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Préface
De Léandre Bouffard
Le bonheur est tout proche, à deux pas, mais il faut le cueillir. Voilà, chère Suzie, ce à quoi tu nous invites. Pour ce faire, tu nous mets en contact avec des «amants de la sagesse». Ainsi, comme Platon faisait discuter Socrate avec ses amis dans Le Banquet, toi aussi, tu invites tes amis philosophes à ta table (Propos XVII) et nous y participons d’une certaine façon. Tes dialogues avec Sénèque, Epictète, Montaigne et Alain entrepris dans tes Lettres à Jean-Élie (2007) se continuent ici. Mais, cette fois, tu en ajoutes d’autres, dont Balzac, l’auteur de La Comédie humaine.
Tu nous fais donc profiter de tes fréquentations prolongées avec ces « professeurs de vie ». Je comprends mieux maintenant pourquoi, après notre première rencontre dans le cadre d’une réunion de travail, tu m’avais gentiment fait don des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, cet empereur philosophe, suivies du Manuel d’Épictète.
Le Bonheur... à deux pas d’ici me rappelle cette déclaration de Voltaire : « Le bonheur est là où je suis. » Inutile de le chercher ailleurs, dans la renommée, l’au-delà ou l’argent ; il faut le « cueillir », comme tu le dis, ou le découvrir en soi.
Tes propos, chère Suzie, apportent un complément [14] savoureux aux travaux scientifiques * que je lis depuis fort longtemps. Ces études m’ont apporté beaucoup de connaissances sur le bonheur. Mais toi tu t’adresses au cœur, tu suscites une réflexion suave et salutaire, tu nous mets en contact avec une sagesse pérenne, tu parsèmes des perles ici et là. Bref, tu nous donnes le plaisir de lire, le plaisir des mots, comme tu le mentionnes dans ta Note au lecteur. Je dirais que ton livre est moins un ouvrage sur le bonheur qu’un texte qui nous aide à vivre et qui procure du bonheur en le lisant.
Je suggère au lecteur de lire cet écrit de sagesse comme un livre de chevet qui se déguste lentement. Assis à ma table de travail, le corps raide (!), j’ai commencé à le lire rapidement, comme je le fais habituellement pour mes nombreuses lectures «sérieuses»! Je me suis vite ravisé. Il faut lire ce livre lentement, confortablement assis, avec recueillement. Ainsi, j’ai dégusté tes propos, chère Suzie, et ceux de tes amis philosophes.
Léandre Bouffard, Ph. D.
Sherbrooke
* J’en mentionne quelques-uns : M. Csikszentmihalyi, Vivre. Psychologie du bonheur, Robert Laffont, 2004 ; R. Layard, Le Prix du bonheur, Armand Collin, 2007 ; S. Lyubomirsky, Comment être heureux et le rester, Flammarion, 2008 ; M.E.P. Seligman, Le Bonheur authentique, A de A, 2004. À cela s’ajoutent les numéros spéciaux de la Revue québécoise de psychologie : celui de 1997 intitulé «Le Bonheur » et celui de 2007 « Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ».
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