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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

André Turmel, “Entre le patrimoine et les micro-processeurs. Le vertige québécois”. (1983)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de André Turmel, “Entre le patrimoine et les micro-processeurs. Le vertige québécois”. (1983) Un article publié dans la revue Anthropologie et Sociétés, vol. 7, no 3, 1983, pp. 119-131. Québec : département d'anthropologie de l'Université Laval. [Autorisation formelle réitérée par M. Turmel le 11 octobre 2005 et reconfirmée le 13 août 2007 de diffuser cet article.]
Introduction

Voici donc le dernier en date des discours édifiants qui concerne la libération collective des Québécois : Bâtir le Québec II, Le Virage Technologique. L'impératif de libération collective, constamment réasséné, constamment réinjecté, vient de subir un glissement qui mérite d'être signalé : de politique qu'il était encore récemment, le voilà devenu économique a la faveur d'une crise qui a comme conséquence la plus immédiate la mise en relief spectaculaire et la dramatisation à outrance des activités les plus diverses reliées à l'économie. Ce passage est aussi celui de la recherche inachevée de l'identité et du patrimoine au réalisme brut de la maîtrise des rouages complexes, exigeants de la croissance et du développement. Qu'advient-il, dans ce déplacement, de la scène du social et de ce qui s'y joue habituellement comme représentation ? 

Il ne sera pas question dans ce texte de prendre la mesure du diagnostic posé par Le Virage Technologique sur l'état de la situation économique québécoise ; ou même d'évaluer la pertinence et l'adéquation des mesures envisagées afin de remettre l'économie québécoise en selle et d'opérer sa nécessaire transformation technologique comme on l'affirme avec autorité dans les cercles concernés. Le propos de ce texte sera autre : il interroge essentiellement et questionne radicalement l'exercice en tant que tel. On comprendra de plus que ce questionnement ne sera pas réduit à la question - bien plus théologique que théorique - du pourquoi ; on se demandera plutôt à quoi correspond un tel exercice, quels sont les effets du discours de l'économie. Voilà les deux questions qui s'entrecroisent constamment et tissent cette réflexion critique. 

Le Virage Technologique circule à propos d'un objet -l'économie - dont la propriété la plus remarquable réside précisément dans sa capacité de condenser et de densifier le réel. Le seul argument effectif dont dispose encore le pouvoir consiste à nous persuader de la gravité exceptionnelle de la situation économique, du caractère réfléchi mais audacieux des objectifs de sa politique économique, de la réalité préoccupante du social. Pour ce faire, il use abondamment du discours de la crise ; on aura en effet compris qu'en ces temps difficiles l'idéal mobilisateur de la croissance ne peut être rescapé que par une intensification dramatique du discours de la crise. Et le discours de la crise actuelle est là qui nous le martèle sans cesse : des secteurs entiers de l'activité économique s'effondrent et se volatilisent, des catégories complètes d'agents sociaux sont rejetées dans la marginalité sociale. En un mot, le dualisme s'installe : l'économie qui fonctionne et ses agents qui travaillent par opposition à une économie qui asphyxie et des travailleurs qui sont marginalisés. Le Virage Technologique s'inscrit dans ce contexte et l'économie du Québec doit suivre. Qu'en est-il de ce réel technologique qui circule si manifestement désormais qu'il se donne comme seule voie d'accès à un avenir qui ne serait pas irrémédiablement condamné ?


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 31 mai 2008 19:33
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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