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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Introduction au socialisme rationnel de Colins. (1968)
Avant-propos par Ivo Rens


Une édition électronique réalisée à partir de M. Ivo RENS (professeur à Faculté de droit de l'Université de Genève), Introduction au socialisme rationnel de Colins. Neuchâtel, Suisse: Éditions de la Baconnière, 1968, 548 pages. Collection Langages. Une édition numérique réalisée par le professeur Ivo Rens. [Autorisation formelle accordée le merdredi le 17 septembre 2003].

Avant-propos
juin 1968.

Lorsque, en automne 1964, nous envisageâmes d'entreprendre dans le cadre de l'Institut belge de science politique des recherches sur les origines doctrinales du socialisme belge, nous consultâmes notre savant ami, M. Marc Tougouchi, alors bibliothécaire de l'Institut Emile Vandervelde à Bruxelles, qui attira notre attention sur l'importance historique qu'y tenaient Colins et ses disciples, tombés dans l'oubli depuis plus d'un demi-siècle. C'est donc à lui que nous devons d'avoir écrit cet ouvrage. Qui était Colins ? Nous n'en savions rien et curieusement c'est peut-être la question à laquelle il nous fut le plus difficile de trouver une réponse satisfaisante, tant la vie de notre personnage est entourée de mystères. Aristocrate de naissance, militaire de carrière, propriétaire d'esclaves à Cuba et théologien par vocation, Colins, qui vécut de 1783 à 1859, apparaît de prime abord comme un représentant attardé des classes improductives condamnées par Adam Smith et Saint-Simon. Et pourtant il y a aussi en lui le naturaliste de formation, le rationaliste intransigeant, l'agriculteur moderne et le médecin populaire qui annoncent et expliquent le prophète du socialisme rationnel qu'il devint vers 1840, ce par quoi il participa de ce grand mouvement idéaliste qui préparait 1848 et déboucha sur la Première Internationale.

Rien n'est plus ingrat que de lire Colins car il est de ces écrivains qui ne sont compréhensibles qu'à ceux qui ont étudié leur œuvre tout entière ou peu s'en faut. Or, en l'occurrence, cette œuvre est immense, comme l'atteste la liste suivante de ses principales publications :

1835 Du pacte social et de la liberté considérée comme complément moral de l'homme. Paris, 2 volumes.
1849 Socialisme rationnel ou association universelle des amis de l'humanité. Paris, 1 opuscule.
1849 Le socialisme ou organisation sociale rationnelle. Paris, 1 opuscule.
1853-4 Qu'est-ce que la science sociale ? Paris, 4 volumes.

1856-7 L'économie politique, source des révolutions et des utopies prétendues socialistes. Paris, 3 volumes + 3 autres volumes publiés à Paris et Bruxelles entre 1882 et 1892, soit en tout 6 volumes.

1857 Société nouvelle, sa nécessité, Paris, 2 volumes.
1857 De la souveraineté. Paris, 2 volumes.
1857 Science sociale, Paris, 5 volumes + 10 volumes publiés à Bruxelles entre 1882 et 1896 + le contenu de 4 autres volumes publies dans la Philosophie de l'avenir - Revue du socialisme rationnel et dans la Société nouvelle, périodiques franco-belges, entre 1875 et 1914, soit en tout l'équivalent de 19 volumes.

1857 Qu'est-ce que la liberté de conscience ? Paris, 1 brochure.
1858 A M. J.-P. Proudhon sur son dernier ouvrage intitulé " De la justice dans la Révolution et dans l’Église ", Paris, 1 brochure.
1860-1 De la justice dans la science, hors l’Église et hors la révolution. Paris, 3 volumes.

Cette énumération - 18 volumes publiés du vivant de l'auteur et une quarantaine en tout - est loin d'être exhaustive car Colins a écrit dans plusieurs journaux et il a laissé de nombreux manuscrits dont ses disciples se sont fait un devoir de publier certains au fil des ans. Les premiers de ces disciples furent l'ancien révolutionnaire et membre du Gouvernement provisoire de Belgique, Louis De Potter, son fils Agathon, l'Espagnol Ramón de la Sagra, qui toutefois finit par se séparer de son maître, et le Suisse Adolphe Hugentobler. En France, en Belgique, et accessoirement en Espagne et en Suisse, ces hommes réussirent à faire des adhérents qui - la chose mérite d'être relevée - se recrutèrent parmi les intellectuels et les militaires plus que dans la classe ouvrière. Les uns et les autres se regroupèrent autour d'une publication mensuelle, La philosophie de l'avenir - Revue du socialisme rationnel, qu'un disciple de Hugentobler, l'ancien sous-officier français Frédéric Borde, avait fondée en 1875 et qu'il dirigea jusqu'à sa mort survenue en 1911. Cette revue d'une excellente tenue ne disparut d'ailleurs qu'en 1914. Au demeurant, les socialistes colinsiens créèrent et animèrent d'autres périodiques, en particulier la revue franco-belge La société nouvelle, qui vécut de 1884 à 1915, L'humanité nouvelle, qui dura de 1897 à 1903 ainsi que l'hebdomadaire montois, La terre, fondé en 1905.

Il nous faut maintenant établir que Colins fut effectivement considéré pendant longtemps comme un précurseur du socialisme. Assez curieusement, Proudhon que Colins s'attacha à réfuter méthodiquement surtout dans son dernier ouvrage, De la justice dans la science, hors l’Église et hors la révolution, n'engagea jamais la polémique avec notre philosophe ni avec ses disciples. En revanche, Marx, qui le cite à plusieurs reprises dans Le Capital, condamna en 1881 l'ancien "officier de hussards" et ses partisans à cause de leur métaphysique et surtout parce qu’ "ils laissent subsister le travail salarié et donc la production capitaliste, en voulant faire croire au monde que tous les désagréments de la production capitaliste disparaîtront d'eux-mêmes, par suite de la transformation des rentes foncières en impôts d’État." (1) Si le persiflage prédomine chez cet auteur, il n'en va pas de même pour la plupart des dirigeants socialistes de la seconde moitié du siècle dernier et du début de celui-ci qui tiennent Colins à tout le moins pour un précurseur du collectivisme en général et de la socialisation de la terre en particulier. À ce titre, son nom revient à plusieurs reprises dans les débats de la Première Internationale (2). Et l'on peut même considérer que lorsque celle-ci se prononça pour l'appropriation collective du sol, du sous-sol et des chemins de fer - c'est-à-dire, lorsque les collectivistes l'emportèrent sur les mutualistes - ce fut, autant que la victoire de Marx, la revanche de Colins sur Proudhon. On sait, en effet, le rôle que les socialistes belges, et plus précisément César De Paepe, jouèrent dans cette évolution (3). Or, De Paepe, pour ne citer que lui, avait été profondément marqué par la pensée économique et sociale de Colins qu'il citait volontiers, ainsi qu'il le rappelle dans une lettre du 19 avril 1877 : "Ai-je besoin d'ajouter, Monsieur, qu'en citant ainsi Colins et en exposant les solutions proposées par cet écrivain, je n'avais d'autre but que de rendre justice à un penseur dont les travaux me paraissaient trop ignorés ou trop méconnus ? Non, ce qui me faisait agir, ce n'était ni l'admiration du disciple, ni l'enthousiasme du sectaire, car si j'acceptais et accepte encore en grande partie les idées de Colins sur l'organisation économique de la société, je n'ai jamais adopté ses idées métaphysiques et religieuses..." (4) Ce document est intéressant à un double titre : tout d'abord, il atteste l'influence exercée par Colins sur De Paepe. Ensuite et surtout, il démontre qu'il était possible de faire le partage entre la doctrine économique et sociale de notre auteur et ses conceptions philosophiques, de sorte que l'audience de celui-ci ne saurait se mesurer au seul nombre des adhérents à son École.

Les premiers historiens du socialisme ont presque tous fait une place, parfois fort large, à Colins et à son École. Tel est le cas de Benoît Malon qui lui consacre l'un des vingt et un chapitres - le seizième (5) - de son Histoire du socialisme, publiée à Lugano en 1879. Tel est le cas aussi de Émile de Laveleye (6), Eugène d'Eichtal (7), Quack (8), Eugène Fournière (9), Louis Bertrand (10), Paula Gutzeit (11) et bien d'autres. En 1908 encore dans son ouvrage sur Le socialisme agraire, Émile Vandervelde étudie la collectivisation du sol en se référant tant au colinsisme qu'au marxisme, et à ces deux doctrines seulement. La chose est naturelle si l'on tient compte du fait que Colins passait alors non seulement pour un précurseur mais pour le fondateur véritable du collectivisme. Son ouvrage Du Pacte social... n'était-il pas antérieur d'un an à L’Économie sociale de Pecqueur ? D'ailleurs, dans l'Histoire socialiste, Eugène Fournière lui attribue la paternité du terme même de "collectivisme" dont la langue socialiste devait s'emparer vingt ou trente ans plus tard. (12) En dépit des recherches que nous avons effectuées dans les ouvrages, les articles et les manuscrits de Colins, nous n'avons pu vérifier cette assertion qui nous parait erronée. Toujours est-il que notre auteur préconisa dès 1835 la "rentrée de toute la propriété immobilière dans le domaine public", ce qui constitue bien une forme de collectivisme. (13) Ce que nous avons dit des premiers historiens du socialisme, nous pourrions le redire de ses critiques de l'époque. Lorsque, par exemple, un Paul Leroy-Beaulieu s'attache à réfuter le collectivisme en 1884 (14), il s'en prend à la doctrine de Colins au même titre qu'a celles de Marx, de Lassalle, de Henry George et de Schaeffle. Par conséquent, ce qui étonne c'est l'oubli progressif dans lequel sont tombés l’œuvre et le nom même de Colins. En 1902-1903 déjà, Vilfredo Pareto écrit deux gros volumes sur les Systèmes socialistes sans mentionner seulement la doctrine colinsienne. Après 1914, l'omission de cette dernière devient la règle chez les historiens du socialisme. Nous ne citerons pas ici la liste des innombrables ouvrages qui sont dans ce cas. Mieux vaut sans doute relever quelques exceptions récentes : Marc-Antoine Pierson, dans son Histoire du socialisme en Belgique, parue en 1953 à Bruxelles, mentionne au passage l'influence de Colins et des De Potter; il en va de même de J. Kuypers dans Bergop (15) ; par ailleurs, Carl Landauer, dans son monumental European socialism, paru en 1959 à Los Angeles, se réfère à plusieurs reprises à notre auteur et à son Ecole. Du côté des dictionnaires, c'est dans la Enciclopedia universal ilustrada (16) que l'on trouve l'article le plus complet sur Colins. Le Grand Larousse encyclopédique consacre à ce dernier une notice dans l'ensemble satisfaisante (17). En revanche, le nouveau Larousse L3 (18) en fait un disciple de l'Américain Henry George (19) alors que la chronologie démontre à elle seule que c'est plutôt l'inverse qu'il eût fallu dire. D'ailleurs si les rédacteurs de ce dernier-né de la collection Larousse avaient consulté le Grand Larousse encyclopédique, ils eussent appris que Colins fut le précurseur de Henry George. Quant au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron (20), si précieux à bien des égards, voici ce qu'il comporte a l'article Colins : "Soldat de la Première République (21) devenu colonel. Il se targuait d'avoir combattu sur “le dernier champ de bataille de la Grande Révolution, à Versailles, en juillet 1815” et d'y avoir été fait colonel de chef d'escadron qu'il était. Il s'intitulait “disciple d'un prolétaire” et “Montagnard” et publiait en 1849 des rêveries socialistes dans la Révolution démocratique et sociale de Charles Delescluze."Une omission eût certes été préférable à ces neuf malheureuses lignes assimilant le fondateur du "socialisme rationnel", auteur de plusieurs milliers de pages imprimées, à un vague socialiste sentimental (22), au surplus écrivain d'occasion ! Notre personnage est donc à présent presque oublié. "Pourtant - comme l'écrivait Maxime Toubeau en 1905 - l'œuvre de Colins est originale et profonde, et c'est simplement faire acte de justice que de lui donner une place importante dans l'histoire des idées socialistes. Si cette place peut lui être contestée, c'est que l'extrême originalité du penseur belge l'empêche souvent d'être compris." (23) Rien n'est plus facile, en effet, que de se méprendre sur Colins et de le caricaturer. Lui-même s'y prête à merveille - il faut le reconnaître - par le ton sarcastique et dogmatique de ses œuvres qu'il paraît bien avoir écrites de bout en bout avec la pointe de son sabre. Aussi, rien n'est-il plus fallacieux que de prétendre le juger par exemple sur ses Théories générales, de l'impôt, de l'organisation de la propriété et des associations particulières soit nationales soit domestiques, qu'il eut la faiblesse de reproduire dans plusieurs de ses livres (24) mais qui ne peuvent être vraiment comprises qu'à la lumière de sa métaphysique. Car notre auteur est avant tout métaphysicien et même théologien, encore qu'il se prétende athée. Mais, sa métaphysique elle-même peut induire à l'erreur en raison de sa fausse simplicité et parce qu'elle ne se réclame explicitement d'aucun des courants philosophiques de l'époque. C'est ainsi que nous avons longtemps cru devoir la rattacher surtout au cartésianisme comme peuvent le constater ceux qui auraient la curiosité de consulter les deux études intermédiaires que nous lui avons consacrées au cours de nos recherches (25), et que, de ce fait surtout, nous avons dû remanier passablement en vue de leur intégration dans le présent ouvrage.

Il nous a fallu explorer l'obscur domaine de la vie de notre personnage pour mesurer notre erreur et découvrir en lui un représentant authentique, quoique original à l'extrême, d'une grande école philosophique des XVIIIe et XIXe siècles, ce qui, à notre sens, ne lui enlève rien de son mérite propre. Toutefois, cette exploration ne nous fut possible qu'après que nous eûmes découvert au début de 1967 chez des particuliers en Flandre occidentale la plupart des manuscrits de Colins, y compris sa correspondance inédite avec plusieurs de ses disciples. A notre initiative, ces précieux documents ont depuis lors été offerts à l'Institut belge de science politique, déposés aux Archives générales du Royaume a Bruxelles (26) et microfilmés à notre intention. C'est grâce à eux que nous avons pu consacrer quelque cent cinquante pages à la biographie de notre personnage et retracer les grandes lignes de son évolution intellectuelle.

Que les anciens propriétaires de ce Fonds Colins, M. et Mme Raffin, en soient remerciés. Nous tenons à exprimer aussi notre reconnaissance à tous ceux, de par le monde, qui nous ont aidé à lever le voile sur la vie mouvementée de Colins, en particulier à l'ambassadeur de Belgique à Cuba, S. E. M. Marcel Rijmenans, à nos correspondants cubains, M. Juan A. Prohias, Vice-recteur de l'Université de la Havane ; M. Sergio Aguirre, Directeur de l'Ecole d'histoire de la Havane; M. Mario Averhoff Purón, membre du séminaire de recherches de l'Institut d'histoire de la Havane; Mme Aleida Plasencia, chargé de recherches à la Faculté des sciences humaines de l'Université de la Havane; ainsi qu'aux responsables des bibliothèques José Marti et Ruben Martinez Villena de la Havane; à ceux de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, des Archives nationales de Paris, du Service historique du Ministère français des armées, de la Bibliothèque du même Ministère, de la Bibliothèque royale de Bruxelles, des Archives de l'Etat autrichien à Vienne etc. etc. Qu’il nous soit permis de signaler pour terminer le soutien irremplaçable et les conseils éclairés que nous a prodigués l'un des meilleurs connaisseurs vivants de Colins, dont la modestie s'offusquera de se voir citée : Mlle Marguerite Tufféry (27), à laquelle nous tenons à exprimer le témoignage de notre affectueuse gratitude.

Menés jusqu'au 31 décembre 1967 dans le cadre de l'Institut belge de science politique, nos travaux sur Colins se poursuivent depuis lors sous les auspices du Fonds national suisse de la recherche scientifique grâce auquel nous comptons publier bientôt une Anthologie colinsienne et une Histoire de l'Ecole du socialisme rationnel. Que les dirigeants de ces deux institutions veuillent bien trouver ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

Ivo Rens, juin 1968
Vétraz-Monthoux
Haute-Savoie

Département d'histoire
du droit et des doctrines
juridiques et politiques
UNIVERSITÉ DE GENÈVE


Notes :

(1) Lettre de Marx à Sorge, publiée par Die Neue Zeit, citée par la Philosophie de l'avenir - Revue du socialisme rationnel, 1892-1893, p. 89 et dans les Œuvres de Karl Marx, La Pléiade, p. 1476.

(2) La Première internationale, recueil de documents publiés sous la direction de Jacques Freymond. 2 volumes. Librairie Droz, Genève.

(3) Cf. d'Eichtal, Socialisme, communisme et collectivisme, p. 169 " C'est surtout aux Belges, disciples de Colins, et notamment à César De Paepe, que doit être attribuée l'adoption de cette partie du programme collectiviste ".

(4) Lettre de M. le docteur De Paepe à M. Frédéric Borde, in La philosophie de l'avenir, 1877, p. 320.

(5) Benoît Malon, Histoire du socialisme, Lugano, 1879, pp. 294-318.

(6) E. de Laveleye, Le socialisme contemporain, deuxième édition, 1888.

(7) E. d'Eichtal, Socialisme, communisme et collectivisme, op. cit., 1892.

(8) Quack, De socialisten, personen en stelsels, troisième volume, 1900.

(9) E. Fournière, Les théories socialistes au XIXe siècle, de Babeuf à Proudhon, 1904.

(10) L. Bertrand. Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, deuxième volume, 1907.

(11) Paula Gutzeit, Die Bodenreform : eine dogmengeschitlich-kritische Studie, 1907.

(12) Le règne de Louis-Philippe (1830-1848), op. cit., p. 481. On relèvera que Fournière se sépare ici de son maître et prédécesseur Benoît Malon lequel, après avoir vu dans le Pacte social la première formulation du collectivisme (Le socialisme progressif, Lugano, 1878, p. 106) déclara finalement que Pecqueur avait le premier exposé l'idée en 1836 et créé l'expression en 1849 (Revue socialiste, février 1889, p. 154, note ; et mai 1889, p. 546, note). En l'occurrence, toutefois, on est en droit de récuser l'opinion de Benoît Malon car tout indique qu'il n'a jamais lu le Pacte social comme le reconnaît implicitement E. Fournière lui-même (Lettre de B. Fournière à B. Soubeyran au sujet du Pacte social, in La revue du socialisme rationnel, 1906-1907. p. 907). Par ailleurs, E. d'Eichtal rapporte que C. de Paepe prétendait avoir " l'un des premiers baptisé le nouveau système ", c'est-à-dire le communisme relatif, de collectivisme. (Cf. Socialisme, communisme et collectivisme, op. cit., p. 105.) Quant au Vocabulaire technique et critique de la philosophie de Lalande, il déclare que ce terme " a été employé pour la première fois par le journal suisse Le Progrès du Locle, daté du 18 septembre 1869 ".

(13) Cf. notamment : “Elie Soubeyran, Colins a-t-il inventé le collectivisme ?” in Revue du socialisme rationnel, 1906-1907, pp. 528-531 ; Félix Guilleaume, Colins, inventeur du collectivisme, ibid., pp. 323-330 et 374-378 ; Eugène Fournière, Lettre à Elie Soubeyran au sujet du Pacte social, ibid., pp.906-909).

(14) Paul Leroy-Beaulieu, Le collectivisme. Essai critique du nouveau socialisme, deuxième édition. Librairie Guillaumin et Cie, Paris, 1885.

(15) Bergop, Ontwikkeling, deuxième édition, 1962.

(16) Enciclopedia universal ilustrada europeo-americana, tome XIV, p. 81.

(17) Grand Larousse encyclopédique, en dix volumes, tome III, p. 253.

(18) Larousse L3, tome I, p. 683.

(19) Henry George (1839-1897), réformateur agraire, auteur de Progress and Poverty (1879) qui eut une influence considérable sur le mouvement ouvrier dans les pays anglo-saxons.

(20) Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Première partie 1789-1864. De la Révolution française à la Première Internationale. Tome I A à, Oz. Les éditions ouvrières, Paris, 1964, p. 440.

(21) Et surtout du premier Empire !

(22) Colins était d'ailleurs fort sévère pour les politiques sentimentaux. Cf. P.S. I, p. 134.

(23) Maxime Toubeau, “Colins et sa doctrine. Essai critique”, in La revue socialiste, novembre 1905, pp. 534-551.

(24) QESS, II, pp. 261 et ss. ; SS, V, pp. 283 et ss.

(25) “Colins, précurseur du collectivisme étatique et du socialisme libéral”, Res Publica, revue de l'Institut belge de science politique, vol. VII, 1965, no 4, pp. 352-377 ; et “Philosophie colinsienne ou les fondements rationalistes d'un socialisme de l'ordre moral”, in Res Publica, numéro spécial de janvier 1967.

(26) Cf. Res Publica, 1967, no 2, pp. 325-326.

(27) Cf. Note no 190 de la page 286 infra.


Revenir à l'ouvre de l'auteur: Ivo RENS, professeur, Université de Genève Dernière mise à jour de cette page le Mardi 02 août 2005 19:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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