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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Sociologie et morale: la philosophie de la solidarité de Célestin Bouglé.” (1997)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Alain Policar, “Sociologie et morale: la philosophie de la solidarité de Célestin Bouglé.” in revue Recherches Sociologiques, vol. XXVIII, 1997/2. [Autorisation formelle de l'auteur accordée le 28 juillet 2007 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

L'oeuvre de Célestin Bouglé constitue une illustration de la volonté de concilier les exigences de la liberté individuelle et celles de la justice sociale. Dans cette tentative, Bouglé utilisera les enseignements de la sociologie durkheimienne tout en restant fidèle à ses engagements philosophiques. Sa philosophie de la solidarité apparaît comme le résultat de la confrontation entre science et morale sociale. Soucieuse de préserver l'autonomie de la morale, la réflexion de Bouglé est un exemple intéressant, et rare, du refus de succomber au réductionnisme sociologique, tout en ne mettant pas en question la légitimité de la démarche sociologique. 

 

Introduction

Dans l'élaboration des fondements d'une philosophie de la solidarité, Célestin Bouglé (1870-1940) occupe une place privilégiée bien que souvent méconnue. Notre projet est donc de contribuer à réexaminer une pensée forte et étonnamment lucide qui, confrontée à la problématique de l'appartenance républicaine, cherchera à concilier les exigences a priori contradictoires de la liberté individuelle et de la réforme sociale. Dans cette ambitieuse tentative, Bouglé convoque de nombreux auteurs que seule une pensée généreuse pouvait réunir. 

Son œuvre se déploie dans de nombreuses dimensions qu'une lecture superficielle pourrait imaginer sans grand rapport les unes avec les autres. Pourtant l'unité est incontestable. On en trouve le principe dès les premiers travaux (en 1896) et, tout particulièrement, dans sa thèse de 1899 : l'idée de l'égalité des hommes ne concerne pas la façon dont la nature les a faits mais bien celle dont la société doit les traiter. Aussi n'est-on pas surpris de l'attention constante portée aux fondements moraux des questions sociales. Il ne pouvait, dès lors, demeurer indifférent aux débats autour de la notion de solidarité dont l'importance fut grandissante à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Mais ce sont surtout les vingt dernières années de celui-ci qui voient les écrits sur ce thème se multiplier. L'opinion cependant ne s'en soucie guère avant 1897, date de la parution de Solidarité dont l'auteur, L. Bourgeois, était alors une personnalité politique de premier plan (président du Conseil de novembre 1895 à avril 1896). L'ouvrage eut un grand retentissement. Aussi, lors des conférences organisées durant l'hiver 1901-1902 à l'École des Hautes Études Sociales, l'un des auditeurs osa-t-il comparer le bouillonnement intellectuel suscité par la nouvelle doctrine solidariste avec celui qu'avait engendré le cartésianisme au XVIIe siècle. Quoi que l'on puisse penser de ce rapprochement, l'engouement est incontestable. Sans doute faut-il invoquer pour le comprendre la fascination récurrente exercée par le recours aux modèles et aux méthodes des sciences de la nature afin de légitimer les savoirs plus fragiles des sciences sociales. L'observation de la solidarité dans le règne naturel n'est-elle pas en mesure de dicter sa conduite à la société ? 

C'est en cherchant à répondre à la question très générale des rapports entre science et morale sociale que Bouglé conduira une réflexion de très grande portée. Pour en mesurer les apports essentiels, il conviendra de se pencher au préalable sur les sources de la notion de solidarité. Nous pourrons alors montrer comment notre auteur s'en empare pour proposer une théorisation qui tienne compte des contraintes de la philosophie individualiste et des exigences de la sociologie naissante. Il exprimera ainsi le désir à la fois de rectifier (le mot est de Bouglé lui-même) l'individualisme et de limiter le socialisme. Dans cette entreprise difficile, sa préoccupation constante sera de sauvegarder l'autonomie de la morale. En guise de conclusion, nous nous livrerons à un exercice périlleux : dans le débat actuel sur la citoyenneté, au sein de nos démocraties confrontées à la diversité culturelle, quelle aurait été la position de Bouglé ? 



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 29 juillet 2007 16:51
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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