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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de la conférence de Jacques Rouillard, “Le développement économique du Canada, 1900-1950”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Serge Bernier et John MacFarlane, Canada, 1900-1950. Un pays prend sa place/A Country Comes of Age. Ottawa, Organisation pour l'histoire du Canada, 2003, p. 67-76. Conférence prononcée au Colloque 2002 de l’Organisation pour l’histoire du Canada, “Canada de 1900 à 1950: un pays qui prend sa place”. Montréal : 3-4 octobre 2002. Édition revue et corrigée par l’auteur le 6 avril 2007]. [Autorisation accordée par l'auteur le 6 février 2007.] Introduction On connaît la prédiction du premier ministre Wilfrid Laurier qui déclarait en 1904 : « Le 19e siècle a été celui du développement des États-Unis. Les 100 dernières années sont pleines de pages de leur histoire. Laissez-moi vous dire, chers concitoyens, que le 20e siècle sera celui du Canada et de son développement » [1]. La même année, Laurier dans un autre de ses discours prévoyait que la population du Canada atteindrait 80 millions d'habitants avant la fin du siècle [2]. Évidemment, ce n’est pas le cas (plutôt 30 millions), mais le Canada a effectivement connu une forte croissance de sa population, multipliée par près de six au cours du 20e siècle. C’est animé de cet enthousiasme pour l’avenir du Canada que Laurier voulait attacher son nom à la construction d’une deuxième ligne de chemin de fer qui unirait l’Atlantique au Pacifique, le Transcontinental national (le Grand Trunk Pacific à l’Ouest de Winnipeg). Traversant le Canada plus au nord que le Canadien Pacifique, cette ligne réduisait la distance entre les deux océans et favorisait aussi le développement de vastes étendues de territoires encore inoccupées. De là la projection du 80 millions d’habitants pour la fin du siècle. La nouvelle ligne de chemin de fer a été un échec puisqu’elle a coûté presque trois fois plus chère que prévu et le trafic s'est avéré beaucoup moindre qu'on ne l'espérait. Finalement, le gouvernement a été obligé d’opérer lui-même le Transcontinental qui intègre le Canadien national formé en 1920. Néanmoins, même si le Transcontinental a échoué et les prévisions de Laurier quant à la population du Canada se sont révélées erronées, le Canada a connu un formidable développement au 20e siècle. En 1904, on comprend l’enthousiasme de Laurier car il profite d’un renversement de la conjoncture économique en Occident depuis 1896, ce qui génère une forte croissance économique, beaucoup plus marquée que pour les décennies précédentes. Voyons de plus près le tournant que constitue le début du siècle. [1] Réal Bélanger, Wilfrid Laurier. Quand la politique devient passion, Québec, PUL/Les entreprises Radio-Canada, 1986, p. 253. [2] Robert Rumilly, Histoire de la province de Québec, vol. XI, S.-N. Parent, Montréal, Valiquette, p. 165.
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