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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L’anthropologie à l’Université Laval.
Fondements historiques, pratiques académiques, dynamismes d'évolution
(1989)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir de l'étude de Marc-Adélard Tremblay, L’anthropologie à l’Université Laval. Fondements historiques, pratiques académiques, dynamismes d'évolution. Québec: Laboratoire de recherches anthropologiques, département d'anthropologie, Université Laval, septembre 1989, 206 pp. Collection: Documents de recherche, no 6. [M Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]


[v]

Avant-propos


C'est à l'automne 1986 que le rédacteur d'un ouvrage à paraître sur la Faculté des Sciences sociales à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation me demanda de rédiger le chapitre sur l'anthropologie. J'acceptai avec d'autant plus d'empressement que j'avais dans les années antérieures, en collaboration avec le professeur Gerald L. Gold de York University, publié des études sur l'anthropologie du Québec. La tâche m'apparaissait suffisamment bien amorcée pour que je sois en mesure de respecter l'échéance de production du 31 décembre 1987. Grâce à une aide financière du département, Josée Thivierge fut engagée comme assistante de recherche à l'été 1986. La tâche à accomplir était de taille, car elle nécessitait des recherches dans les archives du département, dans celles de la Faculté et de l’Université, ce qui posait des problèmes d'accessibilité aux données de base. Elle requérait aussi des contacts personnels avec chacun des membres du corps professoral pour dénicher des données sur le département dont ils étaient parfois les uniques dépositaires, pour obtenir des informations sur leurs travaux de recherche et leurs engagements professionnels depuis leur arrivée au département et pour consigner leurs vues sur l'évolution de la discipline à la fin de ce millénaire.

Il s'agissait, en quelque sorte, de relater les événements marquants que j'avais vécus depuis mon arrivée au Département de sociologie à l'automne 1956, c'est-à-dire, la co-existence de la sociologie et de l'anthropologie dans un département conjoint, la conquête de l'autonomie départementale, les recherches anthropologiques amorcées par l'équipe professorale sur plusieurs continents de la planète, l'évolution des programmes d'étude et des clientèles étudiantes, les revues publiées au département, l'engagement des membres de l'équipe dans la communauté et leur rayonnement académique, l'avenir de la discipline. Ces grands thèmes constitueraient les principaux éléments de la toile de fond sur laquelle serait esquissé le profil historique de notre unité d'appartenance. Au fur et à mesure que la collecte des données et que leur analyse provisoire progressait, je me suis rendu compte que le travail amorcé débordait largement la tâche assignée et que la production finale ne pourrait prendre la forme d'un chapitre dans le cadre de l'ouvrage collectif projeté. Après discussion avec le rédacteur, j'en suis venu à la conclusion que je produirais une monographie sur notre département et que l'un des chapitres de celle-ci pourrait [vi] représenter ma contribution. Le thème de la recherche et de l'intervention anthropologiques s'imposa alors d'emblée dans mon esprit, car ce serait celui qui représenterait le mieux la nature de notre département, la marque de notre discipline.

Le chapitre proposé parut à l'automne 1988 dans un collectif publié aux Presses de l'Université Laval sous la direction d'Albert Faucher [1] et une version préliminaire de la monographie fut terminée à la date prévue. À l'été 1988, à la suite de tractations avec la responsable du Laboratoire d'anthropologie, Madame Marie France Labrecque, il fut décidé que le Laboratoire en assurerait la publication grâce à une subvention de la Faculté des Sciences sociales, Budget spécial de la Recherche. Cela m'apparaissait d'autant plus intéressant puisqu'ainsi une certaine diffusion de la monographie permettrait une meilleure connaissance de notre discipline et des travaux de ceux et celles qui ont incarné ses ambitions dans la région de Québec. Elle pourrait aussi permettre, à ceux et celles qui s'inscrivent à notre programme d'étude, de connaître le contexte institutionnel dans lequel ils et elles s'engagent pour quelques années de leur vie. Notre histoire étant relativement courte, il était plus facile d'en reconstituer les principales étapes et d'identifier les principaux dynamismes qui les ont suscitées.

Quelques mises en garde s'imposent. La plus importante de toutes se rapporte à la facture de cette entreprise. Ce n'est pas une analyse du contexte socio-politique de la production des connaissances anthropologiques. Ce n'est pas, non plus, une histoire qui comporte un caractère définitif, la proximité des événements narrés de même que la subjectivité de l'analyste, pour ne pas mentionner tous les aspects de cette histoire qui ont été délibérément mis de côté ou tout simplement oubliés, ne nous y autorisent pas. C'est plutôt la reconstruction d'une fresque d'ensemble où sont identifiés des acteurs, des situations et des événements qui la rendent compréhensible. Des historiens chevronnés de même que des historiens de la science pourront eux aussi éventuellement reconstituer cette histoire et lui conférer une toute autre coloration, une ampleur bien différente.

La version préliminaire de cette monographie ne comportait pas de conclusion et j'ai longuement hésité sur sa nature. J'ai finalement choisi pour ce faire le texte provisoire du Rapport du Comité des orientations rédigé par son président, M. Eric Schwimmer. Présenté au moment où le département traversait une crise d'importance, ce document esquisse l'histoire départementale sous un angle critique et propose une vision d'avenir de l'anthropologie à Laval [vii] fondée sur une spécificité quelque peu différente de celle de nos origines, mais qui s'appuie sur les effectifs existants et représente une réponse aux critiques dont notre discipline est l'objet. Je suis d'autant plus reconnaissant à Eric Schwimmer d'avoir accepté qu'elle paraisse ici car elle ajoute de la profondeur aux réflexions contenues dans la monographie et fait la démonstration, il me semble, en quoi une crise de nature épistémologique et socio-politique peut être génératrice de prises de conscience et de renouvellements si essentiels à une discipline en pleine transformation.

Cette expérience anthropologique que j'ai vécue ici à Laval et que j'ai cherché à reconstituer le mieux possible dans le temps qui me fut imparti a représenté pour moi un indéfinissable enrichissement. Revivre symboliquement toute une tranche de sa vie, avec ses intensités et ses adversités, prendre conscience des apports considérables, tant sur les plans personnel que professionnel, de ceux et celles qu'on a côtoyés/ées, mener à terme un projet qui témoigne à la fois de notre identité professionnelle de groupe et de nos enracinements dans le milieu plus large, voilà qui représente un extraordinaire élément de ressourcement. S'engager en anthropologie devient facilement, au fil des années, un mode de vie, une passion. Puisse la lecture de cette histoire inachevée susciter de nombreux projets d'avenir.

Je tiens à remercier en tout premier lieu madame Josée Thivierge qui m'a assisté dans ce travail de reconstruction historique et qui m'a été d'une aide précieuse. J'exprime également mes remerciements à mes collègues qui m'ont fourni soit des documents ou qui m'ont rédigé des sommaires me permettant de mieux caractériser les activités départementales de recherche. J'ai fort apprécié l'aide que m'ont apporté madame Michèle Bouchard et monsieur Jean-Pierre Garneau, en tant qu'adjoints au Directeur du Département, dans le repérage de certains documents. J'exprime ma gratitude aux collègues qui ont pris le temps de lire ces chapitres et qui m'ont offert de nombreuses suggestions visant à améliorer la version préliminaire de cette monographie. Cette étude est basée sur certains documents officiels du Département d'anthropologie (Collectif 1970, 1976, 1978a, 1978b et 1982) ou de l'Université, sur les écrits de mes collègues ainsi que sur mes expériences en tant que professeur à Laval depuis 1956. J'exprime, enfin, mes remerciements à madame Christine Bédard qui a assumé avec compétence professionnelle la transcription du manuscrit.

Marc-Adélard Tremblay

1er juin 1989



[1] Cinquante ans de sciences sociales à l'Université Laval : Histoire de la Faculté des Sciences sociales (1938-1988). Voir « La recherche et l'intervention anthropologiques à l'Université Laval », pp. 279-328.



Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le samedi 8 octobre 2011 19:06
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cegep de Chicoutimi.
 



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