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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Josiane Boulad-Ayoub, Les grandes figures du monde moderne (2001).
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction de Josiane Boulad-Ayoub et François Blanchard, Les grandes figures du monde moderne (2003). Québec: Les Presses de l'Université Laval; Paris: L'Harmattan, 2001, 579 pp. Collection: Mercure du Nord. [Autorisation formelle accordée, le 6 janvier 2005, par Mme Boulad-Ayoub, de diffuser toutes ses publications. Le 11 octobre 2005, Mme Boulad-Ayoub me réitérait sa permission de diffuser ce livre intégralement.]
Avant-propos

On parle souvent du « miracle grec » pour désigner, certes, un peu trop rapidement, cette efflorescence complexe qui marque l’envol de la civilisation occidentale. On aurait aimé pouvoir user d’une formule aussi frappante qu’elle est succincte pour circonscrire le « miracle moderne ». Le fait est que ce miracle s’étale à travers trop d’étapes dans le temps, convoque de si multiples artisans, requiert tant d’efforts dans tous les quartiers, que l’on ne peut plus guère parler le langage des mystères et des dieux.

Mais c’est peut-être cela le « miracle grec » : il s’abolit de lui-même, une fois accompli, pour le céder à la patience des hommes et au lent mûrissement de l’activité rationnelle, à travers violences et conflits, bref à travers l’histoire qui est la prose du monde.

Cet ouvrage raconte un grand récit : celui des faits, des institutions sociales et politiques, des grandes figures de la pensée, de l’art, des lettres, de la science et de la technique qui ont constitué le monde moderne.

Texte de la figure: Athéna, mère des arts, des armes et des lois

On y découvrira l’activité prodigieuse qui se déploie tout au long de ces quatre siècles parmi les plus denses, les plus décisifs de notre histoire commune. Davantage synthèse qu’analyse, il faut prendre ce livre comme un fil conducteur : de la Renaissance à la Révolution, il guidera « l’honnête homme » contemporain dans ce beau voyage intellectuel.

L’itinéraire découpe en trois périodes historiques les très riches heures qui, des siècles de l’Aventure au siècle des Lumières, ont permis notre actualité contemporaine pendant que s’élaborent les œuvres de ce rationalisme conquérant auquel nous devons tant. Aux lignes de force qui l’articulent répond la dynamique de l’exposé : moments forts que marquent les principales thématiques lui donnant son unité, textes clefs des auteurs ayant contribué à fonder la modernité et à la façonner, illustrations leur donnant vie.

Texte de la figure : L’homme de Léonard de Vinci

C’est d’abord la Renaissance dont nous suivons l’audace intellectuelle autour des grands foyers qui la nourrissent : le mouvement des humanistes et la nouveauté de leurs apports ; l’invention de l’imprimerie, l’invention de la perspective qui s’accompagnent des débuts de la science moderne, anatomie, géométrie ; mais aussi, sur leavant-propos 11 plan politique, les guerres religieuses qui fracturent à ce moment la chrétienté ; la nouvelle figure de l’État qui commence à se dessiner. C’est autour d’Érasme, de Léonard de Vinci, de Gutenberg, de Montaigne, de Machiavel, de Calvin et de Luther que s’articulent la diffusion des idées, le retour à la nature, les réformes religieuses ou la nouvelle pensée de l’État.

Puis voici que s’avance le siècle de la Raison, le Grand siècle, le XVIIe siècle, le siècle des crises et des révolutions.

Texte de la figure : La machine de Pascal

C’est sous ce signe dramatique mais fécond en même temps, que se sont faites les conquêtes de la liberté : liberté civile à travers les révolutions politiques de l’Angleterre et c’est avec Shakespeare, Hobbes et Locke que se concrétise la conquête de la liberté politique. Liberté intellectuelle à travers la révolution scientifique, et c’est autour de Galilée et de Newton que la nature entre dans l’ère de la mesure. Révolution philosophique avec le toujours très actuel Descartes, le héros du libre examen qui nous invite à devenir comme maître et possesseur de la nature, et qui, avec Spinoza, nous engage à suivre les paradoxes de la quête de la sagesse ; bref à entrer en état d’insurrection intellectuelle. Mais le XVIIe siècle c’est aussi et surtout le siècle de l’ordre classique, le siècle de Louis XIV et du modèle de la monarchie absolue qui s’impose à l’Europe jusqu’à susciter au siècle des Lumières un anti-modèle, celui de la liberté par les lois.

C’est, précisément, d’un bout du XVIIIe siècle à l’autre, ce que soutiennent les deux pôles de la pensée moderne du politique, Montesquieu et Rousseau, pendant que Hume, en Angleterre, et Condillac, en France, renouvellent les modèles de la connaissance et que Voltaire combat le trône et l’autel, les piliers de l’ancien régime, au nom de la tolérance et de la liberté de pensée.

Telle est l’impulsion qu’imprime à l’Histoire le siècle des Lumières, l’Enlightenment, l’Aufklärung, bref le XVIIIe siècle, ce siècle plein d’allant et de résolution dont nous sommes les descendants directs. Sous le rayonnement de ces véritables phares que sont, au début du siècle, Newton et Locke, s’accomplit et se parachève dans tous les domaines, scientifiques, politiques, philosophiques, institutionnels, la révolution qu’inaugurait le XVIIe siècle.

Texte de la figure : La liberté, armée du sceptre de la raison, foudroie l’ignorance et le fanatisme

Le XVIIIe siècle, siècle militant, par excellence, combat, en tous ses centres de gravité, l’ignorance, le fanatisme et toutes les formes d’autorité. Armés du sceptre de la raison, le « parti de l’humanité » foudroie les ennemis de la liberté.

L’Encyclopédie, ce symbole général des Lumières, formidable machine à répandre l’esprit nouveau, change les façons de pensée et s’efforce de faire sauter partout les barrières que la raison n’aura point posées, comme le diagnostique Goethe, peut-être le dernier génie universel.

Il ne faut surtout pas oublier Kant, Kant à qui rien n’arriva d’extraordinaire, dit-on, sauf du génie et qui récapitule tout son siècle tout en jetant les bases de notre actualité.

Le siècle des Philosophes s’achève avec éclat pour ouvrir le destin des temps contemporains : la Révolution française, matrice de toutes les Révolutions, l’avènement de l’État de droit, la naissance du citoyen et celle de la nation.

Josiane Boulad-Ayoub
département de philosophie, UQAM

Retour au texte de l'auteure: Mme Josiane Boulad-Ayoub, philosophe, UQAM Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 27 octobre 2005 06:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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