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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Gilles Dostaler “La crise et sa gestion au Québec.” Un texte publié dans La crise économique et sa gestion. Actes du Colloque de l'Association d'économie politique tenu à l'UQÀM les 25 et 26 septembre 1981, chapitre 4, pp. 59-73. Montréal: Les Éditions du Boréal-Express, 1982, 256 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 26 juin 2003 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Gilles Dostaler

La crise et sa gestion au Québec”.

Un texte publié dans La crise économique et sa gestion. Actes du Colloque de l'Association d'économie politique tenu à l'UQÀM les 25 et 26 septembre 1981, chapitre 4, pp. 59-73. Montréal : Les Éditions du Boréal-Express, 1982, 256 pp.

Introduction
La crise au Canada
Les effets de la crise au Québec
La gestion de la crise au Québec
Une autre sortie de crise est-elle possible ?

Introduction

Dans son rapport annuel, publié le 14 septembre 1981, le Fonds monétaire international souligne que la situation économique mondiale est « difficile et décevante ». Cette situation se caractérise, selon les auteurs du rapport, « par la continuation de taux d'inflation très élevés dans de nombreux pays, par un ralentissement marqué de la croissance dans les pays industrialisés, entraînant un chômage élevé et un ralentissement du commerce mondial, et par des déficits des balances des paiements courants, à la fois importants et très changeants, dans certains pays industrialisés ». Même un pays comme la Suède, traditionnellement peu sensible aux aléas de la conjoncture, est désormais durement frappé par la crise. Le gouvernement de ce « modèle » tant vanté de social-démocratie vient de décréter une réduction des subventions au logement, une baisse des allocations, et demande une réduction des salaires.

Bref, la stagflation par quoi on caractérise la situation économique dans les pays capitalistes depuis près de quinze années, se poursuit et s'aggrave. Aux États-Unis, la politique monétariste fait grimper les taux d'intérêt à des niveaux sans précédent qui entraînent dans leur sillage ceux des autres pays capitalistes. Cette politique se révèle par ailleurs totalement inefficace pour contrer l'inflation qui atteint actuellement un niveau de 10% aux États-Unis et de 13% au Canada. Elle contribue, d'autre part, à accentuer le problème du chômage. En Grande-Bretagne, là où cette politique a été appliquée depuis le plus longtemps, le taux de chômage est passé en deux ans, de mai 1979 à juin 1981, de 5,4% à plus de 10%, et le produit national brut a chuté de 2,5% en 1980. Et cette situation a désormais des conséquences sociales qui sont susceptibles de s'étendre à d'autres pays. Pendant que l'on prépare un fastueux mariage princier, les chômeurs et les laissés-pour-compte du développement se soulèvent dans les villes anglaises. En France, les conséquences sociales de l'application du plan Barre, version adoucie du thatchérisme anglais, ne sont sans doute pas étrangères à la victoire des forces politiques de gauche aux élections présidentielles et législatives. Une telle évolution est évidemment impossible aux États-Unis, mais il faut remarquer que le mouvement syndical et d'autres groupes de pression commencent à se mobiliser contre la politique de Reagan.

Il n'y a donc pas eu de véritable reprise depuis la récession de 1974-75. Selon des prévisions rendues publiques par l'OCDE en juin 198 1, la croissance moyenne dans les pays membres de ce club sélect devrait être nulle cette année, l'inflation pour sa part se maintenant à 10%. Quant au nombre total de chômeurs, on prévoit qu'il atteindra vingt-six millions dans les vingt-quatre pays membres de l'OCDE. Face à cette conjoncture, les sept Grands continuent de donner le spectacle annuel des sommets, cette fois-ci à Ottawa. Il s'agit, essentiellement, de donner l'impression que les pouvoirs politiques des grands pays capitalistes contrôlent la situation et préparent l'avenir. En réalité, les dirigeants ne peuvent que constater les événements et tenter de justifier les politiques mises en oeuvre pour gérer la crise. Sont apparus toutefois, pour la première fois dans l'histoire des sommets, de sérieux désaccords, liés à l'accession de la gauche au pouvoir en France. Ces désaccords concernent, en particulier, l'établissement des priorités dans la lutte contre l'inflation et le chômage. Alors que Reagan ou Thatcher prétendent que la cible prioritaire doit être l'inflation, Mitterrand met de l'avant la lutte contre le chômage. Dès lors, le programme de politique économique actuellement mis en oeuvre en France est très différent de la politique anglaise ou américaine. À ce désaccord se greffent évidemment les critiques contre la politique des taux d'intérêt élevés menée par la réserve fédérale américaine. On a pu constater aussi, au sommet, des désaccords sur d'autres points importants : vente de technologie à l’URSS, rapports Nord-Sud, etc. Quoiqu'il en soit, ce sommet, pas plus que les précédents, ne saura infléchir une conjoncture que les gouvernements ne peuvent vraiment dominer.

Car cette conjoncture découle, en effet, d'une crise structurelle profonde, la seconde du siècle, dans laquelle l'ensemble du monde capitaliste s'enfonce depuis la fin des années soixante. Seuls quelques irréductibles nient désormais cette réalité. C'est maintenant sur le diagnostic de la situation qu'il y a des désaccords. Les monétaristes, économistes de l'offre et autres « nouveaux économistes » lient les problèmes actuels au mauvais fonctionnement des marchés, à l'intervention trop importante de l'État et à une émission excessive de monnaie. Les cures proposées sont précisément celles mises en oeuvre par Thatcher et Reagan : comprimer l'expansion de la masse monétaire, réduire les budgets gouvernementaux, en particulier les dépenses sociales réduire les impôts des grandes sociétés et des riches fortunes, en fonction de la théorie surannée selon laquelle les sommes ainsi « libérées » seront automatiquement investies. Il s'agit aussi, simultanément, de réduire le coût de reproduction de la force de travail, en comprimant les salaires réels, en diminuant le salaire indirect que constituent les prestations de services par l'État. Cette politique en est une de gestion de la crise en fonction des intérêts des classes dominantes. Elle ne s'attaque pas aux causes de cette situation. Elle tend, plutôt, à les nier ou à les masquer.

Ces causes sont complexes et multiples. Il n'y a pas une cause unique et mécanique de la crise. Sur la base des travaux, entre autres, de Marx et de Keynes, une problématique beaucoup plus riche a été développée depuis une vingtaine d'années, parallèlement à la montée de la crise. Les conférenciers précédents ont contribué à l'élaboration de cette problématique. On connaît les travaux de Baran, Sweezy, Magdoff et des autres rédacteurs réguliers de la Monthly Review [1]. En Grande-Bretagne, les revues Capital and Class et New Left Review sont des vecteurs importants de l'élaboration de cette problématique. En France, on peut parler d'une « école de la régulation », liée aux travaux d'Aglietta, Boyer, Mistral, Lipietz et plusieurs autres [2].

Je n'alourdirai pas cet exposé en répétant les analyses des conférenciers précédents, dont je partage plusieurs thèses. Je veux simplement souligner les points essentiels d'un consensus qui se développe. L'ensemble des économies capitalistes sont entrées en crise, à des moments divers, depuis la fin de la décennie des années soixante. Cette crise est structurelle, c'est-à-dire qu'elle découle de la structure même des économies capitalistes, qui se révèlent incapables de continuer à générer ce qu'on appelle la croissance. Les causes de la crise sont celles-là même de la croissance qui la précède. Un ensemble de mécanismes ont été mis en place, à la suite de la crise des années trente, qui ont permis la reprise de l'accumulation. Cette accumulation s'est poursuivie selon des modalités, en fonction d'une régulation, qui préparaient le terrain au développement de contradictions qui allaient éventuellement bloquer le processus. Ce sont donc dans les modalités de l'accumulation du capital et de la répartition du revenu que l'on doit chercher à analyser les mécanismes actuellement en oeuvre.

Cette crise n'était pas inéluctable, et sa voie de sortie n'est pas prévisible. Il en est ainsi car cette crise est, comme les crises précédentes, un événement historique et non un processus mécanique comme le croient souvent les économistes. Ce n'est pas uniquement une crise économique. C'est une conjonction d'événements politiques, économiques, sociaux et idéologiques qu'il est artificiel de vouloir séparer et compartimenter. Il s'agit, en particulier, de luttes sociales qui constituent une trame fondamentale de cette histoire. Le déclenchement de la crise est lié à l'état des luttes sociales. Le caractère dit stagflationniste de la crise actuelle est lié à la nature des institutions sociales mises en oeuvre depuis la crise des années trente et à celle des luttes sociales. L'expansion monétaire n'est que la condition permissive du processus inflationniste qui est un processus social, comme tout les processus économiques au demeurant. Quant à la sortie de la crise, sa nature découlera elle aussi des luttes sociales et politiques. Ce n'est pas une différence dans le choix des techniques économiques qui explique la différence entre les politiques mises en oeuvre en France et aux États-Unis, et donc qui détermine en dernier ressort les désaccords du sommet d'Ottawa. C'est une différence dans les situations politiques et sociales.

Il faut reconnaître que la situation générale dans le monde est, à cet égard, plutôt inquiétante. À peu près partout s'impose un discours économique qui est encore plus conservateur que celui qu'on entendait au début des années trente. Les difficultés économiques actuelles sont reliées aux politiques keynésiennes mises en oeuvre après la Deuxième Guerre mondiale : croissance du rôle de l'État, protection des salaires et de l'emploi, politiques sociales. Le chômage est présenté comme un événement salutaire, indiquant le fait que les lois du marché ont été violées. Plus le chômage augmente, plus on s'approcherait de l'équilibre. Dès lors, la lutte contre le chômage apparaît comme un mal absolu. Partout sont prônées des politiques d'austérité. C'est le triomphe de Hayek après l'excommunication de Keynes.

Cela s'accompagne de tendances troublantes sur le plan politique. En effet, la responsabilité de l'échec des politiques de gestion de la crise est liée aux « anticipations inflationnistes des agents » entretenues entre autres par ceux qui mettent en doute l'efficacité des politiques monétaristes. La solution coule donc de source : il s'agit de forcer le consensus. La tentation autoritaire fascine les nouveaux économistes, nonobstant l'appel à la réduction du rôle de l'État. Le père spirituel des nouveaux économistes, Friedrich von Hayek, est très réticent face aux formes de la démocratie parlementaire comme l'étaient d'ailleurs les fondateurs de la théorie néo-classique, au premier rang desquels Walras. C'est une conception autoritaire de l'économie, de son enseignement et de son fonctionnement, qui tend à prévaloir à peu près partout dans le monde. Il s'agit d'imposer les politiques découlant de la théorie pure.

La sortie de la crise peut donc s'accompagner d'un renforcement de la tendance déjà prévalente à l'autoritarisme politique. Ce peut être une sortie « hypercapitaliste », dans laquelle les classes dominées sont muselées dans les pays capitalistes dominants et dans laquelle les régimes militaires musclés se multiplient dans les pays dominés. Il faut donc saluer avec beaucoup d'espoir les changements politiques intervenus en France, en Grèce ou au Nicaragua. C'est un élargissement de cet espace de liberté qu'il faut espérer [3].

La sortie de la crise, ce peut être aussi, avec l'exacerbation de la concurrence internationale qui l'accompagne, la guerre. Jamais sans doute le risque de conflagration majeure n'a été si présent. Le seul élément des budgets gouvernementaux qui continue à augmenter considérablement est celui des dépenses militaires. Il est peu probable, dans ce cas, que le conflit demeure limité à un seul champ de bataille.

La crise au Canada

Le Canada constitue, comme on le dit joliment, une « économie petite et ouverte », aux caractéristiques assez particulières. Il constitue à la fois un élément du monde développé, membre du groupe des sept Grands dont les dirigeants se réunissent annuellement. Il est, simultanément, dominé par son voisin du sud, les États-Unis, à un point tel que le modèle canadien de développement a déjà été proposé en exemple par des économistes brésiliens à leur gouvernement. La moitié des entreprises manufacturières canadiennes sont encore possédées par des intérêts américains. Les capitaux sont très mobiles entre les deux pays. Les systèmes monétaires sont étroitement liés.

Il n'est dès lors guère étonnant que les effets de la conjoncture américaine se fassent rapidement sentir au Canada, dont une partie importante de la production est exportée vers le sud. Les récessions cycliques des économies canadiennes et américaines depuis la fin de la guerre se sont toujours déroulées en phase. Aux États-Unis, l'indice de la production industrielle de la Réserve fédérale chutait de 1,5% au mois d'octobre 1981 après avoir baissé de 1,2% en septembre et de 0,2% en août. Le taux de chômage passait de 7,5 à 8% entre septembre et octobre pour atteindre 8,4% en novembre. Au Canada, on apprenait récemment que l'indice trimestriel du produit national brut en termes réels connaissait sa chute la plus importante depuis trente ans. En novembre 1981, le taux de chômage atteignait 8,2% et, de l'aveu même du ministre des Finances, on ne prévoit pas que ce taux baisse significativement d'ici deux ans ! Quant à l'inflation, qu'on prétend vouloir combattre prioritairement, elle a aussi touché un record vieux de trente ans, atteignant 12,8% au mois d'août. Depuis plus de trois ans maintenant, la hausse de l'indice des prix à la consommation dépasse celle de la rémunération hebdomadaire moyenne. Cette donnée atteignait en 1977 $155,44 en dollars de 1971. On l'estime à $149,54 en 1981. Cela signifie donc une baisse de revenu réel pour la majorité des salariés. La situation est évidemment pire pour les plus démunis : chômeurs, assistés sociaux, retraités, etc.

Bref, le Canada est touché par la stagflation au même titre que les autres pays capitalistes. Le taux de croissance réel de la production intérieure brute a été de 0,1% en 1980, soit le plus bas niveau depuis 1954. Et, face à cette situation, les mêmes dogmes prévalent au nord qu'au sud du quarante-cinquième parallèle. Le gouverneur de la Banque du Canada, Gerald Bouey, théoricien monétariste enragé, répète inlassablement que l'inflation est le problème économique fondamental et que, pour la combattre, il ne faut pas craindre l'augmentation du chômage et la baisse des revenus. Les difficultés rencontrées dans cette lutte sont liées au manque de souplesse des marchés et aux anticipations inflationnistes des agents [4]. La Banque du Canada maintient donc une politique de taux d'intérêt élevés, absolument suicidaire dans la conjoncture économique actuelle. Quant au gouvernement, il se déclare absolument impuissant à agir sur la situation, dont il impute la responsabilité en partie aux États-Unis, en partie aux appétits trop voraces des salariés et à la paresse des chômeurs et des assistés sociaux.

En réalité, les racines de cette situation sont fondamentalement liées à la structure interne de l'économie canadienne, aux modalités de l'accumulation et de la répartition. Ce n'est pas l'étranger qui est, en dernier ressort, responsable de la situation conjoncturelle canadienne. Ni la hausse du prix du pétrole ni la politique de taux d'intérêt pratiquée par la Réserve fédérale américaine ne peuvent être considérées comme les causes ultimes de la crise canadienne, même si elles en sont des facteurs aggravants. La crise est, au Canada comme aux États-Unis, en France et ailleurs dans le monde, une crise structurelle du capitalisme. Cette crise est donc liée, entre autres, à l'état des luttes sociales au Canada, et le caractère de la sortie de crise dépendra de l'évolution de ces luttes. Pour le moment, les classes dominantes imposent leurs politiques d'austérité. Mais une réaction commence à s'organiser à l'échelle du pays, comme en témoigne l'imposante manifestation organisée par les centrales syndicales devant le parlement canadien.

Les effets de la crise au Québec

Il en va de même pour le Québec, dont l'économie est, pour ainsi dire, doublement dominée. Le Québec participe à l'espace économique canadien. Dans cet espace, il est victime d'un inégal développement dont les racines historiques sont connues. De même sont connues ce qu'on appelle les « faiblesses structurelles » de l'économie québécoise comparée, par exemple, à celle de l'Ontario, centre de l'accumulation canadienne : faiblesse de l'industrie manufacturière, surdéveloppement des secteurs dits mous, peu intensifs en capital, structure du commerce extérieur faisant du Québec un exportateur de matières premières et un importateur de produits finis. Au Québec plus encore que dans la moyenne au Canada, les hauteurs dominantes de l'économie sont possédées par l'extérieur, soit canadien, soit américain.

Dès lors, les effets de la crise sont systématiquement plus durement ressentis au Québec. Cela se manifeste, en particulier, par l'évolution du chômage, toujours plus élevé au Québec que la moyenne canadienne. Avec 28% de la population canadienne, le Québec loge plus du tiers des chômeurs canadiens. En 1979 et 1980, le taux de chômage canadien se maintenait à 7,5%. Au Québec, il passait de 9,6 à9,9%. De 1970 à 1980, le nombre de chômeurs passait, au Canada de 470 000 à 867 000 et, au Québec, de 160 000 à 292 000. En octobre 198 1, alors qu'il atteignait 8,3% au Canada, le chômage touchait 11,5% de la population active au Québec, soit le plus haut niveau depuis 1945.

Cette situation n'a rien à voir avec certaines « rigidités institutionnelles », comme essaient de nous le faire croire plusieurs économistes [5]. C'est ainsi qu'on lie le niveau du chômage au Québec au niveau trop élevé du salaire minimum, à la combativité trop grande des syndicats ou encore aux conditions de salaire et à la sécurité d'emploi des travailleurs du secteur public. En réalité, cette situation découle des faiblesses structurelles de l'économie québécoise, liées à sa dépendance et à son inégal développement, lequel se reproduit d'ailleurs à l'intérieur même de l'espace québécois.

Un chiffre « officiel » de 11,5% dissimule en réalité de profondes divergences aussi bien régionales qu'entre les groupes dans la société. Ainsi par exemple le chômage touchait-il, en 1980, 10,7% des femmes et 8,7% des hommes. Dans la catégorie des 15-24 ans, c'est 16,8% de la population active qui était touchée contre 6,9% pour les 25 ans et plus. D'autres facteurs doivent aussi être pris en compte pour donner un aperçu de la situation réelle au Québec. C'est ainsi par exemple que la durée moyenne du chômage était, en 1980, de 14,8 semaines au Canada et de 16,9 semaines au Québec. Pour les neuf premiers mois de 1981, les mêmes chiffres sont de 15,5 semaines et de 18,6 semaines. On a calculé, d'autre part, que les licenciements expliquent 64% du chômage au Québec [6]. Depuis 1975, ils augmentent de 7,21% par année au Québec et de 6,2% au Canada. Cela illustre clairement le fait que l'accroissement du chômage est l'effet, non pas de l'afflux des femmes et des jeunes sur le marché du travail, mais bien de l'aggravation de la crise économique.

À l'aggravation de cette crise, il faut aussi lier d'autres facteurs tels l'augmentation du travail à temps partiel, travail caractérisé par sa précarité, ses mauvaises conditions et sa mauvaise rémunération. De 1975 à 1980, l'accroissement annuel de cette catégorie de travailleurs a été de 7,0% au Canada et de 9,5% au Québec. Des 223 000 emplois créés au Québec de 1976 à 1980, 99 000 sont des emplois à temps partiel. En 1980, un travailleur sur dix au Québec est employé à temps partiel. Un autre phénomène doit aussi être noté, celui du cumul d'emplois. Ce cumul a augmenté de 19,26% au Québec entre 1978 et 1980. Soulignons aussi que le secteur tertiaire a accapare 93,1% des nouveaux emplois créés au Québec entre 1975 et 1980.

On sait que le taux de chômage officiel dissimule l'impact réel du chômage. C'est ainsi qu'on assiste à un accroissement du nombre de retraits du marché du travail, retraits souvent provoqués par le découragement. Le nombre de « chômeurs inactifs » est ainsi passé, au Québec, de 1976 à 1980 de 140 000 à 183 000. Si l'on ajoute ces chômeurs aux chômeurs officiels, on obtient, pour 1980, un taux de chômage effectif de 15,2% comparativement au taux officiel de 9,9%. [7]

L'augmentation du chômage n'est qu'un aspect des conséquences de la crise au Québec. L'inflation gruge le pouvoir d'achat des salariés. De 1978 à 1980, la rémunération hebdomadaire moyenne, en dollars de 1971, est passée de $151,83 à $151,32 au Québec. Il s'agit donc d'une stagnation du pouvoir d'achat, qui touche sans doute plus durement les plus démunis. Ainsi évalue-t-on à 1 200 000 les travailleurs sous la juridiction du salaire minimum. Selon une étude récente du CPDQ, un million de Québécois vivent sous le seuil de la pauvreté, 600 000 parvenant difficilement à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires [8]. 500 000 Québécois vivent soit de l'aide sociale, soit de l'assurance-chômage. Les inégalités de revenus ont tendance à s'accroître. Alors qu'un ménage sur cinq est sans revenu privé, un ménage sur cinq accapare les mêmes revenus que les autres quatre cinquièmes ! Il faut souligner toutefois que le Conseil du patronat du Québec a exprimé sa dissidence face à ce rapport, ajoutant que la lutte contre le chômage ne devait pas être considérée comme un objectif prioritaire.

Il est donc évident que le Québec est plus durement touché par la crise structurelle actuelle des économies capitalistes. Baisse de revenu, insécurité d'emploi, inquiétude face à l'avenir, tel est le sort de la majeure partie de la population québécoise, qui paie d'ores et déjà plus que sa part des frais de gestion de cette crise. Rien ne laisse prévoir une amélioration de la situation, bien au contraire. À la fin de 1980, le taux d'utilisation des capacités de production au Québec était à son plus bas niveau depuis dix ans. 2 288 entreprises québécoises ont fait faillite pendant les dix premiers mois de 1981, pour des pertes totalisant $354,4 millions. Il s'agit là de 40% du nombre total des faillites canadiennes et de 56% des pertes ! Bref, il est à prévoir que la part du Québec dans le chômage canadien va augmenter dans les mois à venir. Comment évaluer, dans cette perspective, les politiques de gestion de la crise au Québec. C'est ce qu'il nous reste à examiner.

La gestion de la crise au Québec

Un parti nationaliste a pris le pouvoir au Québec en 1976. Cet événement est intervenu après la dure récession mondiale de 1974-75, au moment où s'approfondissait la crise structurelle commencée, selon nous, dès la fin des années soixante. Ce contexte explique sans doute que ce soit révélée plus clairement et plus rapidement la véritable nature du Parti québécois, longtemps porteur d'illusions pour de nombreux indépendantistes et socialistes [9]. Ce parti est dirigé par l'un de ceux qui furent les artisans de ce qu'on a appelé la Révolution tranquille au Québec, au début des années soixante. René Lévesque, alors ministre dans le gouvernement libéral de Jean Lesage, avait, en particulier, mené le dossier de la nationalisation de l'hydro-électricité au Québec. Ce fut une période d'investissements massifs dans le secteur public, de mise sur pied d'un système moderne d'éducation et de santé au Québec. Bref, le Québec se mettait à l'heure keynésienne. En 1967, René Lévesque quittait le Parti libéral, en désaccord avec les orientations constitutionnelles de ce parti, et fondait le Mouvement Souveraineté - Association qui allait se transformer en Parti québécois, lequel allait absorber le Rassemblement pour l'indépendance nationale.

Le Parti québécois se présente comme indépendantiste et social-démocrate. Je ne crois pas qu'on puisse vraiment lui accoler aucune de ces deux étiquettes. Les événements du huitième congrès du parti, avec la mise au rancart de l'association avec le Canada et de l'étape référendaire, pourraient sembler nous donner tort. Mais René Lévesque, appuyé par son gouvernement, a violemment dénoncé ce congrès et parviendra sans doute, par des méthodes au demeurant fort peu démocratiques, à en faire annuler les décisions. Mais c'est l'aspect social-démocrate qui nous concerne le plus. Là-dessus, René Lévesque a déclaré au journal français Le Monde que les gouvernements de type social-démocrate devront devenir de plus en plus gestionnaires. En réalité, la gestion péquiste de la crise n'a rien à voir avec une gestion social-démocrate, du moins du type de celle qu'on tente de mettre en oeuvre en France, et s'apparente beaucoup plus à la gestion américaine, canadienne, ou anglaise.

Cela se manifeste dès le niveau du discours, celui de l'analyse de la crise. Il est important de la souligner, car le discours sert à justifier les politiques ou l'absence de politiques pour combattre la crise. Or, ce discours est fondamentalement conservateur. Il a deux volets, jusqu'à un certain point contradictoires.

D'une part, on impute la responsabilité ultime de la crise à l'extérieur. Le contexte est difficile. Nous constituons une collectivité agressée par l'extérieur. L'extérieur, ce sont d'abord les Arabes et leur politique de prix élevé du pétrole. Ce sont ensuite les banques centrales américaines et canadiennes et leur politique de taux d'intérêt élevés. Cette politique monétariste est d'ailleurs dénoncée comme suicidaire par le ministre des finances Jacques Parizeau. Il est d'autant plus étonnant que sa propre politique s'inscrit, fondamentalement, dans la même problématique.

D'autre part, on impute une partie de la responsabilité de la situation à ceux qui, à l'intérieur des frontières québécoises, remettent en cause la cohésion sociale. Il y a des loups dans la bergerie. C'est ici que le discours devient nettement conservateur. René Lévesque a déclaré, dans son discours inaugural du 9 novembre 198 1, qu'il faut « profiter de la crise (...) pour réajuster certains comportements collectifs [10] ». Le Parti québécois se présente, par la bouche du ministre Pierre-Marc Johnson, comme le « syndicat du peuple tout entier ». Au premier rang des sources de difficultés économiques du Québec, il y a donc le « corporatisme syndical » et, en particulier, celui du secteur public. Sans cesse on dénonce les privilèges exhorbitants dont jouiraient, sur le plan des salaires et de la sécurité d'emploi, les employés du secteur public.

On ne craint pas, au passage, d'égratigner les chômeurs et assistés sociaux « astucieux » qui usent de combines pour profiter des largesses de l'État. Dans le discours déjà cité, René Lévesque annonce la poursuite de <d'assainissement de l'aide sociale ». Plus généralement, on met en cause l'accroissement exagéré des services de l'État, qui aurait mené le Québec dans un cul-de-sac financier. Bref, que ce soit au niveau collectif ou individuel, on aurait pris la mauvaise habitude de vivre au-dessus de nos moyens. Il faut donc désormais réajuster le tir et se serrer la ceinture. Tel est exactement le discours tenu par tous les gouvernements conservateurs à l'heure actuelle, qui sert à fonder idéologiquement les politiques d'austérité et l'offensive contre des travailleurs, employés ou en chômage.

Le Québec ne dispose évidemment pas des mêmes pouvoirs de gestion de la conjoncture qu'un pays indépendant. Il ne contrôle pas, en particulier, sa politique monétaire. Il n'en reste pas moins que certains leviers de commande lui appartiennent qui permettraient au moins une tentative de sortie plus « sociale » de la crise. Qu'en est-il ?

On constate, dès le départ, une remise en cause du rôle de l'État comme instrument de développement économique. Il s'agit là d'une volte-face étonnante de la part de certains des promoteurs de la Révolution tranquille, dont certains acquis, dans les domaines de l'éducation, de la santé et des services sociaux et culturels, sont désormais remis en cause. L'accroissement annuel des dépenses gouvernementales en biens et services, qui était de 6,98% entre 1961 et 1973, est tombé à 2,99% en 1973 et 1978. En Norvège, il était, au cours de la même période, de 5,9%, et en France de 3,5%. De 1961 à 1973, la formation brute de capital fixe dans le secteur public augmentait de 6,8% alors qu'elle diminuait de 1,7% entre 1973 à1979. Alors que l'État devrait mettre en oeuvre des politiques d'emploi, on déclare de plus en plus nettement et de plus en plus souvent que c'est le secteur privé qui devra assurer la relance et la croissance. Cela constitue, on le sait, la trame du document Bâtir le Québec, dans lequel on qualifie un plan global de développement économique d'« exercice philosophico-économétrique stérile ». Cela se traduit dans les énoncés des ministres Bérubé, Biron et Landry, en particulier. Cela se traduit enfin en actes : plan Bérubé, programme OSE, associations de sociétés étatiques avec le capital privé (Donahue St. Félicien, Norwick, SOQUEM).

Comme ailleurs dans le monde, on sabre dans les dépenses sociales de l'État, ce qui a pour effet de diminuer le salaire indirect et les services essentiels aux plus démunis tout en augmentant le chômage. Le budget Parizeau du printemps 1981, qui a soulevé une fronde à l'intérieur même du Parti québécois, prévoit des coupures de $500 millions dans la santé et l'éducation. Plusieurs documents des centrales syndicales ont analysé en profondeur les conséquences iniques de cette politique anti-sociale de « dégraissage », qui remettent en cause les acquis de la Révolution tranquille : accessibilité à l'éducation et à la santé [11]. On prévoit des augmentations de frais de scolarité et on parle parfois d'instituer un ticket modérateur pour l'utilisation des soins de santé. Un projet de loi a même été préparé visant à supprimer l'indexation de l'aide sociale pour les moins de trente ans et à la supprimer complètement pour les moins de vingt ans. Le projet a dû être retiré à la suite d'une pression du caucus des députés.

Nonobstant sa dénonciation du monétarisme, la politique fiscale du ministre Parizeau s'inscrit dans la même problématique que celle de Reagan. Ainsi a-t-il opéré une réforme de la fiscalité des entreprises dont les conséquences sont ainsi décrites par le ministre : « Avec un tel système de taxation des entreprises, le Québec sera de toutes les provinces canadiennes celle où le taux d'impôt sur les profits sera le plus bas et de loin ». Cela s'inscrit en droite ligne dans les conceptions de l'économie de l'offre, inspiratrice de Reagan. Parallèlement, Parizeau va chercher de l'argent supplémentaire dans les poches des contribuables par les mesures les plus régressives et donc les plus injustes qui soient. Indiquant que les compressions budgétaires annoncées au printemps se réalisent moins bien que prévu, le ministre Parizeau décrète à l'automne une hausse de 20 à 40% de la taxe sur l'essence qui fait passer le litre de 39¢ à 45,5¢ et une hausse à 8% de la taxe sur la bière en magasin. On sait que la bière est, au Québec, le champagne du pauvre ! En même temps, Parizeau annonce la suspension de la réduction de 2% des tables d'impôt annoncées en mars 1981.

Le dernier volet de la politique d'austérité du gouvernement du Québec est sa politique de pressions directes sur les salaires. Cela se caractérise par les négociations salariales dans le secteur public. Déjà, les dernières furent ardues et le gouvernement du Parti québécois n'a pas hésité à imposer les lois-matraques qu'il dénonçait du temps qu'il était dans l'opposition : lois 62, 113, 88, 63 etc.. Mais on doit s'attendre à pire en vue de la prochaine ronde des négociations. Plusieurs ministres, le premier en tête, multiplient les déclarations d'avertissement à l'égard des employés du secteur public. Ce fut d'ailleurs l'un des objets importants du discours inaugural du premier ministre, appelant à un alignement du secteur public sur le secteur privé, une diminution de la générosité des systèmes, un frein sinon un gel de la croissance des postes. Dans une entrevue récente au journal La Presse, René Lévesque demandait même aux salariés du secteur public de renoncer volontairement aux augmentations salariales prévues dans la dernière étape de leurs conventions collectives actuelles. Il s'agit, évidemment, de donner l'exemple au secteur privé, dans lequel les menaces de licenciements et de mises à pied massives constituent désormais un puissant instrument de pression à la baisse sur les salaires.

Une autre sortie de crise est-elle possible ?

Quelle que soient les professions de foi social-démocrates du gouvernement actuel du Québec, il est clair que sa gestion de la crise est fondamentalement conservatrice et s'inscrit dans le courant néo-libéral aujourd'hui dominant dans le monde. Non seulement cette gestion va-t-elle profondément à l'encontre des intérêts de la majorité de la population, mais de plus elle risque d'aggraver plutôt que de résorber la crise, comme le démontre l'exemple anglais. La politique d'austérité menée par la plupart des gouvernements aujourd'hui est susceptible de plonger le monde, à plus ou moins brève échéance, dans le même type de dépression cumulative que celle qui a été vécue entre 1930 et 1939.

Une autre gestion est-elle possible ? Sans aucun doute, comme en témoigne le gouvernement français actuel, dont le Parti québécois se déclare idéologiquement proche. Il faut d'abord cesser d'accuser les ennemis extérieurs ou intérieurs d'être responsables de la crise. La crise actuelle est une crise structurelle dont les racines se trouvent ici même, dans les modalités de l'accumulation et de la répartition au Québec et au Canada. Le Québec n'est pas une société à part, une collectivité unie. C'est une société capitaliste comme les autres, traversée par des conflits de classes. Dans cette société, le Parti québécois représente des intérêts de classes précis. C'est cela, en dernier ressort, qui rend compte de son incapacité à apporter à une crise structurelle une réponse structurelle axée sur la satisfaction des besoins et des revendications du plus grand nombre.

Quel devrait être, au Québec, l'objet des luttes syndicales et des politiques des classes dominées contre les effets et les causes de la crise ? Il faut, ici, distinguer le court terme et le long terme. À court terme, il faut d'abord se battre pour défendre les droits acquis, y compris au niveau salarial. Il faut lutter contre la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Sur ce point, il est essentiel de ne pas abdiquer face au discours du gouvernement ! Il est faux de prétendre que les hausses de salaire ou la sécurité d'emploi de certaines catégories de travailleurs sont la cause de la crise au Québec, ou qu'elles en aggravent les effets. Il ne faut pas accepter de se « serrer la ceinture », comme on dit joliment. Il faut lutter pour l'extension et la généralisation des droits acquis par certains groupes de travailleurs.

Il faut d'autre part, lutter pour la mise en oeuvre d'une politique économique progressiste, permettant ce que certains appellent une « sortie sociale » de la crise. Cela signifie, par exemple, une augmentation des dépenses sociales en lieu et place des coupures promises, une véritable politique d'emploi, un programme de protection contre les fermetures d'usines, une redistribution des revenus en faveur des plus défavorisés, un contrôle de l'exploitation des ressources naturelles, une réglementation du commerce extérieur. Il ne faut pas craindre, par ailleurs, d'envisager un contrôle des changes, des taux d'intérêt et des prix.

Mais ce ne sont là que des mesures provisoires, dont rien n'empêche qu'elles puissent accompagner la transition vers un nouveau mode d'accumulation du capital, qu'on pourrait appeler « post-fordiste », fondé sur des nouvelles industries de pointe (électronique, informatique, robotique) et une nouvelle distribution internationale du travail. C'est une transformation de l'organisation sociale qu'il faut viser. Un certain nombre de décisions de nature économique doivent être prises, dans toute société. Quoi produire ? Comment le produire ? Comment fixer et répartir le travail ? Quelle part de la production réserver à la consommation, à l'accumulation, à l'exportation ? Comment contrôler les ressources naturelles ? Ces choix sont actuellement le résultat de décisions privées prises en fonction des intérêts d'une minorité possédante. C'est là la racine ultime des crises récurrentes du capitalisme. Ces décisions devraient être prises collectivement, selon des modalités à inventer, par la majorité de la population, en fonction de ses besoins. Cela pose, évidemment, la question d'une transformation politique radicale. C'est parce que la crise est une crise sociale qu'une solution favorable aux intérêts des classes ouvrières et populaires ne peut être en dernier ressort que politique, et doit donc passer par l'action politique.



[1] Voir en particulier H. Magdoff et P.M. Sweezy, The Deepening Crisis of U.S. Capitalism, New York, Monthly Review Press, 1981 ; P.A. Baran et P.M. Sweezy, Le capitaliste monopoliste, Paris, Maspero, 1968 (1re édition américaine, 1966).

[2] Voir en particulier M. Aglietta, Régulation et crise du capitalisme, Paris, Calmann-Lévy, 1976 ; R. Boyer et J. Mistral, Accumulation, inflation, crises, Paris, PUE, 1978 ; A. Lipietz, Inflation et crise, pourquoi ? Paris, Maspero, 1979. On trouvera des bibliographies plus détaillées à la suite des conférences de Robert Boyer, Benjamin Coriat et Michael Piore.

[3] Au moment où ces lignes sont écrites, c'est toutefois à un rétrécissement de cet espace avec la répression brutale du syndicat Solidarité en Pologne qu'on assiste. Cet événement, s'il s'aggrave et se prolonge, risque d'être lourd de conséquences quant aux perspectives de transformation sociale ailleurs dans le monde, à l'Est comme à l'Ouest.

[4] Voir par exemple l'allocution prononcée par Gerald Bouey devant la Chambre de commerce de Montréal le 1er décembre 1981, dont des extraits sont reproduits dans Le Devoir du jeudi 3 décembre 1981.

[5] Voir par, exemple P. Fortin, Chômage, inflation et régulation de la conjoncture au Québec, Institut de recherche C.D. Howe, 1980.

[6] Voir Diane Jean, « Les licenciements, les causes et les évolutions », Travail-Québec, 1980.

[7] Voir à ce sujet CSN, Service de recherche, « Dossier de l'emploi », février 1980.

[8] Voir CPDQ, « Les inégalités socio-économiques et le marché du travail », Québec, mai 1981.

[9] Voir Gilles Bourque et Gilles Dostaler, Socialisme et indépendance, Montréal, Boréal Express, 1980. [Livre disponible dans Les Classiques des sciences sociales. JMT.]

[10] Voir le texte de ce discours dans le journal Le Devoir, 10 et 11 novembre 1981.

[11] Voir par exemple CEQ, « Un gouvernement de plus en plus conservateur » ; FTQ, « La FTQ face aux coupures budgétaires » ; CSN, « La conjoncture économique: éléments d'analyse ».



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 7 mars 2009 6:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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