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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Édouard Biot (1803-1850)
Biographie



Biographie


À titre de biographie, Les Classiques des sciences sociales présente ici la nécrologie d’Édouard Biot, préparée par Jules Mohl et lue devant la Société asiatique de Paris le 3 juillet 1850. (cf. Tcheou-li, tome I).

 Nous avons perdu cette année un des membres les plus actifs de notre Conseil, M.. Edouard Biot. Il était né à Paris, le 2 juillet 1803. Après avoir fait, avec succès, un cours complet d’études classiques et mathématiques, dans les collèges de cette capitale, comme élève libre, il se présenta en 1822 aux examens de l’École polytechnique, et obtint son titre d’admission. Mais, n’ayant voulu que prendre rang parmi les jeunes gens de son âge, il n’entra pas dans cet établissement, et conti-nua d’étendre son éducation par des études variées, principale-ment scientifiques. Dans les années 1825 et 1826, il accompagna son père, comme assistant, dans un voyage que celui-ci avait été chargé de faire en Italie, en Illyrie, et en Espagne, pour achever la mesure du pendule à secondes sur le 45e parallèle, et reprendre aussi cette mesure, ainsi que celle de la latitude, à Formentera, extrémité australe de l’arc méridien qui traverse la France et l’Espagne. Après s’être associé activement à ces opérations, il revint à Paris, et voulant s’ouvrir une carrière, à la fois fructueuse et libre, dans l’industrie alors naissante des chemins de fer, il alla visiter l’Angleterre pour s’y préparer. A son retour, en 1827, il s’associa en effet à l’entreprise du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon, comme un des ingénieurs constructeurs, et se donna entièrement à ces travaux, pendant près de sept années. L’exécution étant terminée, et les constructeurs déchargés de leurs engagements par la compagnie, en 1833, il ne voulut pas sacrifier plus longtemps sa liberté aux affaires ; et, satisfait de la modeste indépendance que son travail lui avait acquise, il ne songea plus qu’à rentrer pour toujours dans les études intellectuelles, qui avaient pour lui beaucoup plus d’attrait. Ce fut alors qu’il se sentit attiré vers l’étude de la langue chinoise, dont la littérature est si riche en livres remplis d’observations positives, de traditions curieuses ; et il pressentit tout le parti qu’il pourrait en tirer, à l’aide de ses connaissances scientifiques. Il eut donc le courage de commencer, dans un âge déjà mûr, cette étude difficile, devint un des élèves les plus zélés de M. Stanislas Julien, et vit bientôt s’ouvrir devant lui une carrière illimitée de recherches. Dès qu’il eut acquis une habitude de la langue suffisante pour le genre de travaux qu’il avait en vue, il commenta une série de Mémoires, qu’il publia dans votre Journal et dans quelques recueils académiques, sur l’astronomie et les mathématiques des Chinois, sur la géographie et l’histoire de leur empire, sur leur état social et politique. Sa constitution physique, sans être robuste, ne donnait alors aucun sujet d’inquiétude. Pour embellir l’isolement de sa studieuse retraite, il se maria en 1843 à une personne digne de toute son affection ; mais après trois années passées dans cette union, qui faisait son bonheur et celui de sa famille, il eut la douleur de la perdre en 1846. Ce fut pour lui un coup fatal ; et dès lors, les symptômes du mal intérieur qui devait le consumer, se développèrent avec une rapidité menaçante. Il ne quittait pas, pour cela, le travail. Il semblait au contraire pressentir une fin prématurée, et vouloir accumuler, dans le petit nombre d’années qui lui restaient, les travaux d’une vie plus longue. Il ne quittait son lit de ma-lade que pour se remettre à l’œuvre. C’est ainsi qu’il trouva le moyen d’achever trois ouvrages considérables : un Dictionnaire géographique de l’empire chinois ; l’Histoire de l’instruction publique en Chine ; et la traduction du Tcheou-li, qui contient le tableau de l’organisation politique et administrative, de la Chine, au XIe siècle avant notre ère. C’est un des livres les plus curieux, mais les plus difficiles, les plus hérissés de termes techniques, et les plus obscurs que l’antiquité nous ait laissés. M. Éd. Biot a eu le courage d’en refaire deux fois la traduction. Le premier volume était imprimé à l’époque de sa mort, et le ma-nuscrit du second s’est trouvé entièrement achevé ; de sorte que l’ouvrage pourra paraître d’ici à peu de temps. Mais ces travaux se faisaient nécessairement aux dépens d’une santé déjà bien affaiblie. Un séjour à Nice avait paru réparer les forces de M. Biot, grâce aux soins, pleins de tendresse, dont l’y avait entouré la sœur de sa femme, qui s’était dévouée à l’accompagner. Toute-fois, la maladie ne tarda pas à reprendre sa marche, pour se terminer fatalement au mois de mars de l’année courante.

La mort de M. Éd. Biot est une perte considérable pour la littéra-ture orientale ; car il était le seul qui, depuis l’époque de Gaubil et d’Amyot, réunissant des connaissances spéciales à l’intelligence de la langue chinoise, se soit ouvert l’accès d’un trésor presque inépuisable de faits et d’observations, dont il savait tirer le meilleur parti au profit des sciences plus avancées de l’Europe, grâce à un excellent jugement, qui lui permettait de choisir ce qui était réellement important, et de négliger ce qui ne lui semblait pas devoir conduire à des résultats utiles. Le monde savant doit à la France presque tout ce qu’il sait de la Chine ; la gloire de M. Biot sera d’avoir occupé dans cette école brillante une position à part, résultant de la nature de ses travaux, et de la combinaison de connaissances rarement- réunies, qu’il possédait. Il faudrait des circonstances toutes par-ticulières, semblables à celles que je viens de rappeler, pour que le vide qu’il laisse fût rempli parmi nous.

M. Édouard Biot avait été élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, le 21 mai 1847 ; et le plaisir que lui causa cette nomination ne fut pas sans mélange d’amertume, en pensant à celle qui n’était plus là pour le partager. A cette époque, il était déjà membre étranger de la Société asiatique de Londres, correspondant de la Société géographique de la même ville, et correspondant de l’académie de Turin. Il était aussi membre de la Société des antiquaires de France, qui, avec la nôtre, et l’Académie, lui fournissaient presque les seules distractions qu’il se permit dans sa vie studieuse, dont tout le reste était consacré aux affections de famille, et au travail.

 Les publications faites par M. Edouard Biot sont les suivantes [pour les références complètes des mémoires en lien hypertexte avec gallica, cf. css, collection Chine]: 


Retour au livre Tchou-Tchou-Ki-Nien Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 06 juillet 2005 11:00
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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