Droits d'auteur
 

Remerciements
aux éditeurs


Signez la pétition
contre l'allongement
des droits d'auteur


Sign the petition
against prolongation
of protection
of the copyright law


Signataires
de la pétition
[Québec et Canada]


Signataires
de la pétition
[ailleurs dans le monde]


Échanges suite
à la pétition


Loi canadienne
sur les droits d'auteur


Les droits d'auteur
dans le monde


Mémoire présenté
à la Chambre
des communes

 

 


Les Classiques des sciences sociales et leur différend avec les Presses universitaires de France :

Article de Myriam Berthelet dans La Presse
“Une cyberbisbille franco-québécoise”
Réplique de M. Serge Harvey

Courriel reçu vendredi, le 11 juillet 2003.

Salut, Messieurs,

Voici copie de mes réactions à l'article de madame Berthelet dans la Presse d'aujourd'hui. Réactions à chaud, évidemment:-)
Bonnes vacances à vous deux si vous en prenez:-)

À bientôt,

Serge

Subject: Du français sur le Net? Pas si on se fie aux
Date: Fri, 11 Jul 2003 20:17:36 -0400
From: Serge Harvey <Serge_Harvey@uqac.ca>
To: commentaires@lapresse.ca

Bonjour,

La présente est en réaction à l'article de madame Myriam Berthelet dans La Presse du vendredi 11 juillet: ¨
Une cyberbisbille franco-québecoise¨.

Tout d'abord, précisons que contrairement à ce que l'article laisse entendre, les essais de sciences sociales qui sont numérisés et mis à la disposition des intéressés sur Internet ne sont pas en général des livres ¨qui se vendent à prix fort dans les librairies¨. Il s'agit plutôt d'oeuvres à diffusion limitée(vendues souvent à prix vraiment trop fort, d'ailleurs), et dont une grande partie ne sont même plus disponibles dans le commerce. Donc la perte éventuelle de revenus pour les PUF risque d'être sinon nulle, du moins tout à fait infime. Quand aux lois ¨européennes¨ dont monsieur de Bouchony se réclame, qu'il se limite donc à la loi française qui prévoit en effet depuis quelques années une couverture des droits étendue à 70 ans. La situation est loin d'être aussi claire dans l'ensemble de l'Europe, les lois étant encore nationales
a couverture prévue variant de manière significative.

L'argument de Monsieur Jean-Marie Tremblay relativement à la protection que devraient recevoir les auteurs contemporains est fort justifié. Les maisons d'éditions et autres ¨détenteurs de droits¨ font tout simplement main basse sur le patrimoine culturel mondial en réussissant à force de lobbying et d'arguties légalistes à faire étendre la protection de ces droits sur des périodes s'étendant largement au-delà de l'espérance de vie humaine normale. Il est peut-être utile de rappeler que la corporation Walt Disney a obtenu récemment un jugement préliminaire lui accordant l'extension des droits d'auteurs jusqu'à 120 ans après leur décès. A qui profiteront ces droits? A Walt Disney Corporation, pas aux auteurs ou à leurs descendants. Souhaitons-nous que ce soit le modèle international appliqué à l'avenir? N'oublions pas non plus notre bon ami Bill Gates qui est en train de s'approprier les droits sur tout ce qui peut être qualifié d'illustration dans le monde, de sorte qu'il sera bientôt impossible de réaliser une reproduction photo d'oeuvre classique, par exemple, sans payer des droits à Bill lui-même. Les motards criminalisés ne s'y prennent pas autrement quand il s'agit de protéger un ¨territoire¨ de vente de ce que vous voudrez.

Un dernier point d'intérêt dans le débat actuel, c'est celui de la diffusion et de l'avenir de notre chère langue française comme grande langue internationale. J'ai eu l'occasion il y a un an et demi de dispenser des cours d'initiation à l'utilisation de la bibliothèque virtuelle, donc sur Internet, à des étudiants nord-africains. Quand ils constataient que 90% au moins de la documentation valable disponible en ligne, c'est-à-dire l'information scientifique et technique de pointe, était en anglais, et que le français n'y occupait qu'une place dérisoire, la première question qu'ils se posaient, et à bon droit, était à savoir s'il ne valait pas mieux à l'avenir apprendre l'anglais plutôt que le français comme langue seconde. Ceci dans des pays de vieille culture française!

Les attitudes mesquines comme celle des PUF, qui ne pensent qu'à d'illusoires et minuscules gains commerciaux, alors que la présence de leurs oeuvres disponibles en ligne ne pourrait que favoriser la vente de ces mêmes oeuvres en librairie(qui peut se permettre de lire un livre de 300 pages sur un écran d'ordinateur?), torpillent les efforts faits par des gens comme M. Tremblay pour assurer la diffusion de la culture en français sur le Net. Les français de France ont porté le chipotage et l'acharnement légaliste au niveau d'un art. Mais quand il faut faire preuve de vision à long terme et d'ouverture d'esprit pour assurer la pérénité de notre culture et de notre langue commune, ils sont non seulement absents mais souvent embarrassants. Souhaitons simplement que des instances supérieures et plus conscientes de leur mission historique de protection et de promotion de notre langue s'attaquent au problème et trouvent des solutions porteuses d'avenir et non des réponses de petits maqu...[lettres manquantes]

Serge Harvey
Consultant en gestion de l'information
Jonquière,
Serge_Harvey@uqac.ca

Retour à la page sur les droits d'auteur et le domaine public et le différend avec les PUF Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 13 août 2003 14:47
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref