“Séance de fondation de l'académie. Allocution du Professeur Michel Maldague, Président-fondateur, de l'Académie.”

Je pourrais reprendre, en guise d'entrée en matière, la pensée de Lucrèce qui clôturait mon allocution à la cérémonie d'ouverture de l'ÉRAIFT [1], le 10 avril dernier :

Je pourrais dire aussi, paraphrasant Bergson, que la durée n'a d'intérêt que dans l'innovation, l'invention, la création de quelque chose de tout à fait neuf.

À vrai dire, ce qui nous réunit aujourd'hui est une affaire, sinon difficile, de toute évidence nouvelle : nous innovons ; nous créons une oeuvre de l'esprit. Je pourrais ajouter, bien honnêtement, qu'en réalité, ce n'était pas difficile... il suffisait d'y penser et... d'oser.

J'ai pu en quelque sorte vérifier l'assertion du poète latin.

Et comme il faut rendre à César, ce qui appartient à César, je me dois et me plais de souligner que si j'ai pu concevoir l'idée de cette Académie, c'est parce que j'avais un exemple à l'esprit, celui de l’Académie Nationale des Arts, des Lettres et des Sciences de Madagascar, vénérable et prestigieuse institution, créée, en 1892. Ainsi est-il logique, légitime et justifié que je rende hommage au Dr Césaire Rabenoro, Président de l'Académie Nationale de Madagascar qui. m'ayant fait l'honneur de m'admettre comme membre correspondant de cette Académie, a, indirectement, contribué à la création de l'Académie Nationale des Sciences du Développement de la République Démocratique du Congo. Il y a, ici, association d'idées, pour ne pas dire, relation de cause à effet. Ma fréquentation de l’Académie Nationale de Madagascar m'a montré qu'un groupe de personnalités éminentes pouvait exercer une influence bénéfique sur le territoire national, la société, la nation, dans le terreau desquels il se trouve implanté.

Il va de soi, aussi, qu'outre les liens que nous aurons à tisser avec d'autres Académies de par le Monde, je réserverai une place singulière à l'Académie Nationale de Madagascar pour l’inspiration, l'induction mentale dont je lui suis redevable. C'est donc avec un sentiment de gratitude et de reconnaissance que j'adresse à son Président, en ce jour exceptionnel, l'expression de mes sentiments les plus cordiaux et mes souhaits de voir des liens de collaboration s'établir entre Antananarivo et Kinshasa.