LE MATRIARCAT PSYCHOLOGIQUE
DES BRETONS
Quatrième de couverture
Après avoir longtemps privilégié des terrains et des ethnies lointains, l’ethnopsychiatrie se tourne aujourd’hui vers des cultures plus proches. C’est en particulier le cas des recherches qu’anime le Dr Carrer et qui sont en train de constituer une véritable ethnopsychiatrie de la Bretagne.
Les Bretons présentent en effet des caractères ethnoculturels suffisamment marqués pour que des éléments spécifiques soient repérables et identifiables dans leur pathologie mentale.
Comment croire que des tendances psychologiques exprimées depuis des siècles par ces populations (et ayant trait à des aspects aussi profondément existentiels que l’intensité du sentiment religieux, l’attachement au culte des morts, la propension à l'idéalisme, la quête de l’absolu, l’attirance pour le rêve, le fantastique, le merveilleux) ne se reflètent pas dans le domaine psychopathologique ?
Comment admettre qu'un type d’organisation familiale aussi répandu que le matriarcat psychologique, privilégiant l’image de la mère le plus souvent au détriment de celle du père, ne donne pas une teinte particulière à la pathologie mentale des populations bretonnes ? Ce matricentrisme, qui pourrait ne pas être pathogène en soi, le devient à coup sûr dans le cadre d’un patriarcat déclinant, tandis que se poursuivent les effets néfastes du choc de cultures auquel sont affrontés les Bretons, surtout depuis le XVIIe siècle.
La prise en compte de ces différents déterminants ethnoculturels, auxquels leur dimension historique est restituée, permet de mieux comprendre le pourquoi de tant de dépressions et de suicides, mais aussi de l’alcoolisme si répandu en Bretagne et dont l’une des raisons pourrait bien être l'association de ce matriarcat psychologique et de la dévalorisation de l’homme acculturé.
Un livre provocateur peut-être, mais qui ouvre la voie à une approche nouvelle de l’homme en société.
L’auteur : Psychiatre des Hôpitaux. Président de la Société bretonne d'Ethnopsychiatrie.
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