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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Suzie Robichaud, LE BONHEUR... à deux pas d’ici. Essai. (2010)
Note au lecteur


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Suzie Robichaud, LE BONHEUR... à deux pas d’ici. Essai. Chicoutimi, Québec: Les Éditions JCL inc., 2010, 281 pp. [Autorisation conjointe accordée le 23 novembre 2012 par l’auteure et l'éditeur, Les Éditions JCL. inc., de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

[15]

Note au lecteur


Ce petit livre, cher lecteur, je l’ai écrit pour causer avec vous de cœur à cœur, comme le dit si bien Balzac. Causer de choses et d’autres, mais de ces choses qui racontent des morceaux de vie. Le sourire, le regard, le silence, l’amour, l’amitié, la perfection, la culpabilité, le deuil, l’action. Ces idées bavardes, j’ai bien essayé de les dompter, mais en vain. Loin de se méfier du dialogue, elles étaient obsédées; obsédées par le partage. Il faut dire que ça fait plusieurs décennies déjà — c’est fou comme le temps passe — qu’elles se manifestent, ces idées. Qu’elles se développent et s’enveloppent; qu’elles combattent et se chassent ; qu’elles s’accrochent et s’attachent; qu’elles se lient et se marient. En dépit de ces mouvements opposés, elles ont néanmoins cherché à s’harmoniser. C’est un peu ça, je crois, la sérénité. Mais, les idées, elles ont besoin de mots pour s’exprimer.

Ça fait donc un demi-siècle qu’ils m’enivrent. Ils m’ont fait signe; je les ai suivis. Les mots ! Ils sont poésie. Ils sont mystères. Ils sont magiques, dirait Erik Orsenna. Car ils ont le pouvoir de faire surgir à nos yeux des choses que nous ne voyons pas [1]. Les mots, je jongle avec eux comme le vent jongle avec les feuilles. Je les aligne, je les note. Et, tout comme Stendhal qui copiait dans les vieilles chroniques des anecdotes italiennes [2], je les [16] copie, ces mots. Tantôt dans des petits carnets, tantôt dans de magnifiques cahiers qui m’ont été donnés. Il m’arrive aussi de les griffonner sur un bout de papier ; au théâtre, au cinéma, au concert. La musique, elle aussi, se berce avec les lettres. En tout cas, moi, je les aime, ces petits moteurs de vie (Erik Orsenna). Et j’aime les aimer, j’aime leur rendre hommage. Alors, je les écris, je les souffle, je les murmure. Enfin ! bref, ce n’est pas pour rien qu’on me dit amoureuse des mots. Pour tout vous avouer, ils n’ont pas eu beaucoup de difficultés à me séduire. Leur beauté, leur accent de sincérité et leur générosité m’ont tout de suite charmée. Quoi qu’il en soit, ils m’accompagnent quotidiennement. Ils me livrent des formules qui font réfléchir, des pensées qui bercent l’âme. Ils m’aident à contempler la vie, à choisir la joie plutôt que la tristesse, à élargir l’espérance (Alain). Ce n’est pas un petit cadeau. Ces mots, passants mystérieux de l’âme, dirait Victor Hugo, prennent leur source dans de beaux livres, d’élégantes traductions, de savoureux films et de charmantes chansons. Ces mots, ils sont teintés, bien sûr, par le reflet du silence, par le regard que je porte sur les êtres et sur les choses.

Et bien que je ne sois pas encore arrivée au point d’où l’homme peut contempler le cours de la vie et la juger, comme dit Balzac [3] — l’un des plus grands spécialistes de la psychologie positiviste suggère qu’on ne peut pas y être avant la fin de la soixantaine —, j’y avance sereinement. N’empêche que je suis arrivée au doux temps des bilans, au doux temps des récoltes. Et, les fruits que j’ai cueillis, je voudrais bien les partager. C’est ainsi du moins que je m’imagine utile. Et par ce mot Spinoza m’a encouragée : C’est lorsque les hommes cherchent avant tout l’utile qui est sien que les hommes sont le plus utiles les uns aux autres [4].

Cela dit, trois précisions sont bonnes à apporter. Tout [17] d’abord, les dialogues qui surviennent à l’intérieur de certains propos ont été réalisés dans le but d’augmenter la vivacité des textes. On me dira peut-être que les gens, dans leurs discussions, ne font pas tout le temps allusion à Sénèque, Epictète, Marc Aurèle, Balzac ou Chateaubriand. C’est vrai! Quoique. Ceux qui me connaissent savent que ces auteurs me suivent de près et que je les cite souvent. Quand ? Après un sourire, au détour d’une phrase, pour répondre à une question, pour en poser une, pour conclure une conversation, vous dirait sans doute mon bon ami Jacques T. Godbout [5]. Cependant, je me sens privilégiée. Car je peux bénéficier de l’amitié indulgente de ceux qui m’entendent sans cesse murmurer, mais toujours sans prétention, faut-il le préciser, ces mots teintés de sagesse. Ensuite, la majorité, pour ne pas dire la presque totalité des références se retrouvent dans la bibliographie choisie. Et les autres sources ? Elles ont été retracées dans mes notes d’écoliers, comme Alain l’a déjà lui-même exprimé. À cette époque, je transcrivais la sentence et le nom de son auteur, sans plus. Finalement, si, dans mon esprit, des poètes sont nés, c’est que parfois je n’ai pu retrouver l’artisan du mot qui m’a charmée.

Oh! dernière petite chose, si vous me le permettez  : l’ordre de lecture n’a pas d’importance. Il s’agit, tout bonnement, de choisir un propos qui sourit à votre cœur et de vous y arrêter un instant. Eh bien! assez, me dit Paul Valéry. Le vent se lève!... Il faut tenter de vivre [6] !

L’auteure



[1] Érik Orsenna, de l’Académie française. La Grammaire est une chanson douce, Paris, Éditions Stock, 2001, p. 15, 59.

[2] Alain. Propos I, Préface d’André Maurois, édition présentée et annotée par Maurice Savin, Éditions Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1970, p. 225.

[3] Balzac. Le Père Goriot, p. 273, dans La Comédie humaine, édition présentée par Pierre Dufief et Anne-Simone Dufief, Paris, Éditions Omnibus, 1999, tome I.

[4] Voir Claude Roy. Permis de séjour, Paris, Éditions Gallimard, Collection Folio, 1983, p. 363.

[5] Jacques T. Godbout, préface de Lettres à Jean-Élie. Clin d’œil aux amants de la sagesse, Suzie Robichaud, Chicoutimi, Éditions JCL, 2007, p. 11. [Livre disponible dans Les Classiques des sciences sociales. JMT.]

[6] Paul Valéry, dans Le Cimetière marin, écrit en 1920.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 3 janvier 2013 19:06
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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