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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Formes actuelles et devenir de la classe ouvrière”. (1992)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Thierry Rousseau et Céline Saint-Pierre, sociologues, “ Formes actuelles et devenir de la classe ouvrière”. Une édition numérique réalisée à partir de l’article de Thierry Rousseau et Céline Saint-Pierre publié dans l’ouvrage sous la direction de Gérard Daigle et Guy Rocher, Le Québec en jeu. Comprendre les grands défis. Chapitre 10 “Formes actuelles et devenir de la classe ouvrière” (pp. 265 à 295). Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 1992, 812 pp. [Autorisation accordée par Mme Saint-Pierre le 14 juillet 2003.]

Introduction

En cette fin de XXe siècle, tenter de définir la classe ouvrière dans les sociétés industrielles est une entreprise difficile, souvent imprégnée par la quête nostalgique d'un acteur social aux traits modifiés, voire effacés. En effet, la définition sociologique la plus consacrée de la classe ouvrière renvoie aux couches sociales qui ont constitué les fondements du rapport salarial fordiste, ainsi nommé par les théoriciens de l'école française de la régulation (1). En ce sens, la forme sociale concrète de la classe ouvrière industrielle regroupe les ouvriers de métier et les ouvriers spécialisés, plus communément appelés les OS. Les formes du travail circonscrites dans cet espace économique et social relèvent davantage du travail manuel et recouvrent des activités de transformation de la matière en vue de la production de biens matériels. Depuis les années soixante-dix notamment, le rapport salarial fordiste, rapport social central des sociétés capitalistes développées, connaît une crise majeure, à l'origine de profondes transformations de la classe ouvrière, voire de sa métamorphose (2). Conséquemment, il serait téméraire de retenir, sans les revoir, les critères de définition classique de la classe ouvrière, étant donné les modifications profondes de ses bases de formation et l'éclatement des modes d'insertion des couches sociales salariées dans ce nouvel espace social. Les régulationnistes parleront d'économie post-fordiste; d'autres analystes, tels que Bell et Touraine, de société postindustrielle.

Ces considérations sont importantes et expliquent notre choix pour rendre compte des caractéristiques et des enjeux de la classe ouvrière au Québec pendant la période 1960-1990. Il nous a semblé impossible, dans l'état actuel des connaissances, de contourner le portrait statistique pour dresser le profil actuel des places occupées par les secteurs de production dans la structure économique et pour examiner la répartition professionnelle des individus dans les différentes branches de la production. Il faut se rappeler cependant que ces données ne traduisent pas directement le rapport social qui sous-tend la division sociale du travail. En permettant d'en reconstituer certains éléments, elles indiquent le sens des déplacements des individus dans les activités de production et nous donnent l'occasion de réfléchir sur la nature du travail et sur les caractéristiques des catégories sociales organisées autour de la production des biens et des services.

Dans la première partie, nous présentons le portrait des caractéristiques socio-structurelles des catégories sociales composant la classe ouvrière, (terme que nous conserverons avec les précautions indiquées précédemment). Ces caractéristiques sont le résultat d'un travail d'interprétation des données statistiques. Dans la seconde partie, nous faisons état de certaines transformations importantes de l'appareil productif, de l'organisation de l'entreprise ainsi que du marché de l'emploi pour mieux cerner les contours des nouvelles figures ouvrières. Les nouveaux enjeux sociétaux qui accompagnent ces changements, tels la précarisation de l'emploi, la formation professionnelle et les problèmes reliés à la santé et à la sécurité du travail sont aussi discutés (3).


Notes:

(1) Voir principalement les travaux de Boyer (1987) et de Lipietz (1979), du CEPREMAP de Paris.

(2) On doit cette expression à Lojkine (1986).

(3) La nomenclature théorique des classes sociales sera appelée à connaître de profonds changements dans les prochaines années. Nous conservons dans la présente analyse le terme de classe ouvrière en étant bien conscients qu'il faudra faire ce travail de redéfinition. Cependant, seules des analyses fines des réalités en transformation pourront nous permettre d'avancer dans la mise au point d'une problématique adéquate.


Retour au texte de l'auteur: Céline Saint-Pierre, sociologue Dernière mise à jour de cette page le samedi 3 février 2007 11:16
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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