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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Question nationale et ethnicité.
Le discours de leaders juifs de la région de Montréal. (1993)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du rapport de recherche de Marthe Therrien, Gaétan Beaudet et Micheline Labelle, Question nationale et ethnicité. Le discours de leaders juifs de la région de Montréal. Cahier du Centre de recherche sur les relations interethniques et le racisme, no 12, 1993, 243 pp. Département de sociologie, UQAM. Une édition numérique réalisée avec le concours de Mme Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Laval, Québec. [Mme Labelle nous a accordé le 9 janvier 2018 son autorisation de diffuser en libre accès à tous cette publication dans Les Classiques des sciences sociales.]

[4]

Question nationale et ethnicité.
Le discours de leaders juifs de la région de Montréal.

Avant-propos

L’objectif de la recherche Ethnicité et pluralisme. Le discours de leaders d’associations ethniques de la région de Montréal était de faire une étude comparée du discours de leaders d’associations communautaires à caractère ethnique (italiennes, juives, haïtiennes et libanaises) sur l’immigration, le mouvement associatif, l’intégration économique, politique et culturelle des membres de leur communauté respective, et sur le rôle de l’ethnicité dans la société québécoise. Cette recherche nous a permis d’amasser une masse imposante de données discursives (terminologie, évaluations, interprétations) relatives à ces divers thèmes.

Nous appelons ici "leaders" des hommes et des femmes, définisseurs de situation et d’opinion, œuvrant comme membres actifs et influents au sein des exécutifs d’associations à caractère ethnique (dans des postes de président, vice-président, secrétaire, coordonnateur et conseiller spécial). Les associations ethniques sont définies comme des regroupements volontaires d’individus identifiés soit à une communauté ethnique donnée, soit à un regroupement de communautés ethniques, possédant une structure organisationnelle, poursuivant des objectifs spécifiques de défense des minorités ethniques et/ou racisées, et étant reconnus dans leur communauté. Par ailleurs, les personnes interviewées ne le seront pas à titre de porte-parole de leur association ou de leur communauté d’origine mais en tant qu’individus porteurs d’ethnicité, du fait de la fonction et de leur rôle au sein de regroupements à caractère ethnique.

L’importance théorique de la recherche réside dans l’investigation d’un sujet peu traité dans la sociologie québécoise des relations interethniques, thème qui se situe au carrefour de la sociologie de la question nationale (rapports minorités et majorité). Par ailleurs, si plusieurs études et sondages ont tenté d’illustrer les attitudes et opinions qu’ont les Québécois, francophones et anglophones, face à l’immigration et à l’intégration des immigrants et des communautés ethniques, ou encore ont porté sur les diverses composantes de l’intégration effective de ces derniers, peu d’études se sont penchées sur les visions du monde relatives à l’ethnicité que véhicule l’intelligentsia des communautés ethniques ou de groupes d’immigration particuliers au Québec.

Sur le plan pratique, le sujet s’inscrit au cœur des interrogations et des débats actuels sur les transformations de la société québécoise et l’"identité” qu’entraînent les problématiques liées à la nouvelle immigration, au mouvement des réfugiés, à l’intégration linguistique, à la montée des tensions dues au [5] racisme. Nous croyons que la population et les divers intervenants dans les affaires publiques ont besoin de connaître les perspectives idéologiques que défendent les "définisseurs d'opinion" des communautés ethniques en matière de pluralisme ethnoculturel dans le contexte particulier de la société québécoise et en relation avec les problèmes que rencontre leur communauté. Ces perspectives et visions du monde ont un impact sur l’intégration des immigrants et membres des communautés ethniques au Québec et sur la dynamique des rapports qui se tissent avec la majorité québécoise francophone et les minorités ethniques et racisées. En ce sens, nous pensons que le thème de recherche choisi est pertinent sur le plan socioculturel et politique et qu’il pourrait fournir des données intéressantes pour l’élaboration de politiques.

Le terrain a eu lieu entre février 1990 et mai 1991. La recherche a été effectuée dans la tradition de la méthode qualitative en anthropologie et en sociologie. Elle repose sur des entrevues en profondeur que j’ai réalisées auprès de 84 interviewés qui se distribuent comme suit : 22 leaders d’origine italienne (12 hommes ; 10 femmes) ; 25 leaders juifs (Ashkénazes : 5 hommes, 8 femmes ; Sépharades : 7 hommes, 5 femmes) ; 20 leaders d’origine haïtienne (11 hommes, 9 femmes) ; 17 leaders d'origine libanaise (10 hommes, 7 femmes). Plus de 20 personnes-ressources ont été consultées pour le choix des associations et de leurs leaders dans les quatre communautés.

Afin de permettre l’analyse théorique du matériel recueilli, il nous a paru nécessaire d’en dégager une première représentation d'ensemble, et ce pour chacune des quatre communautés ethniques retenues. Nous nous sommes alors fixé deux objectifs : d’une part, rendre compte de la complexité et de la richesse du discours sur les divers thèmes et, d’autre part, faire de nos rapports de recherche de véritables outils de travail, non seulement pour les phases subséquentes de l’analyse, mais aussi pour de futures recherches.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons choisi de produire une description détaillée du corpus recueilli. Tout au long de ce travail, nous avons ainsi essayé de suivre le plus possible la trame discursive, et ce malgré les inévitables répétitions et surtout malgré les frustrations qui en résultent en termes d’analyse. Ces rapports de recherche, réalisés sous ma direction, se veulent donc une description attentive de chacun des thèmes retenus. Leur conclusion n’offre pas de synthèse théorique ; plus modestement, nous avons plutôt opté pour une synthèse descriptive des thèmes présentés. Première étape de travail, ces rapports constituent le support matériel pour l’analyse et l’interprétation théorique qui sont présentées dans d’autres types de travaux, les articles de synthèse notamment (voir liste à la fin du document).

[6]

On remarquera que si nous avons cherché à nous conformer aux exigences d’une analyse thématique et horizontale de contenu, nous ne nous sommes toutefois pas arrêtés à la description plus verticale des propos recueillis, comme l'aurait demandé, par exemple, une approche davantage centrée sur l’analyse de discours.

J'ai personnellement assuré la révision des extraits des entrevues. Ces extraits, reproduits dans un français standardisé, sont souvent présentés sous forme de dialogues entre moi et l’interviewé ; la question apparaît alors en italique. Nous avons décidé, afin de préserver l’anonymat des répondants, de les identifier en fonction de leur sexe, de leur âge et de leur statut légal. Or, il arrive dans certains cas, que des leaders partagent le même profil, d’où l’impossibilité de retracer l’ensemble des interventions d’un même leader qui sont reproduites dans les rapports de recherche, ce dont nous souhaitons avertir le lecteur.

On notera les difficultés terminologiques qui interviennent dans le discours sur les relations ethniques. Les termes couramment véhiculés dans le lexique ethnoculturel québécois et canadien ne sont pas sans ambiguïtés ou sans connotations politiques. Comment définir les Québécois qui s’identifient comme des Canadiens français ? Comment éviter les termes "communautés culturelles", "minorités visibles", "allophones", de façon systématique et cohérente ? L’entreprise n’est pas facile et nous partageons largement le regard critique de plusieurs des personnes interviewées sur cette terminologie de construction de l’altérité. Néanmoins, dans la mesure où certains termes se sont massivement imposés, comme c’est le cas de "communautés ethniques" ou d’"associations ethniques", il n’est pas toujours possible d'en faire l’économie.

Nous tenons à remercier les organismes subventionnaires qui ont rendu la recherche possible : l’Université du Québec à Montréal, le Conseil de recherche en sciences humaines, la Fondation Thérèse-Casgrain, le Secrétariat d’État, Direction du multiculturalisme et de la citoyenneté, le Fonds pour la formation de chercheurs et l’aide à la recherche. Nous exprimons également notre gratitude aux personnes ressources pour leurs conseils lors de la constitution de l’échantillon des interviewés et aux "leaders" dont la collaboration a été exemplaire.

Plusieurs personnes ont été associées aux premières phases de la recherche, à des titres divers, et nous les remercions : Brian Aboud, Rachid Bagaoui, Diane Lessard, Dominique Michaud, Linda Petrantonio, Maria Vaccaro. Nous remercions les assistants et assistantes de recherche qui ont travaillé à [7] l’analyse des données : Gaétan Beaudet, Carolyne Cianci, Martin Goyette, Martine Paquin, Anne-Lise Polo, Francine Tardif, Marthe Therrien. Élise Desjardins, Martine Paquin, Francine Tardif et Marthe Thérrien ont assuré la mise en forme et la correction des rapports de recherche. Les personnes ayant effectué la transcription des entrevues sont : Jennifer Beeman, Hélène Brien, Laura Bush, Irène Cartier, Denyse Therrien. Nous les remercions.

Nous témoignons également notre reconnaissance au professeur Joseph Lévy et à Francine Tardif pour leurs commentaires et leurs suggestions lors de la rédaction de ce rapport.

Micheline Labelle, professeure,

Département de sociologie,
Université du Québec à Montréal

N.B. Dans ce document, le masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 20 juin 2024 8:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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