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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Guy Rocher, “Le défi éthique dans un contexte social et culturel en mutation” (1994)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Guy Rocher, “Le défi éthique dans un contexte social et culturel en mutation”. Un article publié dans Philosopher, revue de l'enseignement de la philosophie au Québec, no 16, 1994, pp. 11-26. [Autorisation formelle réitérée par M. Guy Rocher, le 15 mars 2004, de diffuser cet article et plusieurs autres publications].

Introduction

Mesdames, messieurs, chers collègues, chers amis. Si j'ai eu l'impardonnable faiblesse d'accepter le grand risque d'ouvrir avec vous ce colloque, ce n'est pas seulement à cause d'un manque de sagesse de ma part ou à cause du fait que je n'ai pas pris le temps de lire ou relire le petit Traité de la prudence de Thomas d'Aquin ! 

J'ai accepté pour d'autres raisons, peut-être plus positives. Tout d'abord, je suis un vieux professeur, un vieil enseignant et j'ai la plus grande sympathie et la plus grande amitié pour ceux qui pratiquent le même métier que moi. Lorsqu'on me propose de parler à des professeurs, il m'est bien difficile de ne pas accepter. Au surplus, le directeur du département de philosophie, monsieur Bodéus, parlait du pont entre ces deux archipels : le collège et l'université. Il y a un petit texte que je trouve très beau d'un vieux sociologue allemand du début du siècle, Georg Simmel, un petit texte sur « la porte et le pont ». Il montre comment la porte, si elle s'ouvre, peut toujours se refermer. Elle permet de s'isoler, elle sert à éviter les autres. En revanche, le pont est là pour demeurer ouvert : il est fait pour être traversé et pour établir la communication. J'ai donc beaucoup de sympathie et d'admiration pour ce pont, établi entre philosophes de l'université et du collège. 

Mais il est un autre pont encore. Je ne suis ni philosophe, ni éthicien. C'est en sociologue, dans la perspective et avec la vieille déformation professionnelle du sociologue, que je vais essayer de parler d'éthique à des philosophes, de franchir le pont entre les sciences sociales et la philosophie. Il se trouve que, depuis quelques années, je suis engagé, avec des collègues et des étudiants, dans des projets de recherche dont je peux dire qu'ils portent sur ce qu'on peut appeler la sociologie de l'éthique. C'est-à-dire que nous avons pris l'éthique et le droit et d'autre formes de normativité comme objet d'étude. Non pas en éthiciens, encore une fois, mais comme chercheurs qui s'intéressent à différentes formes de régulation sociales, à différentes formes de normativité dans la société. 

C'est ainsi que je me suis intéressé à l'éthique, de l'extérieur en quelque sorte, mais en essayant en même temps de la comprendre de l'intérieur. C'est donc à partir d'un ensemble de réflexions que je me suis trouvé à faim avec mes équipes de recherche et mes étudiants au cours des dernières années que je vais essayer de vous présenter quelques idées ou quelques orientations de pensée d'un sociologue devant l'éthique. 

J'ai essayé d'organiser ma présentation autour de quatre grands thèmes, pour tenter de clarifier un peu certaines choses. Ces grands thèmes, je les donne tout de suite : ce sont ceux de la montée de la classe moyenne, du désenchantement du monde et de l'histoire, de la mutation des rapports sociaux et, enfin, de la fragmentation des zones de vie. 


Retour au texte de l'auteur: Guy Rocher, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le mercredi 1 mars 2006 19:08
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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