Quatrième de couverture
Après l'élection à la présidence des États-Unis de Ronald Reagan, puis celle à deux reprises, de Georges W. Bush, on s'est beaucoup interrogé sur l'influence des réseaux "conservateurs" ou "néoconservateurs" dans la politique américaine. Quels liens ont-ils avec le Parti républicain ? Pourquoi et comment sont-ils parvenus à y occuper une place prépondérante ?
La thèse défendue dans cet ouvrage préfacé par le Professeur James Ceaser, de l'Université de Virginie, éminent connaisseur des institutions américaines, est que, malgré une étiquette commune, ce conservatisme-là n'a jamais connu d'unité théorique. Il se révèle plutôt comme une coalition de groupes disparates (traditionnalistes, libertariens, conservateurs religieux, néoconservateurs), promouvant des principes différents, voire contradictoires, au-delà de ce qui a pu les rassembler épisodiquement. Ils se sont d'ailleurs montrés plus à l'aise dans leur opposition à la Gauche que lorsqu'ils tenaient en main les rennes du pouvoir, face au pragmatisme d'un président de leur camp comme Ronald Reagan. Autre point essentiel : ils ont créé une infrastructure institutionnelle complexe qu'il s'agit de décortiquer. Animés par de grandes familles philanthropiques issues du monde des affaires et par des fondations nouvelles, de nombreux "think thanks" ont été dynamisés, non sans hostilité de la part de l'establishment intellectuel souvent proche du Parti démocrate.
Il s'agit ici, en termes de science politique, de révéler la mise en action des réseaux impliqués, en tenant compte des idéologies, des stratégies et des jeux d'influence qu'ils véhiculent dans les allées du pouvoir.
Bernard Sionneau est professeur Sénior-HDR à BEM (Bordeaux École de management) et chercheur associé au Groupe de Recherche sur la Sécurité et la Gouvernance de l'Université Toulouse 1 Capitale. Il a publié diverses études sur l'économie et les pratiques managériales que les conservateurs américains ont engagées comme sur les politiques de sécurité de l'administration Georges W. Bush, dont : "Légitimating Corporate Global Irresponsability : Origins, Contexts and Vectors of the Market Modem Newspeak" (Journal of Global Responsability, Vol. 1, Iss : 2, 2010) et "Réseaux conservateurs et nouvelle doctrine américaine de sécurité" (Annuaire français de Relations internationales, 2003).
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