RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Nationalisme, État canadien et luttes de classes” (1983)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Roch DENIS, “Nationalisme, État canadien et luttes de classes”. Un article publié dans l'ouvrage de Gérard Boismenu, Gilles Bourque, Roch Denis, Jules Duchastel, Lizette Jalbert et Daniel Salée, Espace régional et nation. Pour un nouveau débat sur le Québec, pp. 157-181. Montréal : Les Éditions du Boréal-Express, 1983, 219 pp. (Autorisation formelle accordée le 15 janvier 2003.)

Introduction

Dans les différentes contributions qui composent le présent ouvrage, les auteurs abordent trois grandes questions qui concernent la définition du Québec au sein de l'État canadien.

La première de ces questions touche au contenu des analyses qui, depuis 20 ans, ont cherché à définir le Québec et la question nationale. D'abord, chez Daniel Salée, mais aussi chez Lizette Jalbert, Gérard Boismenu et Gilles Bourque et Jules Duchastel, on trouve une critique adressée à ces analyses, qui se rejoint sous plusieurs aspects.

La deuxième question concerne la caractérisation de l'État canadien, et surtout, me semble-t-il, le régime fédéral ou fédératif, forme à l'intérieur de laquelle s'exerce la domination de la bourgeoisie au Canada. Ici, les auteurs, sous des angles plus ou moins différents, entendent jeter les bases d'une nouvelle approche pour appréhender la « réalité québécoise ».

Enfin, la troisième question qui ressort de ces contributions s'applique aux conséquences théoriques et pratiques de cette nouvelle approche. En effet, si l'on veut discuter adéquatement du bilan des analyses sur le Québec au cours des deux dernières décennies, il faut essayer de définir avec le plus de clarté possible l'apport de la méthode proposée ici. En quoi et pourquoi permet-elle de surmonter les faiblesses et les échecs des analyses antérieures ? Comment nous aide-t-elle à mieux comprendre le Québec aujourd'hui et à mieux agir sur la réalité pour la transformer ? Ces questions n'invalident en rien l'effort de recherche et de discussion théorique proposé dans cet ouvrage, mais je crois qu'on doit pouvoir y répondre, si tant est que l'on reconnaît que le but de toute activité scientifique est d'être l'expression consciente du mouvement réel et non pas simple spéculation sur des idées opposées à d'autres idées.

Selon les auteurs, le cours dominant des études d'histoire, de sociologie, de science politique et d'économie depuis les années soixante a consisté à traiter le Québec comme s'il s'agissait d'une société disposant de son État, évoluant en contradiction avec une autre société et un autre État, la société et l'État canadiens (anglais) et obéissant à ses lois propres [1]. Dans ces études, l'État canadien, toujours plus ou moins dans l'ombre, était saisi tout au plus comme l'enveloppe ou le carcan extérieur des institutions politiques québécoises, comme une donnée parmi d'autres de la situation historique et politique du Québec, mais jamais vraiment comme le facteur déterminant des enjeux politiques de cette société.

Ce premier constat revêt une très grande importance et il faut essayer d'en définir la signification et la portée avec exactitude.

Daniel Salée écrit que la plupart des auteurs ont appréhendé le Québec sans tenir compte du contexte étatique fédéral. Le Québec a été saisi dans ses limites géographiques provinciales, comme si sa particularité nationale permettait qu'on l'abstrait de l'État canadien.

Gérard Boismenu développe sa critique dans le même sens. La société québécoise est détachée de l'ensemble canadien, comme si la spécificité nationale fixait une barrière rompant l'unité de la formation sociale canadienne. Avant même que la lutte contre l'oppression nationale ait été couronnée d'une victoire, consacrée par la création d'un État national distinct, on a doté le Québec d'un État, même en admettant qu'il soit « tronqué », comme si les institutions provinciales autorisaient à parler de « l'État québécois ». Ce genre d'analyses dissolvait l'État canadien dans ses parties. Ses parties, en tout cas sa partie Québec, étaient érigées en totalité. Et la totalité avait un rapport d'opposition extérieure avec l'État canadien. Celui-ci était plaqué sur les institutions québécoises. Celles-ci n'étaient pas un rouage du dispositif d'ensemble de cet État.

Même des études se réclamant du marxisme sont tombées dans ce type d'approche.


[1]     Il s'agit d'une caractéristique dominante des analyses qui ne s'applique pas nécessairement à telle ou telle étude prise en particulier.


Retour au texte de l'auteur: Roch Denis, politologue québécois Dernière mise à jour de cette page le mardi 13 février 2007 7:10
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref