RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les études québécoises en sciences sociales sur les peuples autochtones du Nord 1960-1989.
Conditions socio-historiques de production et profil thématique
. (1989)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir Marc-Adélard Tremblay et Carole Lévesque, Les études québécoises en sciences sociales sur les peuples autochtones du Nord 1960-1989. Conditions socio-historiques de production et profil thématique. Québec : GÉTIC [Groupe d'études inuit et circumpolaires], Faculté des Sciences sociales, Université Laval, 1989, 48 pp. + 80 pp (annexe). Collection Travaux de recherche, numéro 15. [M Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]

[1]

Marc-Adélard Tremblay et Carole Lévesque [1]

Les études québécoises en sciences sociales
sur les peuples autochtones du Nord 1960-1989.
Conditions socio-historiques de production et profil thématique.


Introduction

Ce document d'orientation propose une première appréciation des caractéristiques de la production scientifique québécoise des trois dernières décennies (1960-1989), dans le champ des sciences sociales et des sciences humaines sur les peuples autochtones des régions nordiques [2]. Cette activité, qui se concentre sur les conditions socio-historiques de cette production, s'inscrit à l'intérieur d’un projet de grande envergure dont l'objectif est d'écrire l'histoire des études québécoises sur les populations autochtones du Nord.

La perspective conceptuelle utilisée pour contextualiser les principaux produits scientifiques mis en évidence s'inspire de celle de l'histoire des sciences. Pour ce faire, une recension quasi-exhaustive de mille titres produits durant la période concernée a été effectuée [3]. Semblable inventaire permet de cerner efficacement les contextes socio‑historiques et socio-politiques qui ont imprimé leur poids sur la production scientifique amérindianiste et inuit dont l'ampleur se déploie sur un horizon de trente ans. De nombreuses études, entreprises dans cette perspective, ont mis en évidence la fonction primordiale des conditions sociales et politiques dans l'émergence, le maintien ou la stagnation des productions scientifiques. Ce constat est tout aussi valable pour les sciences sociales et humaines que pour les sciences naturelles et expérimentales. À titre d’exemple, une évaluation critique (Tremblay 1984) du type de production scientifique des années quatre-vingt, a identifié avec justesse les conditions sociopolitiques à l'origine du déclin des recherches nordiques en sciences sociales dans les universités québécoises et leur transfert dans d'autres cadres de production mieux adaptés aux besoins exprimés par différentes instances (autochtones, gouvernementales, promoteurs, etc. ... ).

Cet article et d’autres de teneur analogue nous ont convaincu de la nécessité d'examiner plus en profondeur la nature, de même que la portée des changements structurels qui se sont produits dans le champ des études autochtones depuis plusieurs années. D'ailleurs notre propre démarche analytique a confirmé la nécessité de mieux connaître l'ensemble des dynamismes qui [2] ont influé sur le cours des événements et de comprendre comment, à leur tour, ces événements ont imprimé leur marque sur l'activité de recherche des spécialistes québécois.

Des difficultés sémantiques ont cependant surgi lorsqu'il s'est agi, par exemple, de choisir des catégories classificatoires permettant de regrouper les contributions scientifiques d'auteurs formés à différentes disciplines. Les rubriques ethnologiques utilisées soit dans des inventaires bibliographiques ou dans des études sur l'état des connaissances dans le champ amérindianiste et inuit, tels ceux effectués par Dominique (1976, 1986), Dominique et Deschênes (1980) et Tremblay (1982) sur les populations autochtones du Québec, se sont souvent avérées inadéquates étant donné les changements qui se sont produits dans les thématiques de recherche et dans les affiliations institutionnelles des chercheurs. Ces transformations, d’ailleurs, sont attribuables tout autant aux conditions structurelles de la recherche qu'aux nouvelles orientations au sein des pratiques disciplinaires.

Mentionnons, à titre d'exemple, l'arrivée dans le champ des études autochtones de chercheurs qui ont reçu des formations disciplinaires différentes de ceux (anthropologues principalement) qui avaient investi traditionnellement ce champ (démographes, spécialistes de l'éducation, travailleurs sociaux, historiens, etc.). Le statut professionnel d'un certain nombre de chercheurs engagés dans ce champ d’étude (le chercheur autonome, le fonctionnaire, le consultant ou le conseiller scientifique) est également à prendre en considération désormais, de même que leur âge et leur genre, le cas échéant.

Une autre observation sur la manière dont nous avons procédé au traitement du corpus doit être faite. Il s'agit du nombre restreint (le quart) de références bibliographiques apparaissant dans le présent document par rapport à celles constituant l'ensemble du corpus. Comme il s'avérait difficile de construire un texte analytique renfermant la totalité des titres répertoriés, nous nous sommes limités à identifier ceux qui apparaissaient les plus typiques des différentes tendances existant dans le corpus tout entier. Outre la qualité et l'intérêt, le principal critère de sélection retenu s'apparentait au caractère représentatif d'une perspective, d'un courant de pensée ou d’une approche méthodologique.

L’exposé obéit à deux principes organisateurs. Une première section est consacrée aux catégories analytiques utilisées pour décrire le corpus. On obtient ainsi un aperçu schématique des données identifiées sous l'angle de la période de production, du statut scientifique du document, du contexte géographique ou de l'aire culturelle et du genre des auteurs/auteures. En regard du statut des œuvres consignées, nous avons innové en recueillant et en analysant, dans une large mesure, la production non-académique.

La seconde section est certes la plus imposante tant par la place qu'on lui accorde que par l'originalité du traitement proposé. Elle renferme un ensemble de thématiques dont le registre est vaste, ce qui permet de charpenter le profil des travaux scientifiques retenus et de révéler les dynamiques en présence, notamment, le rôle des sous‑disciplines anthropologiques, les rapports sociaux et les structures sociales, le pouvoir et les fonctions administratives, les infrastructures et activités économiques, l'état de santé des populations autochtones et leur utilisation des services de santé, l'écologie humaine et environnementale, les études sur la condition des femmes, les contributions scientifiques résultant des études de terrain entreprises par les disciplines nordiques non-conventionnelles, les perspectives théoriques, les procédures méthodologiques et les analyses critiques.



[1] Marc-Adélard Tremblay est professeur titulaire au département d'Anthropologie de l’Université Laval. Carole Lévesque est chercheure associée au Groupe d'études inuit et circumpolaires (GÉTIC).

[2] Une première version de ce document a été rédigée en anglais en 1991 sous le titre : "Quebec Social Scientists' Production on Canadian Indigenous Peoples 1960-1989 : Sociopolitical Conditions, Culture Patterns and Trends in Research Fields". K. Coates et A. Senkpiel (eds). Research Fields in New Bearings on Northern Scholarship. The University of British Columbia Press, Vancouver (à paraître).

[3] LÉVESQUE, Carole et Marc-Adélard TREMBLAY. 1991. Recherche nordique en sciences sociales. Liste bibliographique des travaux réalisés au Québec de 1960 à 1989. Collection Travaux de recherche no. 9. Groupe d'étude inuit et circumpolaires (GÉMC), Université Laval, Québec.



Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le dimanche 10 mars 2019 7:45
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref