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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Science et démocratie: Célestin Bouglé et la métaphysique de l'hérédité.” (1999)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Alain Policar, “Science et démocratie: Célestin Bouglé et la métaphysique de l'hérédité.” Un article publié dans la revue Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 61, janvier-mars 1999, pp. 86-101. [Autorisation formelle de l'auteur accordée le 28 juillet 2007 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

L'oeuvre de Célestin Bouglé (1870-1940) se déploie dans de très nombreuses dimensions qu'une lecture superficielle pourrait imaginer sans grand rapport les uns avec les autres. Pourtant l'unité n'est pas douteuse. On en trouve le principe dès les premiers travaux scientifiques (en 1896) et, tout particulièrement, dans sa thèse de 1899 : l'idée de l'égalité des hommes ne concerne pas la façon dont la nature les a faits mais bien celle dont la société doit les traiter. Comment, par conséquent, demeurer indifférent aux problèmes soulevés par l'utilisation des données de la biologie dans l'explication du comportement humain. “Est-il vraisemblable”, écrira-t-il en 1924, “qu'on puisse directement transmuter les réalités positives, et spécialement les réalités naturelles, en règles valables pour les sociétés humaines ?” [1]. Cette question, qui revient à se demander si la science a vocation à guider nos principes moraux, il n'est guère d'article ou de livre importants de Bouglé qui ne la pose. Dans son esprit elle n'est d'ailleurs aucunement distincte d'une interrogation épistémologique concernant la nature de la démarche sociologique. Ainsi en s'employant à réfuter l'argumentation de ceux qui cherchent à fonder la sociologie naissante sur les “enseignements” du naturalisme, il dénoncera les errements des apologistes de l'hérédité et, en même temps, il contribuera avec une originalité méconnue à l'élaboration d'une nouvelle discipline scientifique. 

Nous nous proposons, dans ce travail, de dégager la cohérence de l’argumentation de Bouglé contre l'anthroposociologie, le darwinisme social et la théorie organique qui représentent trois occurrences de la sociologie naturaliste. Nous porterons davantage notre attention sur la réfutation de la première citée, en raison des ravages dans les esprits de l'idée de la toute-puissance de l'hérédité et, aussi, de la constance de l'engagement de Bouglé, jusqu'à sa mort, contre les errements de toute conceptualisation fondée sur la race. Mais nous serons également attentif à sa méfiance à l'égard de l'usage illégitime, appliqué aux sociétés humaines, des notions de concurrence par le darwinisme social et de différenciation par l'organicisme. Nous le verrons, l'argumentation de notre auteur contribuera à priver de fondements solides une perspective théorique, dont le projet, au tournant du siècle, était parfaitement crédible, et ainsi consolidera l'approche durkheimienne du lien social.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 29 juillet 2007 15:59
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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