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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les sciences humaines et la pensée occidentale.
Tome XI: L'homme romantique. (1984)
Sommaire


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Georges GUSDORF, Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome XI: L'homme romantique. Paris: Les Éditions Payot, 1984, 368 pp. Collection: bibliothèque scientifique. Une édition numérique réalisée par Pierre Patenaude, bénévole, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac—St-Jean. [Autorisation des ayant-droit le 2 février 2013 de diffuser l'oeuvre de l'auteur dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

Sommaire

PREMIÈRE PARTIE.

VALEURS, ÉTATS D'ÂME [17]

CHAPITRE I.
LES ANTÉCÉDENTS [17]

Le Moi romantique, centre et enjeu de l'existence. Les étapes du Moi dans la culture d'Occident depuis la culture antique. Renaissance, Réformation, Classicisme ontologico-cartésien. Usure des absolus et dépérissement de l'ontologie. Dissolution du sujet : Locke. La statue de Condillac. Hume : une anthropologie de l'impersonnalité ; « Je n'existe pas » [17]

L'âge des Lumières tente de réduire l'homme à la raison. Vers l'universalité dans l'uniformité. Axiomatisation de l'espace mental. Diminution capitale de l'individualité. Neutralisation du langage. Le citoyen du monde. L'humanité n'est qu'un univers du discours. L'ordre galiléen, espace de sécurité ; négation de la mort [21]

CHAPITRE II.

L'IDENTITÉ ROMANTIQUE [26]

Le Moi romantique du XVIIIe siècle : de Shaftesbury au Sturm und Drang. Sensibilité contre sensorialité. L'inversion des priorités. Fr. Schlegel : un contrepoids spirituel à la Révolution. Le Moi, point médian de la culture. L'ordre neurobiologique dans l'homme conditionne l'ordre du monde. Présence de la rose et langage des fleurs. Le sujet sans substance des Lumières et sa pathologie [26]

Le Moi de Rousseau comme présence. Le Je transcendantal de Kant, sujet sans substance, degré zéro de la vie personnelle. Biran : qu'est-ce que le moi ? Conversion de Biran. Présence réelle de la substance. Un Colomb métaphysicien pour explorer l'espace du dedans. Ligne de rupture avec les Lumières. L'identité du Moi est un secret [30]

Maurice de Guérin contre Locke. Le point origine de la personnalité, donation ontologique. Le sentiment de l'existence. « Cénesthésie ». Les confins de l'esprit et du corps. Réhabilitation de l'ordre émotionnel et affectif. Le Moi comme fondement et point d'appui. De la psychologie à l'ontologie [34]

Schelling : l'ouverture de la conscience sur la surréalité de l'être. Du je transcendantal au moi ontologique par l'intuition intellectuelle. L'anonymat de Descartes. Novalis : misère de la psychologie. Vers la matrice du sens [38]

CHAPITRE III.

INTERMITTENCES ET CONTRADICTIONS [42]

Le moi restauré revendique le champ total de la présence au monde. La vertu d'originalité et de différence. Richter : « Je suis un moi. » Jacobi : une durée sans fin, infinité et finitude. La réalité humaine transcende l'intelligibilité [42]

Incarnation dans l'histoire et incarnation dans la nature. Conscience comme émergence, espace des confins. Pas de critère unique de la vérité. Révélation de l'infini dans le fini ; vérité comme éclatement et signe de contradiction opposée au classicisme de l'harmonie [45]

Perfection dans la finitude opposée à contradiction et démesure. Les objecteurs de conscience à W. Meister. Le vœu de non parvenir. Les romantiques vieillissent mal. Plutôt mourir jeune ou s'absenter dans la folie. Le signe de l'échec. Pour une échelle graduée des romantiques. La vie et l'œuvre. Les Professeurs [48]

Typologie du moi romantique. Frédéric Schlegel, génie irrégulier et protéiforme. Tensions et contradictions. Une logique non aristotélicienne. Dandysme et pureté, satanisme et sainteté. La dénégation comme essence de la liberté. Phosphorescence et polarités. Clemens Brentano, Tieck [52]

Une eschatologie de la personnalité. Le mythe remédie à la non-transparence de la conscience. Expériences aux limites et désordre de la composition artistique ; mélange des genres, rhapsodies ; le roman. Märchen. Incohérence, inconsistance esthétique, psychologique, sociale. Paradis, chaos, jeu. Le stade esthétique selon Kierkegaard et l'homme du divertissement. Don Juan et le Juif errant. Le cœur à rien. Fascination du religieux [55]

CHAPITRE IV.

QUÊTE DU CENTRE ET ANTHROPOLOGIE NÉGATIVE [62]

F. Schlegel : « est artiste celui qui a son centre en soi-même. » Foyer des significations. Thème mystique du Centre chez Boehme. Médiateur. Excentricité et quête du centre dans la Lucinde. Fusion des centres, l'amour ; participation [62]

La quête du centre comme second mouvement, nostalgie de plénitude. L'instant, l'infini. Recentrement ontologique du moi et du monde. Le centre et la sphère en réciprocité d'être. Consubstantialité du moi et du non-moi. L'individu comme lieu d'irradiation du monde ; le principe romantique d'individuation [66]

Une anthropologie négative corrélative de la théologie négative. Le Moi inidentifiable. Principe de raison insuffisante. Néant positif (Ungrund) au fondement de la personnalité. Faux procès du romantisme comme nihilisme. Le Gesamtkunstwerk ou la plénitude du sens. Projet du chef-d'œuvre absolu. La confrontation avec l'infini est une initiation [70]

CHAPITRE V.

PENSÉE DE LA VIE ET PENTE DE LA RÊVERIE [76]

L'univers rationaliste exposé more geometrico. La pensée romantique veut être un savoir vivant de la vie. Fr. Schlegel. Remonter en deçà de la dissociation du moi et du non-moi. La révolution non galiléenne et la priorité de la biologie. Bichat et le primat de la physiologie. Évolution créatrice [76]

Illimitation de la conscience. La pente de la rêverie. Les vacances de l'esprit. Libération de l'authenticité refoulée. Régression aux origines. Amiel. Désimplication de la conscience rêveuse. Guérin : retour aux origines vitales. Mais le moi conserve son identité ; coalescence avec l'univers, non pas dissolution. Amiel : le milieu de la conscience est inconscient. Le pôle négatif [80]

Hugo sur le promontoire du songe. Expériences aux limites. Amiel : Dépouillement et plénitude. Contre la dissociation de l'humanité et de la vérité. La vérité romantique consubstantielle à l'expérience. La rêverie libère l’homo humanus. La conscience romantique en état d'apesanteur. Epiphanie de la surréalité du monde. Coalescence de la conscience et du monde. La vérité fait corps avec la réalité [83]

CHAPITRE VI.

GEMÜT, STIMMUNG, HARMONIES [88]

Gemüt intraduisible en français et peut-être en allemand. Origines mystiques : Eckhart, Boehme. Priorité du Gemüt sur l'entendement. Le « cœur » pascalien, lieu ontologique des valeurs dans l'homme. Animus et anima. Une lettre du Père Enfantin. Primauté de l'amour [88]

La vérité se dit aussi au féminin. Michelet : les deux sexes de l'esprit. Fr. Schlegel : l'instinct de la grandeur morale. Schleiermacher : noyau existentiel de la présence au monde. Divination du sens humain. Novalis : le Gemüt dans l'architectonique de la perception. Le monde est Gemüt [91]

Stimmung : l'accord dans une acoustique de l'âme (Novalis). Modulations de la vie émotive. Rapports, correspondance, harmonies ont une signification cosmologique. Nombres et proportions dans la musique du réel. Ontologie du sentiment et modes de l'être personnel. Harmonie comme grâce. L'homme impose sa loi au paysage. Consonance et dissonance entre dedans et dehors [96]

L'homme est le maître du sens. Sensibilité. Senancour et l'au-delà de la sensation. La météorologie transférée du dehors au-dedans ; le journal. La morale sensitive selon Rousseau. Biran et le sentiment de l'existence. Osmose entre dedans et dehors : Biran, Guérin [100]

Gemüt selon Novalis. Affinités de l'homme et de la nature selon Madame de Staël. Le lieu de l'enracinement de l'anthropo-cosmo-théologie romantique. Henri d'Ofterdingen. La création du monde selon l'ordre poétique. Idéalisme magique [104]

La recherche de l'intégrité perdue. Stimmung comme sens universel : polarité, magnétisme dans la science romantique. Seraphita : l'univers des similitudes. Matière et esprit : l'unité des rapports. L'initiation et le retour à l'harmonie. Egarements de la raison. Pascal : les trois ordres [108]

Max Scheler : les a priori émotionnels. L'axiologie et l'expérience spirituelle des valeurs. La littérature de la sensibilité et ses sous-produits. Mystères de la simplicité et du merveilleux. Authenticité du sentiment. La femme médiatrice de la transcendance [112]

Occultation rationaliste des valeurs. Le domaine intérieur selon Hemsterhuis : 1'« organe », centre des valeurs. Saint-Martin : l'homme de désir. Gemüt et inversion des priorités chez Novalis [117]

La sympathie selon Scheler ; perception du monde comme organisme universel. La visée cosmologique unit sens intime et sens externe. Le foyer ontologique de l'existence ; une raison vitale. L'Encyclopédie de Novalis, plénitude du savoir. Libération du sens ; voyance. Sensibilité cosmique de la voyante de Prevorst. Voyance, poésie, science. Novalis, Baader, affiliation cosmique de l'être humain [121]

CHAPITRE VII.

SURABONDANCE DU SENS [127]

Pas assez de réalité pour la plénitude du sens. Non-coïncidence de l'espace du dedans et de l'espace du dehors. Le malentendu. Le romantique est un émigré à l'intérieur. La perte du sens est surabondance du sens. De Lamennais à George Sand. Manque de foi ou excès de foi [127]

La rose de Condillac, la jonquille d'Oberman, la pervenche de Rousseau, la Fleur bleue de Novalis. Géométrisme morbide et aliénation vitale de l'intellectualisme. Monet et la gare Saint-Lazare [129]

Poésie, état second ou premier. Nerval chez les fous : Aurélia. Le Märchen selon Novalis ; idéalisme magique, transmutation lyrique de l'univers, mode d'appréhension du réel, musique de l'imaginaire du sens captif. Le naturel et le merveilleux. Le Märchen est l'art poétique du Romantisme. La Loge invisible ; miracle ; légende dorée [132]

« La fantastique » selon Novalis ; imagination créatrice. Pluralité des mondes intérieurs. Le rêve devient monde. Les avenues du fantastique noir débouchent vers l'enfer. E. T. A. Hoffmann, l'ange du bizarre. L'écriture comme exorcisme. Magnétisme de la poésie [137]

Un exotisme à l'intérieur du monde. Charles Nodier sur le fantastique, force de libération. L'aveuglement rationnel désenchante l'univers. Le renouveau mythique dans la conscience européenne [142]

Rêve, cauchemar. La clef des songes romantiques. Le romantisme est une tentative pour sauver le sens. Heine surnaturaliste. Victor Hugo : Contemplation suprême ; surnaturalisme : « La nature trop loin. » Présence spatiale de la divinité. Intelligibilité de rupture ou rupture de l'intelligibilité [146]

DEUXIÈME PARTIE.

L'ÊTRE INCARNÉ [153]

CHAPITRE I.

SITUATION DE L'HOMME DANS LA NATURE :
ANTHROPOCOSMOMORPHISME
[153]

Le romantisme, monisme psychobiologique, rompt avec la tradition qui confère à l'homme une position centrale, exorbitante du droit commun de la nature. L'idéalisme propose une vérité désincarnée, celle du sourd-muet-aveugle. La conscience présuppose l'incarnation. Principe de raison insuffisante. L'amour. L'homme est nature de part en part ; il ne domine pas le sens qui le traverse [153]

Vérité en première personne : Michelet : mon livre m'a créé ; la France est une personne. Nietzsche : l'histoire est la conscience cosmique. Histoire naturelle intérieure de la terre (Steffens). Totalorganismus du Cosmos ; l'être humain est un organe de cet organisme. L'histoire doit devenir nature. Sacralisation de la création évolutive. Non pas progrès, mais épanouisse ment graduel [156]

Carus : manifestations de l'Urkraft, force vitale infinie. Communauté des significations de l'univers. Novalis : notre corps est un membre du monde. Ritter : la Terre existe en fonction de l'homme. Oken : le monde a pris forme dans l'homme. Baader : l'homme répétiteur de la divinité ; une mystique de l'incarnation. Réconcilier science et religion. Découvrir la parole de Dieu incarnée dans l'univers [159]

Oken : l'homme est Dieu en forme charnelle. L'homme en tête de la procession numérique des êtres. Physiologie cosmique de l'homme. Steffens : l'homme est l'accomplissement du sens de la création. Anthroposophie reliée à une théosophie. Charité cosmique. Vie et métamorphose de la Terre dans l'anthropologie géologique, procession des vivants [162]

La conscience humaine, sommation du savoir en expansion cosmique. Histoire naturelle et histoire surnaturelle selon Steffens ; une dynamique eschatologique. Création selon la Genèse et devenir cosmique. Fechner : la Terre mère vivante. Vie spirituelle des plantes. Diversité des âmes dans l'unité de la Création [167]

Le romantisme est une lutte pour le sens. Odyssées de l'âme dans la nature : Schubert, Carus. La conscience n'est pas homologue à l'âme. Conscience et inconscient. L'âme peut n'être pas consciente. Loi biogénétique du spirituel. L'âme du monde [170]

L’histoire naturelle est un cantique des degrés. Communauté des vivants. Une mythologie de la nature et de l'homme. Transfiguration de l'histoire naturelle en histoire sainte ; un nouveau symbolisme chrétien. Théocratie de la science ; le Christ cosmique [173]

Un nouveau lieu métaphysique. Les sciences de la nature sont des sciences sans la nature. L'approche mythique du savoir. La physique des corps ne s'applique pas aux âmes. La présence spirituelle de l'homme déborde sa présence matérielle. Il faut combler le vide épistémologique béant. Hugo : le surnaturel n'existe pas ; la science n'a pas de limite. Le pire des anthropomorphismes est celui qui s'ignore [176]

CHAPITRE II.

MORT — RÊVE — SURVIVANCE [181]

La mort comme dénouement du lien entre organisme et conscience. La mort romantique se rapproche de la vie. Une mort positive. Les grands cimetières sous la lune. Michelet contre l'école de la mort. La mort comme seuil. Suicides romantiques. [181]

La transition entre la vie et la mort a lieu dans les deux sens. Les intermittences de la conscience pendant la vie. Mourir, dormir. Naissance et mort dans le métabolisme de la création. Oken : relativisation de la mort dans le Weltorganismus ; mutations, dissolutions, recompositions. La doctrine du Circulus selon Pierre Leroux et Victor Hugo. La création évolutive comme palingénésie [184]

Mort et survivance : le travail du deuil. La mort de l'autre m'arrive à moi. Novalis et la mort de Sophie ; l'expérience de la mort, du Journal aux Hymnes à la nuit. Célébration de la mort comme accomplissement, initiation. L'artiste d'immortalité et l'idéalisme magique [188]

Fascination de la nuit. La nuit fait le plein des significations ; nocturnes romantiques. Jean-Paul : la vision du Christ mort. Nuit de l'absence du sens et nuit de la présence. Lumière solaire ; irradiation lunaire [192]

Défense et illustration du rêve. Le rêve entre la veille et la totale nuit. Retour à l'organisme total (Ritter). On ne revient pas du rêve profond. Confins du sommeil, entre la vie et la mort. La vraie vie est absente. Jour nocturne et nuit diurne [195]

Schelling et la mort de Caroline. Conversion de l'absence en présence. Les âges du monde. La mort individuelle résorbée dans la liturgie cosmique. Immortalité personnelle ou impersonnelle. Nerval, commentateur de Goethe, et la question de la survivance. Le rêve, seconde vie. Aurélia, dérive onirique, odyssée initiatique [198]

Victor Hugo et la mort de Léopoldine. Conversion au spiritisme et vocation prophétique. Destinée des âmes et légende du genre humain. La Bouche d'Ombre : tout est plein d'âmes. Satan sera sauvé [202]

Michelet et la mort de Madame Dumesnil ; une embryologie générale en progression vers le haut. Biologie et histoire. Hymne à la vie. Auguste Comte et Clotilde. Du Cours au Système de politique positive. Clotilde sur les autels [206]

Chez les philosophes de la nature, l'évolution créatrice développe une dynamique ascensionnelle des formes vivantes. Vers le surhomme de l'avenir. Spiritualisme génétique de Schubert. L'existence à venir au cœur de la présente. La forme humaine nouveau départ dans la création [208]

La contre-offensive des anges depuis Swedenborg. Angélologie et anthropologie. La mort, réintégration à la vie tellurique. Schubert intègre l'anthropologie à la cosmologie ascensionnelle. L'univers expose le mystère de Dieu. Carus : parcours de la conscience entre le fini et l'infini de l'inconscient divin [210]

L'eschatologie de la conscience selon Fechner et sa doctrine de la survivance. La mort est une maladie de passage, conduisant à la pleine conscience dans l'au-delà. Croissance de la vie dans l'humanité vers le triomphe du bien. Les anges planétaires. Le spiritisme, communication entre les mondes. Esprits et visions [214]

CHAPITRE III.

L'ANDROGYNE [220]

Privilège de la conscience claire dans la tradition philosophique. Pour les romantiques, la rationalité est un îlot dans l'immensité du réel. La conscience est marginale par rapport à l'inconscient. La vérité incommensurable avec le discours de raison. Fragment, communication indirecte [220]

Le savoir mythique, justification du rapport au monde, chiffre des profondeurs. Révélation du sens de la vie. L'androgyne, homme-femme dissocié à l'origine. L'insuffisance d'être, nostalgie et désir. Réhabilitation de l'amour [222]

Le romantisme prend au sérieux amour et sexualité. Schopenhauer : métaphysique de l'amour sexuel. Masculin et féminin reliés à la polarité cosmique. Schubert : célébration du désir. L'attraction des complémentaires, moteur de la vie [225]

L'androgyne : le couple est l'unité humaine. Platon et la Genèse. Les commentaires du Zohar. Tradition de la Cabale au romantisme, par Reuchlin, Paracelse, Boehme. Premier et second Adam, Eve et Sophia. Les deux chutes. Noces mystiques et sexualité humaine. Baader cabaliste [227]

Mâle et femelle dans la création cosmique. Eckartshausen : terra virginea. Görres : l'hermaphrodisme sommet de la vie organique. J. W. Ritter et l'alchimie. La différentiation sexuelle s'applique au Cosmos entier. Balzac : Seraphitus-Seraphita [232]

Le paradigme de l'androgyne chez Jean Reynaud et dans le saint-simonisme ; le Dieu père et mère. Le féminisme romantique présuppose une ontologie sexuée. Guillaume Postel et le Messie femelle. L'archétype mythique de l'androgyne source d'intelligibilité. Ombre et lumière dans la vérité comme mystère. L'être n'est pas transparent à la conscience [234]

CHAPITRE IV.

GANGLIONNAIRE ET CÉRÉBRO-SPINAL [238]

La conscience est une composante du phénomène humain total. Présence au monde n'est pas image du monde. Perception extérieure et régulations internes. Le sens intime. Fechner : les plantes ont une conscience, en l'absence de système nerveux ; elles présentent une unité fonctionnelle. Degrés de conscience [238]

Conscience, vie et coordination des fonctions. Retombées végétatives de la conscience. Sympathique, parasympathique, système ganglionnaire. Primat du ganglionnaire selon Schubert. Le système romantique, terroir neurobiologique opposé à la prédominance du système cérébro-spinal au XVIIIe siècle [240]

La cénesthésie de Reil. Biran entre l'introversion et l'extraversion. Coalescence du sens. L'aliénation baconienne, fuite en avant dans l'espace du dehors. La conscience romantique ne se laisse pas réduire à la raison. Retour du refoulé. Opposition polaire des deux systèmes nerveux. La femme ganglionnaire [243]

Opposition et compatibilité anthropologique des systèmes dans la genèse des espèces et des individus. Ontogenèse et phylogenèse. Le domaine végétatif englobe l'inconscient, le sommeil, les instincts. La prédominance cérébro-spinale n'est pas la règle, mais l'exception. Vers l'anthropologie contemporaine [246]

Microcosme et macrocosme : lumière et pesanteur (Schelling) en rapport avec la polarité des sexes. Magnétisme animal et magnétisme cosmique. Sensibilité tellurique. Loi du jour et passion de la nuit. Volontaire et involontaire. La conscience intellectuelle est un couronnement [248]

Les deux pôles culturels : ordre émotif et ordre discursif ; espace vital et univers du discours. L'ordre ganglionnaire est la dimension de l'incarnation. Carus : les fonctions organiques et la Psyché. Rythmes organiques et pulsations cosmiques. Restaurer la sensibilité cosmique [250]

Burdach : le couple magnétique androgyne. Hufeland : la sympathie comme sens d'intégration cosmique et communautaire, lien du Tout. L'aliénation intellectualiste, consécration de la Chute. Schubert : célébration de l'intelligibilité nocturne. L'harmonie originaire et sa disjonction... [252]

Les Idéologues hostiles à la fascination de l'obscur : D. de Tracy [255]

CHAPITRE V.

LA MÉDECINE ROMANTIQUE [275]

Méconnaissance de la médecine romantique germanique. Une médecine de la totalité ; l'organisme au lieu du système. Le champ unitaire de l'intelligibilité selon Michelet. Le corps et l'esprit non dissociables [257]

Philosophes et médecins ; une anthropologie médicale intégrée au Cosmos. Hahnemann et l'homéopathie. La médecine est une théorie et une pratique de l'incarnation. Science de synthèse et synthèse de sciences [260]

La Faculté de médecine dans l'Université. France-Allemagne. De Kant à Schelling. La science de l'organisme, foyer du savoir global. Schelling contre Kant. Une science générale de la nature organique [262]

"L'organisme de Stahl et l'irritabilité de Haller. Sthénie et asthénie selon John Brown. Novalis disciple de Brown. Physiologie mathématique. La critique de Brown [264]

Schelling critique de Brown, promoteur d'une « médecine supérieure » a priori. Sensibilité et irritabilité. Les influences à l'œuvre dans l'organisme du monde. Pour une réforme des études médicales. Prototype (Urbild) de l'organisme [267]

L'œuvre de Burdach : panspiritualisme de l'organisme universel et physiologie du microcosme. Ringseis contre le matérialisme des Lumières. Médecine et révélation ; l'organisme comme corps mystique. La science exacte doit céder le pas à la divination. Thérapeutique médicale et cure d'âme. L'organisme n'est pas un espace galiléen. Santé édénique et dégradation cosmique. Unité menacée [271]

Kieser : System des Tellurismus ; polarité du cérébral et du végétatif. Médecine romantique de la personne. Dignité ontologique de la maladie comme initiation. Pas de maladie strictement organique. Respect de la forme humaine [276]

Médecine supérieure de l'avenir selon Novalis. Médecin-magicien. Santé et salut, maladie et péché. Maîtrise du corps : l'homme doit être son propre médecin. Maladie, échappement au contrôle. Thaumaturgie : médecin et malade ne font qu'un. Mort comme initiation et guérison [278]

Positivité de la mort comme alliance avec la nature. Justinus Kerner. Inconscient et magnétisme. Mesmer. Avènement de la psychothérapie. Rôle de « l'imagination » et de la foi. Baader : le médecin et le prêtre. Guérison et cure. Maladie et péché. La santé est la transparence du corps à l'âme [282]

Ritter : la santé parfaite serait la mort. La santé comme valeur, risque ou régression. Le processus morbide comme organisme parasite. Lutte avec l'ange comme épreuve de vérité, initiation. Autothérapie. Le malade fait sa maladie et sa guérison. L'obstacle peut être un tremplin [287]

De la pathologie à la « grande santé ». Sublimation de la maladie. Claudel : les invités à l'attention. Nietzsche : par la maladie vers la raison... [290]

Anthropologie et sociologie pathologiques. Une médecine des significations. La maladie en première personne et en troisième. La maladie comme expérience métaphysique. Le contexte social et culturel de la phtisie ou de la folie. L'époque comme genre de vie et genre de mort [292]

Défi pathologique et adaptation vitale. Modèles romantiques de la maladie. Style romantique de la maladie, de l'amour ou de l'argent. La signification n'est pas le beurre sur la tartine. Science positive et mythologie de la maladie. Il y a toujours des guérisseurs. La mort de Byron, science et mythe [295]

La médecine de la personne souligne le fait primordial de l'incarnation. Le malade fait sa maladie. Exemple du magnétisme animal. Mesmer. Le fluide magnétique et la dualité matière-esprit. Influences cosmiques et parapsychologie [298]

Le romantisme a ouvert les portes de l'inconscient. Carus : la réalité humaine entre le supra-conscient et l'infra-conscient. Le règne de l'involontaire. Conflits, psychosomatique. Parasitisme, dissociations. L'aliénation mentale n'est pas un non-sens. Avènement de la psycho-pathologie. Le malade mental comme sujet [300]

Pas de romantisme médical en France. Le médecin de campagne selon Balzac. Funérailles de Broussais. Le cas Koreff. Napoléon contre la médecine scientifique. Les oracles de la médecine moderne vus par Balzac. Traces de romantisme médical chez les Saint-Simoniens et les Fouriéristes. Ravaisson et la médecine [303]

TROISIÈME PARTIE.

HOMO ROMANTICUS [311]

CHAPITRE I.

VÉRITÉ EN CONDITION HUMAINE [311]

La Krisis de Husserl (1935) et la révolution non galiléenne. Le Romantisme ou la fin des illusions. Tour Eiffel, tour de Babel. Faillite des Lumières, faillite du progrès. L'homme romantique et le mauvais côté de l'histoire. L'homme des Lumières connaît le sens de la marche ; il laisse faire l'histoire [311]

L'homme romantique, en rupture de conformité, demande l'impossible. Une anthropologie réactionnelle. Personne déplacée dans le monde révolutionnaire ou dans la civilisation industrielle de masse. A la recherche d'un nouveau contrat d'établissement. Contact perdu avec l'âme du monde. Pas de bonheur en gros [314]

Principe de la raison insuffisante. Non-transparence de la conscience. Sauver le sens de la vie personnelle. Le romantique sait qu'il meurt. La liberté c'est de se centrer sur soi-même. Le paradis de Dame Tartine et les romantismes dévoyés. Jouissance et métaphysique [318]

La condition humaine ou la non-intégralité de la vérité. La vérité ne fait pas cercle autour du sujet pensant. Excentricité du sens. Habitant des confins de l'Etre. Le sens au-delà des grilles, conscience ouverte. Une vérité au féminin ; destinée et cœur. L'accusation d'irrationalisme relativisée. Pensée négative n'est pas nihilisme [322]

Nietzsche, Dostoïevski et l'absence du sens. Oubli et restauration de l'Etre. Le danseur de corde sur l'Ungrund. Mais pas d'isolement radical. Je, Tu, Nous au sein d'une intelligibilité organiciste, fondement d'une intelligibilité existentielle. Josué contre le Cybernanthrope, une thérapeutique de choc [326]

La vérité de l'homme n'est pas la vérité de Dieu. La force de gravitation spirituelle cloue au sol le vivant humain au sein de la maternelle totalité du monde. La condition humaine est le point d'engendrement de la vérité. Goethe : l'homme est le plus important des appareils de mesure ; bien des choses sont vraies qui ne se laissent pas compter [329]

Le principe d'analogie. Herder : toute vérité se réfère à l'analogie humaine. Novalis : le monde de l'homme est maintenu par l'homme. Saint-Martin : expliquer les choses par l'homme. Toutes sciences sont sciences de l'homme. Nouvel humanisme [332]

CHAPITRE II.

IMAGINATION — MAGIE [335]

Le romantisme, reconquête de la liberté. Redécouverte de l'imagination créatrice. Tradition de l'imagination-magie : Paracelse, Boehme. Incarnation des puissances plastiques de l'âme. Confins du songe. Keats : sainte vérité de l'imagination. Le rêve d'Adam. Les visions de Blake ; le monde de l'éternité. Coleridge, néoplatonisme et Naturphilosophie [335]

Bildungskraft et Einbildungskraft, Phantasie, Baader. Imaginatio, Procreatio, Generatio, Visio. Un monisme de l'incarnation dans le sillage de l'évolution créatrice. Jean-Paul : la magie naturelle de l'imagination suscite un art poétique ; l'imagination batteuse d'or [340]

L'univers imaginaire de Gérard de Nerval ; éloge de la folie ; ce qu'on invente est vrai. Priorité du songe selon Hugo. Baudelaire : le gouvernement de l'imagination dans la dynamique spirituelle. Kosmetische Kraft (Jean-Paul). Maurice de Guérin : l'imagination correspond à la puissance motrice de la vie personnelle dans son établissement cosmique ; systole et diastole. Le sens de la terre [343]

Novalis contre les cloisonnements de la psychologie ; l'imagination, sens merveilleux ; la nature pétrifiée par enchantement. La physique est la doctrine de l'imagination ; alchimie du sens. André Breton : l'image est ce qui tend à devenir réel. Surréalisme et romantisme [347]

L'idéalisme magique, selon Novalis, dérivé de l'idéalisme premier de Dieu. Manipulation des significations, transmutations. Toute expérience est magie. Merveilleux et fantastique. Le Märchen, anthropologie et cosmologie. Vision et prophétie, présence au monde. Notre histoire sainte est un Märchen. La fantastique. Rêves nocturnes et rêves éveillés dans le romantisme [350]

Reconquête du sens. Frédéric Schlegel : la nouvelle religion doit être magie ; mais le créateur humain demeure créateur au sein d'un espace de présence. L'existence humaine en transition dans le sillage d'une philosophie de la vie [355]

Schelling : la philosophie de l'identité, esprit et nature. L’Urphänomen de la vie associe conscient et inconscient. Frédéric Schlegel : le Cours de 1828. Philosophie de la vie et philosophie divine, science de la science. L'arbre de vie contre la tentation physicaliste. Présupposé commun du romantisme [357]

L'approche romantique de la vie a le privilège de l'humilité. Une pensée en condition humaine. Dilthey : Kulturphilosoph et philosophe de la vie. Elucidation de l'expérience vécue, Erlebnis, l'idée de Weltanschauung. La tradition de la philosophie de la vie, des phénoménologues à Bergson [363]

L'homme romantique n'est pas mort [366]


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 22 octobre 2014 8:23
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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