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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L’éclatement des fédérations soviétique, yougoslave et tchécoslovaque dans le débat
sur la question nationale au Québec: de l’échec de Meech au référendum de 1995
.” (2007)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Michel Roche, “L’éclatement des fédérations soviétique, yougoslave et tchécoslovaque dans le débat sur la question nationale au Québec: de l’échec de Meech au référendum de 1995.” Un article publié dans la revue Bulletin d’histoire politique, vol. 4, no 2, printemps 2007, pp. 151-176. Montréal: Éditions Lux. [Autorisation conjointe accordée le 19 décembre 2007 par l'auteur et le directeur de la revue Bulletin d'histoire politique, M. Robert Comeau, historien, de publier cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Si la naissance du mouvement indépendantiste québécois s’est inscrite dans le contexte plus large de la décolonisation, la crise politique inaugurée par l’échec de l’Accord du lac Meech a eu pour toile de fond internationale l’éclatement des États multinationaux de l’Europe centrale et orientale, soit l’URSS, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie [1]. La plupart des nouveaux pays indépendants qui ont émergé sur la scène mondiale dans les quelques années qui ont précédé le référendum de 1995 au Québec provenaient de ces trois «fédérations». Il devenait ainsi inévitable que les camps souverainiste et fédéraliste se référeraient à leurs expériences. On se souvient de l’influence qu’ont pu avoir sur les membres du RIN et d’autres organisations indépendantistes les luttes menées pour la libération de l’Algérie et autres mouvements anticoloniaux. Les historiens ont généralement tenu compte de ce contexte pour offrir une explication plus complète de l’émergence du mouvement indépendantiste québécois et de ses orientations. Par contre, l’histoire écrite n’a pas encore insisté suffisamment – sans doute par manque de recul – sur le contexte international particulier de la première moitié des années 1990. Une partie du travail a été accomplie du point de vue de l’économie politique, notamment en ce qui concerne le contexte spécifique de la libéralisation des échanges, de la mondialisation, de l’intégration européenne, de la montée du régionalisme, etc. Le but de cet article consiste à mettre en lumière l’un des éléments importants de ce contexte, l’éclatement de trois fédérations consécutif à la chute du «socialisme réel». 

Même si son influence a sans doute été marginale dans le choix et les préoccupations des électeurs, l’éclatement de ces fédérations a eu un certain impact sur l’argumentation développée par les partisans du OUI et du NON dans la période qui a précédé le référendum de 1995, notamment dans les questions relatives au droit international, aux conséquences économiques de la séparation, aux conflits armés qu’elle peut susciter, etc. L’intérêt d’une telle recherche est double : d’une part, elle permet d’examiner de quelle manière des événements internationaux particuliers ont interféré dans le débat qui a cours au Québec sur la question nationale; d’autre part, elle permet de révéler les limites imposées par le débat politique québécois dans la compréhension de l’éclatement des fédérations de l’Est européen [2]. 

Les comparaisons entre les fédérations de l’Est et le Québec ont commencé à apparaître dans les médias, dans les débats politiques et chez les intellectuels à partir du moment où, suite à l’échec de l’Accord du lac Meech, et alors même que les libéraux de Robert Bourassa étaient au pouvoir, les sondages démontraient une très forte avance de l’option de la souveraineté. Le début des années 1990 a justement été marqué par l’implosion de l’URSS, la guerre et la politique de «purification ethnique» de Yougoslavie et par la séparation non violente des peuples tchèque et slovaque. 

Dans les pages qui suivent, nous examinerons brièvement comment l’éclatement des trois fédérations de l’Est a influencé les débats : 1) sur le nationalisme, 2) sur la reconnaissance des nouveaux États, 3) sur l’éventuelle association avec l’ancien partenaire et 4) sur les coûts de la sécession.


[1] Pour simplifier le texte, ces trois pays seront désignés par l’expression «fédérations de l’Est».

[2] Cet aspect de la comparaison fera l’objet d’un deuxième article.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 30 décembre 2007 6:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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