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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Jean Zacklad, POUR UNE ÉTHIQUE DE DIEU. (1979)
Avertissement


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean Zacklad, POUR UNE ÉTHIQUE DE DIEU. Paris: Les Éditions Verdier, 1979, 149 pp. Collection: Les Dix Paroles. Une édition numérique réalisée par Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec. [Autorisation formelle accordée par le fils de l’auteur, Manuel Zacklad, professeur titulaire de la Chaire Expressions et cultures au Travail du CNAM, le 2 décembre 2010, de diffuser toutes les publications de son père dans Les Classiques des sciences sociales.]


[36]

POUR UNE ÉTHIQUE DE DIEU (1979)

LIVRE I

Avertissement


Les pages ici présentées se veulent, d'une certaine manière, efficaces. Pour ce faire, elles sont sans référence directe à l'actualité, aseptisées eu égard à toutes sortes d'investissements affectifs, insituables par rapport aux courants sociaux et culturels, déconnectées de la personnalité des membres du groupe au sein duquel elles sont nées : extraites hors de la vie, pour la comprendre. Ni des textes à proprement parler, ni des comptes-rendus de séance ; ni une parole qui s'arrête en un écrit, ni un écrit sur lequel on parlerait.

Efficaces comment ? D'abord en ce qu'elles persuaderaient le lecteur qu'une circulation s'inaugure entre les certitudes enfouies dans le for intérieur et la communication publique ; ensuite, elles montreraient que les multiples certitudes, dès qu'elles sont réelles constituent un faisceau cohérent. Efficaces surtout pour qui n'en prendraient pas connaissance ; car la certitude d'avoir à vivre demande à s'appuyer sur elle-même, exclusivement, à l'abri d'un conditionnement par des « pensées » qui, de fait, traduisent des vies entravées ou antagonistes. Parler d'ailleurs pour ôter le carcan de la pensée à ras d'expérience. C'est donc une éthique : l'ennemie des règles imposées de l'extérieur ou jaillies de la subjectivité : la persuasion que les régulations propres vont bientôt se trouver, sont déjà en train de se trouver : l'actualité.

Parler à partir d'ailleurs ne consiste pas à s'abandonner à une écriture ou à une parole automatique. L'ailleurs comme science rigoureuse est une tradition strictement spéculative, celle-là même qui s'est tenue à l'écart des traditions d'ici. L'adamisme, tel qu'il fut sans doute avant les cunéiformes et les hiéroglyphes, s'il s'est développé, d'un côté, dans les traditions d'ici, d'un autre côté, s'est maintenu tel qu'en lui-même dans le goût précis de rassembler, dans l'exactitude, les multiples figures culturelles. Donc, à l'arrière-plan des figures, les formalités ; à l’arrière-plan des expressions de la vie, le désir rationnel d'actualiser, à court terme, l'adamisme.

Les pages présentées ici furent inventées, en leur formulation, au cours d'une lecture commune du commentaire du Gaon de Vilna (1720-1797) (ses traductions sont marquées : « G.R.A. » - Gaon Rabenou Elihahou) [37] sur les Tiqwouney ha Zohar (1re éd. : 1557). Qui les inventa ? Certainement personne ; probablement la francophonie pour une offrande aux autres véhicules linguistiques, à partir de cette sorte d’Araméen qui s'écrivait dans l’Espagne médiévale. Du côté de la production, trois étages. Une lecture dispersée, des gloses qui lient les textes, une tentative de rassemblement unitaire. Du côté de la présentation, on propose l'ordre inverse : le squelette d'une suite de raisons, la « chair » explicative et les appuis textuels. Deux lectures seront possibles : selon l'ordre des raisons et selon le niveau d'intelligibilité. Une numérotation facilite cette dernière. Les chiffres des milliers et des centaines marquent l'ordre des raisons. Le chiffre des dizaines indique le niveau 1 pour le squelette, 2 pour les références textuelles, 3 pour les gloses ; le chiffre des unités numérote la succession des éclairages, à chaque étape, pour chacun des niveaux.

Aucune rhétorique, aucune pédagogie ne peuvent empêcher que l’arrachement à l'ici ne soit, de prime abord, ressenti comme une souffrance, vécu comme une démarche stérile et contre-nature. Rien n'a été fait ici pour accentuer le malaise et l'impression d'un jeu verbal vain et sans issue. Mais l'expérience immémoriale atteste que quiconque persévère au sein d'un groupe effectif constate bientôt que l'étrangeté première recèle une extraordinaire puissance d'éclairement tant sur la vie immédiate que pour une mise en perspective des présences culturelles. Pour parvenir à la douceur et à la vérité d’Ithaque, si les trajets sont déroutants et excentriques, une des assurances inclue dans l'alliance du dieu et de l'homme est que, du moins, ils sont sûrs en leurs étapes et leur aboutissement.

Le tome I traite donc du dieu et de son allié. À venir, à partir de groupes élargis, moins austères, les tomes suivants recueilleront les nouvelles manifestations des vies réinvesties et réactivées au sein de la même indéracinable alliance.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 17 novembre 2011 18:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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