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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La société acadienne en devenir: l'impact de la technique sur la structure sociale globale (1966)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Marc-Adélard Tremblay, La société acadienne en devenir: l'impact de la technique sur la structure sociale globale”. Un article publié dans la revue Anthropologica, vol.8, no 2, 1966, pp. 329-350. Ottawa: Université d'Ottawa. [M Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]

Introduction

Les institutions économiques et la structure sociale traditionnelles de l'Acadie ont été modifiées par les changements technologiques et par les dépressions économiques importantes, en particulier par celle des années 30 qui a duré dix ans dans cette région. A ces dynamismes majeurs, il faut ajouter le jeu de certains autres facteurs secondaires qui ont aussi contribué à l'instauration d'un régime monétaire. 

Mais, à l'encontre des pays qui se dégagent des structures traditionnelles pour les remplacer par des structures industrielles, la société acadienne, dans son ensemble, n'a pas encore réussi à prendre le départ vers une organisation industrielle. Si on utilise les critères usuels, la Baie-Française n'est pas à proprement parler une région urbanisée et industrialisée. Culturellement isolée depuis ses origines, elle a subi, sans que cela soit trop visible, les effets indésirables de l'industrialisation, en ce sens que c'est en dehors et autour d'elle que la vie moderne s'est organisée. 

Le groupe acadien est sérieusement menacé dans sa survie s'il ne réussit pas à se développer économiquement et à enrayer l'émigration massive des jeunes vers les centres industriels. [1] 

La structure des occupations de l'ensemble des villages acadiens reflète bien leur étroite dépendance économique de la province et du reste du pays. Dans chacun de ceux-ci un nombre plus ou moins grand de travailleurs industriels tiennent un emploi à la ville et viennent au foyer à chaque fin de semaine pour visiter les leurs. [2] Quelques-uns même travaillent dans une autre province ou aux États-Unis et ne reviennent qu'à deux ou trois reprises par année pour revoir leurs parents. Ces mouvements de population, pour une large part, ont coïncidé avec la fin du régime d'économie domestique. Ils ont aussi suscité un brassage considérable des valeurs et ont permis de nouvelles conditions de vie, de nouveaux modes d'existence. Toutes ces transformations, de même que l'ensemble des répercussions qu'elles provoquèrent à chacun des niveaux de la structure sociale globale, remettent en question une fois de plus la survivance de la culture acadienne au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Mais cette fois-ci, la menace est plus spectaculaire que par le passé. Ces indices tout en étant plus imperceptibles sont néanmoins plus solidement ancrés par leur insertion dans le vécu quotidien de chacun. Les politiques sont également difficiles à tracer et risquent de ne pas être unanimes. 

Certains éléments du modernisme ne remettent point en question les traditions nationales acadiennes et sont considérés comme des éléments positifs de progrès tandis que d'autres Contredisent les thèmes les plus fondamentaux de l'idéologie traditionnelle. Les élites, elles-mêmes divisées par rapport à une stratégie générale de la survivance, préconisent des orientations culturelles divergentes sans en connaître toutefois la fonctionnalité. Bref, le groupe acadien ne possède point, "intra muros", l'ensemble des instruments de base nécessaire à sa réorganisation socio-culturelle. Il ne dispose pas non plus des éléments les plus essentiels pour enrayer l'émigration continuelle de ses jeunes, pour contrecarrer l'influence des puissants média de publicité et de communication et, en un mot, pour freiner l'acculturation. 

Ce sont les influences internes de ces divers dynamismes exogènes que nous suivrons dans leur évolution respective au niveau des principaux paliers de la structure sociale, à savoir, la structure professionnelle, l'organisation sociale et l'idéologie.


[1]     Voir, Marc-Adélard TREMBLAY, "Les Acadiens de la Baie-Française : l'histoire d'une survivance", Revue d'Histoire de l’Amérique française, vol. XV, no 4, pp. 540-541.

[2]     À l'été 1962 environ deux cents chefs de famille de la Baie travaillent à Halifax cinq jours par semaine.


Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le samedi 10 juin 2006 15:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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