolle Simard et Gilbert Tarrab, Une gestion au féminin : nouvelles réalités, Boucherville, Éditions G. Vermette, 1986, 263 p.

[44] Micheline Dumont et Nadia Fahmy-Eid, Les couventines. L'éducation des filles au Québec dans les congrégations religieuses enseignantes, 1840-1960, Montréal, Éditions Boréal, 1986, 318 p. ; L'université au féminin. Perspectives universitaires. La nouvelle revue de l'AUPELF, ouvrage collectif préparé sous la responsabilité de Françoise Sorieul, 3,1-2, 1986, 441 p.

[45] Louise Motard et Camille Tardieu, op. cit., p. 11. voir : Francine Descaries-Bélanger, L'école rose et les cols roses, Montréal, Éditions Saint-Martin, 1983,128 p.

[46] Pierre Dandurand, '“Démocratie et école au Québec : bilan et défis”, dans : Fernand Dumont et Yves Martin (sous la direction de), L'éducation 25 ans plus tard ! et après ?, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990, p. 37-60.

[47] Louise Motard et Camille Tardieu, op. cit., p. 20-22 ; Secrétariat à la condition féminine, op. cit., 7 ; Francine Harel-Giasson et Marie-Françoise Marchis-Mouren, « Les femmes diplômées des universités et leur accès à des professions traditionnellement masculines : comptabilité publique, médecine, droit et génie », Françoise Sorieul (sous la direction de), op. cit., p. 209-220.

[48] Léon Bernier, Identifications symboliques et parcours scolaires, thèse de doctorat (sociologie), Université de Montréal, 1987, 265 p. Voir aussi : Maureen Baker, Quand je pense à demain... Une étude sur les aspirations des adolescentes, Ottawa, CCCSF, 1985, 194 p.

[49] Johanne Collin, « La dynamique des rapports de sexes à l'université, 1940-1980 : une étude de cas », Histoire sociale/Social History, 19, 38, novembre 1986, p. 365-386.

[50] Michèle Berthelot et Nicole Coquatrix, Au-delà des mythes : les hauts et les bas des travailleuses non traditionnelles. Faits saillants, Québec, ministère de l'Éducation, 1989, 39 p.

[51] Nicole Dedobbeleer, A.P. Contandriopoulos, R Pineault et G. Derome, « Femmes médecins de demain », Le médecin du Québec, 13, 8, août 1978, p. 31-D et N. Dedobbeleer, A.P. Contandriopoulos et R Pineault, “Femmes médecins d’aujourd’hui”, Le médecin du Québec, 14, 9, juillet 1979, p. 41-53.

[52] Maude Rochette, Les femmes dans la profession juridique au Québec : de l'accès à l'intégration, un passage coûteux, thèse de maîtrise (relations industrielles), université Laval, 1988,190 p. voir aussi : « L’accession des femmes aux professions juridiques et leurs conditions de travail », Femmes et droit : 50 ans de vie commune...et tout un avenir, Les journées Maximilien Caron, 1991, textes réunis par Hélène Dumont, Les Éditions Thémis, 1993, p. 49-55.

[53] Michelle Duval, « La mobilisation politique des mères en emploi pour changer l'organisation du travail », dans : Renée B.-Dandurand et Francine Descarries (sous la direction de), Mères et travailleuses, op. cit., chapitre 6.

[54] Hélène Dumont, « une recherche passionnante sur la différence », dans : Femmes et droit 50 ans de vie commune... et tout un avenir, op. cit., allocution inaugurale, p. 3-11 ; Louise Arbour, « Femmes de jugement et d’opinion », dans Femmes et droit : 50 ans de vie commune... et tout un avenir, op, cit., p. 39-46.

[55] Jennifer Anne Stoddart, « L'exercice de la profession du droit en toute égalité », ibid., p. 73-82

[56] Hélène David, Femmes et emploi. Le défi de l'égalité, Sillery, Institut de recherche appliquée sur le travail, Presses de l'Université du Québec, 1986, 498 p.

[57] Gwen Brodsky et Sheilagh Day, La Charte canadienne et les droits des femmes. Progrès ou reculs ? Ottawa, CCCSF, 1989, 335 p.

[58] Thérèse Mailloux, « Le droit à l'égalité de la Charte canadienne des droits et libertés : les perceptions féministes du Canada anglais et du Québec », L'égalité. Les moyens pour y arriver, Présentation de Marie Lavigne, CSF, Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 25-35.

[59] Voir les textes de Naomi Black et de Micheline De Sève, dans le collectif dirigé par Constance Backhouse et David H. Flaherty, Challenging Times. The Women's Movement in Canada and in the United States, Montréal et Kingston, McGill-Queens University Press, 1992, p. 94-109 et p. 110-116.

[60] Marie-Thérèse Chicha-Pontbriand, Discrimination systémique. Fondement et méthodologie des programmes d'accès à l’égalité en emploi, Cowansville, Les Éditions Yvon Blais, 1989.

[61] Ginette Legault, Repenser le travail. Quand les femmes accèdent à l’égalité, Montréal, Les Éditions Liber, 1991, 192 p.

[62] Michel Brossard (sous la direction de), Équité en matière d'emploi, 19e colloque des relations industrielles, 1988, Montréal, Université de Montréal, 1989, 224 p. voir aussi Nam Weiner et Morley Gunderson, op. cit.

[63] Marie-Claire Dumas et Francine Mayer (sous la direction de), Les femmes et l'équité salariale, un pouvoir à gagner, Montréal, Les Éditions du Remue-ménage, 1989, 269 p.

[64] Mona-José Gagnon, « Les comités syndicaux de condition féminine », Marie Lavigne et Yolande Pinard (sous la direction de), Travailleuses et féministes, Montréal, Boréal Express, 1983, p. 161-176. Voir aussi l'entrevue avec Monique Simard (Paul Bélanger et al., texte de Danielle Desmarais), dans : « Syndicalisme, féminisme, et travail professionnel », Nouvelles pratiques sociales, 3,1, printemps 1990, p. 7-19.

[65] Jocelyne Lamoureux, Michèle Gélinas et Katy Tari, Femmes en mouvements. Trajectoires de l’association féminine d'éducation et d'action sociale. AFÉAS, 1966-1991, Montréal, Boréal, 1993, p. 95-108.

[66] Suzanne Dion, Les femmes dans l'agriculture, préface de Michèle Jean, Longueuil, Les Éditions La terre de chez nous, 1983,165 p. ; Lise Pilon-Le et Hughette Dagenais, « Le mouvement des femmes en agriculture au Québec », Les Cahiers de recherche du GREMF, 14,1987, 27 p. ; Huguette Dagenais et al., La qualité de vie des femmes en agriculture : faits saillants d'une recherche, Fédération des agricultrices du Québec en collaboration avec le GREMF, 1988, 39 p. ; Hélène Robert, Élisabeth Côté (sous la direction de), La recherche du matrimoine, témoignages, Québec, Élisabeth Côté communications, 1991, 233 p. Pour la période précédant 1960, voir : Yolande Cohen, Femmes de parole, L'histoire des Cercles de fermières du Québec, 1915-1990, Montréal, Le Jour éditeur, 1990, 315 p.

[67] Ruth Rose-Lizée, Portrait des femmes collaboratrices du Québec, 1984, Saint-Lambert, Association des femmes collaboratrices, 1985, 154 p.

[68] Myriam Simard et Louise Saint-Cyr, L'accès a la propriété et aufinancement agricoles au Québec : obstacles financiers et socio-culturels, Le Groupe Femmes Gestion et Entreprise, Cahier de recherche, Montréal, École des Hautes Études commerciales, 1990,140 p.

[69] Renée Joyal, « La famille, entre l'éclatement et le renouveau. La réponse du législateur », dans : Renée B.-Dandurand (sous la direction de), Couples et parents des années quatre-vingt, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1987, chapitre 10.

[70] Voir : Jocelyne Valois, Sociologie de la famille au Québec, Montréal, Centre éducatif et culturel, 1993, 332 p. ; Denise Lemieux (sous la direction de), op. cit.

[71] Mariette Sineau et Évelyne Tardif, Droits des femmes en France et au Québec, 1940-1990, Montréal, Les Éditions du Remue-ménage, 1993, en particulier le chapitre 4.

[72] Renée B.-Dandurand, Le mariage en question, essai socio-historique, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1988, 178 p. ; Évelyne Lapierre-Adamcyk, T.R. Bala-Krishnan et Karol J. Krotki, « La cohabitation au Québec, prélude ou substitut au mariage ? Les attitudes des jeunes Québécoises », dans : Renée B.-Dandurand (sous la direction de), op. cit., p. 74.

[73] Francine Lepage, Guylaine Bérubé et Lucie Desrochers, Vivre en union de fait au Québec, Québec, 1991, 127 p.

[74] Renée B.-Dandurand et Lise Saint-Jean, Des mères sans alliance. Monoparentalité et désunions conjugales, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1988, 289 p. ; Céline Le Bourdais et Damaris Rose, « Les familles monoparentales et la pauvreté », Revue internationale d'action communautaire, 16/56, automne 1986, p. 181-190 ; Lise Saint-Jean, « La pauvreté des femmes : la monoparentalité féminine », dans : Madeleine Gauthier (sous la direction de), Les nouveaux visages de la pauvreté, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1987, p. 19-44. (Coll. « Questions de culture », n° 12.)

[75] Françoise et Pierre Laplante, Jeunes couples d'aujourd'hui, Montréal, Les Éditions du Méridien, 1985, 86 p. ; Roch Hurtubise, « Être amoureux et le dire : à propos des rapports amoureux », Revue internationale d'action communautaire. L'individu, I'affectif et le social, 1, 27, printemps, 1992 ; Renée B.-Dandurand, « Le couple : les transformations de la conjugalité », Denise Lemieux (sous la direction de), op. cit., p. 23-42.

[76] Voir : Diane Bélisle, « Temps et tant » dans : Louise Vandelac et al. Du travail et de l'amour. Les dessous de la production domestique. Montréal, Éditions Saint-Martin, 1985, p.135 à 181. Voir aussi : Katherine Marchall, « Les parents occupés et le partage des travaux domestiques », Perspective, automne 1993, p. 25-33.

[77] Céline Le Bourdais et al., « Le travail et l'ouvrage, charge et partage des tâches domestiques chez les couples québécois », Sociologie et sociétés, XIX, 1, p. 37-55.

[78] Alain Vinet, Francine Dufresne et Lucie Vézina, La condition féminine en milieu ouvrier. Une enquête auprès des travailleuses de cinq usines de la région de Québec, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1982, 222 p. (Coll. « Identité et changements culturels »,  n°  3.)

[79] Diane Bélisle, loc. cit.

[80] Raymonde Savard, « L'enfant dans la vie quotidienne », Possibles, 13, 4, automne 1989, p. 33-42.

[81] Lucie Mercier, « Le quotidien et le partage des tâches » dans : Denise Lemieux (sous la direction de), Familles d'aujourd'hui, op. cit. Voir aussi : Denise Lemieux et Lucie Mercier, « L'articulation travail-maternité : histoire d'une transition à travers des récits de vie », dans : Renée B.-Dandurand et Francine Descarries (sous la direction de), op. cit.

[82] Lily Côté, L'impact de l'inversion des rôles sexuels traditionnels : l’homme au foyer, thèse de maîtrise (psychologie), Université du Québec à Montréal, 1983, 144 p.

[83] Anatole Romaniuc, La conjoncture démographique. La fécondité au Canada : croissance et déclin, Ottawa, Statistique Canada, 1984, 157 p.

[84] Jacques Henripin et al., Les enfants qu'on n'a plus au Québec, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1981, 412 p.

[85] Nicole Marcil-Gratton, « Vingt ans de révolution contraceptive au Québec : de l'aléatoire à l'irréversible », L'Action nationale, 78, 5, mai 1988, p. 248-257 ; Nicole Marcil-Gratton et Évelyne Lapierre-Adamcyk « La contraception au Québec », Canadian Studies in Population, 2,1975, p. 23-59.

[86] Madeleine Rochon, « La vie reproductive des femmes aujourd'hui. Le cas du Québec », Cahiers québécois de démographie, 18,1, printemps 1989, p. 15-59.

[87] Diane Lamoureux, « La lutte pour le droit à l'avortement (1969-1981) », Revue d'histoire de l’Amérique française, 37,1, juin 1983, p. 81-90.

[88] Béatrice Godard, L'avortement entre la loi et la médecine, Montréal, Liber, 1992, 155 p.

[89] Francine Saillant et Michel O'Neill (sous la direction de), Accoucher autrement. Repères historiques, sociaux et culturels de la grossesse et de l’accouchement au Québec, Montréal Éditions Saint-Martin, 1987, 447 p. ; Maria De Koninck, « Les questions démocratiques et l'autonomie reproductive », Femmes et questions démographiques. Un nouveau regard, Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 193-203 ; Maria De Koninck, « L'autonomie des femmes quelques réflexions-bilan sur un objectif », Santé mentale au Québec, XV, 1, mai 1990, p. 120-133.

[90] Conseil du statut de la femme, Sortir la maternité du laboratoire, Actes du forum international sur les nouvelles technologies de la reproduction, Québec, CSF, 1988, 432 p. ; Lise Dunnigan et Louise Barnard, Nouvelles technologies de la reproduction : analyses et questionnements féministes. Rapport de recherche, Québec, CSF, 1986, 161 p. ; Françoise-Romaine Ouellette, Les enfants que je veux... Si je peux... Témoignages de femmes sous assistance médicale pour un problème d'infertilité, Québec, CSF, 1987, 186 p. ; Louise Vandelac, L'infertilité et la stérilité : I'alibi des technologies de procréation, thèse de doctorat, Université de Paris Vll, 1988.

[91] Francine S. Descarries-Bélanger et Christine Corbeil, « La maternité, un défi pour les féministes », Revue internationale d'action communautaire, 18, 1988, p. 145.

[92] Mona-José Gagnon, op. cit.

[93] Alberto Melucci, « Les adversaires du vide », Nouvelles pratiques sociales, 3, 1, printemps 1990, p. 36.

[94] Christian Baudelot et Roger Establet, Allez les filles !, Paris, Éditions du Seuil, 1992, 243 p.

[95] Claude Fischler, « Une féminisation des moeurs », Esprit, novembre 1993.

[96] François de Singly, « Les habits neufs de la domination masculine », Esprit, novembre 1993.

[97] Germain Dulac, La paternité. Les transformations sociales récentes, Québec, Conseil de la famille, 1993, 93 p



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 1 novembre 2014 13:08
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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