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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Pierre Vallières, “Cité libre et ma génération.” Un texte publié dans l’ouvrage d’Yvan Lamonde, avec la collaboration de Gérard Pelletier, CITÉ LIBRE. Une anthologie, pp. 324-337. Montréal: Les internationales Alain Stanké, 1991, 415 pp. [Avec l'autorisation de Monsieur Yvan Lamonde et de son éditeur accordée le 2 septembre 2008 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

VIII. Le débat Cité libreParti pris

Cité libre et ma génération.”

par Pierre Vallières

Pierre Vallières. « Cité libre et ma génération », Cité libre, 59 (août-septembre 1963) : 15-22 ; repris dans P. Vallières. La liberté en friche. Montréal, Québec/Amérique, 1979, pp. 41-59.

Un texte publié dans l’ouvrage d’Yvan Lamonde, avec la collaboration de Gérard Pelletier, CITÉ LIBRE. Une anthologie, pp. 324-337. Montréal : Les Éditions internationales Alain Stanké, 1991, 415 pp. [Autorisation formelle accordée par Yvan Lamonde et son éditeur, le 2 septembre 2008 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]


« Nous sommes tous là, ceux d'une génération dont le tour est venu de s'exprimer. Nous avons quelque chose à dire. Mais le silence n'est pas facile à rompre publiquement ; il fallait qu'une équipe s'en fit une obligation [1] ».

C'était le premier mot, l'intervention initiale qui devait déclencher, en 1950, l'expérience Cité libre. Ses collaborateurs venaient se forger des instruments de responsabilité dans la cité et découvraient la nécessité de pousser des racines qui les libèrent tout en les attachant à leur milieu d'origine. « Après bien des rêves d'évasion permanente ou temporaire [2] », ils avaient été impressionnés par « l'urgence des tâches » et par leur complexité [3]. Ils se réunirent donc non pas tant pour travailler « à la fabrication d'une revue qu'à l'élaboration d'une pensée commune sur un certain nombre de problèmes [4] ». Ou plutôt, ils ont cherché une méthode pour « situer leurs problèmes » : liberté de discussion, échange, mise en commun des expériences ; en somme, une réflexion vécue. Non pas une réflexion pour le plaisir de réfléchir, mais une réflexion « au point de départ d'une action. Action modeste, menacée, mais résolue [5] ».

Ainsi débuta l'aventure. Cité libre ne comptait « pas de maître en son sein » et dut faire confiance « aux ressources du travail d'équipe [6] ». Elle réunit moins des esprits que des hommes, décidés à « entrer dans la vision directe et droite qui seule révèle la vraie nature des choses [7] ».

Depuis treize ans, la règle du jeu a été de réfléchir sur la situation sociale, politique, économique et religieuse du Canada français, sans rechercher l'unanimité de pensée et en amorçant chez nous la première forme de « collaboration positive et ouverte entre croyants et incroyants [8] ». « Maison de famille, celle où chacun peut se montrer au naturel parfait [9] », la revue est devenue le signe d'un certain rassemblement... à gauche.

Pendant longtemps, les collaborateurs de Cité libre, - recrutés surtout parmi des hommes d'action qui ont maintenant quarante ans et plus et qui sont (ou ont été) engagés dans le mouvement ouvrier et la lutte antiduplessiste - n'ont pas senti la nécessité du dialogue avec les plus jeunes. Les jeunes ne s'exprimaient d'ailleurs pas, mais lisaient Cité libre. Aucun d'entre eux ne jouait le rôle (propre à la jeunesse) de veilleur et d'éveilleur de conscience. Cité libre jouait pour eux ce rôle. Puis quelque chose s'est rompu avec la mort de Duplessis : le substrat des prises de position habituelles aux « gauchistes » a perdu d'un coup son apparente solidité pour faire apparaître dans une lumière crue le vide philosophique des intellectuels québécois. L'opposition à l'ancien régime ne pouvait développer à elle seule une authentique interrogation humaine.

Il manquait aux idéologies politiques et aux lieux communs des appels à la liberté (qui se sont multipliés avec la naissance de Liberté et de Situations) un « pourquoi » qui leur fut antérieur. Un « pourquoi » adressé à l'homme.

Des jeunes (et des moins jeunes peut-être) se sont demandé, j'en suis sûr, si leurs aînés, suroccupés d'occupations diverses et d'agitation politique, étaient capables de prendre en charge leur mise en demeure et de se laisser modifier par des exigences plus profondes. Fallait-il compter uniquement sur soi-même ?

En fait, le résultat le plus néfaste de l'héritage légué par l'administration Duplessis fut un climat d'esprit morne et gris, où chaque vieillard prématuré de la province saluait avec tristesse, selon le mot de Nietzsche, celui qu'il aurait pu être. Où étaient les accoucheurs de nouvelles valeurs et de comportements révolutionnaires ? Les anciens thèmes de combat épuisés, il fallait bien se trouver un nouvel ennemi : ce fut le clergé ; et ainsi naquit le MLF. Mais ce nouveau combat ne fut pas très sérieux. On était monté à l'assaut d'une taupinière.

Des efforts réellement créateurs d'attitudes et d'action [10]. point. Tout au plus une réflexion sur les évènements d'ici, mais une réflexion privée d'une unité profonde des projets fondamentaux, - sociaux, politiques et philosophiques -, dont elle aurait dû être porteuse. Passé le niveau des activités professionnelles et des éditoriaux, nos intellectuels n'ont pas joué de rôle décisif dans nos vies. Certes, ils ont hissé les couleurs d'un drapeau et se sont battus pour elles, mais ils n'ont pas su introduire dans notre existence une inquiétude durable, ni la capacité de révéler et de contester notre destin à chaque tournant. L'engagement s'est trop tôt affadi et bureaucratisé. Nous n'avons pu éviter de sentir la désuétude des exigences dont la « nation » et la « langue » étaient devenues pour ainsi dire les seuls centres. La volonté elle-même de « transformer les structures » n'était pas un idéal suffisant. Nous n'étions pas nihilistes, mais tentions un peu de nous comprendre et de nous dépasser, car nous avions commencé d'éprouver « notre désarroi d'hommes ». Et pendant ce temps, personne ne nous permettait de nous affronter à autre chose qu'à la vanité d'un système de valeurs sclérosé.

Le nouveau régime libéral était devenu, après celui de Duplessis, le point de mire de l'univers. Quant à l'homme... on le renvoyait aux solutions toutes faites et tranquillisantes de la tradition de ce que l'on ne peut même pas oser appeler un humanisme.


Premier appel

En octobre 1961, Gérard Pelletier lançait aux moins de trente ans l'invitation de se définir [11], au risque de se poser en s'opposant à Cité Libre [12]. L'un d'entre eux, Gérald Godin, répondit : « Être vrai, voilà mon obsession, ma hantise... Je cherche toujours, même alors que j'ai peut-être trouvé... Que nous reste-t-il à faire, sinon réfléchir, méditer, travailler presque en cachette à des choses importantes, comme écrire un livre [13] ? »

Un autre, André Major, révéla qu'il croyait « d'une façon générale à l'engagement [14] ». Et il ajouta, au nom du groupe qu'il anime : « Pour nous qui prétendons croire à l'engagement, la solution des problèmes québécois doit être globale.... nous n'acceptons ni les séparatistes qui ignorent le cléricalisme, ni les « laïcisants » qui refusent le séparatisme. Notre problème est bicéphale ! Notre libération s'effectuera à tous les niveaux : à l'intérieur comme à l'extérieur. » Ces citations expriment deux attitudes d'un côté, la volonté d'éclaircir un destin ; de l'autre, le besoin de se quereller autour d'une idée politique. J'ai l'impression que ma génération (ceux d'environ vingt-cinq ans) se partage en deux groupes : ceux qui, comme Major, ont trouvé une voix pour nous dire qu'ils avaient « les armes à la main [15] » ; ceux qui, en cachette, comme Gérald Godin, s'interrogent sur la gravité de leurs engagements d'adolescents auxquels il manquait « tout un poids de vie, de chair, de chaleur, de souffrance », pour retrouver au-delà des premières émotions un fondement à leur existence ; qui se sont réfugiés dans un « certain silence » pour ne pas s'endormir parmi « ceux qui gueulent » ; pour qui enfin l'expérience à tenter est l'expérience métaphysique de la valeur de l'homme, et qui savent que la liberté n'est pas donnée, qu'elle est un effort angoissant arraché aux profondeurs de la nuit intérieure.

Je ne parle pas de ceux qui sont déjà englués dans le bien-être de l'époque triomphale de la consommation ; quoiqu'ils représentent peut-être la part d'entre nous qui, par son inertie, empêchera la révolution de se faire et obligera l'histoire à continuer sans nous.


Ceux qui ont trouvé une voix

J'ai toujours cru que les valeurs se cherchent tout comme la vérité, en même temps que la vérité, qu'elles ne différent pas tellement de la vérité et qu'elles se découvrent difficilement. L'essentiel est de demeurer fidèle à sa conscience dans la réflexion, comme on demeure fidèle à sa responsabilité dans l'action. Cela ne va pas sans déchirement. Mais c'est ce déchirement lui-même qui nous apprend le respect de l'homme et de la vie.

Ce déchirement, certains jeunes intellectuels, nationalistes, séparatistes, athées et marxistes tout neufs, ne semblent pas tellement l'éprouver ; et c'est pourquoi, au fond, ils ne veulent rien respecter. À l'angoisse, qui manifeste pourtant, selon Mounier, la perfection de la nature humaine et nous ouvre à la responsabilité en même temps qu'elle annonce notre liberté, ils préfèrent une « attitude globale » vis-à-vis des hommes et de l'histoire, une passion et une conception du monde. Et c'est cette totalité syncrétique qui les oblige à faire un choix définitif d'eux-mêmes, de la société, et du destin de l'homme.

Il arrive que la colère et la haine, dont parle Major dans un récent article publié dans Liberté [16], soient sollicitées par des événements réels, par des injustices concrètes qui collent à la peau et font trop mal. Mais il arrive aussi que la passion devance les faits, va les chercher elle-même, s'en alimente avec complaisance et les interprète de manière à les rendre offensants. La passion se crée elle-même ses obsessions. Je ne doute pas que l'on puisse choisir de vivre uniquement « sur le mode passionné », comme dirait Sartre ; mais le malheur veut qu'en choisissant la haine, il ne reste que la passion à aimer ; et comme la passion, en l'occurrence, est la haine, il n'y a plus rien à aimer, car qu'est-ce enfin qu'aimer la négation de l'amour ? On peut dire que la haine est un amour inversé, ou un amour perverti ; mais le mot « amour » à côté du mot « perverti » n'empêche pas la haine d'être une perversion... et d'aboutir aux manoeuvres souterraines du FLQ.

On dirait qu'au départ ceux qui parmi nous ont trouvé une voix ont choisi de raisonner faux. Ils sont nés apparemment avec « la nostalgie de l'imperméabilité ». Ils se veulent « purs », ils ont peur des faits, des analyses objectives et de l'opinion des autres.

L'homme réaliste, au contraire, cherche en gémissant, profondément conscient que ses raisonnements ne sont que probables, que d'autres considérations viendront les révoquer en doute. « Il ne sait jamais très bien où il va ; il est 'ouvert', il peut passer pour hésitant [17] ».

Mais nos séparatistes et nos catéchumènes marxistes n'hésitent pas beaucoup, en général. Ils sont attirés par la solidité des systèmes, et leur « révolte » n'est au fond qu'un effort passionné pour réaliser une nouvelle « union nationale ». Ils sont marxistes de nom, mais réalisant en fait ce que Sartre appelle « une certaine liaison mystique et participationniste de l'homme à son bien, qui résulte du régime actuel (capitaliste) de la propriété [18] ». Ils ne sont pas tout à fait désaliénés. (On peut dire la même chose des « Compagnons de l'action », qui, eux, se veulent « à droite », dans l'intégrité.)

« L'union nationale » qu'ils préconisent sous forme d'indépendance présumément socialiste, les porte à rêver de Lénine et de Mao Tsé-toung (comme les Compagnons de l'action de leur côté rêvent de Franco, de de Gaulle et des congrégations romaines), parce que, je suppose, ils aspirent à un pouvoir fort qui leur enlève l'écrasante responsabilité de penser par eux-mêmes et d'inventer. Ils sont, d'ailleurs, terriblement dogmatiques et n'ont pas attendu longtemps pour choisir « le marxisme falsifié, étriqué, mis en conserve, que le vieux clergé communiste continue à enseigner [19] » de par le monde. Ils sont assez loin du « marxisme qui, remarque Gilles Martinet, commence à surmonter sa grande crise du milieu du siècle, le marxisme vivant, critique, fidèle à lui-même, le marxisme de notre temps [20] ».

Non, ils préfèrent l'exacerbation pathologique à laquelle ils ont la hardiesse un peu étroite d'associer la douleur vécue d'un Frantz Fanon.

Mais allez donc leur en causer ? Ils ont une peur physique de la vérité. Chaque ligne de ce qu'ils écrivent laisse transpirer l'envie qu'ils ont d'être esclaves. Et ce sont eux pourtant qui veulent nous libérer ! Ils crient à tue-tête, mais ignorent le contenu des mots qu'ils utilisent et fuient la forme même du vrai, cet objet dont l'approximation demeure sans cesse indéfinie et mystérieuse. Ils sont contre les opinions que l'on acquiert à force de réflexion tenace. Ils les veulent innées. Eux-mêmes ont choisi d'exister parfaitement et tout de suite, comme si leur évolution existentielle et temporelle avait été mise en sursis à vingt ans. Mise en sursis pourquoi ? Est-ce arrivé par nécessité ?

Si on les interroge et les provoque, ils se ferment. Ou bien ils sourient candidement comme certains collégiens « avancés ». Pour dialoguer, il faut être d'accord ! D'ailleurs, pourquoi, nous dit Major, « tomber dans le piège du dialogue » ? « Nous préparons cet avenir qui mobilise toutes nos énergies, nous traçons des formes pour une vie nouvelle, nous proposons une vision de l'homme et du monde qui nous semble à la mesure de notre liberté (9) » ! On est tout près du fanatisme. Ce qui m'étonne, c'est qu'un type comme Major ait choisi d'être terrible à ce point et qu'il n'ait pas peur de lui-même...

De même qu'il est essentiel à la démocratie d'assumer l'impur avec le pur (si le pur existe), il est normal dans une perspective totalitaire de faire la chasse au Mal (l'Anglais, par exemple) pour espérer voir le Bien se donner de lui-même, sans recherche inquiète, sans contestation, sans choix responsable.

Alors qu'il s'agit en réalité d'aller « par-delà le Bien et le Mal », par-delà tous les tabous. Cette certitude nous vient quand on a une bonne fois éprouvé que le monde est mal fait et qu'il faut inventer la morale elle-même. Pour que Major et ses amis expriment dans leurs articles et leurs poèmes « engagés » autre chose que des obsessions surgies du Québec occulte et anglophobe, encore noyé de culpabilité et d'anxiété infantile, il faudra qu'ils assument la solitude du génie et cessent de se prendre pour des « rebelles » et des « dévastateurs », alors qu'ils ne sont que des enfants gâtés.

(C'est sans aucun doute un peu fort, ce que je viens de dire, et passablement injuste pour ceux qui ont la franchise de dire ouvertement ce qu'ils pensent. Mais la franchise n'est pas tout et ne légitime pas toutes les affirmations. Les mots ne sont pas des oeufs que l'on peut lancer à droite et à gauche, sur ceux qui ne nous reviennent pas. Le langage est de l'homme et, pour être véridique, doit participer de sa raison ardente. Raison et chaleur humaine donnent aux mots une profondeur qu'autrement ils n'ont pas. C'est un tourment profond qui toujours fait l'homme grand, et c'est en allant loin en soi-même que l'on augmente la portée de ses paroles comme de ses gestes. Ce qui m'a fait bondir en lisant, par exemple, Les Armes à la main d'André Major - que je crois par ailleurs très sincère - c'est ne pas y découvrir un doute chargé de vérité et, ce qui m'étonne chez un poète, de n'y voir trace d'aucun dialogue intérieur, d'aucun retour sur soi, d'aucun échange entre la vie profonde et l'univers quotidien. Comme si l'on pouvait passer d'une révolte d'adolescent à une révolution d'homme, qui ne soit pas un leurre, sans avoir éprouvé une certaine panique, que j'appellerais « le sentiment du sacré » : cette interrogation pressante qui nous saisit une fois à la vue de notre absolue contingence et qui ne cesse plus par la suite de nous poursuivre.)

Je me demande ce que deviendront certains séparatistes de ma génération quand ils auront chassé les Anglais de leur paysage. J'ai peur qu'ils ne puissent survivre à cette séparation, tellement ils renieraient une part importante d'eux-mêmes en cessant de s'affirmer contre eux. Il faudra peut-être alors qu'à leur tour ils inventent le Noir, le Juif ou l'Arabe...

C'est tout de même une solution paresseuse et trop facile que de se reposer sur une lutte verbale contre un bouc émissaire du soin de devenir des hommes.


Les silencieux

Ce que je viens de dire ne se rapporte qu'à un groupe relativement restreint, le seul qui s'exprime.

À la majorité d'entre nous cependant, c'est le langage qui fait encore défaut, qui est éprouvé comme impuissant à changer l'ordre des choses à procurer le bonheur, à permettre une communication authentique. Et c'est à une révision beaucoup plus profonde que celle de la politique québécoise ou canadienne que nous nous sentons conviés. Un non-sens est là qui guette, tapi comme une bête qui fait semblant de dormir pour mieux vous sauter dessus.

C'est pourquoi les silencieux sont réservés. Ils s'efforcent de « vivre en état de saisissement [21] » pour obliger les choses à s'abandonner à eux, à livrer leur sens. Leur froideur est du recueillement. Ils n'ont pas à trouver une voix pour exprimer leur besoin d'émotion. L'appel qui les presse ne les porte pas aux discours, mais à la réflexion par hasard : à l'origine, il y a toujours une difficulté à vivre, une écharde dans la chair, un trou dans l'esprit qui avertit l'homme de sa solitude et de la vanité effrayante de l'existence.

À ceux qui voudraient leur apprendre « quoi » penser pour être heureux et tranquilles, ils opposent obstinément une démarche antidogmatique de méditation infinie sur leur être propre, leur être-avec-autrui, leur être-pour-la-mort... Ce qu'ils cherchent à comprendre, ce sont les manières d'être de la vie, de leur vie. Car il existe un lien entre l'intelligence et la liberté, la connaissance de soi et l'amour de soi, l'amour de soi et l'action, l'action et l'amour des autres, l'amour des autres et la liberté, la liberté et la connaissance... Tout se tient et tout converge. Fuyant « l'imitation de ce qui est censé devoir être » (Krishnamurti), pour revenir à l'existence innommable, ils recherchent la source, le fondement, le sens. Ils ignorent s'il existe une réponse, mais ils s'interrogent, et c'est l'interrogation qui les fait hommes.

Les silencieux, il faut s'y attendre, contestent souvent aux hommes d'action leur capacité de parler et d'agir au nom de l'homme. Eux aussi sentent le besoin de s'engager et d'adhérer à une idéologie sociale et politique cohérente, comme le socialisme. Ils savent très bien qu'ils peuvent se rencontrer avec d'autres pour un même combat, qu'il existe déjà pour eux des impératifs vitaux - humanisme, civilisation, socialisme, vérité, liberté, espoir - par lesquels ils se sentent engagés et responsables, et en quelque sorte déterminés, voués à l'action, dès l'éveil de leur conscience. Pourtant, ce sont des hésitants qui éprouvent la relativité des mots en même temps que celle de l'existence. Ils ont la certitude qu'aucune action n'épuisera jamais leur espérance ni ne leur procurera automatiquement le bonheur. Ce qu'ils réclament cependant, au fond d'eux-mêmes, ce n'est pas de garder leurs mains propres, car habituellement ils ont expérimenté l'injustice et se sentent en état de guerre, mais de conserver présente et vivante cette certitude que l'homme, tout homme, passe le reste, et que l'homme même passe l'homme. Ils voudraient, avant de s'engager, qu'on leur garantisse le respect de l'homme dans l'action et la liberté de réfléchir sur sa destinée.

C'est pourquoi ils souhaiteraient que Cité libre, ou Liberté ou tout autre mouvement de pensée et d'action, soit un lieu habité par l'inquiétude d'un fondement, le lieu d'une interrogation qui accule sans cesse l'homme d'ici à sa profondeur et à sa transcendance, sans lui permettre aisément de fuir dans la bonne conscience et la mauvaise foi.

Mais l'homme de Cité libre est-il, en fait, plus qu'un animal politique ? Et les articles « philosophiques » qui y paraissent de temps en temps, sans continuité, peuvent-ils constituer cette philosophie que nous réclamons, qui soit enfin contemporaine de nos actes, qui donne une signification à notre praxis sans trahir le réel, qui nous aide à assumer consciemment notre existence sans vouloir nous définir une fois pour toutes ? Il est clair que non.

Et pourtant y a-t-il quelque chose de plus urgent à entreprendre, chez nous, qu'une réflexion patiente et profonde, non pour nous inventer une raison d'être ou des raisons d'agir, mais pour nous faire une âme ? Car nous n'avons point d'âme. Nous souffrons d'un vide atroce. Notre conscience n'a pas d'étoffe.

Comment un homme vide pourrait-il faire une révolution qui se tienne debout ? L'homme ne se nourrit pas seulement de pain.

Mais il lui faut le pain. Il y a toujours un lien entre l'inquiétude sociale et l'inquiétude métaphysique. Et justement au nom de l'appel qu'ils ont entendu d'« engager leur âme », les silencieux doivent finir par trouver les moyens d'amorcer une trouée dans leur conscience (qui risque de devenir malheureuse et morbide). Car leur sensibilité est brûlée chaque jour par le mal fait à autrui, si ce n'est à eux-mêmes. Le désordre établi doit leur être spontanément inacceptable, à eux qui estiment très élevé le prix de la liberté et plus précieuse que tout cette faculté qui permet à tout homme d'échapper à la servitude des choses pour risquer une aventure spirituelle, personnelle et créatrice de destin.

Seule l'incapacité de se fier à une valeur, comme la liberté, la vérité et l'amour, peut « justifier » l'inaction. Il n'existe aucun recours vital contre cette incapacité, sauf l'oubli et le désespoir. Mais pour celui qui n'est pas devenu incapable de croire « en quelque chose », son moindre brin de foi l'engage, le rend responsable du monde.

À la majorité d'entre nous, qui recherchons actuellement un langage, la foi et la passion font moins défaut que la peur, cette maudite peur héritée de ce pays et qui pourrait donner des névroses aux éléphants. Mais la peur se guérit par l'affrontement, et l'amour ne peut prendre forme sans une certaine violence. Gandhi, le non-violent très estimé des silencieux, eut un jour ce mot peu connu : « Je risquerais mille fois la violence, plutôt que l'émasculation de toute une race [22] ». « La personne, écrivait Mounier, prend conscience d'elle-même non pas dans une extase, mais dans une lutte de force... [23] ».

Certains sont peut-être silencieux par avarice, mais ils oublient que l'homme ne devient lui-même qu'au moment où il se choisit des fidélités qui valent plus que sa vie.

Ce serait un désastre si le silence (« provisoire », espérons-le), que la majorité d'entre nous a choisi, n'aboutissait qu'à fabriquer des eunuques aux airs sérieux. La base d'une expérience authentique n'est pas un état subtil, mais un acte. Et si l'existence précède l'essence, c'est parce que l'acte précède la « perfection ».

J'ai parlé d'une majorité de silencieux. Il s'agit bien entendu d'une majorité au sein du groupe mal défini de ceux qui, au Québec, réfléchissent et songent, d'une manière ou d'une autre, à s'engager, c'est-à-dire à vivre une vie authentique. Combien sont-ils ? Combien sommes-nous ? D'après ce que je peux savoir, nous sommes au moins quelques-uns à adresser à Cité libre (et aux autres) une interrogation nouvelle : par cette exigence grandissante en nous d'éprouver jusqu'au fond et d'éclairer la structure tragique de notre destinée, personnelle et collective.


Les uns et les autres, responsables du monde

On parle d'engagement, comme si l'engagement dépendait réellement de nous. En fait, nous sommes « embarqués ». C'est l'abstention qui est illusoire, comme l'ont rappelé depuis plusieurs années Mounier, Sartre, Camus, Merleau-Ponty. Les silencieux dont j'ai parlé ne sont pas « absents » : il faudrait pour cela qu'ils soient morts.

L'interrogation qu'ils sont en droit d'adresser à leurs aînés et le fait qu'ils mettent en cause des prises de position traditionnelles ne les dispensent pas de se compromettre eux-mêmes et de choisir.

Car ce n'est pas avec des « représentations » idéales ou avec une pensée abstraite, que nous pouvons réellement communiquer, mais avec des hommes qui déjà, avant toute réflexion, ont un certain style d'être et signifient un monde. Nous sommes embarqués avec eux dans une histoire qui se fait au jour le jour. Attendre, pour agir, des causes parfaites et des moyens irréprochables, est une manière de se garder pour soi, comme on protège un objet de luxe. Refuser l'engagement, c'est refuser en fait la condition humaine. Et si un « certain silence » peut-être aussi un engagement, c'est dans la mesure où, loin d'être une activité privilégiée et séparée, il est approfondissement de l'existence et aspiration à des valeurs qui fondent, en la développant, toute l'activité humaine.

Être et agir sont inséparables, et l'omission elle-même est un acte qui engage tout l'être de celui qui la choisit. Ainsi la politique de non-intervention, entre 1936 et 1939, a engendré la guerre. Celui qui ne fait pas de politique fait passivement celle du pouvoir établi. Celui qui ne se révolte pas contre l'iniquité permet au désordre établi de s'étendre et de durcir. Celui qui aspire au repos renforce l'injustice.

Je pense qu'un homme normal n'est jamais retranché du drame collectif et qu'il est constamment provoqué par la lutte qui s'y joue. Ainsi l'homme d'ici est lié au régime politique et social nord-américain et sa vie intérieure elle-même est marquée d'un contact quotidien avec le capitalisme. Son histoire n'évolue pas par idées claires et par projets solitaires, elle a pour instruments, comme dit Merleau-Ponty, « les complexes politiques et les projets anonymes » au sein desquels elle baigne et qui lui donnent, comme à tout un groupe d'hommes, un certain style, « fasciste », « capitaliste », « prolétarien », « collet blanc », par exemple. « Dans la mesure où l'homme n'a pas compris que ses actes, en passant de ses décisions intimes dans le monde des choses, prennent toujours un certain sens statistique et objectif qui peut être assez différent de celui qu'il leur donne lui-même, il est surpris en face d'eux, il ne les reconnaît pas, il se sent trompé par le « mystérieux pouvoir d'autodétermination » (T. Maulnier) dont l'histoire semble douée. De là cet air de dormeur mal éveillé qu'on lui trouvera quand l'événement (la révolution cubaine, disons) montrera soudain au grand jour la figure inconnue de sa propre vie, et sa trahison inconsciente [24]. » Combien d'Américains, depuis Castro, nous sont apparus inconscients de la situation qui existe en Amérique latine et cependant terriblement responsables de cette situation ?

La prise de conscience du désordre établi est un sacrifice de notre « narcissisme supérieur » aux sollicitations d'un réel impur, au sein duquel se débattent pourtant des millions d'hommes. Cette prise de conscience oblige à jouer la vérité reconnue et les valeurs choisies, à combattre pour une transformation du monde en partant des faits immédiats, comme l'ouvrier profite de la moindre prise qu'il a sur sa machine pour l'embrayer à nouveau.

Il faut dire que l'éducation que l'on nous a donnée ne pouvait nous préparer plus mal qu'elle l'a fait à l'action. On nous a distribué (comme une machine distribue des paquets de cigarettes ou des « cokes ») un savoir formaliste et systématiquement fondé sur l'argument d'autorité, qui pousse tantôt au dogmatisme, à l'idéologie globale, tantôt, par réaction, à l'ironie stérile et au dénigrement. Nos prêtres éducateurs nous ont appris le scrupule et le cas de conscience au lieu du culte de l'action et de la liberté, la liberté n'étant pas considérée comme une vertu mais plutôt comme un vice conduisant tout droit chez Lucifer. C'est ce climat qui doit être d'abord profondément modifié chez nous si l'on ne veut pas renouveler indéfiniment, au plan de l'action, la bonne conscience de nos intellectuels et la lâcheté de nos « consciencieux » chrétiens.

C'est donc pour un engagement renouvelé et un risque total qu'il faut réclamer une nouvelle philosophie de la vie et une redécouverte des valeurs : non pas des valeurs créées par les modes et les coutumes, mais des valeurs qui trouvent leur « raison » en l'homme. Ces valeurs nous sont nécessaires pour que l'organisation sociale que nous souhaitons (pour moi, elle doit être de type socialiste) n'aboutisse pas à la matérialisation dure et sans âme d'une idée, et encore moins d'une réaction sentimentale contre l'ordre établi. C'est pour que l'homme soit au coeur de nos préoccupations politiques et sociales que la philosophie nous est plus que jamais nécessaire.

Et c'est également pour que la philosophie ne divinise pas le relatif en des impératifs absolus et la bonne volonté en intégrité, que l'action doit accompagner déjà notre recherche. Car rien ne nous instruit mieux que nos actes de l'ambiguïté de toutes les « causes » et de toutes les « philosophies », nos actes nous révélant constamment à nous-mêmes notre propre ambiguïté.

Une dernière remarque s'impose. Pour éviter une harmonie imaginaire, il est bon de savoir que « le lien des fins aux moyens n'est pas un lien immédiat et évident, par suite des rapports complexes qu'introduit la transcendance des valeurs (l4) ». Deux hommes peuvent être d'accord avec la philosophie de Mounier ou celle de Sartre et ne pas l'être sur le problème de l'éducation ou sur celui de la gestion économique. Les valeurs peuvent être communes, les analyses, et par suite, les choix et les partis, différer.

Le problème est justement ici de fonder cet humanisme indispensable à tout mouvement d'ensemble, lui-même indispensable à toute révolution profonde. Ce mouvement n'a pas besoin d'une idéologie religieuse qui le dépasse, mais d'une philosophie des valeurs qui soit signifiée par l'existence même de l'homme. Une philosophie, par conséquent, qui origine des sciences de l'homme, se développe par une phénoménologie rigoureuse et s'ouvre finalement au sens de la destinée humaine par une métaphysique existentielle, respectueuse de toute la réalité de l'homme.

Mais déjà, pendant que cette philosophie se constitue, à l'aide des morceaux d'humanisme que nous ont livrés Marx, Freud, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Einstein et les penseurs existentiels contemporains, des inégalités sociales réclament au moins notre protestation et une action commune. Cette action n'exige pas au départ « le choix d'un destin de l'homme et d'une nature humaine(10) », mais le respect de l'homme, antérieur à toute tentative de former un ordre humain quelconque. Le respect de l'homme, que Saint-Exupéry ne cessait de réclamer, peut suffire à nous rassembler. Et ce respect est peut-être la preuve que tout rassemblement d'hommes, au service d'une cause, est fondé sur le postulat implicite de l'universalité de la nature humaine.

*   *   *

Le problème de ma génération est de nous retrouver, au sein d'une nation qui ne nous a pas encore offert les moyens de vivre une histoire. Notre pays n'est pas encore devenu un lieu véritablement spirituel de culture et d'amitié. La société demeure amorphe et l'omniprésence de son inconscience empêche une véritable révolution en faveur de l'homme. Nous cherchons quelque chose à quoi nous accrocher pour éviter de flotter plus longtemps à droite et à gauche, incertains et déracinés.

Nous nous voyons acculés à faire la preuve de ce que nous sommes. Nous n'avons même pas la liberté de nous « dépayser dans nos origines » (Heidegger), comme l'Arabe et le Chinois, pour fortifier notre personnalité d'un passé qui soit « nôtre ». Et il nous faut de plus reconnaître que le meilleur de la tradition occidentale, dont nous avons hérité quelques miettes, est aujourd'hui visé au coeur par une transformation qui, j'ose espérer, est bien « l'appel d'une tradition profonde à une tradition plus profonde encore » (Péguy). Depuis cent cinquante ans, ce qu'on a appelé le « socialisme » a recherché l'universalisation de la classe moyenne ; il y a réussi, partiellement, par un dirigisme la plupart du temps dictatorial : aujourd'hui, il doit admettre le risque de la liberté, sous peine d'échouer. Car c'est la liberté qui est la valeur fondamentale et c'est sur elle qu'un ordre vraiment humain peut être fondé.

Si je parle de socialisme, c'est parce que je ne crois pas au capitalisme libéral comme régime ou « milieu » digne de l'homme. Si je parle, tout de suite après, de liberté, c'est que ma génération ne reconnaît plus que cette valeur-là, ou du moins lui accorde la priorité sur toutes les autres. Si j'ai intitulé cet article « Cité libre et ma génération », c'est parce que cette revue signifie encore pour nous quelque chose, que Cité libre est malgré tout le lieu des réflexions les plus sérieuses et des engagements les moins réactionnaires, et qu'elle est sans doute, avec Liberté, la seule institution d'ici où l'on puisse parler de toutes ces choses que l'on ne peut que très difficilement dire ailleurs.

Mais le fait que Cité libre recrute très peu de jeunes doit lui poser un important problème.

Il est pour moi évident que les jeunes ne peuvent se rassembler que pour un projet audacieux, à moins de se contenter des pseudo-audaces de la revue Maintenant. Je parle toujours de jeunes qui réclament quelque chose de plus que de s'émouvoir devant le drapeau fleurdelisé de Sa Majesté le Québec et qui ne veulent pas demeurer complices, par leur silence et leur inaction, du règne de la bêtise, de l'argent et des gadgets. Il est temps que ceux-là se rencontrent dans le dialogue, l'approfondissement de l'existence et l'action. Une « communion en raison » n'est peut-être pas possible entre nous, ni même souhaitable. Du moins est-il à espérer qu'une solidarité se dessine et fasse échec à notre commun isolement, que nous sortions de la « neutralité » pour devenir responsables et prendre en charge ce que nous n'avons sans doute pas choisi (puisque nous n'avons pas choisi de naître), mais qui est notre actualité, laissée à notre invention comme à notre paresse. Nous avons à choisir entre la responsabilité et l'irresponsabilité. Et notre choix dépend, en définitive, du choix plus profond que nous avons déjà fait de nous-mêmes et du sens que nous donnons aujourd'hui à notre situation dans le monde.

J'ignore si nos aînés peuvent faire route avec nous, hors des sentiers battus. Et ce qui est plus grave, j'ignore si, devant compter sur nous-mêmes, nous pourrons nous unir, et d'abord nous reconnaître. La vague de séparatisme qui s'est levée sur le Québec manifeste peut-être davantage la séparation des hommes au sein de la communauté canadienne-française que leur vouloir-vivre collectif.

Mais je m'obstine à croire qu'un rassemblement authentique, dans la fraternité de la lutte et de la réflexion, est possible au Québec aussi bien qu'ailleurs, en vue d'une révolution qui devra cesser d'être un mythe pour devenir une volonté radicale de travailler au changement d'une société dominée par une économie véreuse, une politique d'intérêts financiers et une culture individualiste. La socialisation du monde et la promotion des masses demeure la réalité la plus profonde, et c'est sur cette réalité que doit s'appuyer notre engagement, si nous ne voulons pas passer aux yeux des hommes qui subissent l'oppression pour des bureaucrates décharnés en mal d'avoir une foi qui les oblige à voir sans cesse la peine des hommes.

L'âme des chrétiens prend trop souvent la fuite devant la violence à faire au monde pour le transformer. Ce serait un vrai malheur si ma génération, « héritière de Dieu », comme dirait Saint-Exupéry, se déchargeait sur les professions bien tranquilles du soin de restaurer l'homme au-dessus des objets et de combattre pour cette primauté de l'homme qui « fonde la seule Égalité et la seule Liberté qui aient une signification [25] », la primauté de l'homme sur l'individu chosifié.

Et combattre ainsi pour l'homme, c'est combattre à la fois contre ses ennemis et contre soi-même. C'est une aventure totale, qui exige d'être vécue collectivement par des hommes fortement personnalisés.



[1] « Règle du jeu », dans Cité libre, juin 1950.

[2] « Règle du jeu », dans Cité libre, juin 1950.

[3] Gérard Pelletier, « Cité libre confesse ses intentions », Cité libre, février 1951.

[4] Gérard Pelletier, « Cité libre confesse ses intentions », Cité libre, février 1951.

[5] « Règle du jeu », dans Cité libre, juin 1950.

[6] Gérard Pelletier, « Cité libre confesse ses intentions », Cité libre, février 1951.

[7] Gérard Pelletier, « Cité libre confesse ses intentions », Cité libre, février 1951.

[8] Gérard Pelletier, « Feu l'unanimité », Cité libre, octobre 1960.

[9] « Règle du jeu », dans Cité libre, juin 1950.

[10] Cf. Léon Dion, « De l'ancien au nouveau régime », Cité libre, juin-juillet 1961.

[11] Gérard Pelletier, « Un Certain silence », Cité libre, octobre 1961.

[12] Gérard Pelletier, « Un Silence provisoire », Cité libre, janvier 1962.

[13] Gérald Godin, « Être ou ne pas être », Cité libre, janvier 1962.

[14] André Major, « Problème bicéphale », Cité libre, janvier 1962.

[15] André Major, « es Armes à la main », Liberté, mars-avril 1963.

[16] André Major, « es Armes à la main », Liberté, mars-avril 1963.

[17] Jean-Paul Sartre, Réflexions sur la question juive, coll. « Idées », NRF.

[18] Jean-Paul Sartre, Réflexions sur la question juive, coll. « Idées », NRF.

[19] Gilles Martinet., Le Marxisme de notre temps, Julliard, 1963.

[20] Gilles Martinet., Le Marxisme de notre temps, Julliard, 1963.

[21] Paul Van den Bosch, Les Enfants de l'absurde, Table Ronde, 1956.

[22] Cité par Mounier dans Le Personnalisme, PUF, 1949. [Livre disponible dans Les Classiques des sciences sociales. JMT.]

[23] Emmanuel Mounier, Le Personnalisme, PUF, 1949.

[24] Maurice Merleau-Ponty, cité dans Regards sur les réalités politiques, Éditions de la Vie nouvelle, Paris, 1953.

[25] Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, NRF, 1942.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 24 mars 2013 18:49
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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