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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Discours sur la première décade de Tite-Live (1531) [Texte intégral]
Notice, par Annick Pélissier


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live (1531). Traduit de l'Italien par Toussaint Guiraudet. Paris, Bibliothèque Berger-Levrault, 1980, 372 pp. Collection Stratégies. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec. [Cet ouvrage nous a été recommandé et même prêté par Mme Diane Lamoureux, politologue, Université Laval.]

[23.]

Notice


Au moment où Nicolas Machiavel, à vingt-neuf ans, entre à la Seigneurie comme secrétaire de la seconde chancellerie de Florence, en 1498, l’Italie est factionnée en une multitude de républiques, de seigneuries et d’États plus ou moins importants qui se font la guerre et qui seront incapables d'opposer une résistance aux convoitises des États forts: Allemagne, Espagne, France.

Florence a été gouvernée par les Médicis, Laurent d'abord, dont le pouvoir s'était accru après l’échec de la conjuration des Pazzi en 1478, puis Pierre, chassé avec sa famille au moment de l'arrivée de Charles VIII en Italie en 1494, pour avoir voulu pactiser avec lui, au détriment de la liberté de la ville. Puis, Florence a subi l'influence du dominicain Savonarole, prédicateur à la parole ardente, ennemi des Médicis, qui, sans avoir, de fonction officielle, dirigea les affaires de la République jusqu'au jour où il fut brûlé en place publique en 1498.

C'est peu après, le 23 mai de la même année, que Machiavel commence sa carrière de fonctionnaire de la Seigneurie. Très vite le secrétaire de la deuxième chancellerie (qui traite des affaires intérieures de l’État) se voit confier des responsabilités au Conseil des Dix, chargé des affaires extérieures et des questions militaires. Pendant les quatorze années où il occupe cette charge, Machiavel va rencontrer, à l'occasion de nombreuses ambassades, la plupart des personnalités qui ont influencé la vie politique de l’Italie de l'époque.

Dès 1499, il est chargé de se rendre à Forli, chez la comtesse Catherine Sforza Riario, pour renouveler l'engagement militaire de son fils Ottaviano. À son retour, il est envoyé à Pise (en guerre avec Florence) qui veut rétablir sa domination sur Florence. Il assiste à la trahison des condottieri Paolo et Vitellozzo Vitelli, chargés par Florence de faire le siège de la ville. Puis, il est témoin de la rébellion des troupes franco-suisses que Louis XII, depuis [24] peu maître de Milan, a envoyées au secours de la République, son alliée. Ces troupes prétextant le non-paiement de leur solde et un manque d'approvisionnement s'arrêtent de combattre.

Cette rébellion fait l'objet de sa première légation en France en 1500, aux côtés de Francesco della Casa.

En 1501 et en 1502, il est envoyé auprès de César Borgia qui a entrepris la conquête des États du centre de l’Italie et dont on craint les visées sur les possessions de Florence. Machiavel est présent au guet-apens de Senigallia où César Borgia — par la ruse — parvient à se défaire de ses ennemis, les condottieri Orsini et Vitelli. Cette seconde légation lui a été confiée par Pierre Soderini, nommé gonfalonier à vie de la République, en 1502.

L'année suivante, à la mort du pape Alexandre VI, père de César Borgia, il est envoyé à Rome pour le conclave.

L'accession au pontificat de Jules II, ennemi de toujours des Borgia, marque la fin de la puissance de César. Le nouveau pape est un homme ambitieux dont le but est d'accroître les territoires des États pontificaux et il n'hésitera pas, à cet effet, à faire appel aux puissances étrangères.

Après une seconde légation en France en 1504, Machiavel rentre à Florence où, en plus des affaires courantes de sa charge, on lui confie diverses missions : à Pérouse, auprès du condottiere Jean-Paul Baglioni, pour renouveler son engagement militaire ; à Sienne, auprès de Pandolfe Petrucci ; puis de nouveau à Pise, que Florence cherche à prendre, en en faisant le siège, sans y parvenir.

C'est alors que la Seigneurie — consciente de l'inutilité des armées mercenaires — prête l'oreille aux conseils de son Secrétaire et se décide à former une milice, Les « Neuf de la Milice » sont créés et Machiavel en est nommé Secrétaire.

Pendant les années 1506 et 1507, il parcourt tout le territoire de l’État pour lever les troupes dont il se charge de la formation.

Entre-temps, il est envoyé auprès de Jules II qui réclame à Florence le condottiere Marcantonio Colonna, et il suit le pape dans ses conquêtes de Pérouse et de Bologne.

L'année suivante, il part pour l'Allemagne où il doit régler un différend au sujet d'une somme d'argent que Maximilien, en vertu d'un vieux droit, réclame à Florence.

À son retour, la République, qui dispose maintenant de sa propre armée, décide d'en finir avec Pise et donne mission à Machiavel de reprendre la ville. Après un long siège, Pise capitule, en 1509.

Jules II s'est, entre-temps, ligué avec Louis XII et l'empereur germanique Maximilien (ligue de Cambrai) contre Venise qui [25] perd la bataille d’Agnadel, en 1509, et doit céder les territoires de terre ferme qu'elle a acquis depuis des siècles.

Le pape, dont le but est de former un État fort en Italie, poursuit son objectif qui consiste, une fois Venise affaiblie, à chasser les étrangers du pays. Il s'allie à Maximilien, à Venise et aux Espagnols (la Sainte Ligue) pour combattre Louis XII.

Ces événements procurent l'occasion d'une nouvelle légation de Machiavel en France, en 1510. Louis XII réclame l'aide des troupes florentines pour défendre son autre allié, le duc de Ferrare, que Jules II vient d'attaquer. Machiavel, selon les instructions de la Seigneurie, réussit à lui faire admettre que Florence a besoin de sa milice pour garder ses frontières.

De retour à Florence, il parcourt, une fois de plus, le pays pour lever de nouvelles troupes. La République, en effet, en raison de son alliance avec la France, est menacée par la Sainte Ligue, d'autant plus que Louis XII a convoqué à Pise un concile pour déposer Jules II Machiavel s'efforce de faire partir les prélats et y parvient. Enfin, dans Florence même, la politique de Pierre Soderini suscite de vifs mécontentements chez les partisans des Médicis qui réclament une alliance avec le pape contre les Français.

Après la bataille qu'ils remportent à Ravenne, au printemps 1512, les Français subissent de nombreux revers et sont bientôt repoussés hors d’Italie. Florence, qui perd ses alliés, se trouve affaiblie. Machiavel s'adonne alors activement aux préparatifs militaires : on construit des retranchements autour de la ville. En août les Espagnols pénètrent en Toscane, enlèvent Prato que l'armée de Florence n'a pas su défendre. Cette défaite amène la chute du gouvernement de Soderini et le retour des Médicis au pouvoir. Machiavel, malgré ses efforts pour rentrer dans leurs bonnes grâces, est révoqué. On l'accuse même d'avoir participé à un complot. Il est conduit en prison d'où il sortira à la faveur d'une amnistie déclarée à la suite de l'accession de Jean de Médicis (Léon X) au pontificat.

Après quatorze années d'une activité intense pendant lesquelles il s'est entièrement dévoué à l’État et où il a accompli avec habileté — et succès — des missions difficiles, il se voit contraint à l'exil et part dans sa propriété près de San Casciano d'où il ne cessera de solliciter les Médicis de lui procurer un emploi à la Seigneurie. Si l'on excepte sa Première décennale (chronique des années 1494-1504, composée en 1505), il n'a encore écrit que des relations diplomatiques et des lettres officielles.

C'est alors que commence sa carrière d'écrivain. Il travaille aux Discours sur la première décade de Tite-Live, qu'il inter-[26] rompt en 1513 pour écrire Le prince dédié à Laurent II de Médicis, et qu'il reprend et achève vers 1519. Ces deux œuvres, qui circuleront sous forme de manuscrit, ne seront imprimées qu'après sa mort, en 1532. Il compose La mandragore, sa meilleure pièce, puis, vers 1520, L'art de la guerre.

Machiavel, cependant, quitte parfois sa retraite pour rendre visite à Florence à Cosimo Rucellai et à ses amis dont certains seront impliqués, en 1522, dans un complot contre le cardinal Jules de Médicis. Il continue toujours de solliciter une charge.

En 1520, Jules de Médicis lui demande d'écrire une Histoire de Florence qui l'occupera jusqu'en 1526.

La même année, il reçoit la modeste mission d'aller à Lucques recouvrer certaines créances ; l'année suivante, une autre, tout aussi peu intéressante.

En 1525, il se rend à Rome pour montrer son Histoire de Florence à Jules de Médicis, devenu pape sous le nom de Clément VII. Il l'incite à lever une milice en Romagne — ce projet n'aboutira pas — à un moment où la situation de l’Italie est des plus précaires. En effet, les troupes de Charles Quint, dont l'objectif est d'étendre son hégémonie à l’'Italie, viennent de battre les Français à Pavie.

Face à la puissance de l’Empereur, les États italiens se décident à former une ligue avec la France (Ligue de Cognac, 1526). À Florence, on confie à Machiavel l'organisation de la défense de la ville, de même que la mission d'observateur militaire en Lombardie où s'affrontent les troupes de la Ligue et les Impériaux. Au cours de leur marche vers le sud, il est à plusieurs reprises envoyé par la Seigneurie pour s'enquérir des développements de la guerre.

Après la prise de Rome par les Impériaux, en mai 1527, la population de Florence, irritée de l'attitude indécise de Clément VII pendant la guerre, se soulève contre les Médicis et la République est proclamée.

Après une ultime mission destinée à délivrer le pape des Impériaux, Machiavel revient à Florence où il ne se verra confier aucune responsabilité dans le nouveau gouvernement. Il meurt le 22 juin 1527.

Annick Pélissier



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 4 janvier 2011 9:23
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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