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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Controverses sur l’individualisme. (2014)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Danilo Martuccelli et Jan Spurk, Controverses sur l’individualisme. Paris: Les Presses de l’Université Laval, 2014, 124 pp. Collection: Sociologie contemporaine. Une édition numérique réalisée avec le concours de Pierre Patenaude, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac Saint-Jean, Québec. [Autorisation accordée par l'auteur le 5 juillet 2020 de diffuser tous ses livres en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales.]

[1]

Controverses sur l’individualisme

Avant-propos

Le présent ouvrage est le résultat d’une véritable discussion entre deux collègues qui n’ont pas les mêmes positions sur tout et qui n’appartiennent à aucune chapelle intellectuelle ou universitaire. Il témoigne d’une petite aventure qui ne relève pas des occupations habituelles de deux sociologues. Au quotidien, ce sont les occupations institutionnelles et administratives qui dominent les discussions entre collègues : les appels d’offres, les crédits de recherche, la mise en place de la réforme universitaire et de formations, les conseils, les maquettes, les plans quadriennaux et quinquennaux... Ce qui domine est ce qui nous inscrit dans le fonctionnement de l’appareil et de la machine qu’est devenu notre champ professionnel.

Notre expérience a été motivée par le fait que nous avions constaté depuis longtemps que les collègues n’échangent que peu sur leurs idées et leurs analyses ; ils ne se lisent mutuellement que rarement et les débats sur les différentes positions sont encore plus rares ou alors, ils prennent la forme de remarques plus ou moins assassines. La critique mutuelle s’est ainsi perdue dans un mutisme pesant sur le développement de la compréhension et la critique de notre société. Ce qu’on appelle critique est en général l’engagement politique (souvent louable) contre des mesures imposées par un gouvernement ou par une autre institution, ou bien elle se contente de dénonciations de faits regrettables ou scandaleux comme la pauvreté, le chômage, l’oppression, etc.

C’est avec plaisir que nous avons pris le temps de discuter entre nous, d’abord occasionnellement sur des livres que nous avions lus, sur des films que nous avions vus, sur la politique et sur beaucoup d’autres choses. Ensuite, nous avons pris le temps et la liberté de nous retirer pendant [2] quelques jours et de débattre devant un magnétophone pendant des heures et à bâtons rompus sur les questions qui nous occupent le plus sur le plan intellectuel.

Après cette retraite et après l’écoute des enregistrements, nous avons décidé de reprendre systématiquement ces discussions sous une forme écrite que nous présentons ici. Il ne s’agit pas de transcriptions de nos discussions mais de la reprise de leurs grandes lignes.

Nous ne posons pas toujours les mêmes questions, nous ne donnons pas toujours la même importance aux diverses questions mais nous nous écoutons et nous nous répondons. Bien sûr, nous partageons beaucoup de positions et de références. Ces points communs ne se trouvent pas au centre de nos discussions ; nous avons accordé plus d’importance aux questions, aux remarques et aux critiques que les arguments de l’un font émerger pour l’autre ainsi qu’à nos désaccords et à nos tentatives de dépasser aussi bien les positions de l’autre que nos propres positions.

Nous avons ainsi renoué avec ce qui devrait être le plus petit dénominateur commun du travail intellectuel : le respect des personnes et des positions de chacun, la lecture des publications de l’autre, l’écoute des positions présentées et la réponse donnée. Or, dans l’institution, ce dénominateur n’existe guère. L’université est de moins en moins un espace de discussion, de compréhension et de critique. Nous faisons pour autant partie de cette institution et nous sommes attachés à l’idéal de discussion propre à l’université et à ce que cela suppose comme attitude afin d’empêcher, voire d’enfermer nos idées, nos arguments, nos questions et nos complicités intellectuelles. C’est dans ce sens que ce petit ouvrage documente un acte de liberté : penser avec l’autre et contre lui mais aussi contre soi-même dans le respect de la personne et de ses idées afin de comprendre notre société, ses avenirs possibles, bien sûr, mais aussi ses aspérités, ses injustices et ses travers liberticides.

Nous avons parcouru le chemin de nos conversations en partant d’un point commun à nos réflexions – l’individualisme –, avant d’aborder explicitement les raisons des interprétations différentes que nous en faisons, l’un d’entre nous soulignant la centralité d’un individualisme sériel, l’autre celle d’un individualisme singulariste. C’est d’ailleurs afin de mieux éclaircir la diversité de nos lectures sur un même phénomène, que nous sommes revenus sur nos propres trajectoires personnelles et intellectuelles, et sur nos différences de pratiques de la sociologie. Nos deux dernières conversations ont été volontairement plus programmatiques, [3] puisque nous nous sommes interrogés sur les implications que nos interprétations respectives entraînaient en termes de libération, d’horizon critique et d’espoir utopique.

Alice Canabate a lu et critiqué les premières versions du texte. Ses remarques et critiques amicales, mais sans complaisance, nous ont permis de préciser nos idées et de donner au texte sa forme actuelle. Nous la remercions chaleureusement.

[4]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 février 2022 7:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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