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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Un système d'enseignement en voie de démocratisation” (1990)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Guy Rocher, “Un système d'enseignement en voie de démocratisation”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Vincent Lemieux, Les institutions québécoises: leur rôle, leur avenir. Colloque du 50e anniversaire de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval, pp. 103-114. Québec: Les Presses de l'Université Laval, 1990, 330 pp. [Le 16 août 2006, M. Guy Rocher nous donnait sa permission de diffuser tous ses articles dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

S'il est un projet qui a présidé à la réforme du système de l'enseignement au Québec depuis le début des années 1960, comme aussi dans la plupart des pays occidentaux, c'est bien celui de le démocratiser. Pour le comprendre, il faut se reporter au contexte de cette époque. La Seconde Guerre mondiale, cette longue lutte de survivance contre les fascistes, avait obligé à repenser les bases et les exigences de la société démocratique au nom de laquelle on avait mené ce combat, qui avait coûté tant de vies humaines, entraîné tant de destructions et monopolisé tant d'énergies. Il était alors apparu que les sociétés dites démocratiques avaient toléré en leur sein de graves contradictions, dont la moindre n'était pas d'être toutes dotées de systèmes d'éducation qui n'avaient rien de démocratique. Dans tous les pays qui se targuaient d'être démocratiques, l'enseignement avait comme effet, sinon comme but, de maintenir et de reproduire les inégalités socio-économiques, les écarts entre les classes sociales, la domination culturelle et économique de la majorité par une minorité. Il fallut prendre conscience que l'objectif d'une société démocratique ne serait jamais réalisé sans une démocratisation du système d'enseignement : celle-ci apparut à l'évidence comme une démarche essentielle dans la poursuite d'une société plus démocratique. Telle fut l'intention qui anima les réformateurs de l'enseignement dans la période de l'après-guerre, aussi bien dans toutes les démocraties européennes qu'aux États-Unis. 

C'est dans ce climat d'aspiration à plus de démocratie que la réforme de l'enseignement au Québec a puisé son inspiration. Le Rapport de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement pour la province de Québec, aussi connue sous le nom de Commission Parent, est sans doute le document public qui, au Québec, a articulé le plus explicitement l'intention démocratique dans l'enseignement et qui en a proposé le plan le plus détaillé. C'est aussi pour réaliser cette intention que les réformateurs des années 1960 et 1970 ont fait subir au système d'enseignement québécois des transformations profondes. On peut affirmer que le Québec a été particulièrement audacieux dans l'entreprise de démocratisation de l'enseignement ; c'est peut-être ici que l'on a engagé à cette fin les réformes les plus radicales. 

Tout bilan que l'on veut faire des réformes effectuées durant le dernier quart de siècle doit donc nécessairement repartir de cette intention, pour évaluer jusqu'à quel point et de quelle manière elle a été réalisée, les effets qu'elle a eus, les correctifs qu'il faudrait apporter, la route qu'il reste encore à parcourir. Je n'ai évidemment pas la prétention de remplir un tel programme dans le peu de temps imparti. Je voudrais seulement esquisser quelques éléments de réponse aux interrogations que soulève une telle évaluation. 

On peut distinguer trois types différents de démocratisation : celle qui est proprement politique, une autre que l'on peut appeler démographique et une dernière que je dénommerais culturelle. Je ne parlerai pas de la démocratisation politique, qui a été souvent évoquée dans d'autres contextes : création du ministère de l'Éducation et du Conseil supérieur de l'éducation, élections des commissions scolaires au scrutin universel, passage au secteur public des établissements d'enseignement secondaire et post-secondaire. Je m'attarderai plutôt aux deux autres formes de démocratisation : celle que l'on appelle démographique nous offrira un bon point de départ, d'où nous pourrons ensuite aborder la démocratisation culturelle.


Retour au texte de l'auteur: Guy Rocher, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le vendredi 15 décembre 2006 13:07
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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