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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Eugène Revert, Les Antilles (1954)
En guise de préface


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Eugène Revert, Les Antilles. Paris: Librairie Armand Colin, 1954, 220 pp. Collection Armand Colin, section Géographie. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi.

En guise de préface

Je suis parti pour la Martinique en 1927 après avoir, au lendemain de mon agrégation, passé trois ans en Finlande, où j'avais commencé une thèse sur le Culte de l'Ours, et un an en Syrie, où j'étais allé dans l'intention d'étudier les origines chrétiennes. J'arrivais aux Antilles, avec le désir de me raccrocher à l'histoire de ces pays et aux conséquences de l'esclavage. Il ne me fallut pas un temps particulièrement long pour me rendre compte que les documents essentiels se trouvaient à Paris et que, pour trouver une loi exacte de leur interprétation, il me faudrait sans doute plusieurs vies. Je me trouvai ainsi rejeté vers la réalité actuelle. Puis la Montagne Pelée se remit à lancer des nuées ardentes en 1929-1930. C'était un spectacle d'une beauté surnaturelle et que je n'ai aucun scrupule à définir comme tel puisqu'en fin de compte il n'y eut pas de victimes humaines. Je me fis détacher à l'Observatoire, je prenais des masses de photographies, je courais l'île entière, tantôt avec les uns, tantôt avec les autres, ne détestant pas le punch lorsque l'occasion s'en présentait.

Une fois rentré dans la Métropole, en 1932, je me mis plus que jamais à travailler sur ces pays qui m'avaient conquis. En 1937 je repartais pour la Martinique comme chef du Service de l'Instruction publique. Je profitai de ces fonctions pour faire le maximum de tournées et d'inspections. Les événements de 1910 m'incitèrent à abandonner le poste et à rentrer dans le rang. J'ai passé mes thèses le 15 janvier 1948. Puis je suis retourné là-bas, une première fois en 1949, une seconde en 1951 pour un périple qui m'a conduit de la Martinique et de la Guadeloupe à Trinidad, à la Guyane française, puis à Porto Rico et à Haïti. Je possède naturellement une abondante documentation sur chacun de ces pays. Mais surtout les Antilles sont devenues pour moi comme une seconde patrie, je m'y sens chez moi comme dans la France métropolitaine et quand il m'arrive de laisser échapper quelque vérité trop première, plus souvent peut-être qu'à mon tour, on veut bien admettre que c'est là de ma part chicane de famille, et qui, comme on dit dans mon pays normand, ne regarde point les horsins.

Ce sont ces souvenirs toujours présents, toujours immédiats, qui seuls expliquent et peuvent faire excuser le tour souvent très personnel de mes développements. Je n'ai pas eu le courage – comment dirai-je ? – de les passer à la toise universitaire et je voudrais surtout que de mon exposé, trop bref, mais sincère, ressorte d'abord la « violente amour » que je conserve pour ces pays de lumière, leurs grands cocotiers et la mer bleue que dominent des volcans pas toujours éteints, comme la profonde amitié, l'infinie sympathie que je conserve à leurs habitants, témoins de ma jeunesse et compagnons aussi de luttes souvent pittoresques....



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 5 décembre 2008 7:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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