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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La longue marche des peoples autochtones vivant au Canada vers la conquête
de leurs droits et libertés fondamentales et l’auto-détermination
. (206)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du document de Marc-Adélard Tremblay et Jules Dufour, La longue marche des peoples autochtones vivant au Canada vers la conquête de leurs droits et libertés fondamentales et l’auto-détermination. Kuujjaq, Nunavik, Canada: Séminaire IPSSAS 2006, du 22 mai au 2 juin 2006, 58 pp. [M Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]

[3]

La longue marche des peoples autochtones vivant au Canada
vers la conquête de leurs droits et libertés fondamentales
et l’auto-détermination
.

Introduction

PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE

Lorsqu'on m'a demandé d'effectuer une intervention dans le cadre d'une table ronde en vue de discuter des progrès que les Peuples autochtones canadiens ont réalisés, j'ai demandé à Jules Dufour, un collègue de l'Université du Québec à Chicoutimi, s'il voulait traiter de ce sujet avec moi . C'est un spécialiste de géographie humaine et des questions environnementales, deux champs d'étude qui se surajoutent aux miens. Le motif de ma décision était lié au fait que je voulais aborder le sujet proposé dans une perspective d'ensemble qui prendrait en compte les facteurs historiques, les dynamiques qui les ont transformés ainsi que les réalisations qui s'en sont suivies dans le cadre d'une longue marche amorcée par les Autochtones canadiens, surtout peu après le milieu du vingtième siècle, dans le dessein d'assurer l'entier respect de l'ensemble de leurs droits territoriaux et ancestraux ainsi que de conquérir, par la patience et la portée de leurs petits pas, l'autonomie gouvernementale et la pleine gérance de leurs propres affaires. J'ai eu l'occasion de travailler avec Jules Dufour depuis plus de trois dans le cadre des travaux de la Commission du Nunavik et de me rendre compte que nous partagions des perspectives comparables et que ses compétences complémentaires enrichissaient d'emblée le regard que je posais sur les réalités à observer. Qui plus est, il possédait une riche expérience d'observations scientifiques et d'interventions dans les milieux autochtones depuis plus de vingt‑cinq ans.

Après discussion, nous avons choisi une tranche de temps d'un peu plus d'une quarantaine d'années (1960-2003). Celle‑ci nous permettrait d'identifier, de suivre plus facilement et de mieux comprendre comment les différentes étapes de cette longue marche ont été entreprises, qui en ont été les principaux promoteurs, à quelles occasions et par quels biais les visions des chefs de file ont été partagées par l'ensemble des communautés autochtones et ont perçues par la population non-Autochtone ? Est-ce que ces visions ont été entérinées à la pièce ou par blocs par les gouvernements successifs du Canada ? Autrement dit, quels ont été les stratégies et les moyens utilisés pour conférer aux démarches proposées le meilleur degré d'efficacité possible ? À notre point de vue, nous sommes en présence d'un rapport de force et d'un processus de communication à l'occasion duquel il existe trois interlocuteurs : un gouvernement, une population non-Autochtone et l'ensemble des Autochtones vivant au Canada. Il existe donc trois communautés distinctes, mais l'une d'entre elles, le gouvernement, en principe à tout le moins, décide et agit en fonction du bien commun (une éthique sociale dissociée de tout préjugé) et de l'intérêt supérieur de l'ensemble des citoyens qui l'ont mis en place. Cette distinction a son importance puisqu'elle nous permet de tenir compte d'une variable déterminante, c'est-à-dire laquelle des deux communautés est à l'origine d'initiatives historiques apparentées aux objectifs de la longue marche. À l'examen de ces dernières, on s'aperçoit qu'elles peuvent être d'origine autochtone, d'origine gouvernementale et même d'origine conjointe. Cela nous amène, en premier lieu, à examiner la nature de la démarche ou de l'initiative entreprise et, par la suite, à identifier les résultats. C'est par rapport aux résultats de ces initiatives que la population générale entre en ligne de compte pour [4] donner son accord, apporter des correctifs, et même dans certains cas, désavouer complètement une initiative dont les implications lui apparaissent inacceptables. Dans l'exercice de ces interactions multiples entre ces trois partenaires, on comprendra l'importance de la communication et la nécessité de véhiculer à toutes les parties concernées, à toutes les étapes de la démarche engagée, une information fiable et complète. Lorsque certaines initiatives bien intentionnées et louables achoppent, il n'est pas rare d'en identifier la source à une information inexistante, incomplète et même, plus rarement, à une information biaisée.

Un deuxième aspect de notre perspective se rapporte au type d'analyse globale que nous voulions mener. Nous voulions présenter une vision d'ensemble de cette démarche autochtone, sans prendre en compte d'autres variables qui préciseraient l'analyse projetée. Toutefois, cette orientation ne nous empêchait pas d'identifier les résultats concrets obtenus sans avoir à présenter les dynamiques en cause dans chacun des cas. Ainsi nous en sommes venus à identifier des initiatives majeures qui ont produit des résultats tangibles relatifs aux aspirations autochtones. Nous les avons consignés dans un Tableau analytique qui comprend quatre éléments de différenciation : (a) la date de l'initiative, qui l'a amorcée et s'agit-il d'un territoire provincial ou fédéral ; (b) le ou les Peuples autochtones principalement concernés ; (c) la nature de la démarche, laquelle est habituellement identifiée par les objectifs à atteindre ; (d) les résultats concrets obtenus.

Cette approche nous permettait d'obtenir une vue d'ensemble. Ce profil nous est apparu insuffisant, étant donné la complexité des éléments sociohistoriques et sociopolitiques en présence. Aussi avons-nous juges qu'il était nécessaire de diviser la grande période de quarante‑trois ans en sous-périodes. Par ce biais-là, nous pourrions plus facilement mettre en relief la progression de la démarche autochtone tout en jetant un regard sur les stratégies d'époque, c'est-à-dire celles qui étaient estimées par leurs promoteurs comme étant les plus propices, dans les circonstances, pour atteindre les objectifs recherchés. On savait d'avance qu'il y avait eu plusieurs changements durant cette période tant du côté des promoteurs, des initiatives, des enjeux en cause ainsi que du côté des attitudes de la population à l'endroit des Autochtones. Cette division en sous-périodes nous permettrait, pensait-on, de voir avec plus de netteté les dynamiques en cause ainsi que l'ensemble des réalisations autochtones.

Nous avons identifié sept sous-périodes que nous allons d'abord identifier et, par après, en définir les composantes particulières : (1) la prise de conscience par les Autochtones de leurs précaires conditions de vie et de leurs relations ambiguës avec le reste du Canada coïncidant avec le dépôt du Rapport de la Commission Hawthorn-Tremblay (les années 50 et 60) ; (2) l'organisation politique de la mobilisation autochtone et les embûches rencontrées en cours de route. L'attention est centrée sur le rôle déterminant des organisations successives à caractère national. (Les années 60 et 70) ; (3) le recours aux tribunaux et les jugements qui leur reconnaissent leurs droits réels (les années 70 et 80) ; (4) la constellation de facteurs structurants et de [5] renforcement de la juste cause des Autochtones et de son éventuel plein succès (les années 50 à90) ; (5) la prise de conscience par les citoyens canadiens des conditions de vie difficiles des Peuples autochtones canadiens et des injustices historiques commises à leur endroit et le dépôt du Rapport de la Commission royale (Erasmus-Dussault) sur les Peuples autochtones (les années 90) ; (6) la définition des politiques autochtones ou d'orientations par les gouvernements (années 90) ; (7) L'enclenchement du processus de négociation suivant les principes d'une approche commune pour régler les revendications territoriales et les demandes d'autonomie gouvernementale (années 90 et 2000, c'est‑à‑dire, la phase actuelle).

Pour assurer une meilleure compréhension de notre dossier, nous avons pensé ajouter à notre présentation orale des éléments visuels de même qu'une abondante documentation. Celle‑ci pourrait être consultée par les personnes intéressées. En plus des références bibliographiques habituelles, celle-ci comprendra : [a) des acétates sur les faits saillants de la démarche autochtone à l'échelle canadienne et au niveau du Québec ; (b) des acétates sur l'état des revendications globales au Canada ainsi que l'état des négociations relatives aux revendications territoriales et à l'autonomie gouvernementale au Canada ; (c) de nombreuses cartes géographiques sur acétate et en particulier celles se rapportant aux territoires autochtones sur lesquels des progrès importants ont été accomplis ; (d) deux cartes murales ; l'une sur les Indiens et Inuits du Canada du MAINC en 1989 et l'autre sur le Nunatak, Our Land de 1999 ; (e) deux tableaux inédits de Statistique Canada sur la population canadienne et (f) des montages visuels sur les travaux de la Commission du Nunavik (Montage Power Point) ainsi que des photographies sur le Nunavik se rapportant à la période 2000-2001 et des diapositives des périodes 1978, 1992 et 1993.



Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le dimanche 10 mars 2019 9:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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