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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les stratégies sociales des groupes catholiques de droite au Québec.” (2000)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jean-Guy Vaillancourt, “Les stratégies sociales des groupes catholiques de droite au Québec.” Un article publié dans la revue RELIGIOLOGIQUES, 22, automne 2000, pp. 39-56. Montréal : UQÀM. [Autorisation formelle accordée, le 23 mai 2006, par M. Jean-Guy Vaillancourt de diffuser cet article dams Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Les stratégies sociales des groupes catholiques de droite, qu’ils soient conservateurs (ou de droite modérée) ou intégristes (ou d’extrême droite), font appel à une série de procédés anciens et nouveaux que l’on retrouve à des degrés divers dans d’autres organisations normatives, y compris dans des groupes religieux sectaires et ecclésiaux traditionnels et contemporains. En fait, les groupes de droite ne sont pas complètement différents des groupes catholiques de centre ou de gauche, même si les intégristes parmi eux sont généralement moins portés à laisser beaucoup de liberté de pensée, de parole et d’action à leurs membres, et à enseigner que le salut est possible hors du giron de l’Église et de leur groupe en particulier. Les stratégies sociales varient selon chaque groupe, pour former une constellation particulière qui caractérise chacun d’entre eux et qui peut évoluer passablement dans le temps, afin de permettre au groupe de s’adapter à de nouvelles situations sans avoir besoin de changer substantiellement ses croyances et ses pratiques qui, elles, sont assez peu sujettes au changement. 

J’aimerais insister ici sur la diversité des stratégies sociales ad intra de recrutement, d’exclusion et contrôle, et des stratégies sociales ad extra de retrait, d’attestation et de contestation qu’on rencontre dans ces différents groupes. Je centrerai donc le propos sur un éventail assez large de stratégies sociales de groupes catholiques québécois conservateurs et intégristes observés et étudiés au cours des dix dernières années. On a déjà expliqué ailleurs que, pour caractériser les groupes catholiques d’extrême-droite, ce sont les termes « intégriste » ou « traditionaliste » — et non le terme « fondamentaliste » — qu’il est préférable d’utiliser, car ce dernier s’applique plutôt à des groupes religieux qui veulent se figer dans des positions émanant de textes sacrés fondamentaux plutôt que dans des doctrines traditionnelles plus récentes élaborées par certains papes et théologiens conservateurs — et perçues comme l’enseignement intégral du catholicisme [1]. 

En m’inspirant de quelques typologies classiques de la sociologie des religions et de la psychosociologie, entre autres de celles utilisées par le sociologue Hervé Carrier dans son ouvrage classique sur l’appartenance religieuse [2], j’examinerai dans les deux premières parties de la première section de mon texte les stratégies de type sectaire et ecclésial utilisées par les conservateurs et les intégristes catholiques pour le recrutement de leurs membres et pour l’exclusion des indésirables. Dans une troisième partie, je présenterai ensuite les stratégies qu’ils utilisent pour le contrôle et la socialisation de leurs membres, en me basant sur une typologie que j’ai développée pour la première fois dans mon ouvrage Papal Power [3]. En dernier lieu, dans les trois parties de la seconde section, en me basant sur des écrits théoriques et sur des travaux empiriques plus récents [4], je centrerai l’attention sur les stratégies sociales ad extra des groupes religieux conservateurs et intégristes, à savoir le retrait de la société, l’attestation et l’intégration à l’égard du milieu extérieur et, enfin, les stratégies de contestation, c’est-à-dire les relations d’opposition à l’égard de l’Église et de la société ambiante. En conclusion, je tenterai de tracer quelques pistes de recherche qui pourraient se révéler fructueuses pour l’avenir.


[1]     Jean-Guy VAILLANCOURT et Martin GEOFFROY, « La droite catholique au Québec : essai de typologie », Studies in Religion/Sciences Religieuses, 25, 1, 1996, p. 24. Voir aussi l’excellent ouvrage de Pierre LATHULIÈRE, Le fondamentalisme catholique. Signification et ecclésiologie, Paris, Cerf, 1995.

[2]     Hervé CARRIER, Psychologie de l’appartenance religieuse, Rome, Presses de l’Université grégorienne, 1960.

[3]     Jean-Guy VAILLANCOURT, Papal Power. A Study of the Vatican Control over Lay Catholic Elites, Berkeley, University of California Press, 1980.

[4]     Entre autres, l’ouvrage réalisé sous la direction de Pierre BRÉCHON, Bruno DURIEZ et Jacques ION, Religion et action dans l’espace public, Paris, L’Harmattan, 2000. Voir ma recension de ce livre dans le présent numéro de Religiologiques.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Guy Vaillancourt, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le samedi 16 décembre 2006 18:57
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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