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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean-Paul Desbiens, Sélection de citations. Comme un veilleur. Journal 2002-2003. Une présentation et une sélection de Laurent Potvin, frère mariste, Château-Richer, Qc. Chicoutimi: Les Classiques des sciences sociales, août 2011, 42 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 20 janvier 2005 de diffuser la totalité de ses publications.]

Présentation
Sélection de citations.

Présentation

Par Laurent Potvin,
frère mariste, 10 août 2011.

En parcourant le présent Journal 2002-2003, j’ai relevé une affirmation très nette sur la conception que Jean-Paul Desbiens se fait de  Journal quand il se défend de rédiger un Journal intime. Il se donne la peine d’écrire  ceci : « En fait, je ne tiens pas un journal intime. Certes, je fais parfois mention de mes états d'âme, mais j'enregistre plutôt mes réflexions sur l'actualité, mes lectures, mes rencontres, la vie religieuse et la vie spirituelle. »

Je laisse aux lecteurs, à tous les lecteurs, le souci d’interpréter cette affirmation. Quant à moi, après avoir parcouru tous ses Journaux, je suis bien forcé d’affirmer que ses Journaux comportent beaucoup de pages d’un Journal intime qu’il dit ne pas écrire…En cela, je tombe d’accord avec certaines réflexions qui m’ont été faites par des fidèles  lecteurs de ses Journaux et par des passages qu’il cite lui-même : réflexions reçues de lecteurs de ses ouvrages.

Les Journaux de ceux qui disent rédiger des Journaux intimes y insèrent de façon je dirais toute naturelle des pages qui ne sont pas si intimes que cela. Et cela ne nuit pas du tout à l’intérêt que les lecteurs  portent à leurs ouvrages.   Et l’inverse se présente ici pour Jean-Paul Desbiens : il nous livre pêle-mêle  des réflexions intimes après avoir parlé de la pluie et du beau temps, de telle personne qui ne lui revient pas, de sa lecture du Devoir ou de telle revue, de tel ouvrage d’un auteur de son choix.

Je pose  une question : « Y a-t-il parmi les Journaux une catégorie de Journaux mixtes? » S’il n’y en a pas, il faudrait en créer une! Ici, le diariste Jean-Paul Desbiens parle plus souvent  de ses lectures, ses rencontres, ses voyages, ses relations que de ses état d’âme,  ses exercices de piété : retraites, récollections, pratiques religieuses,   lectures de livres reliés à la religion, etc. Même la langue employée à plusieurs reprises, le latin, amène le lecteur à relier ce fait à la religion, le latin étant demeuré une langue très employée dans la liturgie de l’Église catholique.

Cette distinction entre les trois formes du Journal personnel : Journal, Journal intime, Journal mixte a pour but de clarifier les choses.  Chacune de ces formes comporte son intérêt spécifique et peut guider les lecteurs dans leurs choix dans le monde des Journaux.

Classifier les Journaux de Jean-Paul Desbiens parmi les Journaux mixtes ne leur enlève pas du tout  leur intérêt. Cela ne constitue qu’une sorte de  clarification commode.

J’ai tenu à mentionner, dans cette sélection, certaines personnalités disparues en 2002 et 2003, car Jean-Paul Desbiens y joint ses propres réflexions. Il s’agit parfois de personnes très en vue qu’il a bien connues, avec lesquelles il a collaboré pendant parfois des années ou de personnes du monde artistique, politique ou littéraire.

L’auteur a signalé aussi certains grands moments de la vie politique et littéraire.  On devine souvent le journaliste qui apprécie de façon souvent pointue le rôle que ces personnes ont joué sur la scène locale ou internationale.

Jean-Paul Desbiens donne volontiers son appréciation sur des décisions qui concernent l’éducation et le monde de la jeunesse. Si on se souvient du rôle qu’il la joué dans ce domaine dans sa carrière, il n’y a pas là raison de s’étonner qu’il expose son point de vue et que ce signalement  comporte un certain poids compte tenu de son expérience.

Mais il reste un fait : vous prendrez un  intérêt supplémentaire en parcourant vous-même l’ouvrage entier : COMME UN VEILLEUR.

Par Laurent Potvin,
frère mariste, 10 août 2011.
Château-Richer, Québec.


A


Action de grâces

« Jour de l'Action de grâces. Nous avons importé cette fête des États-Unis, qui la célèbrent en novembre, en souvenir de l'action de grâces des premiers colons européens, après leurs premières récoltes, leurs premiers périls, leur premier « tour de roue » dans leur nouveau pays. »

Actuel, passé, avenir

« L'actuel, c'est ce qui est toujours en acte, toujours agissant. Or, le passé et l'avenir sont toujours agissants, toujours actuels. »

Aime et fais ce que tu veux. (St Augustin)

« On cite souvent la phrase de saint Augustin : Ama et fac quod vis : Aime et fais ce que tu veux. Dans Chaque jour je commence, du père Carré (Cerf, 1975), je trouve la citation complète : « Aime et fais ce que tu veux ; si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige pas amour ; aie au fond du cœur la racine de l'amour ; de cette racine, il ne peut rien sortir que de bon. »

André Naud, décédé le 28 juin 2002

« J'ai connu André Naud alors qu'il était président du Comité catholique du Conseil supérieur de l'éducation. Par la suite, je l'ai rencontré mensuellement alors que nous étions tous les deux membres du comité de rédaction de la revue L'Analyste. Je trouvais souvent moyen de le rencontrer longuement dans son bureau du Grand Séminaire de Montréal. C'était toujours des rencontres délicieuses. Entre-temps, j'entretenais avec lui une correspondance musclée. Et il va sans dire que j'ai lu et commenté, par écrit ou de vive voix, ses nombreux volumes et articles. »

Anniversaire

« En latin, le terme anniversaire est composé de deux mots : le mot ANNÉE et le mot TOURNER VERS ou RETOURNER VERS. On célèbre les anniversaires de  faits historiques, de victoires militaires, d'événements politiques, religieux, familiaux. C'est ainsi que l'on célèbre le 101, le 251, le 501, le 100e  ou le 1 500e  anniversaire de tel ou tel événement. »

Anniversaire

« Un anniversaire de naissance doit être de l'ordre de la reconnaissance, de la gratitude, comme le suggère si bien une des acceptions françaises du terme : le (temps) présent est un (présent) cadeau. »

Antisémitisme

« Dans l'ordre politique, mon sentiment, c'est que l'antisémitisme affleure vite sous la couche du nationalisme. Mais l'intelligentsia québécoise refuse de reconnaître ce trait de notre visage. On a peut-être la face picotée, mais on n’a jamais eu la vérole ! 

Appartenance

« J'en suis à me demander quelle est la qualité de mon attachement à ma communauté, si j'ai tant de misère à surmonter les « irritants » auxquels je viens de faire allusion. Je me réponds que mes trois appartenances sont les suivantes, et dans l’ordre :  1-Appartenance à la religion catholique. 2-Appartenance à ma communauté. 3-Appartenance au Québec.

Aquoibonite

« J’expédie le manuscrit de mon journal aux Éditions Logiques. J'y ai investi des centaines d'heures, je l'ai toiletté, mais au moment d'expédier mon manuscrit, accompagné évidemment d'une disquette, j'ai une petite crise d'aquoibonite : à quoi bon ? »

Armée

« L’armée est la plus grande réussite de la raison pratique de l'homme, par opposition à la raison spéculative : théologie, philosophie, sciences expérimentales, logique. »

Armée

« Il faut être bien léger ou bien innocent pour rigoler de l'armée ou de la police. On ne s'en prive pas, au Québec, sauf durant la crise d'Octobre 70 ; la crise d'Oka, en 1990 ; le « déluge au Saguenay » en 1996 ; le verglas de 1998. Sans parler de l'inondation de la rivière Rouge... L’homme peut vivre plus longtemps sans manger que sans dormir. La sécurité est un préalable à la liberté. »

Athéisme déclaré

« Grosses pointures ou défunts ordinaires, je trouve étrange que l'on prenne la peine de se déclarer athée. Personne ne sent le besoin de se déclarer A-Jupiter, A-Mercure ou A-Vénus. Posons que l'on désigne par la lettre « A » le Big-Bang initial, l'Être suprême, je ne sais comment dire. Faudrait-il se déclarer Non-A ? »

Atmosphère seconde

« Biologiquement, nous ne pourrions pas vivre en dehors de l'atmosphère : oxygène, azote, qu'en sais-je ? Intellectuellement et spirituellement, je ne pourrais pas vivre en dehors de cette seconde atmosphère constituée par l'énorme trésor de réflexion où je puise directement ou par traductions. »

Avenir de l’Église

« L’avenir de l'Église ne dépend ni de la jeunesse, ni de l'âge mûr, ni de l'âge dit d'or. L’avenir de l'Église est déjà présent : c'est l'éternelle jeunesse de Dieu. Avant la création du monde, la sagesse de Dieu se jouait parmi les enfants des hommes. ».


B


Bon  Larron

« Dans l'Évangile, le bon Larron est le seul qui appelle Jésus par son nom. Tous les autres personnages disent « Maître », « Rabbi », « Seigneur ». Il est canonisé, séance tenante, par Jésus même. Le plus étonnant dans ce suprême dialogue, c'est le fait que Jésus parle au présent : Aujourd'hui même, tu seras avec moi au paradis : Hodie mecum eris in paradiso. »


C


Capital de Satan

« Il existe, dans des individus et dans des collectivités, d'énormes réserves de ressentiment, de haine, d'envie, de paresse. Je pourrais énumérer les sept péchés capitaux. Le capital de Satan. »

Catastrophes… et fermeture d’écoles

« Le Québec est en manque de catastrophes. Il est tout content de s'en fabriquer avec trois flocons de neige. »

Chrétien

« La lumière dissipe les ténèbres. Le chrétien, sel de la terre, doit donner la saveur de l'Évangile. Sagesse vient de saveur. Lumière du monde, le chrétien doit crever le mensonge. »

Citation

«Quand je cite, cela veut dire  que : 1- J'adhère au contenu de la citation. 2-Je ne pourrais pas dire plus et mieux que la citation que je rapporte. 3-J'ai tout de même trouvé les citations, et je l'indique toujours. Cela demande souvent beaucoup de recherches. »

Collation de diplômes

« Vous êtes ici pour la célébration d'une récolte. Un diplôme, c'est une récolte, une victoire. Ce n'est pas une victoire définitive, mais c'est une attestation publique d'un acquis, d'une valeur. C'est comparable à un billet de banque. C'est ainsi qu’il est écrit sur nos billets de banque : ce billet a cours. Sa valeur est garantie par la société. »

Conférencier

« Je ne compte plus les articles que j'ai écrits, les conférences que j'ai prononcées, les entrevues que j'ai accordées aux médias, les colloques auxquels j'ai participé sur la réforme scolaire. Je me demande si je ne devrais pas m'appliquer la règle que l'Église impose aux évêques de soumettre leur démission quand ils atteignent 75 ans. »

Conformisme de l’anticonformisme

« L'homme est un spectacle pour l’homme, encore qu'il soit plutôt décourageant si l'on s'arrête à l'accoutrement. Le mépris de soi et donc des autres est devenu une mode. Le conformisme de l'anticonformisme. »

Courrier du lecteur

«La Presse reçoit environ 15 000 lettres de lecteurs par année ; Le Soleil, environ 3 000. Quand j'étais à La Presse, nous avions parfois de la peine à remplir le rez-de-chaussée. Il est vrai qu’à l’époque le courriel n'existait pas. Maintenant, chaque journaliste fournit son adresse électronique. Et il est autrement plus facile d'envoyer un courriel que de tremper sa plume dans l'encre, avoir du papier à lettre sous la main, une enveloppe, des timbres. »

Création,  Incarnation, Rédemption

« La Création, l'Incarnation, la Rédemption du monde ne sont pas des « faits », des « événements » passés. Dieu nous crée sans cesse ; il nous sauve sans cesse ; il a choisi, irrévocablement, d'habiter parmi nous. In mundo conversatus : il est venu partager notre condition humaine »

Critique. Comment réagir devant elle?

« Je n'ai pas le goût de me « défendre ». Si ce que je publie ne « se défend » pas tout seul, qu’y puis-je ? Qui aura jamais amené qui que ce soit à son « point de vue ? » Convaincre, c'est vaincre. Or, on ne se rend jamais, sans être humilié, sauf devant l'évidence. Mais les évidences sont rares, en dehors de la géométrie. Restent la persuasion et l'exemple. Cependant, il faut lutter.

Critique.

Voici une attitude fière devant la critique.
« Dans L’archipoème de Kipling, intitulé If, je lisais, j'avais 15 ans :
Si tu peux être fort, sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre.

Cyprien, pape

« En 256, Cyprien convoque un concile auquel prirent part 87 évêques africains. Les relations entre l'Afrique et Rome sont pratiquement interrompues. On doit à saint Cyprien les formules décisives suivantes : 1- Personne ne peut avoir Dieu pour Père, s'il n'a pas l'Église pour Mère.   Et  2- Hors de l'Église, il n'y a pas de salut. »


D


Décalogue et Évangile

« Le Décalogue n'est pas un catalogue. Jésus a comprimé les 613 prescriptions des pharisiens en un seul commandement. Il n'a pas réduit la difficulté en multipliant les décimales après l'article un. L’Évangile n’est pas compliqué ; il est exigeant. Son exigence n’est pas négociable. Le Dieu de Jésus s'appelle Amour. Dès les premières pages de la Genèse, le Diable négocie. »

Décalogue et liberté humaine

« Loin donc de brimer la liberté humaine, déjà le Décalogue et, ensuite, le Sermon sur la Montagne, la suscite en la sauvant de sa propre perte ou de son effondrement dans le chaos ou la mort. Tu as devant toi la vie ou la mort. Choose life ! »

Déjeuner de la prière. Château-Frontenac, octobre 2002

« Il peut fort bien arriver que des hommes soient réunis ou agissent au nom de Jésus sans le savoir ou le sachant après coup. C'est tout l'enseignement du chapitre sur le jugement dernier présenté par saint Matthieu. Les élus s'étonnent d'avoir accueilli, soigné, nourri, visité Jésus. »

Dictée des Amériques

« La Dictée des Amériques. La neuvième présentée par Télé-Québec. On écrit « dictée » avec un D majuscule. Il s'agit, en effet, d'une raison sociale, d'une espèce d'institution….. Elle réunissait 105 finalistes venant de 14 pays, mais 38 000 élèves de quatrième et cinquième secondaire s'étaient préalablement pointés sur la ligne de départ en prenant des « dictées » éliminatoires, je présume. »

Dictée des Amériques

« La dictée des Amériques est un événement culturel qui équilibre tant et tant d'émissions ravalantes. »

Dieu (1)

« Dieu, tu es mon Dieu. Je te cherche dès l'aube. (Ps. 62, 2). J'aurais donc « mon » Dieu ? Le mien à moi tout seul ? Et les autres hommes, qui donc est « leur » Dieu ? À l'époque où le psalmiste chantait ce psaume, les peuples avaient chacun leur dieu. C'est en Jésus-Christ que le seul vrai Dieu s'est manifesté. Et son nom est Amour. »

Dieu (2)

« Dieu est le contraire de la nécessité. Il n’y a rien d'impossible à Dieu. Le fondement de la prière est là. »


E


École

« Le rôle de l'école, c'est de définir la jeunesse, relayant, accompagnant ou corrigeant le rôle de la famille. »

Écrits parfaits  pour notre éducation

« Dans Jacques Loew, je note cette remarque de saint Thomas d'Aquin : « Dieu, comme un excellent maître, a pris soin de nous laisser deux écrits parfaits, afin de faire notre éducation d'une manière qui ne laisse rien à désirer. Ces deux livres divins sont la Création et l'Écriture. »

Éducation

« Quelle que soit l'époque considérée, il est bon de rappeler que l'éducation est la technique collective par laquelle une société initie sa jeune génération aux valeurs et aux techniques qui caractérisent la vie de sa civilisation. »

Effet placebo

« À la une du Devoir, un long article intitulé « Le pouvoir de l'esprit sur le corps. Des indices irréfutables prouvent l'existence de l'effet placebo ». Le 21 mai 2003, je faisais écho à un article de The Tablet sur ce sujet. Chroniqueur en différé, mon journal, en tout cas, n'est pas en retard sur les découvertes d'une chroniqueuse au quotidien ! » 

Église (1)

« L'avenir de l'Église ne dépend ni de la jeunesse, ni de l'âge mûr, ni de l'âge dit d'or. L’avenir de l'Église est déjà présent : c'est l'éternelle jeunesse de Dieu. Avant la création du monde, la sagesse de Dieu se jouait parmi les enfants des hommes. »

Église (2)

« La vieille mère Église étonnera toujours nos patiences tout comme nos impatiences. »

Église (3)

« L’Église n'est pas un pouvoir totalitaire ; son devoir est de rappeler l'absolu. L’absolu, c'est ce qui est dé-lié. Délié d'abord de tout sentimentalisme, de tout égalitarisme démocrateux qui abaisse tout au plus petit commun dénominateur. »

Espérance chrétienne

« L’espérance chrétienne, en tout cas, ne se glisse pas entre les fentes du hasard. Ce que l'on appelle hasard, c'est ou bien l'ignorance des causes ou bien la grossièreté de l'échelle d'observation. »

Euro

«Avènement de l'euro. Il s'agit d'un événement marquant, préparé depuis un quart de siècle. La circulation de l'argent, le symbolisme de l'argent sont comparables à la circulation et au symbolisme du sang. L’argent est le sang du pauvre, disait Léon Bloy. »

Évangile (1)

« La lumière dissipe les ténèbres. Le chrétien, sel de la terre, doit donner la saveur de l'Évangile. Sagesse vient de saveur. Lumière du monde, le chrétien doit crever le mensonge. »

Évangile (2)

«Dans l'Évangile, Jésus dit qu'il n'est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. Fort bien ! Il n'est vraiment pas difficile de se reconnaître pécheur, même pour un athée. En effet, même pour un athée, il n’est pas difficile de reconnaître que l'on a péché. Je veux dire : avoir offensé sa propre dignité ou celle d'un autre homme. C'est une question de lucidité ou mieux, de vérité envers soi. De sensibilité, dira-t-on. ». 

Évangile (3)

« L’Évangile n’est pas compliqué ; il est exigeant. Son exigence n’est pas négociable. Le Dieu de Jésus s'appelle Amour. Dès les premières pages de la Genèse, le Diable négocie. »

Excités du bocal

«Je viens de lire qu'il y a encore des « excités du bocal » qui s'opposent au sapin de Noël et à la mention « a.d. » (annos Domini), pour la remplacer par  « BCE » (Before Common Era) et  « CE »  (Common ERA). Bien, mais qu’est-ce qui est « common » ? Réponse : le calendrier universel. Que vous soyez Juifs, Chinois, Grecs, Américains, catholiques, bouddhistes, islamistes, ou rien de tout cela, si vous signez un contrat aujourd'hui, vous allez le dater selon le calendrier occidental, lequel est établi à compter de la naissance de Jésus. »


F


Fête

« Une fête, pourtant, ça ne peut être qu'une triple rupture : Rupture dans l'habillement. Quand on sait vivre, on s'endimanche pour une fête. On ne le fait plus guère, sauf les femmes, mais, ça, c'est une tout autre histoire et qui n'a rien à voir avec la période des fêtes. Rupture dans l'horaire : on défonce sa petite routine quotidienne. On emprunte sur le « lendemain de la veille ». Rupture dans le boire et le manger. »

François-Albert Anger

« Décès à 94 ans. Je le connaissais depuis 1960, justement après avoir lu un de ses articles dans L'Action nationale sur la réforme de l'éducation envers laquelle il était très sévère, sinon carrément opposé. Il avait publié un article dans Le Devoir il écrivait que seuls les Québécois francophones devraient avoir le droit de vote lors d'un éventuel référendum. Il fut un des pionniers des études commerciales au Québec et un travailleur infatigable. »


G


Georges Duhamel

« Duhamel est bien oublié aujourd'hui. Son œuvre est comme une cité antique enfouie sous plusieurs strates de sédiments. Je mets pourtant en fait qu’il fut un des grands témoins de l'état du monde de la fin du XIXe siècle jusqu’à sa mort. »

Guides de lecture.

« Je feuillette Les Couronnements de Montréal de Pierre-P. Brunet (photographe) et Jean O'Neil, illustrateur…….On aurait besoin d'être avec quelqu'un pour savourer pleinement les beautés largement méconnues présentées dans ce volume. Mais je dois ajouter que « l'on ne voit bien que ce que l'on nous montre ». L’art combiné du photographe et de l'écrivain nous montre ici davantage que ce que l'on verrait sans ces deux guides. »


H


Harcèlement psychologique

« Ces nouvelles dispositions contre le harcèlement psychologique seront réputées faire partie intégrante de toute convention collective. Une mine d'or pour les avocats ; une réserve inépuisable de griefs pour les syndicats. Je me demande si un patron ou un sous-chef quelconque pourra, lui aussi, dénoncer le harcèlement psychologique de la part d'un salarié subalterne qui lui fait la tête. »

Hasard

« Ce que l'on appelle hasard, c'est ou bien l'ignorance des causes ou bien la grossièreté de l'échelle d'observation. »

Hérodiade

« Hérodiade est la seule femme que les Évangiles présentent sous des traits négatifs. ».

Heureux les pauvres

« Contrairement aux commentaires superficiels que l'on a faits si longtemps sur le « Bienheureux les pauvres », l'interprétation correcte de cette béatitude ne transforme pas la pauvreté en un bien. La pauvreté est un mal. Saint Augustin disait : Heureux les pauvres ! Mais vienne le jour où il n'y aura plus de pauvres ! » Le sens profond de la pauvreté, c'est le renoncement à la maîtrise de sa vie ou, si l'on dit cela autrement, la reconnaissance de sa dépendance vis-à-vis de Dieu.

Histoire et sa relecture

« On n'en a jamais fini avec l'histoire. Chaque génération fait sa relecture d'une époque plus ou moins longue, sous l'influence d'écoles historiques avec des lunettes de teintes diverses. Et même pour des événements récents (je pense au rapatriement de la Constitution de 1982), il est pratiquement impossible de connaître la vérité. »

Histoire justifie ce que l’on veut

« L’Histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. »

Histoire, un produit dangereux

« Valéry disait que l'histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intelligence ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Elle fait rêver, elle enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. 

Homme menacé

« Il n'est tout simplement pas possible que l'homme (je devrais dire l'Humanité) n'éclate pas en une  gigantesque révolte contre les spots, les clips, les pictogrammes, la musique d'enfer qui nous affolent et dont il n'y a pratiquement aucun moyen de se protéger. Non pas tant de se protéger, soi, mais de protéger l'homme. Ni l'œil ni les oreilles de l'homme n'ont été faits pour tant d'images et tant de décibels. »

Homosexualité

« Il demeure, et il demeurera, que la pédophilie et l'homosexualité sont contraires à la loi naturelle. Je sais très bien que la loi naturelle, la loterie  génétique, si vous préférez, induit à des pulsions non « naturelles ». On est alors conduit à la tolérance. Mais non pas à la « fierté gaie ». À quand la parade de la fierté des sourds de naissance ? Ou des pieds bots ? Ou des autistes ? Ou des albinos ? »

Humilité, humiliation

« Parlons ici d'humilité et d'humiliation. Il faut prier pour être humble. Mais on n’a pas à prier pour être humilié. Car prier pour être humilié reviendrait à prier pour que quelqu'un vous humilie. Cela serait prier pour que quelqu'un commette un péché. Nul n'a le droit d'humilier quiconque. »

Humour et rire

« Je ne me retiens pas de citer Woody Allen : Seigneur, tu nous a choisis entre tous les peuples. Pourquoi fallait-il que tu tombes justement sur les Juifs ? Ou Marcel Pagnol : Le rire, c’est une chose humaine, une vertu qui n'appartient qu'aux hommes et que Dieu, peut-être, leur a donnée pour les consoler d'être intelligents. »


I


Ignorance

« On n'a jamais que les peurs de son ignorance. »

Information, ses progrès

« L’énorme différence, cependant, entre l'époque d'Origène, de Basile et jusqu'à l'invention de la radiophonie (Marconi, Prix Nobel 1909), c'est la rapidité de la diffusion de l'information. Mais il y a plus : il y a maintenant la  télévision, Internet, le « cellulaire ». On voit tout, on entend tout, on se dit tout, de n'importe où à n'importe où et à n'importe qui en « temps réel ».

Inhumation des cendres

« Au retour, nous parlons longuement de l'infinie tristesse de cette cérémonie d’inhumation des cendres vide de toute ouverture sur une espérance. »

Intelligences océanes ou piscines

« Mon drame, c'est que j'ai souvent côtoyé des intelligences océanes (on ne voit pas le fond) n'étant moi-même qu’une intelligence-piscine. Cela étant, tu es conduit à confesser que tu n’es qu’un génie. Et le monde pense que tu te vantes… »

Internet, son impact

« L’énorme différence, cependant, entre l'époque d'Origène, de Basile et jusqu'à l'invention de la radiophonie (Marconi, Prix Nobel 1909), c'est la rapidité de la diffusion de l'information. Mais il y a plus : il y a maintenant la  télévision, Internet, le « cellulaire ». On voit tout, on entend tout, on se dit tout, de n'importe où à n'importe où et à n'importe qui en « temps réel ».

Israël. Le paradoxe

« Le paradoxe de la situation actuelle en Israël, c'est que les Juifs sont littéralement « ghetthoïsés » dans leur propre pays. »


J


Jacques Loew, dominicain

« Je lis Jacques Loew : Le Bonheur d'être homme, entretien avec Dominique Xardel (Centurion, 1988)... À 80 ans, il se retire chez les Cisterciens-trappistes de Tamié. Je n'avais lu de lui que son livre Comme s'il voyait l'invisible (Cerf, 1970). Sortant d'une telle lecture, habité par la pensée d'une vie aussi pleine, je n'ai pas besoin d'homélie sur l'humilité. »

Jean-Charles Bernatchez

Une notice nécrologique du Soleil m'apprend le décès, à 88 ans, de Jean-Charles Bernatchez. J'ai travaillé avec lui à la Direction de l'enseignement primaire et secondaire, où il était directeur du Service de l'organisation de l'enseignement. Je m'entendais très bien avec lui. Il était pour moi un pilier. »

Jean Guitton

« Gaspillage et prodigalité de la pensée… Dans les quelque 300 pages du Testament de Guitton et de l'hommage de Baechler, quel concentré de réflexion ! Et il en existe de comparables dans combien d'autres langues, revues, volumes. C'est ce que j'ai déjà appelé « la seconde atmosphère »

Jésus, son anéantissement

« Jésus dans l'hostie est davantage anéanti que sur la croix. Sur la croix, en effet, seule sa divinité était cachée, mais dans l'hostie son humanité même est cachée : In cruce latebat sola deitas ; at hic latet simul et humanitas (Thomas d'Aquin). Génial raccourci que je récite chaque matin au moment de l'élévation. »

Job des médias… et la mienne

« La job des médias, ce n’est pas d'annoncer des bonnes nouvelles. Je comprends ça. Mais moi, vieille outre, qu'est-ce que je fais de la seule Bonne Nouvelle, qui est précisément la traduction du mot Évangile ? »

Journées Mondiales de la Jeunesse  2002 à Toronto

« Aux JMJ de Toronto, en 2002, près de 4 000 journalistes ont couvert  l’événement. On trouve des « couvertures »aussi considérables lors des Jeux olympiques, par exemple. Mais il ne s'agissait pas ici de prouesses sportives ni de rivalités masquées entre des blocs idéologiques. Il s'agissait de prière, de recueillement, d'un enseignement exigeant. »

Joseph, saint

« Les hommes de ma génération portent tous le nom de Joseph sur leur certificat de naissance. C'est ainsi que je m'appelle Joseph-Gérard-Jean-Paul. Jean-Paul, en prévision de Jean-Paul II ! En fait, ma mère m'appelait toujours Paul, vu que saint Paul fut l'apôtre des Gentils, et que je l'étais ! En tête de tous nos devoirs d'écoliers, nous écrivions V.J.M.J ! : Vive Jésus, Marie, Joseph. »

Journal intime

« Revenons au « procès » du journal intime (traité par Roland Jacquard dans Du journal intime.) J'y ai quelque intérêt ! En fait, je ne tiens pas un journal intime. Certes, je fais parfois mention de mes états d'âme, mais j'enregistre plutôt mes réflexions sur l'actualité, mes lectures, mes rencontres, la vie religieuse et la vie spirituelle. »

Journaux. Les auteurs.

« Jünger a écrit un journal. C'est le journal d'un homme d'action. Guitton a publié son journal, qui est un journal intellectuel ; un journal d'idées. Bloy, Green, j'en passe, ont publié des journaux que je ne qualifierais pas « d'intimes ». Pour ne rien dire des Essais de Montaigne. Quoi qu’il en soit, si je m'en rapporte seulement à Jünger et à Guitton, il reste que ces deux diairistes ont publié, en plus, une œuvre. »


K


Kamikazes

« Cette forme de terrorisme est une arme absolue en ceci qu'elle est pratiquement imparable, mais surtout parce qu'elle est accomplie par des êtres qui sacrifient d'avance leur propre vie. Celui qui n'a plus rien à perdre est le plus dangereux des hommes. »


L


La Presse et Le Devoir

« Hier, 7 octobre 2002, La Presse s'est présentée avec une nouvelle toilette, un nouveau look. Pierre Foglia commente la chose avec le regard d'un typographe, métier qu'il a exercé dans sa jeunesse. Son texte est d'une grande précision et très informatif. La Presse se présente comme « le plus grand quotidien français d'Amérique ». Aujourd'hui, Le Devoir présente son équipe. Il s'affirme comme « le seul quotidien indépendant au Québec ».

Libérés du travail

« Que feront les « libérés » du travail avec leur temps libre ? Une partie de ces libérés se trouveront du travail au noir. Les autres consommeront des loisirs coûteux. Il est bien connu, en effet, qu'il en coûte plus cher de vivre en vacances que de travailler. »

Liturgie

« La prière personnelle, la liturgie surtout, est la réserve suprême de l'amour et de l'espérance. Christ, éternelle ration d'espérance, comme dit Georghiu dans La 25e heure. »

Lois

« Des lois de ce genre (contre le harcèlement psychologique) rétrécissent en fait l'espace proprement humain d'un milieu de travail. Elles aseptisent les relations. À trop vouloir définir le « périmètre de sécurité », on supprime toute liberté. »

Lumière

« La lumière dissipe les ténèbres. Le chrétien, sel de la terre, doit donner la saveur de l'Évangile. Sagesse vient de saveur. Lumière du monde, le chrétien doit crever le mensonge. »


M

Malavoy, Anne-Marie

«Anne-Marie Malavoy, qui était une mystique point trop épeurante pour moi, me disait souvent qu’elle fondait de tendresse à simplement répéter ces mots : Agneau de Dieu ! Durant ces quelques secondes, je pense à elle et je la prie. »

Manger et fêter

« Une fête, c’est une rupture dans le boire et le manger. On sort ses meilleures bouteilles, et on en parle pesamment ; ce qui fait assez « parvenu » ; on mange « vieux », je veux dire que l'on mange des mets du bon vieux temps. Ce sont toujours les meilleurs. »

Marie, avocate

« Dans le Salve, Regina, on invoque Marie comme notre avocate, de même qu'on invoque l'Esprit-Saint comme Paraclet. La racine des deux mots est identique ; elle signifie « appeler ». L’avocat, c'est celui que l'on appelle pour être défendu. Sinon pour obtenir justice, du moins pour obtenir miséricorde. »

Marie, son Assomption

« C'est donc une fille de notre race qui a été élevée en corps et en âme à la gloire éternelle. Elle n'en demeure pas moins la sœur des pécheurs et leur avocate auprès de Dieu. La prière de l'Église donne à Marie l'un des titres de l'Esprit-Saint. »

Mémos anti-alzheimer

« Depuis un bon moment, je suis obligé de m'écrire des mémos : je colle des bouts de papier sur ma table de travail ; je fixe des choses à faire sur la porte de mon bureau, etc. Pour ma routine du matin, si j'inverse un geste, je suis tout mêlé. Premiers signes de l'alzheimer ? Manque de concentration ? C'est du pareil au même. »

Mensonge et bêtise

« On croit savoir et voir qu'il n’y a pas grand-chose qui marche comme il faut. Pour tout dire, je n'aurai bien jamais eu que deux problèmes : la bêtise et le mensonge. J'affirme tranquillement que la bêtise n'est pas mon fort. Le mensonge non plus, ce qui revient pas mal au même. »

Mentez, rumorez

« Mentez, mentez ; rumorez, rumorez, il en restera toujours quelque chose. »

Mépris

« Le mépris, c'est une posture ou une imposture. Le mépris outrage plus que la haine, et la haine le sait bien. Le mépris est une imposture chez les parvenus ; disons les snobs ; il est une posture qui ne manque pas d'allure chez les stoïciens, par exemple. Marc-Aurèle ne manquait pas d'allure. »

Mondialisation

« L’énorme différence, cependant, entre l'époque d'Origène, de Basile et jusqu'à l'invention de la radiophonie (Marconi, Prix Nobel 1909), c'est la rapidité de la diffusion de l'information. Mais il y a plus : il y a maintenant la télévision, Internet, le « cellulaire ». On voit tout, on entend tout, on se dit tout, de n'importe où à n'importe où et à n'importe qui en « temps réel ».

Moines et moniales

« Depuis saint Benoît (vers 529) des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont choisi ce genre de vie. Ce sont eux qui ont fixé les barbares et qui ont assuré la transmission de la civilisation judéo-chrétienne. »

Moines du Mont Cassin

« Le mont Cassin, par exemple, fut l'école du Moyen Âge. Et non seulement les moines ont-ils assuré la transmission de la civilisation malgré les Vandales, les Huns et autres Tamerlans, mais ils se faisaient vivre. Ils n'émargeaient pas au BS. Ora et labora. Prie et travaille. Telle était la devise des Bénédictins. »

Mort

« Jésus a dit : Je viendrai comme un voleur. Ce n'était pas une menace. C'était un constat de la condition humaine. Jésus a assumé la condition humaine jusqu’à la mort. Il n'est pas mort de vieillesse, à bout d'âge, ni par accident. Et s'il n'était pas mort comme il est mort, il aurait triché. Il est le premier-né d'entre les morts, mais il a commencé par mourir pour de vrai. »


N

O


OK   et  KLA

« L'interjection OK a d'abord été employée dans l'armée américaine pour signifier que tel ou tel engagement n’avait entraîné aucun mort : 0 (zero) Killed. Le contraire de OK serait alors KLA : Killed in Action. »

Optimisme cosmique

« La vérité n'est pas triste ; elle rend libre. C'est fatigant. Mais Pauwels pratique l'optimisme cosmique. Tout finira par aller pour le mieux dans les meilleurs de tous les mondes. On ne peut pas être contre ça. » Mais on croit savoir et voir qu'il n’y a pas grand-chose qui marche comme il faut. Pour tout dire, je n'aurai bien jamais eu que deux problèmes : la bêtise et le mensonge. J'affirme tranquillement que la bêtise n'est pas mon fort. Le mensonge non plus, ce qui revient pas mal au même.


P


Paix

« Jésus déclare: «  Je ne vous donne pas ma paix comme le monde la donne. » (Jn 14,27). La paix que donne le monde, c'est le compromis, les tractations, la complicité. Et toujours au détriment d'un plus faible. »

Pardon

« Il faut protéger le futur du passé. Par contre, si l'on ne se souvient pas correctement du passé, on le répète. La correcte mémoire du passé, c'est le pardon. »

Pardon de Dieu

« Je ne doute pas du pardon de Dieu. Le pardon de Dieu est inconditionnel et total. Il est re-créateur. Mais il n'est jamais un encouragement à séjourner dans le mal et le péché. À la femme adultère, Jésus dit : Je ne te condamne pas. Il ne lui fait pas d'homélie. Il se contente de lui dire : Va, désormais ne pèche plus (Jn 8, 11). Détourne ta face de mes fautes, Seigneur, et crée en moi un cœur nouveau !

Pauvreté véritable

« La pauvreté est un mal. Saint Augustin disait : Heureux les pauvres ! Mais vienne le jour où il n'y aura plus de pauvres ! Le sens profond de la pauvreté, c'est le renoncement à la maîtrise de sa vie ou, si l'on dit cela autrement, la reconnaissance de sa dépendance vis-à-vis de Dieu. »

Pauwels, Louis

« Je parle de Louis Pauwels. Je n'ai pas à préciser que Pauwels écrit bien. Je ne le relis pas par obligation. Il reste que je suis agacé par son style exalté. Son style agité. Je ne lui appliquerai pas la remarque assassine de Céline à propos de Sartre : Un agité du bocal. Céline, n'y touche ! Mon « âme » a ses goûts et ses dégoûts. »

Pédophilie

« Il demeure, et il demeurera, que la pédophilie et l'homosexualité sont contraires à la loi naturelle. Je sais très bien que la loi naturelle, la loterie génétique, si vous préférez, induit à des pulsions non « naturelles ». On est alors conduit à la tolérance. Mais non pas à la « fierté gaie ». À quand la parade de la fierté des sourds de naissance ? Ou des pieds bots ? Ou des autistes ? Ou des albinos ? »

Peur

« On n'a jamais que les peurs de son ignorance. »

Plaisanteries

(Jean-Paul Desbiens aimait bien citer, à l’occasion, quelques bonnes plaisanteries. En voici une puisée dans ce  Journal.)
« Et tant qu’à être en mode de plaisanterie, voyons ceci :
- Le condamné, au bourreau qui le conduit à la guillotine, un lundi, à l'aube : Ça commence bien la semaine !
- Le Titanic a frappé la pointe de l'asperge. »

Premier éditorial à La Presse

« Mon premier éditorial publié dans La Presse est daté du 21 mai 1970... Je ne disposais d'aucune information privilégiée. Bien plus, je faisais parallèlement un double apprentissage : a) l'apprentissage de la ville, puisque je n'avais jamais vécu à Montréal ; b) l'apprentissage du métier d'éditorialiste. »

Prier comme il faut

« Saint Paul dit que nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même sollicite souverainement par des gémissements ineffables (Ro 8,26). Je suis ainsi renvoyé de la foi à la foi : je prie pour avoir la foi, mais il faut que j'aie la foi pour prier. Cette réflexion ne me dégage pas du cercle vicieux ; elle ne me dégage ni de la complaisance, ni de la facilité, ni du réflexe pieux et conditionné. »

Prière de saint Ignace. (Ma version).

« Apprenez-moi à être humble et généreux ; à vous aimer, à vous prier toujours, à me dépenser sans attendre d'autre récompense que celle de savoir que j'aurai fait votre sainte et adorable volonté. »

Prière, son fondement

« Dieu est le contraire de la nécessité. Il n’y a rien d'impossible à Dieu. Le fondement de la prière est là. »

Prier sur de la beauté

«C. S.Lewis dans Letters to Malcom (1963) ne parle pas de la liturgie catholique ; il critique le projet de réforme du Book of Common Prayer des Anglicans. Ils sont plus nombreux qu’on ne pense, les vieux fidèles, catholiques ou protestants, à être tannés du catinage liturgique, mais ils forment une clientèle captive et que l'on tient pour acquise. Ils seraient peut-être nombreux ceux qui aimeraient du solide et du beau si on leur en offrait. »

Professeurs jeunes

« Près de 20% des jeunes professeurs désertent la profession selon des statistiques du ministère de l'Éducation du Québec. Une porte-parole du ministère déclare toutefois que cette situation n'a rien à voir avec ce que vivent les États-Unis, parce que nos enseignants sont beaucoup mieux formés. Cocorico ! Sous Duplessis, le Québec avait le meilleur système d'éducation au monde. Et ça continue. »

Pureté.

« La pureté est d'abord affaire d'intelligence. Est pur celui qui possède une intelligence rectifiée, sans préjugés, sans idées préconçues. Je dirais sommairement : celui qui distingue les concepts et qui se rend à l'évidence. Pureté signifie aussi ce qui est sans mélange ; celui qui n'a pas le cœur divisé ; celui qui n'a pas le cœur double……La pureté a également affaire à la conduite sexuelle ; je dirais plus : à la condition sexuée de l'homme. »


Q

R


Récollection, Carême 2002

« Couvent des Dominicains, Québec. Je participe aux deux récollections annuelles (Avent et Carême) de ce groupe de 12 à 15 personnes depuis 1994……. Le thème de la journée portait sur l'Église : l'Église- communion et 1'Église-institution. On pourrait aussi opposer l'Église corps mystique et l'Église hiérarchique. Ou encore, l'Église des théologiens et l'Église des spirituels. »

Réserves variées

« Des êtres disposent bel et bien de réserves d'amour et de bonté, les parents, en particulier ; les musées renferment des réserves de beauté ; les bibliothèques sont des réserves de vérité ; les piles et les batteries électriques (tiens !) sont des réserves de lumière, de chaleur, de mouvement ; le bois, le simple bois, est une réserve de chaleur et de lumière. »

Révolte souhaitée

« Il n'est tout simplement pas possible que l'homme (je devrais dire l'Humanité) n'éclate pas en une gigantesque révolte contre les spots, les clips, les pictogrammes, la musique d'enfer qui nous affolent et dont il n'y a pratiquement aucun moyen de se protéger. Non pas tant de se protéger, soi, mais de protéger l'homme. Ni l'œil ni les oreilles de l'homme n'ont été faits pour tant d'images et tant de décibels. »

Rire

« Retour sur Histoire du rire et de la dérision (Georges Minois, Fayard, 2000). Une brique de 637 pages. On se doute bien que cet ouvrage constitue, en soi, un recueil de plaisanteries, de calembours, galéjades, « bons mots », bref, du « rire en conserve ». On y distingue longuement rire, ironie, dérision, galéjades, facéties, sarcasmes, moqueries, bouffonneries, etc.


S


Sans-abri

« Lors de mon premier séjour à Paris, à l'été 1961, je donnais une pièce de monnaie à tous les clochards que je rencontrais. Mon compagnon d'alors, un Québécois qui vivait à Paris depuis un an, m'avait dit : « Si tu continues comme ça, tu vas te ruiner. »

Sécurité et liberté

« Je suis incapable de résoudre ce dilemme en ce qui me concerne. En clair : est-ce que je préfère une réduction de ma liberté au prix d'une augmentation de ma sécurité ? Il faut ramener le dilemme à ce niveau de concrétude. Et il faut commencer par la sécurité. Encore faut-il distinguer sécurité physique et sécurité financière.

Sécurité/liberté : un dilemme

« La réponse au dilemme « sécurité/liberté est  « la vérité », puisqu'il est convenu que la liberté est subordonnée à la sécurité, laquelle est subordonnée à la vérité. »

Siècle meurtrier : le XXe

« J'ai déjà dit que le XXe siècle aura été le plus meurtrier de l'Histoire. En quantité, certes, parce qu'il y avait davantage de monde à tuer ou à laisser mourir de faim, et que la technique est plus efficace….. Je retiens en tout cas que les massacres contemporains, la confusion religieuse et l'insécurité n’ont rien de comparable aux turbulences du Moyen Âge. »

Sigles

« Je comprends que l'usage des sigles représente une économie d'espace et de temps ; quelques-uns finissent d'ailleurs par devenir familiers, tels CEGEP ou CSN. Mais la prolifération des sigles est une barrière pour l'intelligence d'un texte, donc un barrage du trafic des informations : le gros des lecteurs de gazettes se contentent du cahier des sports, de l'horoscope et des mots croisés. »

Signature des pauvres

« J'ai connu des hommes qui ne savaient ni lire ni écrire et qui signaient d'une croix certains documents qu’on lisait devant eux. Je viens de lire une remarque du père Carré : Le signe de la croix, la signature des pauvres. »

Société civile

« Le concept de société civile, à peu près inconnu il y a 10 ans, fait maintenant partie de notre vocabulaire de tous les jours. Or, au Québec comme partout dans le monde, les administrations publiques ne savent pas sur quel pied danser par rapport à cette société civile dont on parle tant. En principe, la société civile peut être définie comme l'ensemble des associations de citoyens regroupés pour promouvoir des intérêts communs.

Société et confiance

« Une société ne tient ensemble que par la confiance. Même la plus petite cellule sociale : la famille. Quand la confiance s'effondre, il y a crise. Les hommes de ma génération ont connu la crise mondiale de 1929. Très jeune, et sans comprendre ce que cela voulait dire, j'entendais parler de la Crise, que l'on dénommait ainsi, comme une espèce d'absolu. »

Solitude. Soliloque.

« La solitude conduit ou induit à la paranoïa. Je dis « induit » au sens que ce mot a en électricité. Le soliloque est le commencement de la folie ! »

Souplesse

«Si tu accuses l'autre de manquer de souplesse, cela veut dire qu’il n'épouse pas tous les méandres de ton « moi ». Mais toi, tu peux renverser l'affirmation : Épouses-tu tous les méandres de mon moi à moi ? À l'indéfini. Je ne dis pas à « l'infini ». L’infini, c'est l'amour. »

Spots, clips, pictogrammes, décibels

« Il n'est tout simplement pas possible que l'homme (je devrais dire l'Humanité) n'éclate pas en une  gigantesque révolte contre les spots, les clips, les pictogrammes, la musique d'enfer qui nous affolent et dont il n'y a pratiquement aucun moyen de se protéger. Non pas tant de se protéger, soi, mais de protéger l'homme. Ni l'œil ni les oreilles de l'homme n'ont été faits pour tant d'images et tant de décibels. »

Syndicalocratie

« Voilà plus de 30 ans que je dénonce la barbarie syndicale lors de grèves dans les hôpitaux surtout, mais aussi dans d'autres services publics (police, pompiers, transports publics, écoles). Je suis évidemment étiqueté, tatoué comme antisyndical et réactionnaire de droite. Si je réunissais tous mes articles publiés à ce sujet, cela donnerait un fort volume, mais cela ne servirait à rien. Nous sommes en syndicalocratie.


T


Télévision

« On s'écrase beaucoup trop facilement devant l'effronterie des petits boss de la télévision. Il suffirait d'une remarque un peu altière de l'interviewé pour déstabiliser celui ou celle qui mène l’interview. »

Témoigner de sa foi. Déjeuner de prière, octobre 2002

« Témoigner de sa foi, devant une assemblée comme celle que vous formez, et en ce lieu, n'exige pas un courage à la hauteur du mot « courage ». Jean-Marie Domenach écrivait que toute profession de foi publique, si elle n'est pas faite en présence du bourreau, risque d'être délicate si elle n'est pas une imposture. »

Terrorisme

« Cette forme de terrorisme, celle des kamikazes, est une arme absolue en ceci qu'elle est pratiquement imparable, mais surtout parce qu'elle est accomplie par des êtres qui sacrifient d'avance leur propre vie. Celui qui n'a plus rien à perdre est le plus dangereux des hommes. »

Travail et vacance : les coûts

« Il est bien connu qu'il en coûte plus cher de vivre en vacances que de travailler. »

Trésor  de réflexions

« Biologiquement, nous ne pourrions pas vivre en dehors de l'atmosphère : oxygène, azote, qu'en sais-je ? Intellectuellement et spirituellement, je ne pourrais pas vivre en dehors de cette seconde atmosphère constituée par l'énorme trésor de réflexion où je puise directement ou par traductions. »


U

V


Vacances et santé

« Revenir de vacances n'est pas le meilleur moment d'ycelles. Il faut être en bonne santé pour prendre des vacances ! Ni moi ni mes amis ne voyageons léger. J'utilise ce dernier mot comme adverbe. »

Vocation et choix

« S'il s'agit de vocation religieuse ou sacerdotale, Notre-Seigneur disait clairement aux Douze : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; c'est moi qui vous ai choisis. » Par voie de conséquence, il est dit que la « garantie » se trouve d'abord du côté de Dieu. »

Vérité

« Toute vérité n’est pas bonne à dire. Mais quand est-ce qu’une vérité est bonne à dire ? Réponse : on ne sait jamais. Seuls les sots, les enfants et les ivrognes disent toujours la vérité. Il demeure que toute vérité n’est pas bonne à dire.»

Vêtement

«Pendant les cinq ou six heures que j'ai passées emmi (je dis ça par exprès) la foule, le 9 août, je n'en revenais pas du débraillé vestimentaire. Le vêtement est une maison mobile. Tu n'as pas le droit de te promener dans une foule comme tu peux le faire chez toi, et préférablement en pleine nuit. Tu dois respecter ton « allure » à toi et respecter les autres. Or, l'autre jour, c'était tout plein de bedaines débordantes et de sacs d'avoine vides. »

Vitesse meurtrière

« Ajoutons un huitième péché capital : la vitesse, car « la vitesse tue ». C'est le gouvernement qui l'affirme. Il va falloir inclure la vitesse dans le cinquième commandement du Décalogue. »

Volume sur syndicalisme

« Si je réunissais tous mes articles publiés à ce sujet, cela donnerait un fort volume, mais cela ne servirait à rien. Nous sommes en syndicalocratie. »

Voyage, ses trois temps

« Un voyage comprend toujours trois temps : l'avant, le pendant et l'après. L’avant, c'est la part du rêve ; le pendant, même dans les meilleures conditions, est forcément accompagné de désagréments : chaleur, fatigue, menues frictions ; l'après est purifié à moins, bien sûr, que l'on ait échoué au « test ».

W

X

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Z

F I N


Retour au texte de l'auteur: Jean-Paul Desbiens, philosophe et essayiste Dernière mise à jour de cette page le dimanche 9 octobre 2011 20:09
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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