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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Antoine TINE, Léopold Senghor et Cheikh Anta Diop face au panafricanisme :
deux intellectuels, même combat mais conflit des idéologies ?
(2005)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Antoine TINE, Léopold Senghor et Cheikh Anta Diop face au panafricanisme : deux intellectuels, même combat mais conflit des idéologies ?” Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Thierno Bah, Intellectuels, nationalisme et idéal panafricain. Perspective historique, pp. 129-157. Dakar : CODESRIA, 2005. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 2 avril 2008 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

En Afrique francophone, d’une manière générale, le Sénégal est reconnu, à l’instar du Bénin, du Cameroun et du « Congo-des-deux-rives » (Kinshasa et Brazzaville) comme une pépinière d’intellectuels. Mythe ou vérité, c’est là en tout cas une « construction sociale » qui vaut distinction et légitime une tradition de culture des choses de l’esprit, à travers des dynamiques de mobilisation idéologique, d’expertise académique ou scientifique et de production de pensées et de théories. Là, le rôle de l’école, des stratégies de reconnaissance académique et de promotion politique sont importants, car ils servent de paramètres pour évaluer le rapport entre le pouvoir politique et l’intellectualité. Sous ce regard, le statut d’intellectuel confère une identité d’acteur social, politique et donne une fonction quasi-messianique d’implication dans le jeu politique par l’entremise de la contestation de la logique coloniale, de l’élaboration d’un discours identitaire et nationaliste, posant les bases de l’indépendance nationale et de la restauration de la conscience historique nègre. Comme l’écrivait Senghor, « …les intellectuels ont mission de restaurer les valeurs noires dans leur vérité et leur excellence, d’éveiller au goût du pain et des jeux de l’esprit, par quoi nous sommes hommes ». (Senghor 1964:19) 

Assurément, s’il y a deux intellectuels qui, en servant de repères idéologiques et de références politiques, ont marqué de leur empreinte la vie intellectuelle et politique sénégalaise, c’est bien Léopold Sédar Senghor et Cheikh Anta Diop. Avec des fortunes diverses. Le premier, agrégé de grammaire, poète et chantre de la « négritude », fut le premier président du Sénégal de 1960 à 1980. Le second, docteur d’État de la « Sorbonne », historien, linguiste, philosophe et physicien, s’est illustré par ses thèses sur « l’Afrique comme berceau de l’humanité », sur l’historicité des sociétés africaines, sur l’africanité de l’Égypte pharaonique. 

“…ces deux figures ont constitué des lignes de fractures au sein de l’intelligentsia en se donnant comme pôles de référence. Deux schèmes de pensée, deux idéologies, mais aussi deux projets politiques ; la négritude de l’un et l’égyptologie de l’autre ont cheminé sur deux voies parallèles, se gardant toujours de frôler l’intersection, s’interdisant trop souvent la proximité, comme si l’existence de l’une et de l’autre ne pouvait se donner à voir que dans ce nécessaire éloignement, dans cette inévitable antinomie.” (Diaw 1992: 317). 

Les constructions théoriques de Senghor et de Diop ont structuré idéologiquement la classe intellectuelle, militant dans les partis politiques sénégalais, selon trois modèles (P. Diagne 1981 ; M.-C. Diop et M. Diouf 1990:251-281 ; Diaw 1992:299-329) [1].

 

1)- le modèle senghorien de la négritude :
2)- le modèle culturel nationaliste, « néo-pharaonique » :
3)- le modèle marxiste

 

Et voici venir « le crépuscule des idoles » : la mort de Cheikh Anta Diop en 1987 et celle de Léopold Sédar Senghor en 2001 permettent de soumettre, sans passion, leurs pensées respectives à la critique, à la démy(s)tification et de les libérer ainsi de la vénération du « Maître » par des laudateurs, thuriféraires, des disciples, des héritiers spirituels et autres défenseurs patentés et fanatiques. Maintenant que les idoles ont physiquement disparu, il est temps de clarifier les ambiguïtés en faisant d’une part un retour critique sur leurs pensées - le seul mode de reconnaissance que connaît la communauté intellectuelle – et d’autre part en les confrontant, car elles ont été rivales. Malgré leurs divergences idéologiques profondes n’entretiennent-elles une sorte de complicité intime quant au projet national et panafricain qui les anime ?


[1] Voir aussi Mamadou DIOUF, « Les Intellectuels, l’État et la société civile au Sénégal : la quête perpétuelle d’un paradigme », Communication au colloque sur la liberté académique, Kampala, Ouganda, 26-29 novembre 1990.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 30 avril 2008 7:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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