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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Henri Victor Vallois, ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION FRANÇAISE. (1943)
Résumé


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Henri Victor Vallois, ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION FRANÇAISE. Toulouse-Paris: Didier, Éditeur, 4e édition, 1943, 132 pp. Collection “Connais ton pays”. 7 figures et 4 planches. Une édition numérique réalisée par Thierry Rogel, bénévole, Professeur agrégé de sciences économiques et sociales au lycée Descartes de Tours en France.


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Anthropologie de la population française

RÉSUMÉ


Ce livre a pour but l'étude des races de la France, le mot race étant pris dans le sens que tous les anthropologistes s'accordent aujourd'hui à lui donner : « un groupe d'hommes présentant un ensemble de caractères physiques (forme et structure du corps, fonctionnement des divers organes, etc.) héréditaires communs ». Les caractères de civilisation ou de langage n'ont rien à faire avec la race.

Les recherches déjà effectuées, et qui se basent principalement sur l'étude de la stature, de la couleur des yeux et des cheveux, et de la forme de la tête, ont permis de reconnaître l'existence chez nous de quatre grandes races : la race nordique (blonde, de haute taille et à crâne allongé), la race lorraine (blonde, de haute taille mais à crâne très court), la race alpine (petite, brune et à crâne arrondi) et la race méditerranéenne (petite, brune et à crâne long). On peut y ajouter des descendants de la vieille race de l'âge de la Pierre polie, dite des. Baumes-Chaudes (petite, brune, à tête longue mais face très basse), et quelques représentants de trois races dont l'habitat normal est extra-européen : arménoïde, sud-orientale et indo-afghane.

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Toutes ces races sont plus ou moins mélangées, de sorte qu'aucune région n'est le siège exclusif  d’une seule. Le mélange n'est cependant pas le même partout : suivant les provinces, c'est l'une ou l'autre qui prédomine. Ceci permet de distinguer six zones, dont les quatre premières forment autant de triangles orientés autour des deux branches d'un X mené par le travers de la France, tandis que les deux dernières correspondent à la Bretagne et au littoral méditerranéen (voyez la carte de la fig. 5, p. 61).

La race nordique occupe essentiellement le triangle septentrional ; elle y est plus fréquente dans la Flandre, l'Artois et surtout la Normandie. En dehors de cette zone, on en trouve encore quelques centres dans les parties littorales de la Bretagne, et elle envoie au Sud-Ouest une coulée qui traverse la vallée de la Loire et le Limousin pour s'épanouir dans la Gironde.

Cette distribution indique que les Nordiques ont pénétré chez nous par la frontière de l'Est et par la mer du Nord, et que leur arrivée a été tardive ; elle ne date en effet que de l'âge du Bronze et surtout de celui du Fer.

La race lorraine correspond au triangle Est, d'où elle déborde un peu sur, l'Auvergne et la Creuse. Ses régions de concentration maximum sont la Lorrains et la Franche-Comté. Beaucoup d'auteurs la considèrent comme résultant du croisement des Nordiques avec les Alpins. Il semble bien cependant que ce soit une race autonome, car on la trouve déjà dans les tombeaux préhistoriques. Venue principalement à l'âge [121] du Bronze, elle a pénétré par la frontière de l'Est.

 La race alpine a une très grande diffusion. Elle s'étend largement sur le triangle méridional et, en dehors de celui-ci, a envahi presque toutes les autres régions : à l'Est, on la trouve en Savoie, dans la zone montagneuse des Vosges et dans les Ardennes ; en Bretagne et en Normandie, elle forme de gros noyaux presque toujours à distance de la mer dont ils paraissent avoir été refoulés par les envahisseurs nordiques ; à l'Ouest, elle colmate les intervalles entre les divers blocs à crâne long.

Cette large répartition est d'autant plus curieuse  que, bien que les premiers Alpins soient entrés chez nous à l'âge de la Pierre polie, ils sont, pendant plusieurs milliers d'années, restés pratiquement localisés à l'Est et au Nord-Est de la France. Même à l'époque romaine, ils étaient encore très rares dans des régions comme le Massif Central et l'Aquitaine, où ils forment aujourd'hui la presque totalité de la population. C'est au début du Moyen âge que s'est produit chez eux une brusque expansion dont on ne peut déceler la cause. Actuellement, c'est certainement la race qui a le plus de représentants en France.

La race méditerranéenne fait son apparition au Néolithique avec un type un peu spécial dit race de Genay. Elle s'étendait alors sur toute la France. Elle est aujourd'hui limitée au Midi, où elle occupe deux régions : une partie du triangle occidental, avec la  Charente et la Gironde, et le littoral méditerranéen [122] auquel il faut joindre la Corse. Plus ou moins directement, tous ces' territoires se rattachent à l'Espagne qu'habite un gros bloc méditerranéen dont les éléments débordent encore sur le versant français tout le long des Pyrénées.

Les Basques ont un type particulier, qui n'est pas sans ressemblance avec les Méditerranéens, mais s'en distingue par .plusieurs traits, entre autres le grand élargissement des tempes. Peut-être ne sont-ils qu'une modification locale de ceux-ci ?

La race des Baumes-Chaudes est la plus ancienne de la France, car ses premiers représentants habitaient déjà le Périgord à l'âge de la Pierre taillée. Ils y forment encore un bloc assez compact, qui se juxtapose aux Méditerranéens du triangle occidental. Des sujets de cette' race s'observent aussi en Bretagne. Il est probable qu'une recherche minutieuse en ferait découvrir dans d'autres régions de la France ; nous manquons de données sur ce point.

Les trois dernières races ne jouent qu'un rôle tout à fait minime dans le peuplement de notre pays. L'indo-afghane est représentée par le petit groupe des Gitanes. Quant à l'arménoïde et la sud-orientale, elles correspondent à divers apports étrangers, en particulier l'israélite. Ainsi la France, pour homogène qu'elle soit par sa civilisation et sa mentalité, est, du point de vue anthropologique, une mosaïque de races. Il n'est pas sans intérêt d'ajouter qu'aucune de celles-ci ne lui est propre ; toutes se sont prolongées au delà de ses frontières. Ce [123] qui distingue notre pays n'est pas le fait de recéler une ou plusieurs races particulières, c'est la façon dont elles se répartissent et les proportions qu'elles présentent dans chaque région. En gros, on peut dire qu'elles forment un complexe où, sur un fond alpin, se superposent, du Nord au Sud, les trois éléments nordique, lorrain et méditerranéen.

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Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 29 décembre 2011 18:51
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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