Une négritude socialiste.
Religion et développement chez J. Roumain, J.S. Alexis, L. Hughes.

Avant-propos

Ecrire sur Jacques Roumain, Langston Hughes et Jacques Alexis est une entreprise difficile. Une partie considérable des œuvres de ces trois écrivains est encore inédite. En dehors de chapitres succincts de manuels scolaires et de brèves notices d’anthologies de poésie et de roman, il n'existe pas même une biographie, pas même un ouvrage sur la pensée et l'œuvre des deux Haïtiens. Quant au Noir-Américain, il attend encore l'exhumation et la mise en lumière de la partie et de l'aspect proprement sociaux de son œuvre. On peut le regretter [1]. Car ces 3 auteurs jouent un rôle important dans l'histoire des idées et des faits sociaux dans le Tiers Monde noir : dans l'histoire de la littérature afro-américaine, du mouvement socialiste et du mouvement de la Négritude dans les Amériques noires et jusqu'en Afrique.

Nous tenons à remercier ceux qui nous ont aidé à concevoir et à mener à bien cette étude. Ces remerciements vont d'abord à Monsieur Henri Desroche, notre Directeur d'études en Sorbonne. Nos remerciements vont aussi aux professeurs Roger Bastide (+), Roger Benjamin, Paul Moral et Paul Ricœur dont les critiques et suggestions nous ont été d'un grand secours.

[12]

« C'est quand les hommes semblent occupés à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c'est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils évoquent... les esprits du passé... La résurrection des morts dans ces révolutions servit par conséquent à magnifier les luttes nouvelles, non à parodier les anciennes, à exagérer dans l'imagination la tâche à accomplir, non à se soustraire à leur solution en se réfugiant de la réalité. »

Karl Marx.

(Le 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte)