RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Michel Déon. Entre Grèce et Irlande. Essai affectivo-littéraire. (2016)
Repères biographiques


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Hanania Alain AMAR, Michel Déon. Entre Grèce et Irlande. Essai affectivo-littéraire. HAA Éditeur, Avril 2016, 210 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 21 février 2020 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales.]

Michel Déon. Entre Grèce et Irlande.
Essai affectivo-littéraire.

Repères biographiques

Je ne souhaite ni ne prétends écrire une biographie de Michel Déon, mais je désire uniquement livrer au lecteur et aussi à moi-même mes impressions de lecture (pour ne pas les oublier, on ne sait jamais ce qui peut arriver dans une vie !).

Aussi me contenterai-je de ne citer que quelques dates et événements marquants de sa vie. Le lecteur trouvera sur Internet de quoi satisfaire sa soif de repères biographiques détaillés et précis.

Ma source la plus précieuse, précise et émouvante (c’est donc la plus importante pour moi) est fournie par la propre fille de l’écrivain, Alice à la fin du recueil intitulé « Œuvres » publié en 2006 chez Gallimard (dans la collection Quarto). J’y ferai abondamment référence et j’invite le lecteur à en faire autant s’il désire en savoir davantage sur le parcours de Michel Déon. L’éditeur présente comme suit cet ouvrage remarquable qui fournit une abondante et passionnante iconographie :

« J'écris des romans depuis l'âge de quatre ou cinq ans. Revenant du Petit Cours La Fontaine, rue du Ranelagh, un genou légèrement écorché pendant la récréation, j'ai prétendu avoir été attaqué par un loup égaré avenue Mozart. Fort heureusement, j'avais pu le tuer avec un bâton. C'est bien mon premier roman. Faute de savoir écrire, je le parlais. Quatre-vingt ans plus tard, rendons justice à mes parents. Au lieu de se moquer de moi, ce qui, étant donné ma déjà grande susceptibilité, aurait brisé une carrière en herbe, ils feignirent de me croire et répandirent l'histoire dans leur entourage où des cris d'effroi et d'admiration accueillirent mon exploit. J'aurais dû les trouver pas mal crédules et même leur rire au nez, mais, on le sait, la vanité des auteurs est immense et, de toute façon, il est à peu près certain qu'à force d'entendre répéter cette fable, j'ai fini par y croire moi-même ».

Michel Déon naît à Paris le 4 août 1919, rue de la Roquette. Fils de Paul Michel Déon (1850-1922), attaché au cabinet du ministre de l’Intérieur et d’Alice de Fossey (1893-1964), elle-même fille d’Alexandre Mathieu de Fossey et de Blanche Déon de Beaumont.

En 1927, le père de l’écrivain est nommé directeur de la sécurité de la Principauté de Monaco, à la suite d’un service rendu au souverain Louis II de Monaco. Il va partager sa vie entre Paris et le sud de la France, plus précisément entre Paris dans le XVIe arrondissement, Nice et la principauté de Monaco. Elève du prestigieux lycée Janson-de-Sailly, il connaîtra également les établissements scolaires de Monaco et de Nice.

On retrouve dans sa famille plusieurs militaires et fonctionnaires.

Michel Déon raconte son enfance de manière « romancée » entre 2 et 12 ans, alors qu’on le surnomme Teddy, dans un très beau livre intitulé « La chambre de ton père » sur lequel je reviendrai dans le chapitre « Mes choix » dans l’œuvre de l’Académicien. Souvent malade, l’enfant voit défiler des célébrités, pêle-mêle, le marchand d’armes Basil Zaharoff (grimé en Basil Bazaroff par Hergé dans l’album « L’oreille cassée »

publié en 1937), Coco Chanel, le terroriste Gorgulov, assassin du président Paul Doumer, notamment. Son père lui lit des extraits du Livre de la jungle, de Rudyard Kipling et l’initie à Jack London,  Jules Verne, Alexandre Dumas, Daniel Defoe…

Atteint d’une tumeur cérébrale, le père meurt en 1933, la mère et le petit Teddy regagnent Paris. Très tôt fasciné par les livres, Edouard Michel se rue littéralement sur des ouvrages dits interdits, ceux de Pierre Louÿs, Pierre Benoit, Francis Carco, François Mauriac, Joseph Conrad, Jacques Bainville…

En 1934, il est inscrit au lycée Janson-de-Sailly, il n’a que quatorze ans, son camarade François Périer le convainc d’adhérer à l’Action française. Michel découvre alors Charles Maurras, Léon Daudet, Georges Bernanos, mais heureusement aussi des auteurs ‘plus fréquentables’ tels les poètes Baudelaire, Verlaine, Paul Valéry…, mais aussi Georges Bernard Shaw, Jean Anouilh, Luigi Pirandello, Henrik Ibsen…

1937 : Michel s’inscrit à la faculté de Droit, mais il s’ennuie, n’aime pas vraiment cette discipline et fréquente plutôt les cafés, les théâtres, les expositions. Introduit à l’Action française par François Périer, il s’engage davantage et y travaille de nuit à l’imprimerie en 1939. Michel Déon demeure pourtant royaliste plus par fidélité au père trop tôt disparu que par conviction profonde.

1940 : Michel est mobilisé ; après ses classes en Auvergne, il rejoint dans les Ardennes son régiment d’Infanterie jusqu’à l’armistice ; son régiment est éparpillé, il se retrouve à Vichy puis à Clermont-Ferrand où son régiment, le 152e de Colmar est reformé. Entretemps, l’Action française qui a connu plusieurs « mouvements » et approuve les lois raciales de l’Etat français de Vichy s’installe à Lyon au 66 rue de la République et se fait imprimer par Le Progrès et Lyon-Soir. La ligne éditoriale soutient sans réserve la politique de Pétain.

1942 : Michel Déon se fait muter à Lyon, au motif qu’il prétend poursuivre son cursus de droit. En novembre, il devient secrétaire de rédaction à l’Action française.

1944, Déon publie son premier roman, Adieux à Sheila aux éditions Laffont. A l’automne, il est à Paris et doit comparaître comme tous les journalistes devant la commission d’épuration de la presse qui lui retire sa carte de presse durant deux années. Il trouve alors un emploi de secrétaire de rédaction à Radio 44, organisme chargé par de Gaulle de reconstruire les radios. Il publie quelques nouvelles.

1946, Michel publie Amours perdues. Il entreprend une série de voyages à travers le monde entre 1946 et 1950 où il parcourt les Etats-Unis.

1952, publication de La Corrida

1953, la revue La Parisienne créée par Jacques Laurent va réunir Michel Déon, Jean Cocteau, Boris Vian, Marcel Aymé, Jean Giono, Paul Léautaud notamment.

1954, sortie de son nouveau livre, Le Dieu pâle.

1955, Déon publie chez Plon Tout l’amour du monde suivi de Trompeuses espérances en 1956. Ses nombreux voyages vont alimenter des nouvelles ou des chapitres de ses romans ; il « bouge » beaucoup et recueille une multitude de détails, d’informations issues des divers personnages rencontrés…

1957, il rencontre Chantal Renaudeau d’Arc qu’il épousera.

1958, parution d’un nouveau livre, Les Gens de la nuit et de L’Armée d’Algérie et la pacification en 1959.

1960, la Grèce le passionne, il la visite méthodiquement, lit des auteurs grecs modernes, Nikos Kazantzaki, notamment et se plonge dans la relecture d’Homère. Déon adapte des textes qui deviendront des pièces de théâtre radiophonique et se liera à l’occasion avec celui qui deviendra un ami, Michel Bouquet.

1961, il publie pour la première fois chez Gallimard, Le Balcon de Spetsai qui lui vaut le prix Kauffmann. Il devient le directeur littéraire des éditions La Table Ronde.

1963, il se marie avec Chantal Renaudeau d’Arc ; leur fille Alice voit le jour en septembre de cette année.

1964, la mère de Michel disparaît. Michel publie Un parfum de jasmin.

1965, paraît, sous la plume de Déon et collaborateurs un hommage à Robert Brasillach dans le numéro 11/12 des Cahiers des Amis de Robert Brasillach auxquels ont collaboré Raymond Abellio, Jean Anouilh, Marcel Arland, Marcel Aymé, Maurice Bardèche (beau-père de Brasillach), Henri Béraud, Charels Beuchat, Georges Blond, Robert Brasillach, Pierre Châtel, Henri Chevallet, Marc Chouet, René Clair, Alice Cocéa, Lucien Combelle, André Corbier, Michel Déon, Pierre Dudan, Cécile Dugas, Claude Elsen, Pierre Favre, Jean-Claude Fontanet, Ginette-Guitard-Auviste, Jacques Isorni, Claude Jamet, Marcel Jouhandeau, Jean de La Varende, Louis Le Bastard, Paul Léautaud, Marie-Madeleine Martin, Henri Massis, Thierry Maulnier, Paul Morand, Roger Nimier, Jean Paulhan, Jacques Perret, Henri Perrochon, Marius Richard, Armand Robin, Michel de Saint-Pierre, Thérèse Rovelli, Georges Simenon, Pierre-Alain Tâche, Max-Marc Thomas, Jacques Vier.

1965, naissance d’Alexandre le 5 novembre

1967, publication d’Un parfum de jasmin

1968, Michel Déon est opéré d’une hernie discale, il passe sa convalescence en Grèce

1969, il poursuit l’écriture de ce qui sera Les Poneys sauvages, le manuscrit étant déjà fort conséquent

1970, publication des Poneys sauvages chez Gallimard

1971, Déon doit affronter l’intervention de chirurgie cardiaque d’Alice

1973, parution de Un taxi mauve qui obtient le Grand Prix du roman de l’Académie française

1975, publication du Jeune Homme vert qui reçoit le Glenfiddich Award en février, de Thomas et l’Infini  en décembre primé par l’octroi du Grand Prix européen de littérature pour enfants

1977, parution des Vingt ans du jeune homme vert

1978, publication de Mes arches de Noé. Michel Déon est élu à l’Académie française le 8 juin

1979, Michel Déon est reçu le 22 février à l’Académie française et occuper le fauteuil de Jean Rostand. Cette même année sort en salle l’adaptation cinématographique d’Un taxi mauve, réalisée par le cinéaste Yves Boisset.

1981, parution d’Un déjeuner de soleil

1982, première au cinéma l’Empire à Paris des téléfilms adaptés des Poneys sauvages par Robert Mazoyer

1984, publication de Je vous écris d’Italie récompensé par le Prix des Maisons de la Presse

1985, parution de Bagages pour Vancouver

1987, publication de La Montée du soir et Ma vie n’est plus un roman. Déon voit disparaître plusieurs de ses amis dont André Roussin, Thierry Maulnier… et dans les années qui suivent Roland Laudenbach, Antoine Blondin, André Fraigneau et tous ses « amis tutélaires » qui le plongent dans un douloureux « état de solitude » et un chagrin insondable.

1993, parution de Parlons-en…, recueil de discussions avec Alice et de Pages grecques

1995, publication de Je me suis beaucoup promené, Une longue amitié (correspondance avec André Fraigneau), Le Flâneur de Londres

1996, parution de La Cour des grands

1997, publication de Madame Rose

1998, parution de L’Enfant et la sorcière

2004, publication de La Chambre de ton père, merveilleux livre de souvenirs d’enfance, alors qu’il vient d’atteindre ses 85 ans…



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 3 mai 2021 15:42
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref