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Avant-propos
Il est 15 h 30, un beau samedi. Nous arrivons les uns après les autres. Nous sommes convoqués à une rencontre du Comité des 12 qui doit débuter à 16 h. Nous nous réunissons ainsi quatre fois par année, chaque saison. Cela dure depuis 24 ans déjà, et la tendance semble vouloir se maintenir.
L'arôme émanant du repas qui nous sera servi après la réunion se répand dans la maison, car la rencontre aura lieu chez l'un des membres, plutôt que dans une salle de réunion. Après avoir discuté pendant une heure ou deux, nous trouvons important de prendre un repas ensemble, dans la camaraderie, un rituel auquel nous ne voudrions pas déroger pour tout l'or du monde.
Le menu de la réunion est chargé aujourd'hui. Après un retour sur la correspondance des derniers mois, nous parlerons de nos réussites, mais aussi des luttes qui n'ont pas encore abouti.
Il arrive parfois que nos bras s'alourdissent, mais nous ne baissons jamais la garde. Grâce à cette lutte incessante, nous avons réussi au fil des ans à amener l'État à agir plus rapidement et à mieux répondre aux besoins des personnes en détresse. S'il connaît bien les généralités, nous connaissons bien les exceptions. Nous avons souvent l'impression qu'en une heure, nous observons plus de choses que l'État en un an.
Nous avons réussi aussi, grâce à notre pouvoir d'influence, à mettre un terme aux menaces et au harcèlement, aux enquêtes interminables et à la pénalisation des personnes assistées qui ignorent certaines règles.
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À la rencontre, nous traiterons de notre avenir. Il est grand temps d'assurer une relève, car bien des luttes restent inachevées. Dans cette longue course à relais qu'est l'action communautaire organisée, d'autres relayeurs devront un jour prendre le flambeau. Une nouvelle énergie sera alors mobilisée.
Faufilez-vous discrètement au sein du Comité pour y découvrir des aspects moins connus de notre travail et vivre avec nous quelques bons coups dont nous sommes les plus fiers, même si certains n'ont pas eu d'éclat.
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