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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Mona-Josée GAGNON, “ Le syndicalisme : du mode d'appréhension à l'objet sociologique * ” Un article publié dans la revue Sociologie et sociétés, vol. XXIII, no 2, automne 1991, p. 79-95. Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal. [Autorisation accordée par l'auteure le 23 juin 2003]

Introduction


Un des attributs des mouvements sociaux, anciens ou nouveaux, en ascension ou en décadence, est de se définir par un ensemble de pratiques opérant sur des registres variés. Il s'ensuit qu'une appréhension sociologique valable suppose la prise en compte et la différenciation de cet ensemble de pratiques. Cela vaut tout particulièrement pour le syndicalisme. Le sociologue qui s'y intéresse devra nécessairement procéder à deux choix méthodologiques au départ. Un premier porte sur le type de matériel à recueillir et analyser, que pour l'instant nous distinguerons sommairement comme les pratiques « discursives » et « non discursives ». Un second porte sur l'angle d'analyse ou le découpage de l'objet. Une stratégie de recherche découle en principe d'un cadre théorique, et il n'est pas indifférent de concevoir le syndicalisme comme un agent de régulation économique ou comme un mouvement social. L'inverse est vrai aussi : les modalités d'appréhension sociologique fondent la théorisation.

Ces liens étroits et réciproques sont cependant souvent passés sous silence dans la littérature sociologique. De plus, au-delà des variations dans l'intérêt qu'il a suscité au sein de la communauté sociologique, au-delà des différents paradigmes et approches qui ont fondé l'analyse sociologique, le syndicalisme s'est vu appréhendé et défini à partir d'autres champs disciplinaires, notamment l'économie et les relations industrielles, d'où nous sont parvenues des analyses généralement axées sur des segments de pratiques non discursives. Si bien que cet objet de connaissance pourtant si théorisé et étudié est également un de ceux dont on se dispense de définir le rôle social (Note 1). À une époque où l'on parle volontiers de crise ou de mutation du syndicalisme, il n'est pourtant pas indifférent de bien camper ses positions à ce sujet, de dire à quoi sert le syndicalisme, quel est son effet social ou quels sont ses effets sociaux, et comment le présent se distingue du passé à cet égard.

Cet article veut donc contribuer à la réflexion sur l'appréhension sociologique du syndicalisme, sur sa théorisation et les liens qui unissent l'une et l'autre. Trois thèmes seront tour à tour développés. Premièrement, nous expliciterons les prémisses méthodologiques à l'appréhension du syndicalisme. Deuxièmement, nous proposerons une reconstruction et une critique des principaux modes d'appréhension du syndicalisme. Troisièmement, nous suggérerons des balises visant à identifier quelques points forts dans la lecture sociologique actuelle du syndicalisme, en mettant en relief les enjeux posés pour sa re-théorisation. Notre propos doit être vu comme une réflexion générale et exploratoire sur les syndicalismes occidentaux et leurs sociologies.


Notes:

* Je remercie les évaluateurs anonymes de cet article de même que mon collègue Louis Maheu. Leurs commentaires m'ont permis de préciser ma démarche, dont les faiblesses par ailleurs ne sont imputables qu'à moi.

Note 1. L'importance prise par la « discipline » des relations industrielles dans l'étude du syndicalisme, avec sa prédilection pour les approches institutionnelles et son parti-pris a-théorique (mais lourdement idéologique), a beaucoup contribué à cette situation. Voir à ce sujet A. GILES, dans J. et K. Barbash (éd.) (1989), pp. 123-153.

Retour au texte de l'auteur: Mona-Josée Gagnon, sociologue québécois Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 25 juin 2003 09:59
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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