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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Suzy Castor, L'occupation américaine d'Haïti. (1988)
Présentation


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Suzy Castor, L'occupation américaine d'Haïti. Port-au-Prince, Haïti: une publication du CRESFED (Centre de recherche et de formation économique et sociale pour le développement), 1988, 3e édition, 320 pp. Une édition réalisée par Rency Inson Michel, bénévole, Licencié en sociologie de la Faculté des sciences humaines de l'Université d'État d'Haïti et coordonnateur du Réseau des jeunes bénévoles des Classiques des sciences sociales en Haïti. [Autorisation formelle accordée par la direction du CRESFED le 11 juillet 2019 de diffuser ce livre, en accès libre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[5]

L’occupation américaine d’Haïti

Présentation

Le premier prix 1987, décerné à ce livre par la Société Haïtienne d'Histoire et de Géographie est une distinction particulièrement significative. En effet, cette Société fondée par Pauléus Sanon aux heures sombres de l'occupation appelait à rechercher les racines de notre évolution pour contribuer à l'épanouissement d'une authentique conscience nationale, face à notre souveraineté bafouée. De plus, cette institution, malgré les difficultés du milieu, a pu par son existence, assurer une certaine continuité historique et contribuer au maintien de notre mémoire collective si sérieusement affectée par des phénomènes d'anti-culture, d'aliénation et de fausse modernité qui ont marqué la vie nationale durant ces dernières décennies.

En octroyant les deux prix 1987 à des œuvres réalisées en dehors du pays, durant la longue période duvaliériste, la SHHG a voulu, sans doute, rendre hommage à l'un des aspects de la participation et de l'apport multiforme des Haïtiens expatriés, à cette difficile marche de notre nation vers la libération à venir.

Cet ouvrage, résultat d'une thèse réalisée pour couronner mes études de doctorat en Histoire à l'Université Nationale Autonome du Mexique, a été allégé de son appareil méthodologique et académique. Il présente de manière succincte, la période de l'occupation américaine dans une synthèse de [6] près de 50 ans d'histoire nationale. Sa version en langue espagnole a été publiée en 1971 aux éditions Siglo XXI (Mexique) et en 1978 par Casa de Las Américas (Cuba). Cette publication, diffusée largement en Amérique Latine, a atteint des cercles restreints de compatriotes. Cependant, la version française ronéotypée a largement circulé dans les milieux haïtiens de l'étranger et dans le pays. Consultée par nombre de collègues, elle a orienté leur enseignement ou leurs recherches, et ouvert de nouvelles pistes de réflexions. C'était à l'époque où il était imprudent de citer certaines sources. Aussi est-il bon de constater que nombre d'informations et de thèses contenues dans cet ouvrage sont désormais des acquis historiques. Notre satisfaction est encore plus grande aujourd'hui que nous offrons cet ouvrage au public haïtien qui en était le principal destinataire.

Des recherches ultérieures m'ont permis d'approfondir cette tranche tellement décisive de notre histoire : des études comparatives entre l'occupation américaine en Haïti et dans d'autres pays, en particulier la République Dominicaine ; entre l'évolution des structures et institutions haïtiennes de 1915 à nos jours et celles de la Caraïbe et de l’Amérique Latine. L'œuvre inestimable de Roger Gaillard, le livre de Kettly Millet et celui de George Corvington ; les publications et les discussions fructueuses avec des collègues haïtiens ou étrangers tels Michel Hector, Jean Casimir, Pablo Gonzalez Casanova, Agustin Cueva, Gregorio Selser pour ne citer que ceux-là ; et particulièrement une constante recherche de la compréhension de notre réalité avec Gérard Pierre-Charles ; et enfin, tout récemment, mon retour en Haïti ont enrichi mes données et affiné mes analyses. Ce cheminement apparaît dans des articles déjà publiés sur [7] cette période, ou dans une œuvre presque terminée sur la paysannerie haïtienne.

Le contexte haïtien actuel est marqué par l'éclosion de nombreux travaux en Sciences Sociales et aussi par l'avidité d'un peuple qui scrute son passé pour mieux comprendre le présent. De plus, l'urgence de l'enseignement d'une histoire qui réponde aux nécessités de nos écoles met en cause la responsabilité de nos historiens.

Plus que souhaitable, il est impérieux que nos spécialistes en Sciences Humaines, sans esprit de chapelle, avec tolérance, mais avec rigueur, entreprennent dans une perspective interdisciplinaire des discussions et des travaux pour faire avancer la connaissance scientifique en Haïti. Il nous incombe le devoir de retourner au peuple ses propres expériences historiques, reliant le passé au présent et mettant la connaissance scientifique au service du progrès et de la libération.

Je ne voudrais pas terminer cette présentation, sans remercier de manière spéciale Monsieur Eberle Pierre-Louis pour l'attention portée à l'édition de cet ouvrage.

Pétion-Ville - juillet 1988.

[8]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 1 septembre 2019 6:13
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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