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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Marc-Adélard Tremblay, “PRÉSENTATION DE M. STANLEY BRÉHAUT RYERSON”. Un article publié dans Nouvelles technologies et société. Actes du colloque du 45e anniversaire de fondation de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, pp 28-30. Québec: Faculté des sciences sociales, Université Laval, 1985, 306 pp. [Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]


La magistrale conférence d'Edgar Morin nous a certes stimulé de plus d'une manière. Pour ma part, j'ai été frappé par un certain nombre d'idées qui me sont apparues tout à fait importantes pour notre avenir collectif à la fois en tant que citoyens de ce pays et en tant que spécialistes des sciences sociales. Permettez-moi, avant que je présente notre conférencier d'aujourd'hui, d'en mettre en relief quelques-unes. 

La première qui me vient à l'esprit, se rapportant à la dialectique dépendance (asservissement) - libération (indépendance), soulève la question qui m'apparaît être au cœur de nos préoccupations dans les débats actuels sur les nouvelles technologies, à savoir : comment s'assurer que l'outil et l'ensemble des nouvelles technologies seront au service et pour le bénéfice de l'Homme ? C'est une question d'autant plus percutante, que ce nouvel outil que sont les nouvelles technologies, comme l'affirmait Morin, est un médiateur d'une complexité sans pareil entre le cerveau et la main. 

Une deuxième idée qui s'est imposée à ma conscience me renvoie à la pénétration de ces nouveaux outils de pensée dans tous les univers de la vie humaine, dont celui de la bio-technologie, domaine transformé en ce moment par la création de nouvelles espèces ayant des propriétés spécifiques, planifiées et contrôlées. Cette création in vitro d'espèces nouvelles soulève incontestablement des problèmes éthiques d'envergure. 

Que penser, en troisième lieu, des industries complètement automatisées et informatisées de demain qui imposeront, sans aucun doute, de nouvelles contraintes sur le marché du travail et de l'emploi ? Dans plusieurs industries, la pyramide professionnelle des travailleurs qui y oeuvrent encore, est complètement inversée. Comment, alors, préparer les générations montantes à ces emplois hautement technicisés lorsqu'on connaît, par ailleurs, les tendances actuelles au Québec à l'abandon hâtif des études ? Voilà certes une question d'un très grand intérêt pour les spécialistes des sciences humaines. 

Une autre thématique retient mon attention. C'est l'impossibilité, dans l'état actuel de nos connaissances sur ces machines-outils, d'effectuer une analyse prospective de leurs impacts sociaux et économiques. 

Une dernière observation s'impose. Elle découle de l'absence de commentaires, dans la conférence de Morin, sur les nouveaux rapports femmes-machines. Les nouvelles technologies viendront-elles ajouter de nouveaux obstacles aux efforts des femmes en vue d'atteindre des statuts professionnels et des salaires égaux à ceux de leurs confrères ? Vont-elles bloquer l'évolution de ces dernières sur le marché du travail salarié ? 

J'utiliserai ces deux dernières questions pour introduire notre conférencier de ce matin. Si une analyse systémique de ces nouvelles machines à penser doit s'en tenir aux phénomènes synchroniques pour mieux désenchevêtrer la complexité de leurs structures et de leurs modes d'opération, comment peut-on alors prévoir l'impact qu'elles auront sur la vie, l'environnement, les cultures ? L'examen du passé peut-il venir à notre rescousse ? J'en ai la conviction. Mais alors, quelle est la perception de l'histoire et de l'historien sur les changements techniques récents qui nous transforment à une vitesse vertigineuse ? En d'autres termes, peut-on, par l'analyse historique des tendances, dégager une problématique qui serait capable de rendre compte des transformations qui se rapportent aux impacts sociaux sur l'emploi, la qualité de la vie, les rapports entre les groupes sociaux et les nouveaux processus décisionnels ? C'est justement, il me semble, la mission que s'est donnée le Professeur Ryerson ce matin. Il possède, en effet, la compétence et l'expérience que requiert une telle mission. 

Le Professeur Ryerson est le descendant d'une famille de vieille souche canadienne puisque son trisaïeul maternel, Pierre Bréhaut, fut député à l'Assemblée Législative du Bas-Canada de 1814 à 1817. Il fréquenta le Upper Canada College de Toronto de 1919 à 1929, obtint un B.A. en langues modernes à l'Université de Toronto en 1933 et prit un Diplôme d'études supérieures en langue et littérature italiennes à la Sorbonne en 1932 et 1934. Il enseigna, par la suite, trois ans (1934-1937) au Département de français du Sir George Williams College. Il s'engagea, par après, jusqu'en 1969, dans les mouvements de gauche à titre de rédacteur, chercheur et conférencier. Il oeuvra en 1935-1936 au journal Clarté ; de 1944 à 1947, à la revue National Affairs Monthly ; de 1962 à 1969, au Marxist Quarterly - Horizons, Revue trimestrielle marxiste. 

Remarqué pour l'originalité de sa pensée et la qualité de ses analyses sur les institutions politiques canadiennes et sur l'évolution socio-politique du Canadafrançais, (il avait, en effet, publié à Toronto en 1937 : 1837, Birth of Canadian Democracy ; à Toronto en 1943 : French Canada ; à Montréal en 1945 : le CanadaFrançais ; à Toronto en 1946 : A World to Win ; à Toronto en 1960 : Founding of Canada : Beginnings to 1815 ; àNew York en 1965 : Open Society et finalement à Toronto en 1968 : Unequal Union : Roots of Conflict in the Canadas) il fut invité, en 1970, par le Département de Science politique de l'Université d'Ottawa où il dirigea, durant deux ans, les séminaires gradués sur « Les nationalismes canadiens » et « La pensée politique du Québec ». 

Il fut, de 1970 à 1976, professeur régulier au Département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal et depuis ce temps, il est professeur invité à la même institution. C'est lui que l'Université de Toronto demanda en 1975 pour inaugurer son programme en Études canadiennes. Il est aussi l'auteur de, travaux sur le Dr. Norman Bethune et Hugh MacLennan ainsi que de nombreux articles dans des revues scientifiques sur le marxisme, le capitalisme, le syndicalisme, le nationalisme et les technologies nouvelles. 

Avec un tel profil, il n'est guère surprenant qu'il ait rédigé conjointement avec le Professeur Jean-Claude Guédon de l'Université de Montréal, pour la Commission d'Histoire des mouvements sociaux et des structures sociales un rapport qui fera l'objet d'étude au XVI, Congrès International des sciences historiques à Stuttgart en 1985. 

Il m'est très agréable d'inviter maintenant le Professeur Ryerson à nous présenter ses réflexions sur l'impact social des nouvelles technologies.”



SOURCE: Marc-Adélard Tremblay, “PRÉSENTATION DE M. STANLEY BRÉHAUT RYERSON”. Un article publié dans Nouvelles technologies et société. Actes du colloque du 45e anniversaire de fondation de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, pp 28-30. Québec: Faculté des sciences sociales, Université Laval, 1985, 306 pp.



Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le mardi 20 mars 2012 8:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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