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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

FAMILLE ET PARENTÉ EN ACADIE. (1971)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Marc-Adélard Tremblay et Marc Laplante, FAMILLE ET PARENTÉ EN ACADIE. Ottawa: Musée National du Canada, 1971, 174 pp. Collection: Publications d'ethnologie, no 3. Une édition numérique réalisée par ma grande amie de longue date, Gemma Paquet, professeure de soins infirmiers retraitée de l'enseignement au Cégep de Chicoutimi. [M. Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université Laval, nous a accordé le 4 janvier 2004 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses oeuvres.]

Avant-propos


Lorsque j'ai décidé, en 1962, d'écrire une monographie sur le système de parenté des Acadiens, je savais, en songeant particulièrement aux travaux classiques de l'anthropologie sociale anglaise, à quelles normes de perfection je me soumettais. Maintenant que les données ont été recueillies et analysées et que j'en connais toutes les lacunes, j'éprouve un profond sentiment d'hésitation à publier. Si je consens à livrer quand même le résultat de mes analyses, c'est que d'autres motifs entrent en ligne de compte.

Ayant étudié cette région depuis quinze ans, il me devenait nécessaire de produire un document ethnographique de synthèse sur la culture acadienne. Après toutes ces années de franche collaboration entre les Acadiens et les diverses équipes de chercheurs qui se sont succédé sur le terrain, nos informateurs et la population acadienne en général ont le droit de voir enfin l'image qu'ils ont donnée d'eux-mêmes.

En second lieu, l'étude est conçue dans une perspective dynamique. Grâce à l'intégration des données de la tradition orale et de la documentation écrite, nous disposons de connaissances systématiques pour la période 1900-1940. Le village de l'Anse-des-Lavallée [1] fut étudié une première fois en 1952, et les résultats des observations consignés dans un ouvrage publié il y a quelques années. [2] Les travaux des années 1962 et 1963 forment le prolongement des analyses antérieures, mais j'ai eu soin de les axer sur un thème fondamental, soit l'institution familiale. Ces études longitudinales sont si rares, -tout au moins en anthropologie nord-américaine, - que cet effort me semblait avoir quelque intérêt pour l'élaboration éventuelle d'une théorie du changement culturel dans le contexte des sociétés occidentales en voie d'industrialisation rapide.

Finalement, à une époque où le Canada français s'interroge sur son avenir et sur la survivance du fait français dans les provinces autres que le Québec, ce document constitue un dossier stratégique. J'espère d'ailleurs qu'à travers les changements que j'analyse pour l'Acadie une nouvelle prise de conscience du Canada français saura émerger : les conséquences sociales du progrès technique sont si enveloppantes qu'il vaut la peine de réfléchir sur leur signification profonde.

Il m'est impossible de remercier ici toutes les institutions et toutes les personnes qui m'ont aidé dans la réalisation de cette monographie. Certaines contributions sont cependant si substantielles qu'elles ne peuvent être passées sous silence.

Je veux, en premier lieu, remercier Monsieur le docteur Alexander H. Leighton. En plus d'être l'initiateur et le coordonnateur des études de l'Université Cornell dans le comté de Stirling, M. Leighton fut mon professeur, mon directeur de thèse, ainsi que mon directeur de recherches dans les travaux sur le terrain en Acadie. Son désir de connaître à fond afin de mieux aider, sa connaissance des choses, des situations et des hommes, son constant souci de précision et de vérité, ses exigences professionnelles très grandes, ainsi que ses qualités de chef m'ont permis de faire avec grand soin l'apprentissage de ma profession tout en oeuvrant dans le sens de mes goûts et de mes préoccupations. Qu'il sache ici toute l'estime que je lui porte, de même que la dette de gratitude que je lui reconnais. Ayant été un maître, au sens le plus authentique du mot, il demeure un exemple et une véritable source d'inspiration. Je suis particulièrement heureux qu'il ait consenti à préfacer cet ouvrage.

Mon collègue, le professeur Émile Gosselin, me permettra, de rappeler ici, en guise de remerciements, les liens professionnels et amicaux qui nous unirent durant nos voyages de 1950, 1951, 1952 et 1953 en Acadie. S'il me fallait reprendre ici toutes les questions que nous nous sommes posées sur la culture acadienne, toutes les discussions animées que nous avons eues sur le nationalisme acadien et toutes les analyses que nous avons ébauchées sur la survivance du fait français en Acadie, ces diverses pièces constitueraient un dossier bien volumineux. Si nous n'avons point rédigé l’œuvre que nous projetions, c'est que nos engagements de recherches nous ont orientés, par après, vers des secteurs différents. Je voudrais lui dire que sa manière originale de percevoir et de comprendre la réalité nous aura acquis de nombreux enrichissements qui, je l'espère, se refléteront ici.

Le professeur Gustave Doucet, du Collège Sainte-Anne, mérite à plusieurs titres une mention spéciale. En plus d'avoir assumé de multiples tâches importantes de recherches pour le compte des universités Cornell et Laval, il fut, durant l'été 1962, mon assistant de recherches à l'Anse-des-Lavallée. Ses connaissances vraiment exceptionnelles en relations humaines, son habileté à saisir rapidement même les situations les plus étranges, son sens de l'humour m'ont permis de ne point désespérer aux moments difficiles. Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans son dévouement et sa patience exemplaires.

Monsieur le professeur Willie Belliveau, du même collège, mérite lui aussi ma reconnaissance, car c'est lui qui m'a initié à la culture acadienne. Si monsieur le professeur Belliveau, au moment de sa retraite au collège Sainte-Anne, jouissait d'une réputation enviable auprès des générations d'étudiants qu'il a formées, il connaît la même réputation d'excellence auprès de tous les chercheurs venus, année après année, essayer de tarir ses connaissances ethnographiques. Toujours avec la même fierté nationale, le même souci d'une expression châtiée et un sens aigu de l'étonnement, le professeur Belliveau a su enchanter ses nombreux interlocuteurs. N'eût été ma crainte de trop imposer, j'aurais aimé poursuivre nos conversations inachevées et puiser encore à même sa vaste expérience. Il est une source intarissable. Il saura, à tout le moins, que ses témoignages et ses enseignements n'ont pas été sans résonance, s'ils n'ont point connu toute leur plénitude. Que madame Belliveau sache aussi combien fut apprécié l'accueil si chaleureux qu'elle m'a toujours réservé.

Quatre étudiants à la maîtrise de Laval sont venus en Acadie pour y entreprendre des travaux d'observation, en 1962 et 1963. Deux d'entre eux, Francine Chartrand et Yves Leclerc, ont effectué leurs travaux de recherches dans la région de Portsmouth. Les deux autres, Roger de la Garde et Marcel Samson, ont travaillé à l'Anse-des-Lavallée. Les données qu'ils ont recueillies, sur questionnaire et par observation participante, m'ont été d'un précieux secours. Je veux ici les remercier de leur collaboration.

Je veux ajouter les noms de ceux qui ont apporté une contribution substantielle à cette étude. Il s'agit de Basile Belliveau, Vincent Blinn, Alphée Belliveau, Urbain Belliveau et Mme  Marguerite Leblanc, tous résidants de l'Anse. J'espère qu'ils trouveront que les renseignements qu'ils m'ont livrés ont permis de présenter une image plus claire de leur village. Il me faut remercier aussi ceux qui, sans résider dans la communauté étudiée, m'ont accordé de multiples entrevues : le docteur Philippe et Mme Colette Leblanc, M. et Mme Médéric Comeau, le docteur et Mme Jean-Eudes Comeau, ainsi que M. et Mme Joseph Leblanc. Je m'en voudrais d'oublier les travaux des professeurs Alain Doucet et Alphonse Deveau sur la région concernée ; j'ai à la fois bénéficié de leurs analyses et de leur collaboration la plus étroite.

À souligner également l'apport de certains membres de l'équipe de l'Université Cornell, en particulier : Charles C. Hughes, le regretté Allister M. Macmillan, le révérend père Vincent Martin, o.s.b., Seymour Parker, Robert N. Rapoport, Simone Gosselin et Dorothea C. Leighton.

Je voudrais remercier les institutions qui ont financé les recherches sur le comté de Stirling, ainsi que l'Université Laval et le Musée national de l'Homme, à Ottawa, qui m'ont permis d'entreprendre ces études sur la parenté en Acadie.

Tout comme moi, ma femme Jacqueline a vécu intimement chacune des phases de ce travail et s'y est identifiée. Elle a toujours été pour moi une confidente et une critique, en plus d'être un soutien constant et une observatrice remarquable. Elle aura su très discrètement, mais combien efficacement, rehausser la qualité de cette ethnographie.

Marc Laplante fut, durant deux étés (1963 et 1964), mon assistant de recherches. Sa contribution au présent travail est multiple. Il a particulièrement analysé les données généalogiques qui ont permis la construction des lignages, ainsi que celles ayant servi à la détermination des habitudes de visite. Il a su me seconder dans mes efforts avec une admirable patience.

J'exprime aussi mes remerciements les plus sincères à tous mes amis acadiens et à la population acadienne, qui nous ont si bien accueillis, ma famille, mes collaborateurs et moi-même. Leur compréhension m'a permis de consacrer à cette oeuvre toute l'attention qu'elle méritait.

Je veux remercier également le professeur Tom McFeat, ancien directeur de la section ethnologique du Musée national de l'Homme, à Ottawa. Il a accueilli avec beaucoup d'enthousiasme mon désir d'entreprendre ce travail. L'intérêt concret qu'il a manifesté à mes travaux ethnologiques fait que cette étude voit enfin le jour. Ma gratitude va, en outre au directeur de l'Institut de Géographie de l'Université Laval, M. Fernand Grenier, au  professeur Jacques Letarte, ainsi qu'à Mlle Marie Robert, du Laboratoire de cartographie, qui ont respectivement autorisé, conçu et exécuté les schémas et lignages généalogiques qui apparaissent dans  ce travail. Mesdames Suzanne Marchand et Ghislaine Montminy, ainsi que mesdemoiselles Monique Olivier  et Lise Desrochers, ont effectué la transcription des textes, je les en remercie.

Marc-Adélard Tremblay

Département d'Anthropologie

Université Laval



[1] Tous les noms de lieux qui apparaissent dans cet ouvrage sont fictifs. Les noms de familles sont, par ailleurs, ceux de la région et du village étudiés.

[2] CHARLES C. HUGHES, MARC- ADÉLARD TREMBLAY et al., Peop1e of Cove and Woodlot, New York, Basic Books Inc., 1960.



Retour au texte de l'auteur: Marc-Adélard Tremblay, anthropologue, retraité de l'Université Laval Dernière mise à jour de cette page le jeudi 17 septembre 2009 13:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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