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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Vladislav Rjéoutski, Les Français dans la franc-maçonnerie russe au siècle des lumières:
hypothèses et pistes de recherche
(2007)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Vladislav Rjéoutski, Les Français dans la franc-maçonnerie russe au siècle des lumières: hypothèses et pistes de recherche”. Un article publié dans la revue Slavica Occitania, Toulouse, no 24, 2007, pp. 91-136. [Autorisation accordée par l'auteur le 14 avril 2008 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Nous voudrions proposer quelques hypothèses et pistes de recherche pour l’histoire des étrangers dans la franc-maçonnerie russe de l’époque des Lumières et plus particulièrement dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L’éclairage que nous souhaitons donner à cette question sera spécifique, car nous laissons volontairement de côté la problématique proprement maçonnique. L’histoire de la franc-maçonnerie russe nous intéresse dans la mesure où les loges maçonniques constituent un cadre propre au développement de sociabilités diverses ; à ce titre, elles sont investies en Russie par une foule d’étrangers qui s’y rendent à cette époque et surtout sous le règne de Catherine II.

Nous comptons aussi fournir quelques renseignements biographiques sur les acteurs de ce mouvement. En effet, si tous les noms cités ici étaient déjà connus de Tatiana Bakounine, auteur du Répertoire biographique des francs-maçons russes [1], l’historienne ne disposait de presque aucun élément sur bon nombre de francs-maçons français. Andreï Serkov, spécialiste de la franc-maçonnerie russe des XIXe et XXe siècles, reprend ces noms dans son impressionnant dictionnaire biographique des francs-maçons russes [2]. 

Un avertissement est nécessaire : bien qu’on parle de « Français dans la franc-maçonnerie russe », il n’est pas toujours facile de distinguer les sujets du roi de France d’autres européens francophones : Goguel est originaire de Montbéliard qui, au moment de son départ pour la Russie, ne faisait pas partie du royaume de France, le prince de Ligne est sujet autrichien, né en Flandres, mais de langue maternelle française. Sans vouloir étendre la liste à tous les francophones, nous avons pris le parti d’inclure dans l’annexe, avec les Français, les originaires des Flandres, de la Suisse et de la Savoie francophones.

Selon la légende, Pierre Ier découvre la franc-maçonnerie en Angleterre, lors de son premier voyage en Europe. Mais rien n’atteste l’existence de loges maçonniques en Russie du temps de Pierre le Grand. L’essor de l’Art Royal en Russie ne commence réellement que dans les années 1750. Les étrangers jouèrent un rôle des plus importants dans ce développement. Si le mérite de l’introduction de la franc-maçonnerie en Russie revient aux Britanniques, parmi lesquels le général (capitaine) James Keith (au service russe depuis 1728), nombre de loges, particulièrement dans la deuxième moitié du siècle, seront redevables aux ressortissants de territoires allemands. Le rôle et les effectifs des Français dans ce mouvement étaient relativement modestes. Toutefois, leur participation à la franc-maçonnerie russe présente un intérêt considérable pour un historien de l’émigration française en Russie, car plutôt que d’être régie par une logique interne à la franc-maçonnerie, elle suit à notre avis les évolutions identitaires de ces étrangers, qui leur suggèrent autant de formes de sociabilité. Même s’il est séduisant de pouvoir étendre les résultats de notre démonstration à tous les francs-maçons étrangers, la possibilité de cette extrapolation doit être prouvée dans chaque cas à part.


[1]   Bakounine (voir la liste des abréviations ci-dessus).

[2]   Serkov.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 30 avril 2008 19:42
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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