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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les masques de Boas: Franz Boas et l'ethnographie des Inuit.” (1984)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Bernard Saladin d’Anglure, “Les masques de Boas: Franz Boas et l'ethnographie des Inuit.” Un article publié dans la revue ÉTUDES/INUIT/STUDIES, vol. 8, no 1, 1984, pp. 165-179. Québec: Département d'anthropologie de l'Université Laval. [Autorisation formelle accordée conjointement par l’auteur et la directrice de la revue Etudes Inuit/Studies le 5 mai 2008.]

 Introduction

Il est au coeur de l'American Museum of Natural History de New York, à l'aplomb de la galerie de la côte Nord-Ouest - cette voie royale des masques amérindiens conçue avec art au début du siècle par F. Boas et récemment remise à l'honneur par C. Lévi-Strauss (1975) dans son essai sur l'art des Indiens de la côte de l'océan Pacifique - un grenier presqu'inaccessible, protégé par des portes de fer et des couloirs en labyrinthes. C'est là que dorment depuis près d'un siècle quelques milliers de masques de plâtre, témoins muets des premiers pas de l'anthropologie à l'aube du XXe siècle, fruits d'un essai d'échantillonnage des peuples de la terre auquel est associé le nom de Boas [1]. 

Dans cette véritable cour des miracles gisent pêle-mêle, pieds, faces, bustes, seins de femmes, en plâtre de Paris, provenant de moulages d'humains vivants, et aussi quelques cerveaux humains, quelques cadavres de bébés et des ossements, répliques figées de morts anonymes, tous rapportés des quatre coins du monde après une collecte systématique qui s'échelonna sur plus de vingt années et privilégia les autochtones nord-américains, Indiens et Inuit. Ils attendent depuis ce temps qu'un anthropologue compatissant les sorte de la poussière. 

Nous y avons retrouvé avec émotion les parents et grands-parents des habitants actuels de villages inuit du nord-ouest de la baie d'Hudson, chez qui nous poursuivons depuis vingt ans une ethnographie systématique, fidèle dans ses grandes lignes à celle que préconisait F. Boas, villages où il tenta sans succès de se rendre il y a aujourd'hui cent ans [2]. 

 

Figure 1.

Le Capitaine George Comer. Buste de plâtre fait d'après la technique de moulage apprise par Comer de M. Mayer, sculpteur de l'A.M.N.H. Collection Am. Mus. of Nat. Hist. (Photo B. Saladin d'Anglure, 1984.) 



[1]   Cf. l'article de G. Ross (1984) dans cette même revue ; Boas contribua personnellement aux moulages chez les indiens de la Colombie britannique ; c'est lui qui par la suite encouragea le capitaine Comer à en effectuer chez les Inuit.

[2]   En particulier le village d'Igloolik.



Retour au texte de l'auteur: Bernard Saladin d'Anglure, anthropologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le vendredi 25 juillet 2008 13:42
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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