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MARCHE LA TÊTE HAUTE.
Aider les pauvres à se frayer un chemin.
Avant-propos
Comme pour bon nombre de droits, la dignité égale pour tous s'acquiert petit à petit, un combat à la fois, grâce à une lutte constante que mènent de nombreux militants infatigables.
Ces militants, que nous appellerons ici les « groupes », englobent tous ceux qui travaillent au nom du progrès social dans la société. Leur cause est claire : voir les pauvres se faire traiter avec la même dignité que les autres citoyens.
Nous parlerons d'une deuxième puissance, tout aussi importante, que nous désignerons par le terme « État ». Il s'agit d'un terme générique qui comprend les élus, les divers paliers de gouvernement, ainsi que l'appareil public.
Il sera aussi question d'une troisième force, constituée de citoyens affaiblis économiquement, qui apprennent, grâce aux conseils des groupes, à s'expliquer, à s'affirmer et à se défendre dans leurs rapports avec l'État.
L'État aurait normalement beau jeu avec ces derniers, mais les interventions des groupes changent la donne. Ils amènent l’État à s'ouvrir les yeux, lui forcent la main et quelquefois même, lui tirent l'oreille pour qu'il les traite équitablement en tant que citoyens.
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Ils partent du principe que le statut de citoyen doit être étendu à tous. Le jour où les pauvres y auront accès, ils seront traités comme des citoyens honorables et marcheront la tête haute.
Les pauvres, en effet, devraient jouir d'un statut égal, accéder à la même protection et bénéficier des mêmes droits humains, garanties juridiques et règles d'équité que les autres citoyens.
Or, comme nous le verrons, dans ses rapports avec eux, l'État ignore complètement certains droits fondamentaux rattachés au statut de citoyen. Les groupes croient qu'il s'agit là d'une grave erreur et se chargent de la corriger, non sans causer au passage quelques égratignures, il faut le dire. Ils s'acharnent à ce que les pauvres soient traités de façon aussi honorable que les autres.
Un jour, le droit à la dignité égale pour tous sera reconnu et les pauvres recevront alors l'honneur qui leur revient. Souhaitons que les générations futures se rendront compte du prix payé pour l’obtenir et qu'elles feront en sorte de le préserver.
Claude Snow
Caraquet, Nouveau-Brunswick
le 1er avril 2013
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