Quatrième de couverture

Bien connu en Sagamie comme étant le précurseur de la «nouvelle histoire» du Saguenay—Lac-Saint-Jean, l'abbé Jean-Paul Simard a oeuvré à une époque charnière. Initié dès l'âge de 15 ans par son professeur Mgr Victor Tremblay, sa carrière de chercheur s'échelonnera sur près d'un demi-siècle et sera ponctuée d'écrits d'un esprit nouveau, d'une grande qualité littéraire et documentaire. De son entrée au Petit Séminaire, en 1934, jusqu'à sa mort qui survient le 29 novembre 1983, il aura marqué profondément l'historiographie sagamienne.

Après de modestes débuts comme enseignant au Petit Séminaire de Chicoutimi, en 1954 il partira étudier à la célèbre Université Grégorienne de Rome où il rédigera une thèse portant sur les missions jésuites au Saguenay. Revenu au pays après ces deux années d'exil, il entreprendra dès lors des recherches systématiques portant à la fois sur l'histoire économique, sur les Amérindiens et sur l'ouverture du Saguenay à la colonisation blanche.

Dans « Aux sources de l'histoire sagamienne », Russel Bouchard a voulu viser deux objectifs : rendre hommage à cet ami que fut l'abbé Jean-Paul et camper le personnage à l'intérieur des grandes étapes de l'historiographie régionale. En effet, de la naissance de la Société historique du Saguenay jusqu'à aujourd'hui, l'auteur a été en mesure d'identifier trois courants de pensée qui ont guidé les chercheurs d'histoire: l'époque agriculturiste véhiculée par Mgr Victor et ses collaborateurs, l'époque du renouveau historiographique avec les abbés Jean-Paul Simard, Robert Simard, Jean-Claude Drolet et Léonidas Larouche, et enfin, l'époque de l'Université du Québec à Chicoutimi qui a vu naître le département des Études Amérindiennes et l'équipe de SOREP. Pour ajouter à la qualité du contenu, l'analyse biographique et l'analyse historiographique sont complétées par deux textes de l'abbé Jean-Paul, dont l'un est inédit et contient encore aujourd'hui des éléments de compréhension qui n'ont pas encore été dépassés.